3. Un danger " obscur "
Le danger , et par la même, l'étendue des destructions provoquées par les termites, provient du fait que l'on ne voit rien, que l'on n'entend rien .
Comme l'écrivait Maurice Maeterlinck " rien n'est à l'abri de leurs déprédations qui ont quelque chose d'effarant et de surnaturel, parce qu'elles sont toujours secrètes et ne se révélent qu'à l'instant du désastre ". Parfois, en outre, le travail destructeur s'accomplit avec une foudroyante rapidité.
Toutes les essences forestières européennes peuvent être attaquées par les termites . Seul un nombre limité d'essences tropicales, et uniquement le duramen, sont considérées comme présentant une excellente durabilité naturelle. Il s'agit de bois très denses comme l'angélique, l'azobé, le bilanga, le doussié, le douka, le makoré, le moabi, le niové, le padouk, le wacapou ou le wengé. Les autres essences tropicales sont susceptibles d'être dégradées, les dégradations pouvant aller de quelques détériorations localisées et profondes à la destruction complète.
Il est à noter, en règle générale, que les bois altérés par les champignons, qui sont l'indice d'une présence d'humidité, ont la préférence des termites.
Généralement, la colonie est située dans le sol où elle trouve l'eau indispensable à sa vie. A partir de la termitière où résident le roi et la reine, les jeunes larves, les nymphes et les soldats, les ouvriers rayonnent à la recherche d'aliments dans des galeries où ils circulent à l'abri de la lumière dans un va-et-vient incessant. Ces galeries, toujours vides de sciure (à l'inverse des insectes xylophages qui vivent isolément : capricorne, lyctus, vrillettes) sont creusées ou construites.
Les termites sont lucifuges et redoutent toute exposition à l'air. Ainsi, les galeries faites par les termites sont de deux types :
• soit creusées dans le sol ou les matériaux tendres tels que le bois, les matières plastiques, le plâtre ;
• soit construites avec un mélange de terre, de particules de bois, d'excrément et de salive à la surface de matériaux trop durs pour pouvoir être forés, comme le béton, le ciment et la pierre. Elles forment alors un réseau de petits cordons ou cordonnets courant sur les murs.
Pour pénétrer dans une maison, le termite construit ses chemins à travers les joints de mortier d'étanchéité et de dilatation, dans les canalisations, dans les vides sanitaires, dans les gaines de câbles électriques (créant parfois des courts-circuits).
Il est à noter que, si les conditions hydriques sont favorables, certaines termitières peuvent établir leur " quartier général " dans les murs. Dans ce cas, les reproducteurs sont toujours des néoténiques de remplacement.