II. QUELLES PRIORITÉS BUDGÉTAIRES ?
Le projet de loi de finances définit de la
manière suivante les priorités budgétaires pour 1998 :
"
Les priorités du gouvernement se traduisent par la progression
des dépenses en faveur de l'emploi et de celles relatives aux missions
régaliennes et aux investissements.
"La priorité accordée à l'emploi se traduit par une
croissance de 6,5 milliards de francs de crédits de la politique de
l'emploi (y compris crédits inscrits à ce titre aux charges
communes). Le programme en faveur de l'emploi des jeunes (8 milliards de
francs) s'accompagne du maintien des dispositifs destinés aux personnes
qui connaissent des difficultés particulières d'insertion et de
la recherche d'une plus grande efficacité des aides à l'emploi.
"Les autres priorités du gouvernement se traduisent, hors charges de
personnel, par une progression de 1,1 milliard de francs des
dépenses en faveur de
missions prioritaires (éducation
nationale, justice, culture)
. Les dépenses du budget civil de
recherche et développement
progressent par ailleurs de
3,1 milliards de francs, y compris dépenses de personnel.
"Les dépenses de
solidarité
sont en augmentation de
3 milliards de francs (minima sociaux et action sociale) et les
dépenses en faveur de la
coopération internationale
progresseront de 1,1 milliard de francs.
"Enfin, les dépenses d'
équipement et de logement
augmentent de 1,1 milliard de francs. Compte tenu de ces décisions
et de celles affectant les autres budgets civils, les investissements civils de
l'Etat progressent de 5,6 % en autorisations de programme et de 2,4 %
en crédits de paiement par rapport à la loi de finances initiale
pour 1997 (hors dotations en capital et reconstitution de fonds
internationaux)."
A. DES PRIORITÉS SECTORIELLES CONSISTANT EN DES MOYENS SUPPLÉMENTAIRES EN PERSONNEL
La lecture des documents budgétaires ne permet pas de
retrouver les chiffres dont le gouvernement assortit ses
priorités : en effet, ces chiffres sont issus de retraitements
comptables reposant sur des conventions internes au ministère de
l'économie. Il semble toutefois que ces priorités comportent dans
les faits :
- la simple reconduction de progressions quasi-automatique telles que celles du
RMI (+ 1,1 milliard de francs), de l'allocation aux adultes
handicapés (+ 1,13 milliard de francs), des aides personnelles
au logement (+ 2,9 milliards de francs), ou de l'aide juridique ;
- quelques actions plus volontaristes, telles qu'une progression de
180 millions de francs des diverses interventions culturelles, ou de
100 millions de francs au soutien à la recherche.
En réalité,
l'essentiel des priorités
budgétaires consiste en une progression des moyens en personnel
, que
ceux-ci apparaissent directement, ou à travers les subventions de
fonctionnement des établissements publics.