II. L'APPARTENANCE À L'UNION EUROPÉENNE
Membre de l'Union européenne depuis 2004, la République de Chypre se positionne comme un acteur européen stable, engagé dans la politique de sécurité et de défense commune (PSDC), tout en subissant une forte pression migratoire et des tensions régionales amplifiées par les conflits au Proche-Orient. Sa situation géographique fait d'elle un point d'appui logistique de premier plan pour des opérations humanitaires et militaires.
La participation chypriote à la PSDC est principalement concentrée sur trois opérations maritimes : EUNAVFOR ASPIDES, EUNAVFOR ATALANTA et EUNAVFOR IRINI, ainsi qu'une contribution à EUMM Géorgie. Elle s'est récemment renforcée sur EUMAM Ukraine.
La convention s'inscrit dans une dynamique plus large de coopération européenne en matière de sécurité et de défense. Elle pourrait servir de modèle à d'autres accords bilatéraux ou multilatéraux entre États membres de l'Union européenne confrontés à des risques géopolitiques similaires.
À moyen terme, il pourrait ouvrir la voie à une mutualisation plus structurée des ressources logistiques, médicales et juridiques européennes pour la gestion des crises internationales.
III. LES PRINCIPAUX ENJEUX DE SÉCURITÉ ET DE DÉFENSE POUR CHYPRE
Les principaux objectifs de politique étrangère de Chypre sont les suivants :
• la gestion de la « question chypriote », alors que la Turquie promeut sans complexe la reconnaissance internationale de la « République turque de Chypre nord » (« RTCN ») ;
• l'ancrage au sein de l'UE, alors que Chypre a célébré les 20 ans de son adhésion en mai 2024 et qu'elle en prendra la présidence tournante du Conseil au premier semestre 2026 ;
• le renforcement de son partenariat avec les Etats-Unis ;
• l'approfondissement de ses relations avec son voisinage proche-oriental, golfique et méditerranéen (exception faite de la Turquie), notamment sur les enjeux énergétiques.
À plusieurs égards, la politique étrangère de Chypre diffère de ses voisins en Méditerranée orientale, en particulier du fait de son appartenance à l'Union européenne et de la spécificité de la « question chypriote », qui conduit historiquement la République de Chypre à solliciter le soutien de son proche voisinage contre toute reconnaissance de l'indépendance de la « RTCN ».
Sur le plan financier, le budget de la défense chypriote s'élève en 2025 à 588 M€, soit approximativement 1,5% du PIB, en hausse par rapport à 2024 (+3,9M). Le ministère de la défense chypriote a pour objectif de porter le budget de la défense à 2% du PIB d'ici à 2028.
La garde nationale chypriote compte 14 000 personnels actifs et 60 000 réservistes.