3. Une répartition spatiale déséquilibrée
En Corse, plus encore que dans d'autres régions françaises, le changement de localisation de la population depuis le début du siècle a été de grande ampleur. Pour résumer, en un peu plus d'un siècle, les Corses sont descendus de la montagne vers la mer, à mesure que l'économie agro-pastorale qui les faisait vivre en majorité s'est transformée en économie urbaine, de services et touristique.
Avec une population de 294 000 habitants pour une surface de 8 680 km², la densité moyenne de l'île est d'environ 34 habitants/km². Mais 80 % de la population se concentre sur 20 % du territoire, essentiellement dans les deux grandes agglomérations d'Ajaccio (71 000 habitants) et de Bastia (77 000 habitants). Ainsi, dans les trois microrégions les plus densément peuplées de l'île (Bastia, Ajaccio et Casinca), la densité moyenne est de 94 habitants/km², tandis que dans les trois microrégions les moins densément peuplées (Ponte-Leccia, Alta-Rocca et Sevi-in-Fora), elle n'est que de 6 habitants/km².
Certes, ce déséquilibre territorial très accentué ne s'accroît plus aujourd'hui. En effet, depuis le début des années 1990, le mouvement ancien de concentration de la population s'est renversé, comme sur le continent, avec le retour d'un développement démographique au bénéfice des zones rurales.
Toutefois, malgré ce renversement de tendance, l'intérieur de la Corse demeure sous-peuplé et insuffisamment doté en ce qui concerne les services fondamentaux nécessaires à la vie collective. Les activités autres qu'agricoles y sont très peu présentes, et la population y est très vieillie, avec près de la moitié des résidents permanents âgés de plus de 60 ans.
C'est pourquoi le projet de PADDUC de mars 2009 identifiait comme l'un de ses grands enjeux la revitalisation de l'intérieur de l'île, en termes de démographie et de développement économique.