D. UNE SINCÉRISATION À POURSUIVRE DU FINANCEMENT DES OPEX-MISSINT
La LPM pour les années 2019 à 2025 devait mettre progressivement un terme à la sous-budgétisation chronique du financement des opérations extérieures (Opex) et missions intérieures (Missint) en prévoyant une revalorisation échelonnée du montant de la provision annuelle destinée au financement de leur surcoût. Celle-ci est ainsi passée de 450 millions d'euros en 2017 à 1,1 milliard d'euros à compter de 2020, auxquels s'ajoutent 100 millions d'euros pour les dépenses Missint de titre 2.
Ces dépenses font structurellement l'objet d'un dépassement : celui-ci s'est élevé à 446 millions d'euros en 2019, puis a été réduit du fait du redimensionnement par la LPM à 243,78 millions d'euros en 2020 et à 243,78 millions d'euros en 2021. Il était plus élevé en 2022, à hauteur de 307,5 millions d'euros. En 2023, il est de 206,3 millions d'euros.
Or, la LPM 2024-2030 prévoit l'abaissement de cette dotation à 800 millions d'euros en 2024, puis à 750 millions d'euros par an à compter de 2025, ce qui peut interroger.
Par ailleurs, cette dotation n'intègre pas les opérations stratégiques menées par la France sur le flanc oriental de l'Europe dans le cadre de l'OTAN, à la suite de l'évolution du contexte géopolitique lié à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Il conviendra de s'interroger sur l'opportunité de rattacher ces opérations destinées à se pérenniser dans le cadre des opérations extérieures, et donc au sein de la provision.