RAPPORT GENERAL N° 85 T 3 ANNEXE 38 - PROJET DE LOI DE FINANCES ADOPTE PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE - PLAN
Claude HAUT, Sénateur
COMMISSION DES FINANCES, DU CONTROLE BUDGETAIRE ET DES COMPTES ECONOMIQUES - RAPPORT GENERAL N° 85 T3 ANNEXE 38 - 1997/1988
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
-
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS -
CHAPITRE II
LES ACTIVITÉS DU COMMISSARIAT GÉNÉRAL DU PLAN -
CHAPITRE III
LES ORGANISMES D'ÉTUDES- I. LES ORGANISMES RATTACHES
-
II. LES ORGANISMES SUBVENTIONNES
- A. LE CENTRE DE RECHERCHE POUR L'ETUDE ET L'OBSERVATION DES CONDITIONS DE VIE (CREDOC)
- B. LE CENTRE D'ÉTUDES PROSPECTIVES D'ÉCONOMIE MATHÉMATIQUE APPLIQUÉE A LA PLANIFICATION (CEPREMAP)
- C. L'INSTITUT DES RECHERCHES ECONOMIQUES ET SOCIALES (IRES)
- D. L'OBSERVATOIRE FRANÇAIS DES CONJONCTURES ECONOMIQUES (OFCE)
-
CHAPITRE IV
L'ÉVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES -
CHAPITRE V
LES CONTRATS DE PLAN ETAT-REGIONS
(CPER) - CONCLUSION ET PERSPECTIVES
- EXAMEN EN COMMISSION
- MODIFICATIONS APPORTEES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
N° 85
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès verbal de la séance du 20 novembre 1997.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M. Alain LAMBERT,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 38
SERVICES DU PREMIER MINISTRE :
IV - PLAN
Rapporteur spécial
: M. Claude HAUT
(1) Cette commission est composée de :
MM.
Christian Poncelet,
président
; Jean Cluzel, Henri Collard,
Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Philippe Marini,
René Régnault,
vice-présidents
; Emmanuel
Hamel, Gérard Miquel, Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Alain Lambert,
rapporteur
général
; Philippe Adnot, Bernard Angels, Denis Badré,
René Ballayer, Bernard Barbier, Jacques Baudot, Claude Belot,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël
Bourdin, Guy Cabanel, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Yvon
Collin, Jacques Delong, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut,
Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Marc Massion, Michel
Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Oudin, Maurice Schumann,
Henri Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
(1997-1998).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Les annulations de crédits en cours
d'année
Les difficultés du Commissariat Général au Plan sont
partiellement liées à des obstacles financiers. Depuis de
nombreuses années, et 1997 n'a pas failli à cette triste
tradition, le Commissariat est victime d'annulations de crédits qui
mettent en péril son action , et à long terme son existence.
Pour 1997, près de 4,39 % des crédits d'un budget
déjà en baisse de plus de 6 % , ont été ainsi
supprimés. Il faudrait veiller à ce que cette pratique cesse.
Les organismes rattachés au Plan souffrent naturellement aussi de ce
manque de sécurité financière ; leur gestion, en
particulier celle du personnel, devient fort délicate. Les organismes
subventionnés sont également touchés par l'incertitude
budgétaire, à l'exemple de l'Observatoire français des
conjonctures économiques (OFCE) qui a fait l'objet de deux annulations
en cours d'année. Il en est réduit à financer sur son
fonds de roulement le renouvellement de ses équipes de chercheurs.
A titre d'illustration le tableau ci-dessous retrace l'évolution des
crédits du Centre d'études prospectives et d'informations
internationales (CEPII) :
(en millions de francs)
Budget initial |
Budget réel |
|
1994 |
20,5 |
20,0 |
1995 |
21,2 |
20,5 |
1996 |
21,6 |
20,5 |
1997 |
21,5 |
21,0 |
Votre précèdent rapporteur spécial
M. Michel Moreigne a déjà par le passé
souligné les inconvénients d'une telle situation, sans
être, de toute évidence, entendu.
Défaut d'organisation dommageable
La dotation budgétaire accordée au Fonds national de
développement de l'évaluation (FNDE) atteint pour 1998,
près de 800.000 francs. Le reliquat des exercices
précédents s'élève à environ 4 millions de
francs, sur lesquels le FNDE sera financé en sus. Cette large
différence entre dotation budgétaire et moyens réels ne
semble pas conforme à la rigueur de gestion nécessaire à
l'heure actuelle dans notre pays.
Par ailleurs certaines difficultés de gestion existent.
Le Comité interministériel de l'évaluation (CIME) n'a pas
été réuni depuis mars 1993. Des évaluations ont
depuis été lancées avec l'accord du Premier ministre.
Toutefois cette vacance n'encourage pas la poursuite des travaux . Il convient
de prendre des décisions définitives sur ce sujet.
Le Conseil supérieur de l'évaluation (CSE), chargé de la
promotion des méthodes et de la déontologie de
l'évaluation, n'est plus réellement constitué. Le mandat
de six de ses onze membres est arrivé à son terme en juin
dernier, mais le Président de la République n'a pas
effectué les nominations nécessaires.
Enfin l'ancien directeur du CEPII, M. Jean Pisani-Ferry, appelé
à d'autres fonctions, n'a pas été officiellement
remplacé depuis son départ au printemps dernier.
Votre rapporteur déplore l'ensemble de ces dysfonctionnements.
Les contrats de plan
Les contrats Etat-Entreprises publiques ont dans l'ensemble eu des
résultats positifs. Les contrats de plan les plus remarquables ont
été signés avec les Sociétés d'autoroutes.
Le contrat conclu avec France Telecom en 1995 visait à amener
l'entreprise à la concurrence. EDF a également signé un
contrat en 1997 qui s'achèvera en l'an 2000. Ce contrat porte sur une
baisse des tarifs, une poursuite du désendettement de l'entreprise et
une intensification de ses activités à l'étranger. Un
nouveau contrat liant l'Etat à La Poste est en cours de
négociation.
Comme votre précédent rapporteur spécial l'avait pressenti
l'an dernier, l'évaluation des contrats de plan Etat Régions est
une activité du Commissariat qui connaît une forte progression.
Les résultats sont décevants. En effet les évaluateurs
rencontrent des difficultés liées à la dispersion des
informations. Pourtant, leur collecte est faite par les préfets et les
trésoriers payeurs généraux. La principale
difficulté réside - semble-t-il - dans la différenciation
des crédits engagés de ceux consommés. Cette
réserve faite , les crédits des CPER sont sous-consommés.
L'évaluation porte sur la fin 1996 - à mi-parcours - et
révèle que rarement les taux de consommation sont proches de ce
qu'ils devraient être, c'est-à-dire 50 %. C'est toutefois le
cas, le plus souvent pour les dépenses liées à
l'enseignement supérieur. Par exemple, en Champagne Ardennes, 72 ,4
% des crédits affectés à ces dépenses ont
été consommés. En revanche le développement urbain,
la recherche et la formation professionnelle ne sont pas favorisés.
L'engagement pour le secteur routier, pourtant important, est difficilement
chiffrable en raison des multiples financements qui interviennent. Toutefois il
semblerait que la proportion de crédits consommés soit proche de
50%.
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION
GÉNÉRALE DES CRÉDITS
Les crédits demandés pour 1998, en
dépenses ordinaires et crédits de paiement,
s'élèvent à 152,2 millions de francs. Ils sont en
légère augmentation de 0,02 % par rapport aux crédits
votés de 1997.
L'important gel de crédits intervenu en début d'année a
été confirmé par une annulation de 4,19 millions de francs
le 10 juillet dernier. Le 19 novembre 1997, un nouvel arrêté
a annulé 2,5 millions de francs. Compte tenu de ces baisses, ce budget
enregistre une progression de 4,61 %.
Les autorisations de programme prévues pour 1998 baissent de 20 % mais,
comme elles avaient été également touchées par des
annulations, pour 1.250 millions, elles progressent en
réalité de 6,67 %.
Le tableau ci-dessous présente, par titre, les principales
évolutions :
(en millions de francs) |
|||
Nature des crédits |
1997
|
1998
|
Evolution
|
Dépenses ordinaires
|
95,64
|
92,99
|
-2,77
|
Dépenses en capital
|
4,25
|
4,50
|
5,88
|
Total DO + CP |
152,1 |
152,2 |
0,02 |
Autorisations de
programme
|
5,0
|
4,0
|
- 20 - 20 |
I. LES DEPENSES ORDINAIRES
Les dépenses ordinaires, qui constituent plus de 97 %
du budget du plan, passent de 147,9 millions de francs en 1997 à 147,7
millions de francs en 1998, soit une légère régression de
0,15 %.
Les crédits du titre III, qui représentent 63 % des
dépenses ordinaires, s'élèvent pour 1998 à 92,9
millions de francs, en diminution cette année encore de 2,77 %.
Toutefois, cette réduction s'élève seulement à
0,67 % lorsqu'on prend en compte les crédits véritablement
disponibles au titre III après annulation de crédits de 2,025
millions de francs en juillet 1997.
Ces crédits des moyens et services concernent le Commissariat
général au Plan, les organismes rattachés (CEPII et
CSERC)
1(
*
)
, l'évaluation des politiques
publiques et, enfin, l'évaluation des contrats de plan
Etat-régions.
Les charges de personnel sont en diminution pour s'établir à
moins de 65 millions de francs. Quant aux crédits de
matériel et de fonctionnement des services, ils accusent une baisse de 7
% et s'élèvent à 28,55 millions de francs.
Les crédits du titre IV, principalement consacrés aux
subventions à divers organismes (CEPREMAP, CREDOC, IRES et
OFCE)
2(
*
)
, constituent la deuxième masse
de ce budget avec 35,95 % du total. En 1998, ils atteignent 54,7 millions de
francs, soit un accroissement de 4,64 %. Cette hausse est amplifiée par
la prise en compte des annulations du 10 juillet et du 19 novembre 1997
portant sur 4.166.649 F, les crédits progressent donc en
réalité de 13,69 %
II. LES DEPENSES EN CAPITAL
Les seules dépenses en capital inscrites au budget du
Plan sont les crédits du titre VI, destinés à la recherche
en socio-économie.
Pour 1998, les dépenses pour les autorisations de programme
s'élèvent à 4 millions de francs et sont en diminution par
rapport à la loi de finances initiale pour 1997. En revanche, les
dépenses pour les crédits de paiement sont en progression de 20 %
pour s'établir à 4,5 millions de francs. Toutefois, si l'on prend
pour base les crédits disponibles après le décret
d'annulation du 10 juillet 1997 portant sur 1,25 millions francs au titre VI,
les crédits pour 1998 sont en progression de 6,67 %.
III. LA PRÉSENTATION DES CRÉDITS PAR AGRÉGATS
Le budget du Plan, qui était présenté
jusqu'en 1995 sous la forme de quatre actions (le plan, le CSERC, la recherche
et l'évaluation des politiques publiques), est désormais
regroupé en deux agrégats : le plan et la recherche.
Le tableau ci-après récapitule cette nouvelle
présentation des dépenses ordinaires par agrégat:
IV. REPARTITION DES CREDITS PAR ACTIONS
La présentation en deux agrégats des
crédits du Plan apparaissant réductrice, le tableau
ci-après présente une analyse plus détaillée de la
répartition des dépenses ordinaires.
Le
Commissariat général au Plan
. Les crédits du
Commissariat général au Plan, stricto sensu,
s'élèvent à 77,1 millions de francs, en
légère progression.
Les mesures d'économie portent sur le chapitre 34-05 (dépenses
informatiques, bureautiques et télématiques) qui est
supprimé, soit 2,4 millions de francs. Certaines dépenses
sont toutefois reportées à l'article 34-98. Par ailleurs, quatre
postes ont été supprimés (deux emplois de
secrétaires et deux chargés de mission). L'effectif du
commissariat général au plan passera ainsi de 143 à 139
personnes.
Quant au chapitre 34-98 (moyens de fonctionnement des services), les
crédits progressent de 961.000 francs, soit 11,28 %. Il
reçoit, en effet, les crédits informatiques du
précédent chapitre.
Le
Centre supérieur de l'emploi, des revenus et des coûts
(CSERC)
dispose pour 1998 de 6,5 millions de francs, soit une diminution
de 6,77 % par rapport à la loi de finances initiale de 1997. Mais par
rapport aux crédits réellement disponibles après
l'annulation de plus de 250.000 francs, cette baisse n'est plus que de
3,16 %.
Ici encore les dépenses informatiques font l'objet d'un transfert du
chapitre 34-05 au chapitre 34-98 (moyens de fonctionnement des services).
La
recherche en socio-économie
, qui regroupe les crédits
aux organismes subventionnés du titre IV affectés exclusivement
à la recherche, dispose pour 1998 de 31,5 millions de francs, soit une
légère progression de 0,67 %. Compte tenu des annulations de
1,4 million en juillet dernier, puis de 2,5 millions en novembre, ils sont en
hausse. On observe le même transfert des dépenses informatiques
que dans les autres organismes.
Le
Centre d'études prospectives et d'informations
internationales
(CEPII)
s'élèvent à 21,4
millions de francs. Le budget est en très légère baisse de
0,71 % par rapport à la loi de finances initiale de 1997 et un emploi a
été transformé. Le CEPII a dû aussi faire face
à une annulation de crédits de 480.000 francs en 1997. Les
dépenses informatiques sont également transférées.
L'évaluation des politiques publiques
est
réalisée par le Fonds national de développement de
l'évaluation (FNDE), après avis du Conseil scientifique de
l'évaluation (CSE). Les crédits du FNDE ont été
légèrement diminués pour s'établir à 799.026
francs. A cette somme s'ajouteront les crédits non consommés en
1997, soit environ 4 ,5 millions de francs.
L'évaluation des contrats de plan Etat-régions (CPER) voit ses
crédits diminuer de 160.000 francs, soit une baisse de 1,93 %
après une forte baisse en 1997 liée au prolongement d'un an de
leur durée.
CHAPITRE II
LES ACTIVITÉS DU COMMISSARIAT
GÉNÉRAL DU PLAN
I. LES TRAVAUX DE PROSPECTIVE
1. Les travaux achevés.
Le Commissariat Général du Plan a, de 1995
à 1997, assuré le secrétariat de quatre groupes
transversaux de réflexion prospective dans le cadre de
l'élaboration du schéma national d'aménagement et de
développement du territoire:
- Démographie, développement économique et finances
publiques ;
- Systèmes productifs, emploi et territoire ;
- Cohésion sociale et territoire ;
- Contexte européen et international.
Ces quatre groupes se sont attachés à éclairer l'avenir en
fournissant des éléments de fait et d'analyse ayant une incidence
sur le développement et l'aménagement du territoire, en fonction
des évolutions prévisibles ou concevables à
échéance de vingt ans. Ils ont donné lieu à deux
publications "
Economie et territoire
" et "
Cohésion
sociale et
territoire
" sous l'instigation de notre collègue Jean-Paul Delevoye.
Ces travaux ont été particulièrement remarqués.
Le Commissariat a participé à la préparation de la
conférence pour l'emploi en collaborant au "cadrage économique et
social" (une personne a été mobilisée sur ce sujet durant
deux mois).
S'agissant des thèmes
sociaux
, M. Bertrand Fragonnard a poursuivi
ses travaux sur "l'assurance maladie universelle" jusqu'au début 1997.
Les réflexions ont également porté sur la famille et le
travail.
S'agissant des travaux sur
l'emploi
, deux analyses de "l'anatomie du
chômage français" ont été achevées, l'une en
mai 1996 et l'autre en juillet 1997. Elles ont été rendues
publiques par le Commissariat général au Plan lui-même en
octobre 1997.
2. Les travaux en cours
D'autres études ont été
réalisées sur des thèmes aussi variés que la
politique des transports, le devenir de la construction européenne ou
encore l'évolution du système des prélèvements
obligatoires.
Le Plan a lancé, dès la rentrée 1997, une réflexion
prospective sur le thème de la Méditerranée. Cette action
est articulée autour des travaux de trois sous-groupes distincts sur les
thèmes suivants : sécurité collective, évolution
économique et environnement, société et culture.
Les membres permanents de chaque sous-groupe sont des experts (universitaires
ou non) et des fonctionnaires des administrations concernées. Les
travaux des groupes sont coordonnés par un comité de pilotage
assurant à la fois des fonctions d'orientation et de synthèse.
L'objectif de chaque groupe sera de traiter la zone
méditerranéenne comme un "ensemble". De composition permanente
réduite (10 membres environ), chaque sous-groupe procède à
des auditions et au lancement d'études courtes adaptées à
son travail. Commençant à l'automne 1996, ce travail
s'étalera sur toute l'année 1997 à raison d'une
réunion par mois pour chacun des groupes. Le groupe "
Développement économique et environnement " est en cours de
constitution alors que les trois autres sont déjà actifs.
Les travaux de prospective sur le travail et l'emploi à l'horizon 2015
se concentrent actuellement sur les "nouvelles formes de la relation
d'emploi
et le contrat d'activité". Les conclusions sont attendues pour le
premier trimestre 1998.
II. L'EVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES
1. Les travaux achevés
Le commissariat général du Plan a
participé aux travaux d'évaluation portant sur la loi
quinquennale relative au travail, à l'emploi et à la formation
professionnelle pour lequel le rapport est paru en février dernier.
Il anime aussi l'instance d'"Evaluation des politiques d'insertion par
l'économie" qui devrait conclure ses travaux à
l'automne 1997.
2. Travaux en cours
Une étude a été demandée par
l'Office parlementaire d'évaluation des politiques publiques au sujet de
la politique maritime française. En voie d'achèvement, elle
devrait être rendue publique dans les prochaines semaines.
Des travaux de comparaisons internationales dans les domaines
énergétiques par exemple, et de l'Internet sont en cours.
Une évaluation de la loi dite "Evin" du 10 janvier 1991 relative
à la lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme doit être rendue
publique à l'automne 1998.
En matière d'économie, une réflexion sur l'économie
de l'information a été menée. Ces travaux seront
poursuivis et achevés en 1998. Ils portent notamment sur le rôle
réel de la communication et sur l'activité économique.
L'instance d'évaluation de la politique de la montagne devrait rendre
son rapport en fin d'année et apporter un éclairage prospectif
sur ce sujet.
Un groupe d'experts travaillent également sur l'énergie. Leur
mission baptisée "Energie 2010-2020" a pour objet l'évaluation
d'une politique énergétique de la France à long terme. Ses
conclusions et recommandations seront connues à la fin de 1997. Le
Commissariat général du Plan a travaillé également
sur les technologies de l'information dans l' Union européenne.
Dans le cadre de la réforme de la politique agricole commune, le groupe
"PAC 2000" devrait rendre très prochainement son rapport.
CHAPITRE III
LES ORGANISMES D'ÉTUDES
I. LES ORGANISMES RATTACHES
Parmi les organismes d'études et de recherche liés au Commissariat général du Plan, certains lui sont rattachés et voient leurs budgets directement intégrés aux crédits du Plan, tandis que d'autres bénéficient simplement de ses subventions, qui constituent cependant souvent l'essentiel de leurs budgets de fonctionnement.
A. LE CONSEIL SUPERIEUR DE L'EMPLOI, DES REVENUS ET DES COÛTS (CSERC)
Durant l'année 1996, le CSERC a établi son second rapport annuel intitulé "les inégalités d'emploi et de revenu - les années quatre-vingt dix". Le Premier ministre a par ailleurs chargé cet organisme d'établir un rapport sur les effets sur l'emploi et les revenus de l'allégement des charges sociales portant sur les bas salaires. Ce rapport lui a été remis le 31 mai 1996. Il a remis également en 1997 un rapport remarqué sur les minima sociaux et projette pour janvier 1998 de livrer ses réflexions sur le temps de travail. Il disposera pour ce faire d'une subvention de 6,5 millions de francs.
B. LE CENTRE D'ETUDES PROSPECTIVES ET D'INFORMATIONS INTERNATIONALES (CEPII)
Le CEPII a été créé par un
décret du 20 mars 1978 avec pour mission de rassembler des informations
et d'élaborer des études prospectives sur l'économie
mondiale, les échanges internationaux et les économies
étrangères.
Pour mener à bien cette tâche, il dispose d'une équipe
comprenant 47 emplois budgétaires en 1997. La subvention qui lui
sera versée par le commissariat général au plan
s'élèvera à 21,4 millions de francs.
En outre, il fait appel, dans la mesure des crédits disponibles,
à des collaborateurs extérieurs ou à des
spécialistes, parfois étrangers, pour l'étude d'un
problème spécifique en matière d'économie
internationale.
L'activité du CEPII est en grande partie retracée dans ses
publications régulières (revue Economie internationale, Lettre du
CEPII, News letter prochainement diffusées en français) et ses
ouvrages, dont le plus connu, "L'Economie mondiale", est publié chaque
année et atteint une diffusion de 10.000 exemplaires. Les recettes
tirées sont proches de 500.000 F. Son serveur Internet permet
également une large diffusion de ses travaux.
Pour 1997, le programme de travail du CEPII se structure autour de
6 grandes questions de moyen terme :
· Projections à moyen et long terme
: une
projection commune CEPII-OFCE à horizon 2005 a été
publiée au deuxième trimestre ;
· Economies industrialisées
: bilan du dernier
cycle au Japon, étude du lien inflation-chômage en régime
de faible inflation ; les transformations du marché du travail en
Europe et aux Etats-Unis ;
· Enjeux actuels de l'intégration
européenne
: les futures relations monétaires entre
euro, dollar et yen ; l'impact des politiques régionales sur la
convergence en Europe ; un bilan des effets des fonds structurels ;
· L'intégration régionale
en Europe et en
Russie ;
· Concurrences et compétitivité
: un
rapport annuel sur la compétitivité sera désormais
diffusé ;
· Pays émergents et pays en transition
: les
effets du commerce international sur le marché du travail.
Le CEPII a, cette année, été sans dirigeant pendant six
mois ; au printemps dernier, son directeur, M. Jean Pisani-Ferry, a
été appelé à d'autres fonctions auprès du
ministre des finances et de l'industrie ; son remplacement, à
l'heure où ce rapport est écrit, n'a pas été
effectué officiellement, même s'il semble imminent.
II. LES ORGANISMES SUBVENTIONNES
Les subventions aux quatre organismes subventionnés sont détaillées dans le tableau ci-après :
La tendance à long terme semble donc être
à la baisse des crédits pour l'ensemble des organismes. Le CREDOC
et le CEPREMAP sont particulièrement touchés. L' IRES et l'OFCE
ne sont plus épargnés.
Le projet de loi de finances pour 1998 prévoit une hausse de tout les
crédits.
Il convient toutefois de noter que les crédits inscrits au budget
voté sont régulièrement amputés par des mesures
d'économie. Le tableau ci-dessous retrace les différences en
pourcentage entre les sommes prévues par les lois de finances et les
subventions effectivement versées.
Même l'IRES n'est plus épargné par les mesures de régulation budgétaire. Cette année, à la suite du décret de juillet 1997, les annulations ont été égalitaires et tous les organismes touchés.
A. LE CENTRE DE RECHERCHE POUR L'ETUDE ET L'OBSERVATION DES CONDITIONS DE VIE (CREDOC)
Les moyens financiers du CREDOC sont constitués
à 79 % de contrats d'études tandis que les subventions de l'Etat
ne représentent que 19 % de ses ressources, le reste provenant de la
vente de rapports et de produits financiers. Etant donné les
restrictions budgétaires générales, il n'est pas sûr
que les 21,8 millions de francs de recettes attendues des contrats
études ne soient effectivement encaissées.
Le CREDOC dispose pour mener à bien ses travaux d'un effectif qui
s'élevait, au 31 mars 1997, à 62 personnes, dont 19 à
temps partiel, soit l'équivalent de 48 personnes à temps plein.
Ses travaux sont très divers et le CREDOC s'efforce de les rendre
accessibles au plus grand nombre à travers la publication de la lettre
mensuelle "Consommation et modes de vie" et la collaboration à
l'édition annuelle du livre "l'état de la France".
B. LE CENTRE D'ÉTUDES PROSPECTIVES D'ÉCONOMIE MATHÉMATIQUE APPLIQUÉE A LA PLANIFICATION (CEPREMAP)
Constitué en 1968, le CEPREMAP avait pour vocation
initiale de fournir au Commissariat et aux partenaires du Plan des outils
d'aide à la décision. Il s'est affirmé progressivement sur
le plan national et international comme un centre de recherche dans le domaine
de la théorie économique et de ses applications directes.
Le CEPREMAP regroupe 34 chercheurs d'origines et de statuts
différents : 9 professeurs d'université, 16 chercheurs
du CNRS dont 10 directeurs de recherche, 2 chercheurs de l'INRA et
5 chercheurs employés directement par le Centre, contractuels ou
stagiaires. Le personnel administratif et de secrétariat comporte
19 personnes ; il a été réduit de
2 personnes afin de favoriser les emplois de chercheurs. Le budget du
CEPREMAP est de l'ordre de 8,2 millions de francs dont 75 % de subvention
du Commissariat général du Plan et le solde en crédits
contractuels provenant eux-mêmes en partie du Plan. (Ce budget
n'intègre pas les salaires des chercheurs rattachés au Centre
mais payés par le CNRS ou leurs universités d'origine).
Les travaux de recherche du CEPREMAP abordent les thèmes suivants :
- les analyses micro-économiques,
- la macro-économie et les fondements macro-économiques,
- la croissance et le développement économique à long
terme,
- les instruments de la recherche économique,
- l'économie publique et les politiques économiques,
- l'économie internationale.
Après un exercice 1996 clos au voisinage de l'équilibre, le
budget 1997 se présente dans des conditions plus difficiles en raison
des mesures d'annulation sur la subvention inscrite au titre IV (pour
3,18 %) et via les crédits inscrits au titre VI du Commissariat
général du Plan sur lesquels est imputé le contrat
finalisé. Toutefois, les mesures de réduction des dépenses
de personnel prévues en 1996, contribuent, en année pleine
à l'équilibre.
C. L'INSTITUT DES RECHERCHES ECONOMIQUES ET SOCIALES (IRES)
Issu d'un accord, conclu en 1982, par six organisations
syndicales et les pouvoirs publics, l'IRES résulte d'une volonté
de pluralisme dans l'analyse des phénomènes économiques et
sociaux. La fonction spécifique de l'IRES, définie par ses
statuts, est de répondre aux besoins de recherche exprimée par
les organisations syndicales. Selon les statuts de l'IRES, la subvention est
divisée en deux parts :
- deux tiers servent à financer les recherches réalisées
par chacune des organisations syndicales dans le cadre d'un programme annuel
approuvé par le Conseil d'administration ;
- un tiers contribue à financer le programme scientifique à moyen
terme réalisé par l'équipe permanente de chercheurs et
approuvé par le Conseil d'administration ; ce programme répond
à des priorités définies d'un commun accord par l'ensemble
des organisations.
Le budget prévisionnel laisse apparaître un déficit de
près de 760.000 francs qui sera aggravé par l'annulation de
crédits.
Votre rapporteur insiste donc sur le fait que sans une augmentation de la
subvention qui lui est affectée, l'IRES se verrait contraint soit de
diminuer ses effectifs, soit de limiter le nombre de ses publications.
D. L'OBSERVATOIRE FRANÇAIS DES CONJONCTURES ECONOMIQUES (OFCE)
La subvention versée par l'Etat à la Fondation
nationale des Sciences politiques, pour le compte de l'OFCE, a
été portée pour l'année 1997 à
20,2 millions de francs. Elle sera quasiment reconduite pour 1998. Elle
constitue 93 % des ressources de l'Observatoire, les autres ressources
(recettes de publication et des contrats) s'élevant à
1 million de francs, en baisse de 300.000 francs par rapport à
1997. L'OFCE a été particulièrement visé par les
annulations de crédits. Le décret du 23 novembre a, à lui
seul, annulé 2,5 millions de francs.
L'OFCE rémunère 45 personnes de façon permanente
(dont 3 fonctionnaires mis à disposition) et des collaborateurs
exceptionnels.
Outre la publication de la Lettre et de la Revue de l'OFCE, l'Observatoire a
publié en début d'année un livre intitulé
"l'économie française 1997".
L' OFCE comprend trois départements :
- le département des diagnostics, qui a pour mission d'observer
l'économie française et son insertion dans l'économie
mondiale ;
- le département d'économétrie, qui a pour mission
d'étudier et de prévoir l'évolution de l'économie
française, en utilisant notamment des modèles
économétriques. L'équipe Mimosa a, pour le compte du
Sénat, réalisé une projection de l'économie
mondiale à l'horizon 2005. Il travaille également pour le compte
de l'Union européenne ;
- le département des études, dont la mission est de contribuer
à une meilleure compréhension des évolutions
économiques et sociales, en les restituant dans leur contexte
international, et de développer les instruments scientifiques les mieux
adaptés à cette compréhension.
Votre rapporteur tient à souligner le contraste existant entre, d'une
part, la qualité des travaux réalisés par ces quatre
organismes (OFCE, IRES, CREDOC, et CEPREMAP) qui est reconnue par tous et,
d'autre part, les difficultés financières auxquelles ils sont
confrontés du fait de la baisse récurrente de leurs subventions.
Votre rapporteur estime cet état de fait d'autant plus regrettable que
si la réforme du Commissariat général du Plan
annoncée était mise en oeuvre, ces organismes auraient à
jouer un rôle majeur dans le développement de l'analyse
prospective et de l'évaluation.
CHAPITRE IV
L'ÉVALUATION DES POLITIQUES
PUBLIQUES
I. LE DISPOSITIF ACTUEL
L'évaluation des politiques publiques a
été lancée en 1990 avec la création de trois
organismes :
- le Comité interministériel de l'évaluation (CIME),
chargé de développer et de coordonner les initiatives
intergouvernementales dans ce domaine. Son secrétariat permanent est
assuré par le Commissariat général du Plan ;
- le Fonds national de développement de l'évaluation (FNDE), dont
les crédits permettent de financer les projets arrêtés par
le CIME ;
- le Conseil scientifique de l'évaluation (CSE), garant de la
qualité et de l'indépendance des évaluations, qui rend un
avis sur tous les projets d'évaluation.
II. UN BILAN DECEVANT
Pourtant, quatre ans après, les résultats
d'évaluation des politiques publiques sont très décevants.
Le Comité interministériel de l'évaluation ne s'est
réuni qu'à trois reprises, la réunion prévue en
1994 ayant été annulée faute d'un nombre suffisant de
projets d'évaluation de qualité proposé par les
différents ministères. Seulement onze évaluations sont
achevées ou sur le point de l'être et peu d'entre elles concernent
les véritables préoccupations des Français. Ainsi,
certains thèmes délicats pour les pouvoirs publics ont
été abandonnés, comme la lutte contre la toxicomanie, la
modernisation du service public, la prévention des difficultés
des entreprises ou encore le surendettement des ménages.
Liste des sujets d'évaluation retenus par le CIME :
CIME du 26 juillet 1990
- le développement de l'informatique et son impact sur
l'efficacité de l'administration (achevé) ;
- la politique publique de réhabilitation du logement social
(achevé) ;
- l'accueil des populations défavorisées dans les services
publics (achevé) ;
- les politiques d'insertion sociale des jeunes en difficulté
(achevé) ;
- la politique d'aménagement des rythmes de vie des enfants
(achevé).
CIME du 21 mars 1991
- la politique d'action sociale, culturelle, sportive et de loisirs de l'Etat
en faveur des agents des administrations de l'Etat (en voie
d'achèvement) ;
- la politique de lutte contre les drogues et les toxicomanies (suspendu) ;
- la sécurité routière (en voie d'achèvement) ;
- la politique publique d'aménagement et de gestion des zones humides
(achevé) ;
- la formation professionnelle des jeunes et des demandeurs d'emploi (en voie
de commencement).
CIME du 17 mars 1993
- la politique des parcours d'insertion dans les structures d'insertion par
l'économique (en cours) ;
- la politique publique en matière de prévention des risques
d'origine naturelle (en cours) ;
- la politique de maîtrise de l'énergie (en cours) ;
- la politique publique d'aménagement de la montagne (en cours).
En outre, les délais entre la proposition d'un projet
d'évaluation et la remise du rapport correspondant sont beaucoup trop
longs. La compléxité de la procédure entraîne une
déperdition importante de l'intérêt des travaux.
La sous-exploitation fréquente des informations collectées par
les instances d'évaluation et le peu de suite donné aux
propositions contenues dans les rapports font perdre beaucoup de son
intérêt à l'évaluation.
III. UN DISPOSITIF COMPLEXE ET LOURD
Le Comité interministériel de
l'évaluation créé par le décret du 22 janvier
1990 est chargé de la promotion des méthodes et de la
déontologie de l'évaluation. Il souffre de deux maux, le non
renouvellement de ses membres et la grande complexité de sa mise en
oeuvre.
Depuis juin 1996, six membres dont le mandat s'est achevé n'ont pas
été remplacés. Le CSE n'est donc plus réellement
constitué. Ces vacances n'encouragent pas la poursuite des travaux, les
ministères ne les sollicitent guère. Hormis une saisine sur
l'évaluation de la loi dite "Evin" relative à la lutte contre le
tabagisme et l'alcoolisme, les activités sont réduites.
Par ailleurs, le décret de 1990 institue une procédure
très complexe. L'évaluation est entourée de
précautions multiples qui conduisent à fabriquer des consensus
plutôt que d'effectuer des études objectives. Les
réticences des institutions sont toujours grandes en la matière.
Les procédures sont si lourdes qu'elles allongent les délais. Les
résultats des travaux paraissent souvent plusieurs années
après leur commande. Les conclusions sont donc souvent
périmées, ou d'un intérêt contestable. La
méthode mériterait d'être revue.
Dénoncée par tous les observateurs, cette procédure doit,
dans une réforme d'ensemble, trouver une nouvelle signification.
CHAPITRE V
LES CONTRATS DE PLAN
ETAT-REGIONS
(CPER)
I. LES CPER ET LES LOIS DE PROGRAMMATION ET D'ORIENTATION SE SONT PROGRESSIVEMENT SUBSTITUÉS À LA PLANIFICATION NATIONALE, AVEC TOUTES LES INSUFFISANCES QUE CELA ENTRAÎNE
La troisième génération (1994-1998) des
contrats de Plan Etat-régions devait respecter trois principes :
- la contractualisation par objectif afin de mieux satisfaire les besoins des
régions en matière d'infrastructure et d'équipements
publics ;
- la sélectivité pour faciliter la concentration des moyens sur
des thèmes prioritaires ;
- la diminution du recours aux financements croisés pour mieux
apprécier la rentabilité et l'intérêt des
investissements publics.
Or, il s'avère que ces orientations n'ont guère
été respectées et que les contrats de plan
Etat-régions continuent d'être, pour les administrations
centrales, un moyen d'obtenir plus de crédits et le lieu de marchandage
des équipements publics.
Cette situation permet d'expliquer les difficultés rencontrées
par le Commissariat général du Plan pour évaluer les
contrats de Plan Etat-régions malgré la circulaire du 13
septembre 1994 qui prévoit une nomenclature unique reflétant les
six grands secteurs des contrats de plan et des tableaux de synthèse
pour connaître l'état des engagements financiers des intervenants.
Le caractère essentiellement bilatéral des contrats
Etat-régions ne favorise pas la transparence des procédures ni de
leur exécution.
Enfin, votre rapporteur a déploré, l'an dernier,
l'étalement des contrats de plan sur six ans au lieu de cinq
. Le
Gouvernement a justifié cette mesure par la volonté de faire
coïncider, d'une part, le renouvellement des conseillers régionaux
avec la préparation des contrats de la quatrième
génération et, d'autre part, l'approbation du schéma
national prévu par la loi sur l'aménagement du territoire. Il
s'agit en réalité d'un report d'engagement de crédits
dû à la crise. En effet, comme le montant global des
crédits affectés par l'Etat aux contrats Etat-régions n'a
pas changé, ses engagements financiers sont
mécaniquement
réduits de 2,5 milliards de francs par an
.
II. L'ÉVALUATION DES CONTRATS DE PLAN
Définie par la circulaire du 9 décembre
1993, l'évaluation des contrats Plan-Etat-Régions s'est mise en
place lentement.
Votre rapporteur se félicite de ce que cette année marque pour la
première fois une véritable évaluation.
Elle s'articule autour du comité de pilotage et d'instances techniques
en partenariat entre l'Etat et les collectivités territoriales.
Certaines régions ont associé les chambres régionales des
comptes et les conseils économiques et sociaux régionaux à
leurs études.
En dépit de ces initiatives positives, les résultats sont
décevants car le caractère scientifique et le degré de
précision de ces évaluations laissent à désirer.
Le principal obstacle rencontré par les évaluateurs
réside dans la dispersion des informations à collecter. Cette
difficulté se double de
l'hétérogénéité des bilans. Certaines
confusions entre les crédits engagés et les crédits
consommés ne contribuent pas à la lisibilité des
études.
La répartition des crédits d'Etat entre les grands secteurs est
la suivante :
- le développement rural et l'environnement 13 %
- le développement économique et des entreprises 13 %
- la cohésion sociale et l'emploi 11 %
- l'enseignement et la recherche 18 %
- les infrastructures de communication 34 %
- la ville 11 %
Celle des crédits des collectivités n'est pas encore
définitivement connue mais devrait l'être très
prochainement.
Pour le développement rural, les actions les plus importantes
concernent la protection contre les crues et les inondations. Le
développement économique se concentre sur l'aide aux PME et
à l'artisanat. Les actions de cohésion sociale et d'emploi sont
dirigées vers la formation et l'amélioration des hospices.
L'enseignement est un domaine très dynamique au sein duquel les
universités ont été largement favorisées.
Le domaine des infrastructures est majoritairement consacré aux routes.
Les actions consacrées à la ville sont regroupées dans les
contrats ville.
L'ensemble de l'évaluation montre que les crédits engagés
sont proches de 30 %.
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Depuis des années, la même interrogation revient
en termes identiques : la planification en France a-t-elle encore un
avenir ? Rapports et avis se succèdent sans y apporter de réponse
définitive.
Pourtant, décider de l'avenir de cet outil de prospective et
d'évaluation devient indispensable. Le Commissariat
général du plan souffre de cette incertitude, accentuée
par des budgets attentistes. S'ajoute à ce manque de lisibilité
de l'avenir une sous-exploitation des travaux qui sont effectués par le
Commissariat général du plan et ses satellites.
Il est temps de décider du cadre des grandes réformes et
mutations nécessaires à notre pays. Est-il souhaitable de sans
cesse les ancrer sur le modèle des marchés financiers, dans la
flexibilité et les actions à court terme ? Votre rapporteur
estime que les politiques publiques méritent des lignes directrices. De
leur netteté dépend l'adhésion de nos concitoyens.
La nécessaire adaptation de notre société aux
évolutions mondiales rend le plan indispensable afin de choisir les
moyens d'y parvenir.
A l'évidence, le Commissariat général du plan doit
s'adapter à ces nouvelles données. Il ne doit plus être un
instrument destiné à reproduire, année après
année, la même image d'une société figée,
mais se métamorphoser en un véritable outil de prospective,
d'expertise et d'anticipation. Il pourrait également être
destiné à devenir un acteur de la concertation qui favoriserait
l'adhésion du plus grand nombre à un projet de
société.
Face à ces enjeux, une vraie réforme s'impose pour cette
institution qui est à la recherche de son âme depuis plusieurs
années. Les voies sont nombreuses mais seule une véritable
volonté gouvernementale forte pourrait la mener à bien.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le
jeudi 23 octobre 1997
, sous la
présidence de
M. François Trucy, membre du bureau,
la
commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes
économiques de la Nation, a procédé, sur
le rapport de
M. Claude Haut, rapporteur spécial,
à l'examen des
crédits
des
services
du
Premier ministre :
IV - Plan.
A l'issue de la présentation de rapport par
M. Claude Haut,
rapporteur spécial,
M. Alain Lambert, rapporteur
général
a évoqué ses rapports personnels
fructueux avec les services du plan à l'occasion de deux études
portant, l'une, sur le secteur bancaire et l'autre sur les assurances. Il a
toutefois émis le souhait que l'on se penche, comme l'avait
évoqué également M. Claude Lise, rapporteur spécial
des crédits du Conseil économique et social, sur la
possibilité de réunir le Commissariat général du
plan et de le Conseil économique et social.
M. Jacques Oudin
a ensuite rappelé que la planification
n'existait plus et qu'elle avait été relayée par la
prospective. Ne souscrivant pas à l'idée d'un regroupement avec
le Conseil économique et social, il s'est dit favorable à un
regroupement des structures d'analyses d'une part et au transfert vers la DATAR
de l'évaluation des contrats plan Etat-régions (CPER).
M. Denis Badré
, se référant à la vacance de
certains postes, s'est félicité de la nomination de M. Jean
Pisani-Ferry auprès du ministre de finances, nomination flatteuse pour
le CEPII dont il était le directeur. Considérant
l'évaluation des CPER comme un avatar du plan, il a également
souhaité voir cette activité confiée à la DATAR. Il
a noté que le plan n'était plus ces dernières
années une "ardente obligation" en période de faible croissance.
Il a souhaité que la lisibilité de la prospective s'accroisse
dans l'intérêt de l'économie française. Il a
ensuite, dans le but de contribuer à une réelle réforme
proposée, décidé de supprimer les crédits.
M. Philippe Adnot
a remarqué que le Plan était l'un des
instruments du Premier ministre et que le Parlement n'était pas seul
juge de son utilité. Reconnaissant que la situation n'était pas
satisfaisante, il a suggéré de laisser le Gouvernement en
décider.
La commission a alors
décidé
de
s'en remettre
à
la sagesse
du Sénat pour les
crédits
du
Plan.
Réunie à nouveau le
jeudi 23 novembre 1997
, sous la
présidence de M. Christian Poncelet
la commission
a
procédé à l'examen de deux amendements tendant, dans le
cadre de la régulation budgétaire entreprise par la commission
des finances, à réduire les crédits du titre III à
hauteur d'un million de francs et au titre IV pour un montant identique .
La commission s'en est ensuite remise à la sagesse du Sénat pour
les crédits du plan ainsi réduits
.
MODIFICATIONS APPORTEES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Au
titre IV
, chapitre 44-11, article 21, les
crédits ont été majorés de 580.000 F.
Réunie le
jeudi 23 octobre 1997,
sous la
présidence de
M. François Trucy,
membre du bureau
,
la commission des
finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques
de la Nation a
décidé de s'en remettre à la sagesse du
Sénat pour les crédits du Plan.
1
CEPII : Centre d'études
prospectives et d'informations internationales
CSERC : Conseil supérieur de l'emploi, des revenus et des coûts
2
CEPREMAP : Centre d'études prospectives d'économie
mathématiques appliquées à la planification
CREDOC : Centre de recherche pour l'étude et l'observation des
conditions de vie
IRES : Institut de recherches économiques et sociales
OFCE : Observatoire français des conjonctures économiques