4. Une moindre croissance de nos partenaires
Enfin, la croissance de nos principaux partenaires pourrait être moins forte que prévu.
Ainsi, les prévisions du gouvernement en matière de croissance de la zone euro (2,1 %) reposent sur l'hypothèse d'un redressement de la demande intérieure en Allemagne et en Italie, dont le gouvernement admet que les indicateurs conjoncturels « ne paraissent pas encore témoigner ».
En particulier, les indicateurs actuellement recueillis outre-Rhin n'inclinent pas vraiment à l'optimisme. Selon les conjoncturistes, la croissance de l'économie allemande serait de seulement 0,4 % en 2002 et de 1,5 % en 2003. Il convient de souligner la faiblesse de la demande intérieure allemande. En effet, l'investissement des entreprises et la consommation des ménages diminuent de manière continue, depuis le premier trimestre de l'année 2000 et le troisième trimestre de l'année 2001 respectivement. Ces deux phénomènes s'entretiennent mutuellement, la faiblesse de l'investissement suscitant une stagnation du revenu réel des ménages, qui à son tour dissuade les entreprises d'investir. Certains économistes estiment ainsi que la faiblesse de l'investissement et de la consommation provient de causes structurelles (compétitivité insuffisante de l'industrie, coûts salariaux empêchant le développement des services), et s'interrogent sur la capacité de l'économie allemande à sortir prochainement de ce « cercle vicieux ». Si l'impact direct d'une faible croissance en Allemagne sur les autres économies de la zone euro pourrait être modeste (la faiblesse des exportations vers l'Allemagne étant en partie compensée par des investissements allemands supplémentaires dans les autres pays de la zone), il est à craindre qu'une situation durablement dégradée en Allemagne ne suscite une défiance des investisseurs à l'égard de la zone euro dans son ensemble.
De même, la croissance des Etats-Unis (2,7 % selon le document du gouvernement) pourrait être plus faible que prévu. Selon la direction de la Prévision, une croissance des Etats-Unis inférieure de 1 point réduirait la croissance de la zone euro de 0,5 point environ. Tout dépend en la matière du secteur financier américain et du maintien de perspectives favorables du marché immobilier.