II. LA POLITIQUE DE RELANCE : UNE RIPOSTE GRADUÉE ADAPTÉE À LA SITUATION DE L'ÉCONOMIE FRANÇAISE

Trop ou pas assez. La question est posée. Encore faut-il que le débat légitime auquel donne lieu la politique du Gouvernement puisse, s'agissant notamment des comparaisons internationales, s'appuyer sur des données aussi claires que possible et évite de faire référence à des chiffrages hétérogènes, additionnant comme on le dit familièrement «  des choux et des carottes ».

Tel est l'objet des développements ci-après, qui tendent à remettre un peu d'ordre dans les chiffres avancés par les uns pour juger de l'effort de la France en matière de relance.

Il s'agit aussi de rappeler certains éléments d'analyse économique relatifs tant au fonctionnement du multiplicateur keynésien qu'à l'impact négatif que peuvent avoir les déficits publics sur les anticipations des agents : on ne peut négliger le risque de voir les effets positifs associés à un déficit - durable...- sur l'activité finalement neutralisés par un repli de la demande privée ou une hausse des taux d'intérêt par suite d'une crainte d'une résurgence de l'inflation.

A. DISTINGUER DEUX TYPES DE MESURES

Les différents plans de relance sont habituellement présentés de manière globale, sans distinguer les mesures en faveur du crédit de celles obéissant à une logique de relance keynésienne. Ces deux types de mesures doivent pourtant être distingués, leur impact économique étant très différent.

1. Les mesures en faveur du crédit et de la trésorerie : un « filet de sécurité » indispensable pour éviter l'asphyxie de l'économie réelle

Les mesures en faveur du crédit et de la trésorerie des entreprises sont un « filet de sécurité » indispensable, dont l'effet n'est pas de relancer l'activité, mais d'éviter que celle-ci s'effondre pour cause de restrictions dans la distribution du crédit que résume l'expression anglo-saxonne de « crédit crunch ».

L'impact de ces mesures est difficile à évaluer :

- en temps normal, elles soutiennent la demande pour un montant égal au seul différentiel de charge de la dette découlant de l'écart de taux entre celui du dispositif mis en place par les pouvoirs publics et celui du marché ;

- en période de restriction du crédit, comme actuellement, l'impact est d'autant plus fort que cette restriction est importante. Il n'est cependant pas évaluable, dans la mesure où il n'est pas possible de déterminer quelle aurait été l'attitude des banques en l'absence de ces mesures.

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