II. LA RÉFORME DE L'ÉTAT
Créé par décret du 13 septembre 1995, le commissariat à la réforme de l'État, placé auprès du Premier ministre, est chargé, dans le cadre des orientations définies par le comité interministériel pour la réforme de l'État, et après consultation des ministres concernés, de faire des propositions tendant à :
- clarifier les missions de l'État et redéfinir le champ des services publics,
- mieux prendre en compte les besoins et les attentes des usagers des services publics,
- améliorer l'efficacité des services de l'État et de ses établissements publics,
- favoriser la délégation des responsabilités au sein de l'État,
- moderniser la gestion publique.
À partir de ces grands thèmes d'action, le commissariat s'est attaché, tout au long de l'automne 1995 et en étroite liaison avec l'ensemble des départements ministériels, à identifier les principaux chantiers de réforme et à préparer les propositions correspondantes. Il a mis en place un réseau de correspondants dans chaque ministère, afin d'assurer une coordination efficace et permanente avec les administrations et a intégré, dans sa réflexion, les travaux déjà réalisés au cours des dernières années ainsi que l'évaluation des actions de modernisation déjà entreprises.
À l'issue de cette phase d'étude, il a proposé au Gouvernement les éléments d'une réflexion préparatoire à la réforme de l'État, sous la forme d'un document regroupant une centaine de propositions. Ce document a été soumis à une large concertation, à l'intérieur de l'administration et, en particulier, auprès des personnels et de leurs organisations syndicales, et à l'extérieur de l'administration, en direction des élus, des organisations professionnelles et des associations participant à la vie administrative.
Au vu des résultats de la concertation, le Gouvernement a arrêté, dans le cadre du comité interministériel pour la réforme de l'État, réuni le 29 mai 1996, une série de décisions orientées autour de quatre axes principaux :
- Placer les citoyens au coeur du service public ;
- Rénover la gestion des ressources humaines ;
- Déléguer les responsabilités ;
- Mieux décider et mieux gérer.
En outre, un « fonds pour la réforme de l'État » a été créé, destiné à soutenir et à accompagner les actions de réforme des administrations. Ce fonds comporte deux sections.
La première section, dotée de 20 millions de francs en 1996, finance les opérations réalisées dans les administrations centrales.
Récapitulation des opérations dans les administrations centrales bénéficiant d'un financement au titre de 1996
Ministère |
Opération |
Financement retenu par le Cabinet du Premier ministre |
Premier ministre DSAF |
- Mise au point d'un outil de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences |
200.000 |
COSIFORM |
- Schéma directeur des téléprocédures
- Réalisation d'un serveur des
formulaires
|
400.000 600.000 |
CIRA |
- Expérimentation d'une mise en réseau des centres et du recours à un numéro audiotel |
900.000 |
Sous-total |
2.100.000 |
|
Fonction publique |
- Mise en place d'une banque de
données
- Renforcement des formations à la
gestion
- Aide à la formation syndicale dans le
cadre
|
1.000.000 1.000.000 750.000 |
Sous-total |
2.750.000 |
|
Équipement, logement, transport, tourisme |
- Organisation de rencontres de
l'équipement
- Expérimentation sur des sites pilotes
d'un
- Mise en place d'un dispositif de gestion
des
- Conception et expérimentation d'un cycle
- Utilisation par d'autres administrations
de
|
500.000 100.000 300.000 300.000 300.000 |
Sous-total |
1.900.000 |
Aménagement du territoire, ville et intégration |
- Assistance technique au développement d'outils d'information géographique, associés à un système télématique |
250.000 |
Sous-total |
250.000 |
|
Environnement |
- Colloque sur le « verdissement » des administrations |
250.000 |
Sous-total |
250.000 |
|
Industrie, poste et télécommunications |
-
Étude préparatoire aux
opérations de
-
Mise en place d'évaluations de profit
en
|
300.000 150.000 |
Sous-total |
450.000 |
|
Éducation nationale, enseignement supérieur |
- Réforme de l'administration centrale |
1.000.000 |
Sous-total |
1.000.000 |
|
Agriculture, pêche et alimentation |
- sensibilisation aux démarches qualité |
300.000 |
Sous-total |
300.000 |
|
Culture |
- Développement de l'évaluation des politiques culturelles |
200.000 |
Sous-total |
200.000 |
|
Économies et finances |
- Mise en oeuvre de l'expérimentation de paiement par carte bancaire |
594.000 |
Sous-total |
594.000 |
|
Affaires étrangères |
- Accélération du traitement des demandes d'état-civil des Français de l'étranger |
400.000 |
Sous-total |
400.000 |
|
Justice |
-
Traitement des procédures
pénales en
- Mise en place de télétravail |
1.500.000 200.000 |
Sous-total |
1.700.000 |
|
Travail |
-
Création et diffusion de tableaux de
bord
-
Installation, dans cinq COTOREP,
d'un
|
200.000 500.000 |
- Organisation d'un séminaire et de
dix
- Achèvement de la mise en accessibilité aux handicapés des locaux des COTOREP
- Édition en braille de fiches sur les
droits
|
250.000 427.800 200.000 |
|
Affaires sociales |
- Formation de l'encadrement aux
- Élaboration d'outils de pilotage pour
la
|
500.000 500.000 |
Sous-total |
2.577.800 |
|
Intérieur |
- Expérimentation du paiement par
carte
- Accélération de la mise en place du
guide
- Extension à d'autres sites de la formation
à
|
350.000 150.000 300.000 |
Sous-total |
800.000 |
|
Jeunesse et sports |
- Mise en place d'une comptabilité analytique et d'un contrôle de gestion dans les établissements publics du ministère de la jeunesse et des sports |
250.000 |
Sous-total |
250.000 |
|
Anciens combattants |
- Formation à la reconversion d'agents
du
- Étude sur les conditions d'une fusion
des
|
350.000 50.000 |
Sous-total |
400.000 |
|
Total |
16.517.800 |
Les sommes nécessaires pour la mise en oeuvre de ces mesures sont directement transférées sur les budgets des ministères bénéficiaires.
• La seconde section du fonds pour la
réforme de l'État, qui dispose de 30 millions de francs de
crédits, est consacrée aux opérations
réalisées dans les services déconcentrés de
l'État.
L'énumération des projets financés par la section territoriale serait trop longue. Toutefois, certaines tendances sont perceptibles qui visent à développer la polyvalence des services publics, à rapprocher les services publics des citoyens et à améliorer les prestations rendues.
Ainsi, la plupart des départements bénéficiant de crédits alloués par le fonds pour la réforme de l'État ont entrepris la création de « maisons de service public », destinées à répondre aux besoins et aux attentes des citoyens qui souhaitent bénéficier d'une présence plus proche et d'une plus grande polyvalence des services publics, tant en zone rurale, où l'on constate parfois une certaine fragilisation des implantations administratives, que dans les quartiers urbains périphériques dans lesquels les services publics sont peu présents ou apparaissant difficiles d'accès.
Outre les services déconcentrés traditionnels, les maisons de service public sont susceptibles de réunir dans une structure d'accueil unique des organismes sociaux (ANPE, ASSEDIC, URSSAF, CPAM, CAF), des établissements et exploitants publics (la Poste, EDF-GDF, SNCF...) ainsi que des associations.
Par ailleurs, l'informatisation des ANPE, des services de police et du logement s'est poursuivie tandis que le développement du paiement par carte bancaire est peu à peu introduit dans les services publics.
Pour financer cette amélioration des conditions d'accueil et d'orientation du public, les crédits de la section territoriale du fonds pour la réforme de l'État sont délégués aux préfets des départements sélectionnés comme départements pilotes.