PREMIÈRE PARTIE : PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Situé au sud de la péninsule arabique, Oman partage ses frontières avec les Emirats arabes unis au nord, l'Arabie saoudite à l'ouest et le Yémen au sud-ouest. Le pays compte environ 3 millions d'habitants , dont près de 800 000 travailleurs immigrés, principalement originaires d'Asie du sud.
Dirigé par le sultan Qabous depuis la fin du protectorat britannique en 1970, Oman est aujourd'hui l'un des six Etats membres du Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe (CCEAG). Il n'appartient pas à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Le pays est confronté au défi de la diversification de son économie et doit faire face, depuis février 2011, à des revendications sociales et politiques grandissantes.
I. OMAN, UNE ÉCONOMIE PÉTROLIÈRE EN VOIE DE DIVERSIFICATION
Grâce à l'exploitation des ressources en hydrocarbures, le sultanat d'Oman s'est rapidement développé et a vu son PIB croître de 6,2 % en moyenne depuis 1970. L'ouverture du pays au commerce international et aux investisseurs étrangers depuis le début des années 2000 participe de la volonté de son gouvernement de diversifier l'économie nationale.
A. UNE ÉCONOMIE MODERNE, EN QUÊTE D'UN DÉVELOPPEMENT « HORS PÉTROLE »
Sous l'impulsion du sultan Qabous, l'économie omanaise s'est fortement développée et modernisée depuis quarante ans. La découverte et l'exploitation pétrolières ont permis de faire progresser le PIB par habitant de 500 dollars en 1970 à 28 800 dollars en 2012. Le pays dispose d'infrastructures modernes et d'un système éducatif performant. Selon le Programme des Nations Unies pour le développement, son indice de développement humain (IDH) se situe au-dessus de la moyenne des Etats arabes (0,815 contre 0,685 pour les Etats arabes en 2011).
Après un repli en 2009 lié à la crise mondiale et à la forte baisse des revenus pétroliers, l'économie omanaise a enregistré de bonnes performances en 2012, avec un taux de croissance réelle de 5 %. L'inflation reste maîtrisée (3,8 % en 2011) et le solde des comptes publics demeure positif (8,1 % du PIB en 2011 et 7,1 % prévu en 2012) grâce au soutien des cours pétroliers et en dépit d'une augmentation du niveau de dépenses de l'ordre de 13 % en 2011.
Cette forte hausse des dépenses publiques visait à financer les mesures sociales 2 ( * ) afin de répondre aux revendications de la population. L'accroissement des dépenses publiques pour 2013 a été confirmé par le gouvernement du sultanat, avec une hausse de près d'un cinquième du budget de l'Etat.
Néanmoins, l'économie omanaise présente deux points faibles : d'une part, l'épuisement de ses réserves d'hydrocarbures et d'autre part, son exposition aux fluctuations des cours pétroliers . Selon les informations recueillies par la direction générale du Trésor, les réserves pétrolières du pays devraient être épuisées à l'horizon 2030 et la production commencer à décroître dès 2013-2014. Or, les dernières informations communiquées par le gouvernement d'Oman indiquent que les revenus pétroliers devraient encore représenter 72 % des recettes de l'Etat en 2013 et deux tiers des exportations. A ces difficultés s'ajoute la persistance d'un chômage élevé (estimé à 15 % en 2011), en particulier parmi les jeunes.
Dans ce contexte, la diversification est devenue la priorité de la politique de développement économique du pays. Le plan « Vision 2020 », établi en 1995, a identifié quatre axes afin de préparer l'après-pétrole : la reprise de la production minière, l'industrie chimique et pétrochimique, le tourisme haut de gamme ainsi que le développement des infrastructures portuaires et aéroportuaires.
* 2 Institution d'une allocation chômage, relèvement du niveau des salaires et des retraites, création de 35 000 emplois dans le secteur public.