2. Le programme de bourses « Eiffel »
Le programme de bourses Eiffel a été lancé en 1999 afin d'attirer les meilleurs étudiants étrangers en France, en centrant le dispositif sur les filières de formation des futurs décideurs du public et du privé et en ciblant les pays émergents et insuffisamment représentés parmi les étudiants étrangers en France. Le programme fonctionne en partenariat avec les conférences et instances représentatives des établissements d'enseignement supérieur, afin de s'intégrer dans le cadre de leur stratégie internationale.
Depuis l'année 2001, les lauréats des bourses Eiffel sont sélectionnés au cours d'une seule session organisée assez tôt dans l'année, pour permettre aux établissements français d'enseignement supérieur de présenter leur offre à la même période que les établissements anglo-saxons. Les moyens consacrés aux bourses Eiffel se sont élevés à 10 millions d'euros en 2001.
Attribution des bourses Eiffel depuis leur création
Nombre d'établissements présentant des dossiers |
Nombre de candidatures reçues |
Nombre de boursiers sélectionnés |
|
Promotion de lancement |
92 |
312 |
153 |
Promotion 1999-2000 |
164 |
656 |
278 |
Promotion 2000-2001 |
288 |
1424 |
348 |
Promotion 2001-2002 |
154 |
832 |
328 |
Promotion 2002-2003 |
245 |
1.322 |
341 |
Total |
4.546 |
1.448 |
Source : Ministère des affaires étrangères
Les sciences de l'ingénieur rassemblent 54 % des boursiers sélectionnés en 2002, contre 31 % pour les études en économie-gestion et 15 % dans le domaine du droit et des sciences politiques. Les nouveaux lauréats sont originaires d'Asie à 60 % et d'Amérique latine à 22 %. Les pays d'Europe centrale et orientale représentent un peu moins de 10 % des lauréats, et les pays du Moyen Orient, 7 %.
Le programme Eiffel permet d'accueillir des étudiants non francophones, à qui une formation en français est offerte avant le début des cours (175 étudiants ont bénéficié de cette formation en 2002).
La politique des bourses se concentre sur les troisièmes cycle . Ce choix évite de s'engager financièrement pour plusieurs années, et permet de financer les études des étudiants étrangers ayant atteint un certain niveau. Il présente l'inconvénient, a contrario , de « laisser filer » dans des systèmes d'enseignement supérieurs non francophone une partie des élèves qui auraient souhaité étudier en France mais n'en ont pas les moyens. Des bourses « Major » ont été créées en 2001 pour les élèves souhaitant accéder aux classes préparatoires et aux grandes écoles. 300 bourses de ce type seront délivrées en 2003.
Afin d'attirer des étudiants étrangers, Edufrance a passé une convention avec l'AEFE afin d'informer les élèves de terminale des lycées français à l'étranger sur les filières d'enseignement supérieur en France. Par ailleurs, un accord a été passé avec le ministère de l'éducation nationale pour permettre aux étudiants étrangers d'accéder au système d'inscription aux universités « Ravel » avant les étudiants de la métropole.
Votre rapporteur constate que des progrès importants ont été effectués en matière de promotion de l'offre française d'enseignement supérieur à l'étranger et d'accueil des étudiants étrangers en France. Il note que les principales difficultés rencontrées par les étudiants étrangers sont liées au logement. La décentralisation annoncée par le projet de loi constitutionnelle relatif à l'organisation décentralisée de la République pourrait conduire à transférer aux régions la compétence relative à l'accueil et à l'environnement universitaire. Un tel transfert permettrait de responsabiliser les régions par rapport à l'accueil des étudiants étrangers et de développer davantage les coopérations avec le ministère des affaires étrangères.