VII. LE PROGRAMME 143 « ENSEIGNEMENT TECHNIQUE AGRICOLE »
A. LES CRÉDITS PROPOSÉS PAR LE PLF POUR 2012 : DES MOYENS INSUFFISANTS
Donnant à la mission son caractère interministériel, le programme « Enseignement technique agricole » regroupe 2,1 % des crédits de paiement (soit 1,31 milliard d'euros) et des autorisations d'engagement (à hauteur de 1,32 milliard d'euros) de la mission « Enseignement scolaire ».
A structure constante , par rapport à la LFI 2011, les moyens du programme augmentent de 1,7 % en AE et de 1,2 % en CP.
Le tableau ci-après détaille la répartition des crédits de paiement de la mission par action et par titre.
Présentation des crédits de paiement de l'enseignement technique agricole pour 2012 (en euros) |
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Numéro et intitulé de l'action |
Titre 2
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Titre 3
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Titre 6
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Total
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01 |
Mise en oeuvre de l'enseignement dans les établissements publics |
618 718 789 |
41 626 600 |
660 345 389 |
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02 |
Mise en oeuvre des enseignements dans les établissements privés |
213 203 399 |
342 370 076 |
555 573 475 |
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03 |
Aide sociale aux élèves (enseignement public et privé) |
81 348 845 |
81 348 845 |
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04 |
Évolution des compétences et dynamique territoriale |
3 837 571 |
3 837 571 |
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05 |
Moyens communs à l'enseignement technique agricole, public et privé |
5 435 743 |
5 435 743 |
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Total |
831 922 188 |
5 435 743 |
469 183 092 |
1 306 541 023 |
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Source : Annexe au projet de loi de finances pour 2012 - Projet annuel de performances « Enseignement scolaire » |
Dans le deuxième chapitre du présent rapport, consacré à l'examen des dépenses de personnel de la mission « Enseignement scolaire », vos rapporteurs spéciaux ont montré que les baisses continues d'effectifs fragilisent grandement la pérennité de l'enseignement technique agricole, et plus encore de l'enseignement agricole public . Redonner toute sa place à cet enseignement impose de recréer les emplois supprimés depuis 2007 .
A l'instar des emplois de personnel relevant du titre 2, tous les « clignotants budgétaires » sont au rouge .
L'aide sociale , qui inclut les bourses d'étude, est en baisse : les CP inscrits en titre 6 dans l'action n° 3 s'élèvent à 81,349 millions d'euros dans le PLF 2012, en recul de 0,384 million d'euros par rapport à la LFI 2011 (soit - 0,5 %), alors que, à la rentrée 2010-2011, les boursiers représentaient 34 % des effectifs dans le secondaire et 61 % des effectifs dans le supérieur court des établissements de l'enseignement technique agricole.
Même les actions déjà les moins dotées sont encore rognées, comme en témoigne la baisse quasi-généralisée des dotations au sein de l'action n° 4 « Evolution des compétences et dynamique territoriale » :
- le montant des bourses à l'étranger (613 750 euros en 2012) baisse de 3 % par rapport à la LFI 2011 ;
- le financement des actions d'apprentissage et de formation professionnelle (1,201 million d'euros) recule de 2,6 % ;
- les projets d'insertion, d'adaptation pédagogique, d'animation et de développement rural (1,665 million d'euros) voient leurs crédits chuter de 2,6 % ;
- la dotation des actions de coopération internationale (277 500 euros) diminue de 2,6 % ;
- seuls les séjours linguistiques ne sont pas amputés, mais ils n'atteignent que 80 000 euros.
De même, au sein de l'action n° 5, les crédits relatifs aux frais de déplacement des inspecteurs de l'enseignement agricole (904 215 euros dans le PLF 2012) chutent de 2,7 %, la dotation nécessaire à l'organisation et la gestion des examens (4,37 millions d'euros) baisse de 2,6 % et l'Observatoire national de l'enseignement agricole devra organiser des études et des réunions avec des crédits encore moins importants (157 250 euros, soit un recul de 2,6 %).
Le coût de rabot sur les dépenses de fonctionnement et d'intervention (hors action sociale) de l'enseignement technique agricole est particulièrement important, à un taux pratiquement uniforme qui est compris entre 2,6 % et 3 % selon les postes de dépenses.
Pour l'enseignement technique agricole, le budget 2012 signifie toujours moins d'enseignants, moins de moyens, moins de classes et moins d'élèves , accélérant ainsi la baisse des effectifs (171 111 inscrits à la rentrée scolaire 2010, soit une baisse de 64 élèves par rapport à la rentrée 2009 18 ( * ) ).
Fort d'un réseau de 795 établissements, l'enseignement technique agricole possède pourtant des spécificités qui devraient plaider pour une meilleure prise en compte de ses besoins : d'une part, presque tous les établissements possèdent un internat ; d'autre part, l'enseignement dispensé est fortement lié aux cycles supérieurs, dans la mesure notamment où quatre établissements participent aux missions d'appui de l'enseignement agricole, à savoir le Centre d'enseignement zootechnique de Rambouillet, l'Institut national supérieur des sciences agronomiques de l'alimentation et de l'environnement à Dijon, l'Ecole nationale de formation agronomique de Toulouse (ENFAT) et Montpellier Sup Agro.
* 18 Selon les informations figurant en page 405 du PAP de la mission « Enseignement scolaire » annexé au PLF 2012, ces données n'étant pas cohérentes avec celles figurant dans la présentation du programme (p. 381) de ce même document : 171 686 élèves inscrits au cours de l'année 2010-2011. L'inclusion des territoires et départements d'outre-mer dans ce nombre de 171 686 explique peut-être cette différence de 575 élèves...