B. LE DÉVELOPPEMENT DE L'APPRENTISSAGE
1. Un ralentissement de la progression des effectifs
Avec près de 297.000 apprentis accueillis dans les CFA
(hors agriculture ), les effectifs d'apprentis ont enregistré une
augmentation de 7 % en 1996-1997 alors que leur progression avait
été de 10 % en 1995-1996 et de 15 % en 1994-1995.
La reprise des recrutements en première année (+ 11,3 %),
bien que n'ayant pas compensé le déficit des flux d'entrée
constaté l'année dernière, permet cependant d'envisager
une augmentation plus rapide des effectifs d'apprentis dès la prochaine
rentrée.
Si les effectifs d'apprentis du niveau V augmentent de 3 %, la part des
CAP au sein de l'apprentissage se réduit par rapport aux autres
diplômes (61 % contre 65 % l'an dernier) qui connaissent un
développement plus rapide, cette évolution paraissant de nature
à modifier l'image traditionnelle de cette filière de formation
en alternance.
France sans TOM |
1994-1995 |
1995-1996 |
1996-1997 |
|||||||
Apprentis en CFA (hors agriculture) |
Effectifs |
|
Effectifs |
|
Dont effectif en 1re année |
|
Effectifs |
|
dont effectif en 1re année |
|
Total niveau V CAP-BEP et autres diplômes |
206 998 |
10,8 |
219 922 |
6,2 |
104 013 |
0,9 |
227 514 |
3,5 |
110 848 |
6,6 |
Total niveau IV BP-Bac Pro et autres diplômes |
31 026 |
30,9 |
37 930 |
22,3 |
20 050 |
14,8 |
44 109 |
16,3 |
23 843 |
18,9 |
Total niveau III DUT et autres diplômes |
9 234 |
56,6 |
13 354 |
44,3 |
7 487 |
32,1 |
17 513 |
31,1 |
10 148 |
35,5 |
Total niveau II et I |
3 306 |
71,1 |
4 777 |
45,4 |
1 635 |
0,5 |
9 692 |
40,1 |
3 438 |
110,3 |
Total général |
250 564 |
14,8 |
275 983 |
10,1 |
133 185 |
2,7 |
295 828 |
7,2 |
148 277 |
11,3 |
Sources : Résultats de l'enquête de la DEP au 31 décembre 1996 dans l'ensemble des CFA (hors centres agricoles)
2. Un développement embryonnaire de l'apprentissage dans les lycées professionnels
a) Les ouvertures de sections et d'unités de formation par apprentissage et les effectifs concernés
Ouvertes en 1995, en application de la loi quinquennale pour
l'emploi de 1993 et du décret du 14 avril 1995, le nombre de
sections d'apprentissage créées dans les établissements
publics locaux d'enseignement est passé de 13 en 1995-1996 à 21
en 1996-1997 et le nombre d'unités de formation par apprentissage est
passé de 14 à 19 pendant la même période.
Les sections d'apprentissage des établissements d'enseignement publics
et privés ont ainsi formé 492 apprentis en 1996-1997, tous
les niveaux de formation étant concernés et plus
particulièrement le niveau III qui représente 46 % des
inscrits, dont 30 % préparent un BTS.
D'après les indications fournies à votre rapporteur, une centaine
de PLP2 seraient affectés au fonctionnement de ces sections.
Effectif total |
Flux d'entrée |
|
CAP et autres diplômes niveau V |
100 |
71 |
BEP |
17 |
17 |
TOTAL NIVEAU V |
117 |
88 |
Brevet Pro + autres diplômes niveau IV |
39 |
39 |
Bac professionnel |
65 |
53 |
TOTAL NIVEAU IV |
104 |
92 |
BTS |
142 |
102 |
IUT et autres diplômes niveau III |
85 |
30 |
TOTAL NIVEAU III |
227 |
142 |
TOTAL NIVEAU II ET I |
44 |
19 |
TOTAL GÉNÉRAL |
492 |
341 |
b) Les académies concernées
Les sections d'apprentissage ont été ouvertes dans les EPLE de 11 académies, soit quatre dans l'académie de Besançon, trois dans celle de Dijon, une dans celle de Grenoble, une dans celle de Limoges, deux dans celle de Lyon, trois dans celle de Montpellier, cinq dans celle de Nantes, deux dans celles d'Orléans-Tours, six dans celle de Poitiers, deux dans celles de Rennes, et quatre dans celle de Toulouse.
c) Les modalités de la mise en oeuvre de formations en apprentissage dans les lycées professionnels
Il convient de rappeler que la mise en oeuvre de formations
en
apprentissage dans les lycées peut s'effectuer selon deux
modalités :
- dans le cadre de sections d'apprentissage ouvertes par convention entre le
lycée, la région et un organisme du monde professionnel (syndicat
professionnel ou chambre consulaire) ;
- dans le cadre d'une convention entre un lycée et un centre de
formation d'apprentis, par laquelle ce CFA confie au lycée la
responsabilité pédagogique de la mise en oeuvre de la formation
sous la forme d'une unité de formation par apprentissage.
3. L'élargissement de la pratique des dispositifs préparatoires à l'apprentissage
La circulaire du 9 mai 1997, relative à la mise en
place des classes d'initiation préprofessionnelle en alternance (CLIPA)
précise que ces classes doivent permettre de contribuer à
construire et à vérifier le projet de formation de
l'élève par la découverte d'une large gamme de secteurs
professionnels.
La circulaire précise, également, qu'à l'issue de cette
classe, l'élève doit être en mesure de trouver la formation
la plus appropriée compte tenu de son cursus antérieur, de son
âge, de ses acquisitions et de ses motivations. L'une de ces voies de
formations ouvertes à l'élève à l'issue de la CLIPA
est la formation professionnelle sous contrat d'apprentissage.
Les classes d'initiative préprofessionnelle en alternance sont ouvertes
dans le cadre des plans régionaux de développement des formations
professionnelles des jeunes. Elles peuvent accueillir, à partir de
l'âge de quatorze ans, des élèves sous statut scolaire qui
choisissent d'acquérir une préqualification professionnelle par
la voie de la formation en alternance.
La circulaire précitée précise les conditions
générales de mise en place des CLIPA et l'organisation de la
formation des élèves. Cette formation peut être
assurée, en partie, en lycée professionnel, en centre de
formation d'apprentis ou en collège et, en partie, en milieu
professionnel. Un modèle de convention est proposé pour
constituer un cadre pédagogique, juridique et financier permettant
d'organiser la formation des élèves en milieu professionnel.
A la rentrée scolaire 1996, onze classes d'initiation
préprofessionnelle en alternance, ouvertes dans des centres de formation
d'apprentis de la région Ile-de-France, ont accueilli
187 élèves. En outre, 203 élèves ont
été scolarisés dans les classes ouvertes dans dix
collèges et un lycée professionnel des académies de
Besançon, Lyon, Montpellier, Nice et Orléans-Tours.
4. La qualité des formations
La planification au niveau de chaque région des besoins
et de l'offre de formation professionnelle est assurée par les contrats
d'objectifs et le plan régional de développement des formations
professionnelles des jeunes.
Les travaux menés, depuis trois ans, pour la rénovation
pédagogique des centres de formation d'apprentis gérés par
des établissements publics ont pour objet de développer la
qualité des formations assurées par la voie de l'apprentissage.
Le centre national de ressources pour l'alternance en apprentissage,
installé à Nancy, constitue un organe fédérateur
susceptible de valoriser les expériences les plus intéressantes
et d'impulser des démarches pédagogiques innovantes qui prennent
en compte les deux pôles de formation que constituent l'entreprise et le
centre de formation d'apprentis ou la section d'apprentissage. Le CNRAA est en
mesure de diffuser à l'ensemble des services académiques de
l'inspection de l'apprentissage et aux centres de formation d'apprentis
publics, eux-mêmes équipés, l'ensemble des productions
pédagogiques du réseau.
Par ailleurs, dans le cadre du protocole d'accord, signé le 18 juillet
1990 entre le ministère du travail et le ministère de
l'éducation nationale, concernant la rénovation de
l'apprentissage, différentes actions ont été mises en
oeuvre dans le but d'améliorer la qualité de la formation
donnée aux apprentis. Elles ont, notamment, mobilisé au service
des CFA et des entreprises, des compétences existant au sein de
l'éducation nationale : recherche d'une organisation pour optimiser
le parcours de formation des apprentis, positionnement des jeunes à
l'entrée en apprentissage, pédagogie de l'alternance
appliquée au brevet de technicien supérieur, mise au point de la
formation à distance dans le cadre d'un CFA national.
5. Les interrogations de la commission
Votre commission estime souhaitable de développer
parallèlement les formations en alternance sous contrat de travail et
celles sous statut scolaire.
S'agissant du développement de l'apprentissage dans les
établissements scolaires, et compte tenu du faible nombre de
créations de sections et d'unités de formation par apprentissage
constaté au cours des années récentes, elle souhaiterait
connaître les intentions du ministre concernant l'extension
éventuelle d'un tel dispositif. Si cette extension peut répondre
au souci des régions, qui sont désormais compétentes en
matière de formation professionnelle, de " rentabiliser "
des
équipements coûteux qu'elles ont financés dans les
lycées professionnels et qui sont parfois sous-utilisés, il
convient aussi de prendre en compte les réticences des enseignants de
ces établissements qui ne manifestent pas un intérêt
excessif pour cette formule.
A tout le moins, il conviendrait que certains obstacles qui ralentissent le
développement du nombre de sections et d'unités de formation par
apprentissage, en particulier l'absence de textes spécifiques concernant
la gestion des personnels intervenant dans ces structures, soient levés
et que les décrets actuellement soumis à la concertation soient
rapidement publiés.
Ces décrets doivent préciser notamment les modalités de
service des personnels, la rémunération de ceux qui participent
à la formation des apprentis en dehors de leurs obligations de service,
les conditions d'ouverture aux contractuels pour certaines
spécialités professionnelles et la forme de l'indemnité
forfaitaire du chef d'établissement.