D. LES MUSÉES
en millions de francs
LFI 1996 |
PLF 1997 |
% 1997/1996 |
|
DO |
755,20 |
730,80 |
- 3,20 |
AP |
496,63 |
500,50 |
0,78 |
DO + AP |
1.251,90 |
1.231,30 |
- 1,64 |
C'est un arrêté du 5 août 1991 qui fixe les missions et l'organisation de la direction des musées de France qui a pour responsabilité
- de proposer et mettre en oeuvre la politique de l'État en matière de patrimoine muséographique ; cette tâche comprenant une mission de coordination des actions des diverses autorités publiques intervenant dans ce domaine et dans le champ de tous les musées relevant de l'ordonnance de 1945 pour tous les aspects de la gestion muséologique ;
- de veiller à la conservation, la protection, la restauration, l'enrichissement, l'étude des collections, ainsi qu'au développement de la recherche en matière de patrimoine muséographique ;
- de s'attacher à la présentation des collections au public et au développement de la fonction culturelle et éducative des musées, par le déploiement des collections sur le territoire national et le soutien aux actions de diffusion et d'animation ;
- d'assurer une mission d'observation du marché et des mouvements des oeuvres d'art et objets de collection et d'exercer le droit de préemption ;
- d'effectuer enfin des tâches de formation, de contrôle scientifique et technique sur la gestion des collections, de définition des règles de sécurité et de modernisation des musées nationaux.
Les musées nationaux ont, quant à eux, pour objectifs :
- d'améliorer la présentation de leurs collections et leur action en direction de tous les publics ;
- de préserver l'enrichissement des collections et le maintien sur le territoire national des trésors nationaux ;
- d'assurer les opérations concernant les grands établissements (achèvement du Grand Louvre ; rénovation du musée Guimet ; réalisation du musée des Arts Premiers ; établissement du schéma d'aménagement du musée et du domaine de Versailles ;
- de restaurer les oeuvres des collections nationales.
Les musées des collectivités territoriales ont, quant à eux, pour mission :
- de continuer à aider les collectivités pour la rénovation ou la construction de musées ;
- de participer à l'enrichissement de leurs collections ;
- d'aider à la restauration des oeuvres des musées des collectivités ;
- enfin de favoriser la fréquentation d'un nouveau public.
Les moyens financiers accordés aux musées depuis 1990 sont retracés dans le tableau ci-dessous :
(en millions de francs)
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
|
DO Titre III Titre I |
421,70 200,68 |
457,19 220,18 |
505,37 225,90 |
619,15 227,10 |
617,14 165,77 |
609,09 173,44 |
562,77 221,57 |
DC Titre V Titre V EPGL |
89,33 200,30 533,00 |
101,80 263,80 591,00 |
108,80 263,80 380,00 |
113,18 217,19 461,00 |
85,72 201,60 259,00 |
98,00 183,75 270,00 |
138,50 183,13 175,00 |
Pour 1997, les moyens de fonctionnement des musées nationaux sont globalement préservés.
Les crédits d'intervention de la direction des musées de France sont eux aussi stabilisés par rapport à 1996. Ils avaient augmenté de manière importante en 1996.
Deux secteurs sont prioritaires : les actions de diffusion et de rayonnement des musées et les acquisitions d'oeuvres d'art.
Le maintien de l'effort consacré aux actions de diffusion permettra, d'intervenir dans des secteurs aussi variés que les expositions, la catalographie, l'étude des publics, la restauration des oeuvres et la mise en oeuvre d'une politique de conservation préventive.
Les crédits d'acquisition qui avaient connu une augmentation substantielle en 1996, sont stabilisés. Ils permettront à l'État de poursuivre sa Politique d'enrichissement des collections publiques, notamment en continuant à acquérir certains biens reconnus comme trésors nationaux.
L'achèvement de la réalisation du Grand Louvre pourra se poursuivre en 1997 avec une dotation de 200 millions de francs qui permettra notamment de poursuivre les travaux de la passerelle Solferino.
La seconde tranche de rénovation du musée Guimet est programmée à hauteur de 112 millions de francs. Ce projet, dont le coût total s'élèvera à 313 millions de francs, se déroulera jusqu'en octobre 1999.
Pour les autres musées nationaux, 30,5 millions de francs seront consacrés au gros entretien et au renouvellement des installations techniques en vue d'assurer la sécurité des personnes et des oeuvres.
Le Louvre, quant à lui, voit sa dotation d'équipement augmenter de 40 %.
Par ailleurs, le ministère maintient son effort important en faveur de la restauration des collections de l'ensemble des musées nationaux : 14 millions de francs ont été réservés à cet effet.
Au titre des grands projets en région, la mise en place de l'espace d'art moderne et contemporain de Toulouse, associant la création d'un musée et d'un centre d'art, sera poursuivie.
En dehors de cette opération, le montant des crédits de subventions aux musées des collectivités territoriales s'élèvera à 75 millions de francs, soit une augmentation de 7,14 %. Cela permettra notamment à l'État de participer à l'opération du musée gallo-romain de Périgueux, à la rénovation du musée d'art et d'industrie de Roubaix, du musée des Beaux-Arts du Havre.
Seront en outre financés les travaux du musée Granet à Aix-en-Provence, du musée d'art et d'industrie de Saint-Etienne, du "musée sans frontière" à Mulhouse et l'achèvement du musée des Beaux-Arts de Nancy.
Cette année, votre Rapporteur spécial évoquera plus spécialement la situation du Centre Georges-Pompidou.
En 1996, les subventions de l'État au Centre se sont réparties de la manière suivante :
- subvention de fonctionnement 353,199 MF - subvention d'équipement : crédits de paiement 141 MF en autorisation de programme 110 MF - subvention pour l'acquisition d'oeuvres d'art 28,76 MF - subvention destinée à la recherche 4,0 MF - sur le Titre IV en provenance de la délégation aux arts plastiques dont 1 MF au titre de la 5,0 MF préparation du XXème anniversaire du Centre |
La subvention de l'État hors-équipement au Centre Georges Pompidou (386,961 MF) a représenté 81,3 % des recettes prévues (475,820 MF).
Les recettes propres du Centre devraient atteindre 88,859 MF, soit 18,7 % du budget constituées de droits d'entrée (34,777 MF), de recettes commerciales (13,841 MF), d'autres produits (28,422 MF) et de recettes issues de partenariats extérieurs (11,819 MF).
Les principales dépenses prévues sont les suivantes :
- personnel : 217,901 MF
- bâtiment et sécurité : 85,517 MF
- acquisitions : 26.961 MF
- production des manifestations : 42,581 MF
- édition, audiovisuel : 18,791 MF
- IRCAM : 31,524 MF
Le premier exercice des travaux de réaménagement intérieur interviendra en 1997 de même que l'ouverture de l'atelier Brancusi.
La fermeture du Centre à l'automne 1997 devrait se traduire par une baisse des recettes propres de l'établissement de l'ordre de 24 millions de francs.
L'État a décidé de préserver la subvention de fonctionnement (353,199 millions de francs), et les crédits d'acquisition (23,761 millions de francs) établis pour 1996. Par ailleurs une enveloppe de 72 millions de francs sera allouée en autorisations de programme pour couvrir notamment la maintenance du bâtiment et la fin du programme de réhabilitation technique.
Montant et répartition des recettes dans le
budget 1996
(en milliers de francs)
Origine des recettes |
Montant BP 96 |
Subvention de l'État * Fonctionnement (36.60 art 91) Personnel Matériel Sous-total * Equipement (66.91 art 80) État * Recherche (66.98 art 90) * Acquisition d'oeuvres d'art (43.92 art 90) * Intervention (43.30 art 10) |
187.664 165.534 353.198 141.000 3.860 28.762 5.000 |
TOTAL 1 |
531.820 |
Recettes propres * Droits d'entrée * Recettes commerciales * Autres produits * Recettes extérieures |
34.777 13.841 28.422 11.819 |
TOTAL 2 |
88.859 |
* Equipement hors subvention d'État |
|
TOTAL 3 |
55.000 |
TOTAL GENERAL |
675.679 |
Montant et répartition des dépenses dans le budget 1996
(en milliers de francs)
Destination des crédits |
Budget 1996 |
dont mécénat/ partenariat |
Présidence |
2.113 |
|
Direction des ressources humaines |
213.256 |
|
Direction de la communication |
7.618 |
|
Informatique |
3.662 |
|
Agence comptable |
1.774 |
|
Service des finances et affaires juridiques |
1.477 |
|
Direction du bâtiment et de la sécurité |
85.517 |
|
Direction du développement du public |
14.448 |
|
Service des éditions et de l'action commercial |
14.393 |
|
Service audiovisuel |
4.343 |
|
MNAM-CCI |
29.752 |
|
Direction du développement culturel |
4.376 |
|
Direction des manifestations et des spectacles |
42.581 |
11.819 |
Service de la logistique culturelle |
11.183 |
|
IRCAM (subvention de fonctionnement) |
31.524 |
|
Charges financières |
5.125 |
|
Provisions recettes aléatoires, frais de personnel |
5.887 |
|
Equipement Centre |
192.000 |
|
Equipement IRCAM |
4.000 |
|
TOTAL BRUT DES DEPENSES |
675.029 |
dont 11.819 |
Une réflexion sur la politique tarifaire lancée durant l'été 1996 a porté sur les points suivants :
- le recentrage de la grille des droits d'entrée autour de quelques tarifs facilement identifiables ;
- la mise en place d'innovations tarifaires attractives pour certaines catégories de publics (jours gratuits, politique à l'égard des jeunes, modulation horaire, etc...) ;
- les modalités et niveau de tarification des visites de groupes ;
- l'évolution de la politique de fidélisation ;
- l'avenir de la billetterie informatisée, de la réservation et de la prévente au Centre ;
- la tarification de l'usage purement touristique du Centre.
En ce qui concerne la politique d'acquisition du Centre on note que les "collections historiques" (peinture et sculpture) se sont enrichies de plusieurs ensembles majeurs, grâce notamment au dispositif des dations en paiement de droits de succession, qui fonctionne désormais de plus en plus régulièrement au bénéfice du patrimoine moderne du début du siècle aux années 50.
La "collection" s'est enrichie notamment de pièces de Miro, Fontana, Fautier et Bram Van Velde.
Pour les "collections contemporaines" les années 1995 et 1996 ont été marquées par l'acquisition d'un ensemble important de Joan Mitchell (14 tableaux acquis par dation), d'oeuvres de Pierre Alechinsky, Otto Hahn, Martial Raysse, Frank Stella, par l'achat au collectionneur Montaigu d'oeuvres de Raymond Hains et Gérard Deschamp.
S'agissant des "collections d'Art Graphique", on relève les acquisitions d'oeuvres de Louise Bourgeois, Kandinsky, Magritte, Derain, ainsi que l'arrivée du legs de dessins d'Antonin Artaud par Paule Thévenin, les dations d'oeuvres de Laurens, Miro, Viera da Silva et les achats faits à l'occasion des expositions (Lassnig, Morley...).
Pour ses "collections de Photographie" le Musée du Centre a pu acquérir un ensemble d'oeuvres de Moholy-Nagy.
Enfin, plus de 500 oeuvres, dessins et maquettes ont été acquis, constituant ainsi l'embryon d'un fonds entièrement consacré à l'architecture moderne et contemporaine internationale.
Relevons que le Centre Georges-Pompidou s'efforce de maintenir un équilibre entre les différentes sources d'acquisition (achats, dations et donations), et de diversifier les disciplines couvertes par les collections (peinture, sculpture, dessin, photographie, cinéma, vidéo, design et architecture).
Le service de restauration du Centre a poursuivi sa double mission originale d'entretien des oeuvres des collections et d'interventions sur des oeuvres nécessitant des traitements de conservation plus approfondis.
Soulignons encore les travaux de restauration des sculptures de l'Atelier Brancusi pour l'exposition qui a eu lieu l'année dernière et dans la perspective de la réouverture de l'atelier au début de l'année 1997.
Le Centre Georges-Pompidou a enfin entamé une opération de restauration d'oeuvres de Fernand Léger dans la perspective de l'exposition de 1997.