II. UN ACCORD FAVORABLE AU RENFORCEMENT DES ÉCHANGES ÉCONOMIQUES BILATÉRAUX

Jusqu'à présent, les Philippines sont le seul Etat de toute la zone asiatique avec lequel un accord de sécurité sociale, entré en vigueur en 1994, a été conclu. Cette situation est paradoxale s'agissant d'une région du monde en forte expansion, dans la mesure où de tels accords apparaissent comme des instruments indispensables à l'accompagnement du renforcement des échanges économiques et financiers. En effet, l'implantation d'entreprises ou la réalisation d'investissements implique l'expatriation de cadres ou de techniciens, et cette dernière ne peut qu'être facilitée par des instruments bilatéraux de sécurité sociale.

Des négociations ont été engagées avec deux de nos plus importants partenaires de la zone. Avec la Corée , elles ont démarré en 1996, à la suite d'une demande exprimée par cette dernière lors de la visite du chef de l'Etat coréen en France en 1995. Elles n'ont abouti qu'en 2004, huit ans plus tard. En 2000, des négociations ont également entreprises avec le Japon et elles ont abouti à la signature, le 25 février 2005, d'un accord de sécurité sociale qui n'a pas encore été soumis à l'approbation parlementaire côté français.

Très anciennes, puisqu'un traité d'amitié et de commerce entre la France et la Corée fut signé dès 1886, les relations économiques bilatérales franco-coréennes n'ont réellement pris leur essor qu'au cours des deux dernières décennies, parallèlement au développement économique spectaculaire de la Corée. Cette dernière s'est aujourd'hui hissée au rang de onzième puissance économique mondiale et enregistre l'une des plus fortes croissances de tous les pays de l'OCDE (+ 5 % en 2006).

La Corée est le troisième partenaire commercial de la France en Asie après le Japon et la Chine, mais les échanges sont fortement déséquilibrés puisqu'en 2005, les exportations coréennes vers la France (3,6 milliards d'euros) ont dépassé de 1,2 milliard d'euros les exportations françaises vers la Corée (2,4 milliards d'euros). La France ne détient qu'1 % des parts de marché en Corée et se situe au 20 ème rang des fournisseurs.

Le montant des investissements étrangers en Corée demeure modeste, les groupes étrangers étant freinés dans leurs possibilités d'opérer des acquisitions significatives par la structure de la plupart des grandes entreprises, qui appartiennent à des groupes familiaux (chaebols).

La France est le 7 ème investisseur en Corée 2 ( * ) , avec un stock de 4,6 milliards d'euros (3,8 % du total) et environ 160 entreprises françaises s'y sont implantées. Celles-ci emploient plus de 36 000 personnes, dont un peu plus de 300 expatriés, et elles ont généré 6,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2004.

Parmi les investissements français les plus notables, il faut mentionner la participation de la BNP à hauteur de 9,4 % dans le capital de la banque coréenne Shinhan, l'implantation de Total dans le secteur de la chimie (joint venture avec Samsung General Chemicals), le rachat par Renault de 70 % de Samsung Motors ou encore les activités de Lafarge dans le domaine des plâtres et ciments.

D'importants partenariats industriels ont également été noués, notamment pour la réalisation en coopération du train à grande vitesse mis en service il y a deux ans. Un contrat a également été conclu entre Eurocopter et l'industrie aéronautique coréenne pour le développement et la production d'environ 250 hélicoptères.

S'agissant des investissements coréens en France, ils n'atteignent pour l'instant que 550 millions d'euros, soit à peine 7 % du total des investissements de la Corée dans les pays de l'Union européenne. Ce niveau d'investissement est cinq fois inférieur à celui constaté aux Pays-Bas, quatre fois inférieur à celui de la Grande-Bretagne et deux fois moindre de celui réalisé en Allemagne. Une vingtaine de filiales coréennes sont présentes en France, mais le volume des investissements s'est contracté lors de la fermeture de trois usines Daewoo.

La communauté française en Corée est évaluée à environ 2 000 personnes et la communauté coréenne en France à environ 7 000 personnes.

L'accord bilatéral de sécurité sociale devrait simplifier l'expatriation de cadres français en Corée et réduire les charges des entreprises et des particuliers coréens installés en France. Il doit donc contribuer à stimuler les investissements et à activer la coopération économique entre les deux pays

* 2 Les six premiers investisseurs en Corée sont les Etats-Unis (35,4 milliards de dollars), le Japon (18 milliards de dollars), les Pays-Bas (13,3 milliards de dollars), l'Allemagne (7,1 milliards de dollars), la Malaisie (6,5 milliards de dollars) et le Royaume-Uni (6,3 milliards de dollars).

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