D. DÉVELOPPEMENT DURABLE, ÉNERGIE ET TRANSPORTS
Les Verts, membres de la coalition au pouvoir en Nouvelle-Zélande, ont obtenu la création d'un fonds pour l'investissement vert , doté d'un milliard de dollars néo-zélandais (soit près de 590 millions d'euros), destiné à soutenir les technologies propres et les industries faiblement émettrices de CO 2 . Le pays, qui s'est engagé à la neutralité carbone en 2050 ( Zero Carbon Act ) 16 ( * ) , a également annoncé l' arrêt de l'attribution de nouvelles licences d'exploitation en gaz et pétrole sur son territoire, ainsi que la plantation d'un milliard d'arbres pour compenser les émissions de CO 2.
Wellington souhaite une plus forte coopération sur la question environnementale, en particulier avec Paris, ainsi que sur la question agricole. À cette fin, la déclaration de 2013 sur les relations bilatérales entre la France et la Nouvelle-Zélande consacrait un chapitre au climat et à l'environnement ; la lutte contre le changement climatique constitue depuis l'un des socles de la relation bilatérale . Les objectifs fixés en la matière ont été pleinement atteints grâce à l'attitude constructive des Néo-zélandais lors de la COP 21 et dans le cadre d'actions pour le climat et l'environnement. La grande ambition de leur gouvernement dans ce domaine a d'ailleurs été remarquée lors du One Planet Summit 2017 17 ( * ) .
La déclaration conjointe de la France et de la Nouvelle-Zélande du 16 avril 2018 consacre son premier chapitre à ce thème. Intitulé « Agir de concert en faveur de la viabilité de la planète, de la lutte contre les changements climatiques et de l'environnement » , il énumère des engagements communs, notamment dans le cadre multilatéral (COP 24, Organisation maritime internationale, initiatives régionales telles que CREWS 18 ( * ) , etc.).
L'Union européenne est le partenaire le plus important de la Nouvelle-Zélande pour le développement des énergies renouvelables dans le Pacifique avec des projets communs à Samoa, à Kiribati, aux Îles Cook et à Tuvalu.
Wellington concentre l'essentiel de son aide publique au développement sur l'Océanie en soutenant par exemple les pays insulaires dans la lutte contre les conséquences du réchauffement climatique.
Au titre VIII, les parties conviennent de renforcer leur coopération en matière de protection de l'environnement et de tenir compte des problématiques environnementales dans tous les secteurs de coopération : énergie, transports, agriculture et pêche (articles 47 à 50), etc.
En 2016, les deux parties ont conjointement organisé la conférence sur l'énergie dans le Pacifique ; à cette occasion, une déclaration commune de coopération sur un partenariat pour le développement durable dans le Pacifique a été adoptée.
Dans le domaine halieutique, les parties s'engagent à promouvoir la gestion durable des ressources marines et à lutter contre la pêche illicite , non déclarée et non réglementée - dite « pêche INN » -, répandue dans le Pacifique et en particulier dans la zone économique exclusive (ZEE) néo-calédonienne.
La Nouvelle-Zélande étant située sur la « ceinture de feu du Pacifique » et confrontée à une intense activité volcanique et sismique. L'article 46 devrait favoriser la coopération en matière de gestion des risques et catastrophes ; cette coopération existe sur le plan bilatéral au moyen de la déclaration FRANZ 19 ( * ) .
Enfin, à son article 51, l'accord étend la notion de « développement durable » au domaine de l'emploi, en abordant ce sujet sous l'angle de la responsabilité sociale : réduction de la pauvreté, lutte contre les discriminations et l'exclusion, etc.
* 16 La part des énergies renouvelables dans la production d'électricité du pays est de 80 % (principalement de l'hydroélectricité, de la géothermie et de l'énergie éolienne). L'objectif est de porter cette part à 100 % d'ici à 2035 en investissant davantage dans l'énergie solaire.
* 17 L'Union européenne, la France ( via l'Agence française de développement), la Nouvelle-Zélande et l'Australie ont alloué un peu plus de 21 millions d'euros à une initiative dédiée à la diversité biologique, au changement climatique et à la résilience dans le Pacifique.
* 18 CREWS est une initiative qui vise à augmenter de manière significative les capacités des systèmes d'alerte intégrés multirisques afin d'amplifier la prévention et l'information sur les risques d'événements hydrométéorologiques et climatiques dangereux.
* 19 La déclaration FRANZ (France-Australie-Nouvelle-Zélande) a pour objet de coordonner l'aide civile et militaire apportée aux États insulaires du Pacifique, victimes de catastrophes naturelles, en facilitant notamment l'échange d'informations entre les services compétents.