b) L'action internationale du ministère des affaires étrangères
Les quelque 6,63 milliards de francs qui seront
consacrés par le ministère des affaires étrangères,
en 1998, à son
action internationale,
sont répartis entre
les chapitres ci-après :
- 42-10 : action culturelle et aide au développement,
- 42-29 : coopération de défense,
- 42-31 : contributions obligatoires aux organisations internationales,
- 42-32 : contributions volontaires à des organisations internationales,
- 42-37 : interventions de politique internationale (aides, secours,
subventions à divers organismes, fonds d'urgence humanitaire,
interventions en matière de presse).
L'ensemble de ces crédits baissera, en 1998, de 3,68 % par rapport
à la dotation prévue pour 1997. Notons une diminution lente, mais
régulière, de la part des moyens consacrés à
l'action internationale au sein du budget du quai d'Orsay, qui passera de 48,6
% du budget du ministère des affaires étrangères en 1996
à 46 % en 1998.
Votre rapporteur s'abstiendra de commenter l'évolution du chapitre
42-10, consacré à l'action culturelle et à l'aide au
développement, qui fait l'objet d'un examen spécifique par notre
excellent collègue Guy Penne.
Hors crédits de coopération culturelle, scientifique et
technique, l'action internationale du quai d'Orsay (coopération de
défense, contributions internationales et interventions de politique
internationale), représentera, en 1998, un budget de 3 590,6 millions de
francs, et baissera de 5,83 % en francs courants par rapport au budget de 1997.
Sa part dans la dotation du ministère passera de 26,4 % à 24,9 %.
Chapitre 42-10 (coopération culturelle, scientifique et technique)
compris, les crédits consacrés à l'action internationale
du quai d'Orsay ont subi l'essentiel des annulations de crédits
auxquelles il a été procédé le 9 juillet 1997.
Cette proportion peut, le cas échéant, s'expliquer par la moindre
rigidité des dépenses concernées, par rapport, entre
autres exemples, aux dépenses liées aux personnels.
(1) Une nouvelle baisse des contributions aux organismes internationaux
Contributions obligatoires et volontaires confondues, la participation française au budget des quelque 150 organisations internationales dont la France est membre s'élèvera, en 1998, à 3 408,9 millions de francs, soit une baisse de 5,6 % par rapport aux 3 610,4 millions de francs inscrits au budget de 1997. La part des contributions françaises aux organismes internationaux dans l'ensemble des crédits du ministère des affaires étrangères amorcera en 1998 une nouvelle réduction, passant de 25 % du budget à 23,6 %.
(a) Les contributions obligatoires (chapitre 42-31)
Les contributions obligatoires persistent à
représenter une proportion importante du budget du ministère des
affaires étrangères (22
%), en dépit de
l'économie autorisée, sur l'exercice 1998, par le
redimensionnement des opérations de maintien de la paix.
Les contributions obligatoires se partageront, en 1998, entre :
- l'ONU et les institutions spécialisées des Nations unies :
1 451 millions de francs (soit 45,6 % du chapitre 42-31) ;
- l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) :
659,78 millions de francs (20,7 %) ;
- les organisations internationales européennes situées hors de
France (sauf Union européenne et organismes à caractère
scientifique et technique) : 403,5 millions de francs (12,7 %) ;
- les catégories des " autres organisations "
(Conférence de La Haye de droit international privé, Commission
de l'Océan indien, Commission du Pacifique Sud, Organisations
internationales du cacao, du café, du caoutchouc naturel, des bois
tropicaux, du jute, Organisation internationale pour les migrations,
Traité d'interdiction complète des essais
nucléaires...) : 408 millions de francs (12,8 %) ;
- des organisations à vocation scientifique (Institut international du
froid, Organisation hydrographique internationale...) : 10,73 millions de
francs (0,33 %) ;
- des organisations à vocation scientifique dans le domaine de la
recherche : 187,42 millions de francs (5,9 %) ;
- L'Institut du monde arabe : 60 millions de francs (1,88 %).
Rappelons, à cet égard, que la France et les Etats arabes
contribuant au budget de l'Institut du monde arabe assurent respectivement 70 %
et 30 % des ressources de fonctionnement de l'IMA.
Il convient d'ajouter à la liste ci-dessus les 400 000 francs qui,
inscrits au chapitre 42-31 en 1998, seront destinés au versement du
Droit de dépaissance sur les deux versants de la frontière des
Pyrénées, rente versée chaque année à
l'Espagne depuis le premier Traité des limites de 1856, en contrepartie
de la jouissance exclusive et perpétuelle des pâturages du pays de
Quint Nord, situé en territoire espagnol, par les habitants de la
vallée française de Baïgorry. Notons une augmentation du
Droit de dépaissance à hauteur de 9 000 francs entre 1997 et
1998.
Les contributions obligatoires concernent donc principalement
la quote-part
française au système de l'ONU
, qui, toutes institutions
confondues, s'élèvera à 1,45 milliard de francs en 1998
(1,48 milliard de francs en 1997). Rappelons que la France est le
quatrième contributeur de l'ONU, après les Etats-Unis, le Japon
et l'Allemagne. La quote-part française au budget ordinaire de l'ONU est
de 6,42 %.
La baisse récente des contributions obligatoires versées par la
France s'explique, pour l'essentiel, par les
réductions
budgétaires conduites par de nombreuses organisations onusiennes.
Ainsi le budget de l'Organisation internationale du travail accusera-t-il une
baisse de 3,75 % pour la période 1998-1999. L'incidence de ces
restrictions sur le montant des crédits inscrits au chapitre 42-31
devrait toutefois être limitée par l'évolution du dollar.
Par ailleurs, la diminution des budgets consacrés aux
opérations de maintien de la paix
contribue, du fait de
l'extinction progressive de certaines interventions, à la baisse des
contributions obligatoires françaises. Rappelons que la participation
française au financement des opérations de maintien de la paix
est assise sur une quote-part de 7,96 %. Cette majoration par rapport à
la contribution française au budget ordinaire des Nations unies
s'explique par les responsabilités spéciales assumées par
la France du fait de sa qualité de membre permanent des Nations unies.
Ces contributions sont acquittées par la France indépendamment de
la participation militaire de la France à ces opérations, qui
fait l'objet de remboursements ultérieurs, dans des conditions sur
lesquelles votre rapporteur reviendra ci-après.
Les contributions françaises aux opérations de maintien de la
paix représentent, pour les dix premiers mois de l'année 1997,
403,7 millions de francs. Le coût cumulé de la participation
française à ces opérations depuis 1991
s'élève à quelque 5 317,3 millions de francs.
Le tableau ci-après retrace, pour chaque opération, les
contributions annuelles françaises entre 1991 et 1997. Sur ces sept
exercices, la FORPRONU a représenté, à elle seule, quelque
36 % de nos contributions à l'ensemble des opérations de maintien
de la paix. La part des opérations conduites au Cambodge
s'établit à 11,6 %, et celle de l'ONUSOM (Forces des Nations
unies en Somalie) à 12,7 %. C'est en 1995 que le poids des contributions
françaises a été le plus lourd (1 541,6 millions de
francs), principalement du fait de l'importance prise par la FORPRONU
(1 015,5 millions de francs pour la seule contribution française en
1995).
OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
(contributions versées / Evolution)
(en milliers de francs)
Désignation de l'OMP
|
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Total |
FUNU-FNUOD/1974 (Golan) |
13 301 |
13 609 |
14 797 |
12 680 |
8 626 |
12 112 |
12 886 |
88 011 |
FINUL/1978 (Liban sud) |
64 621 |
57 375 |
63 065 |
28 578 |
76 647 |
50 190 |
46 463 |
386 939 |
UNAVEM/1989 (Angola |
20 463 |
21 973 |
16 443 |
7 334 |
62 564 |
162 081 |
60 534 |
351 392 |
ONUCA/1989 (Nicaragua) |
6 706 |
4 828 |
11 534 |
|||||
MONUIK/1991 (Irak-Koweït) |
27 781 |
23 013 |
20 110 |
6 594 |
4 293 |
7 800 |
3 067 |
92 658 |
MINURSO/1991 (Sahara occidental |
61 635 |
17 978 |
22 655 |
3 857 |
106 125 |
|||
ONUSAL/1991 (Salvador) |
13 000 |
11 127 |
6 361 |
5 335
|
35 823 |
|||
MIPRENUC/1991 (Cambodge) |
13 573 |
13 573 |
||||||
APRONUC/1992 (Cambodge) |
444 705 |
120 079 |
41 512 |
606 296 |
||||
UNMLTIC/1993 (Cambodge) |
362 |
362 |
||||||
FORPRONU/1992 (Yougoslavie) |
205 118 |
328 079 |
299 254 |
1 015 572 |
34 887 |
49 914 |
1 932 824 |
|
ONUSOM/1992 (Somalie) |
43 284 |
208 196 |
303 450 |
124 373 |
679 303 |
|||
ONUMOZ/1993 (Mozambique) |
80 662 |
123 390 |
13 041 |
217 093 |
||||
UNFICYP (Chypre) (a) |
1 000 |
1 000 |
3 762 |
8 870 |
8 130 |
8 832 |
11 506 |
43 100 |
MONUL/1994 (Libéria) |
16 422 |
6 810 |
8 470 |
10 254 |
41 956 |
|||
MINUHA/1994 (Haïti) |
725 |
65 160 |
62 428 |
128 313 |
||||
MONUG/1994(Géorgie) |
2 324 |
8 157 |
5 770 |
6 004 |
22 255 |
|||
MONUOR/1994 (Ouganda-Rwanda) |
1 477 |
1 477 |
||||||
MINUAR/1994 (Rwanda) |
50 862 |
121 729 |
22 095 |
194 686 |
||||
MONUT/1995 (Tadjikistan) |
3 201 |
2 896 |
1 588 |
7 685 |
||||
FORDEPRENU/1996 (Macédoine) |
18 478 |
20 448 |
38 926 |
|||||
ATNUSO/1996 (Slavonie) |
92 190 |
84 088 |
176 278 |
|||||
MINUBH/1996(Bosnie-Herzégovine) |
44 498 |
70 244 |
114 742 |
|||||
MANUH/1996 (Haïti) |
3 134 |
21 029 |
24 163 |
|||||
MINUGUA/1997 (Guatemala) |
1 819 |
1 819 |
||||||
TOTAL |
195 507 |
841 478 |
866 320 |
910 195 |
1 541 616 |
558 516 |
403 701 |
5 317 333 |
(a) contributions volontaires de 1984 au 16 juin 1993.
On remarque donc une
réduction sensible, depuis 1996, du poids des
contributions françaises au financement des opérations de
maintien de la paix de l'ONU
. Cette évolution s'explique, pour
l'essentiel, par l'arrêt du mandat de la FORPORNU depuis le début
de l'année 1997, et par l'interruption des opérations au Rwanda
(MINUAR), en Haïti (MINUHA) et Angola (MONUA). La persistance de
contributions affectées aux opérations dont le mandat est
expiré s'explique par les coûts de liquidation de ces
opérations, qui se prolongent pendant les mois suivant l'interruption de
celles-ci.
En ce qui concerne le remboursement, par l'ONU, des dépenses
engagées par les
Etats contributeurs
de troupes
au titre
de leur participation à des opérations de maintien de la paix,
les règles applicables diffèrent selon la nature des
contributions engagées.
- Le remboursement des
rémunérations des personnels militaires
est assis sur un taux de 988 dollars par homme et par mois pour les soldes,
auquel s'ajoutent 70 dollars par homme et par mois en ce qui concerne les
indemnités d'habillement et d'équipement, et 291 dollars pour les
indemnités de " spécialistes ". Notons que ces taux,
établis en 1990, n'ont pas été révisés
depuis cette date.
- Le remboursement des
fournitures de matériel
peut relever de
deux procédures distinctes. Le système en vigueur jusqu'à
juillet 1996 reposait sur la vente à l'ONU, par les Etats participants,
de matériels remboursés à ceux-ci chaque année sur
la base de coefficients d'amortissements répartis sur quatre ans (30 %
les deux premières années, 20 % les deux suivantes). La
complexité de ce dispositif, liée aux difficultés
rencontrées en vue de la détermination de la valeur des
matériels vendus à l'ONU, a conduit l'organisation à
envisager un système fondé sur la
location
des
matériels utilisés par les contingents. Deux formules de contrats
sont prévues. La formule de la
location sans service
tend
à conférer à l'ONU la responsabilité de l'entretien
des matériels. Ceux-ci sont remboursés aux Etats fournisseurs sur
la base d'un taux d'amortissement établi selon un barème
prédéterminé. Les remboursements reviennent à
indemniser les fournisseurs de la non-utilisation des matériels sur le
territoire national. La formule de la
location avec services
s'appuie
sur l'entretien des matériels par les pays fournisseurs. Celui-ci est
remboursé sur la base d'un taux fixe prenant en compte le coût des
pièces détachées, de l'entretien et de l'utilisation du
matériel.
La France a choisi de conserver l'ancien système de vente de
matériels à l'ONU pour les opérations de maintien de la
paix en cours.
Par ailleurs, les
biens consommables
(alimentation), les
équipements
(pièces détachées,
véhicules...) et les
frais de transport
sont remboursés
par l'ONU sur la base des justificatifs fournis par les Etats, et font l'objet
de " lettres d'attributions " (Letters of agreement)
établies
par le secrétariat des Nations unies.
Enfin, les
indemnités pour maladie, invalidité et
décès
sont remboursées par l'ONU en fonction des
prestations susceptibles d'être perçues par les
intéressés s'ils avaient été victimes des
mêmes sinistres dans leur pays d'origine. En 1998, le mode de calcul de
ces indemnités obéira à des règles uniformes,
quelle que soit la nationalité des ayants droit.
La France demeure, au titre des opérations de maintien de la paix, le
premier créancier de l'ONU.
La créance française
sur l'ONU à ce titre s'élèverait actuellement à 220
millions de dollars environ. Les délais de remboursement sont
généralement compris entre six mois (pour les
rémunérations) et un an (pour les matériels). Ces retards
de remboursement chroniques sont aujourd'hui
aggravés par la crise
financière de l'ONU
, qui conduit le secrétariat à
prélever des crédits sur le budget des opérations de
maintien de la paix, pour financer des dépense imputables sur le budget
ordinaire,
retardant ainsi le remboursement des sommes dues aux Etats
contributeurs.
C'est ainsi que le rythme du remboursement de la créance
française semble s'être ralenti en 1997 : les 7,7 millions de
dollars de remboursements perçus au cours du premier semestre 1997
doivent être rapprochés des 50,3 millions de dollars qui avaient
été remboursés au cours des six premiers mois de 1996.
Compte tenu de l'importance de la dette de l'ONU à l'égard de la
France, le
caractère exemplaire de l'attitude de la France
ressort d'autant plus clairement que notre pays a une nouvelle fois
été, en 1997, le premier membre permanent du Conseil de
sécurité à acquitter ses obligations au titre du budget
ordinaire de l'organisation. On peut donc s'interroger sur la pertinence de
notre calendrier de paiement. Pourquoi ne pas décaler l'acquittement de
nos contributions, en conséquence de ces délais de remboursement ?
(b) L'étiage atteint par les contributions volontaires (chapitre 42-32)
Les contributions volontaires aux organismes internationaux
regroupées au sein du chapitre 42-32 financent, pour l'essentiel, des
activités d'aide au développement, des actions humanitaires et
des aides d'urgence conduites par les institutions spécialisées
de l'ONU. Citons, entre autres destinataires de nos contributions volontaires,
la CNUCED (Conférence des Nations unies pour le commerce et le
développement), le Haut Commissariat de l'ONU pour les
réfugiés, l'Organisation mondiale de la santé,
l'Organisation maritime internationale, l'UNICEF, le Fonds pour les populations
autochtones, le Fonds des Nations unies pour la recherche en matière de
développement, le Programme des Nations unies pour l'environnement
(PNUE), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD),
certaines actions spécifiques de l'UNESCO (sauvetage d'Angkor,
bibliothèque de Sarajevo...).
Les contributions volontaires peuvent également être
affectées à des organismes ou à des programmes
spécifiques à vocation scientifique (Programme mondial de
recherches climatiques, Programme géosphère-biosphère...).
Les crédits inscrits au chapitre 42-32 connaissent une baisse
régulière depuis 1993, comme le montre le tableau ci-après
:
Evolution des contributions volontaires depuis 1991
Contributions volontaires (en millions de francs) |
|
1991 |
545,92 |
1992 |
645,54 |
1993 |
697,18 |
1994 |
600,06 |
1995 |
551,99 |
1996 |
405,06 |
1997 |
345,52
|
PLF 1998 |
228,06 |
Entre 1993 et 1998, la baisse des contributions volontaires
sera donc de 67 %. Notons que la régulation du 9 juillet 1997 a
porté sur quelque 80 millions de francs. Pour modique qu'elle soit en
apparence, cette réduction n'en est pas moins susceptible d'affecter
considérablement la participation française à l'action des
organismes concernés par nos contributions volontaires. En effet, les
données ci-après rappellent dans quel ordre de grandeur
s'inscrivent les contributions volontaires françaises pour
l'année 1997 :
- la France versera environ 5 millions de francs à l'Organisation
mondiale de la santé (OMS) imputés sur le chapitre 42-32 ;
- la totalité de nos contributions au Haut commissariat de l'ONU pour
les réfugiés (HCR) sera approximativement de 47,5 millions de
francs ;
- le Programme alimentaire mondial (PAM) recevra environ 20 millions de francs ;
- la contribution volontaire française au Programme des Nations unies
pour l'environnement (PNUE) représentera quelque 4 millions de
francs ;
- la France acquittera une contribution de 3 millions de francs à la
Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement
(CNUCED).
En d'autres termes, la
régulation de 80 millions de francs
effectuée sur le chapitre 42-32 en juillet 1997 revient à
supprimer l'ensemble des contributions versées par la France, à
titre volontaire, à la CNUCED
(Conférence des Nations unies
pour le commerce et le développement)
, au PNUE
(Programme des
Nations unies pour l'environnement)
, au HCR
(Haut commissariat pour les
réfugiés)
, à l'OMS
(Organisation mondiale de la
santé)
et au PAM
(Programme alimentaire mondial)
.
On peut, par ailleurs, souligner l'extrême dispersion de nos
contributions volontaires et, partant, la modicité de certaines
contributions :
- 0,5 million de francs en 1997 au Fonds des Nations unies pour les victimes de
la torture,
- 0,7 million de francs à l'Institut international de droit du
développement,
-0,5 million de francs à l'Université maritime internationale,
- 0,2 million de francs à la Commission océanographique
intergouvernementale de l'UNESCO,
-0,6 million de francs au Progamme intergouvernemental de l'informatique,
- 0,1 million de francs à la Fédération mondiale des
associations des Nations unies,
- 6 100 francs à l'Organisation internationale des transports à
câbles.
L'idée de procéder à une
concentration de nos
contributions volontaires sur quelques actions choisies
, exprimée
par le ministre des affaires étrangères lors de son audition par
votre commission des affaires étrangères et de la défense,
s'inscrit dans la volonté d'éviter le " saupoudrage "
de nos moyens, et de permettre un effet de levier plus satisfaisant de nos
contributions. Une telle démarche est bienvenue dans le contexte
budgétaire et financier actuel.
Il convient néanmoins de s'interroger sur les
conséquences de
la diminution régulière des crédits inscrits au chapitre
42-32 sur le rayonnement international de la France
.
- Selon les informations transmises à votre rapporteur, la
réduction de nos contributions volontaires se traduirait par des
revers électoraux
subis par la France lors de la
désignation de responsables de certaines organisations
internationales
. Notre pays serait menacé d'exclusion des conseils
d'administration de certains programmes que nous ne finançons plus que
très modestement. Dans le même esprit, le
déclin de la
langue française
serait, pour une part, imputable à
l'insuffisance des moyens consacrés à la traduction et à
l'interprétation, dans les Programmes et Fonds financés sur une
base volontaire.
- Par ailleurs, la baisse des contributions volontaires pourrait affecter la
capacité de la France de répondre aux appels de l'ONU en
matière d'aide humanitaire et d'aide d'urgence.
Ainsi la France n'a-t-elle pas pu participer au dernier appel de fonds
effectué par le Haut commissariat pour les réfugiés en
faveur de l'Afrique des Grands Lacs. De même n'avons-nous pas
été en mesure de contribuer au Fonds d'affectation volontaire au
déminage des Nations unies, géré par le Département
des affaires humanitaires de l'ONU, en dépit de l'engagement de la
France dans la lutte contre les mines antipersonnel.
- L'érosion du chapitre 42-32 pourrait-elle aussi se traduire par une
dégradation de l'influence française au sein des organisations
internationales financées par des contributions volontaires ?
Si l'on se réfère aux effectifs français employés
par ces organismes, la situation paraît très contrastée.
En 1996 (dernières statistiques à jour), les quelque 5 500
Français qui travaillaient au sein du système des Nations unies
représentaient 40 % de l'effectif total de nos compatriotes (14 890)
employés par des organisations internationales. Sur ces 5 500
fonctionnaires internationaux de nationalité française, 1 900
(soit 34,5 %) occupaient des postes de cadres.
La France serait, au secrétariat de l'ONU, relativement
surreprésentée (des Français y occupent, en effet, 8 % des
postes). Cette situation paraît due à la forte concentration de
fonctionnaires internationaux français à Genève (27 % du
personnel des Nations unies y est d'origine française), aux
dépens de New York (6 %), où nos positions paraissent
s'éroder, et de Vienne (5 %).
De manière générale, la France détient, à
l'ONU, 6 % des emplois d'administrateurs et 5 % des postes de haut niveau.
La présence française à la Cour internationale de Justice
demeure très satisfaisante (22 % des effectifs et 30 % des postes
d'administrateur).
C'est au sein des Fonds et des Programmes des Nations unies que la situation
est moins favorable à nos compatriotes, qui représentent 3,6 %
des effectifs globaux, en légère baisse par rapport à 1995
(3,8 %). Notons que l'influence anglo-saxonne est traditionnellement forte dans
cette famille d'organisations. On remarque toutefois une présence
française importante au HCR, où les personnels français
occupent le deuxième rang derrière les Américains. En
revanche, la situation reste peu satisfaisante au PAM (deux postes de haut
niveau sur 46) et à l'UNICEF.
En ce qui concerne les institutions spécialisées de l'ONU, la
présence française est traditionnellement satisfaisante (9 % des
effectifs), en dépit d'une légère baisse récente,
imputable aux difficultés financières de ces organismes.
Les perspectives d'évolution de la présence française dans
les organismes internationaux financés par des contributions volontaires
imposent trois remarques, qui relativisent les anticipations alarmistes faites
par certains sur le déclin de l'influence française dans les
organisations internationales et, plus particulièrement, au sein des
Nations unies.
D'une part, si les
nouvelles candidatures
se heurtent désormais
à certains obstacles, c'est du fait de la
bonne représentation
française dans de nombreux organismes et structures onusiens.
D'autre part, le remplacement de nos compatriotes qui partent à la
retraite est compromis par la
faible attraction exercée sur nos
compatriotes par les rémunérations désormais offertes par
l'ONU
. A cet égard, il convient de souligner que le Royaume Uni et
l'Allemagne, confrontés à la même difficulté, ont
mis en place des
mesures d'incitation
.
Enfin, et de manière générale, les difficultés
rencontrées par nos compatriotes en matière de recrutement
paraissent résulter principalement des
difficultés
financières rencontrées aujourd'hui par les organismes
internationaux
, qui tendent de ce fait à réduire les
dépenses de personnels, en raccourcissant la durée des contrats
proposés, et en généralisant le recours à des
statuts précaires.
La baisse des contributions volontaires françaises, qui s'inscrit dans
une tendance mondiale, ne semble pas jouer le premier rôle dans cette
évolution. L'érosion du chapitre 42-32 n'affecte pas, en effet,
le rang mondial de la France parmi les contributeurs bénévoles
(12e contributeur aux budgets de l'UNICEF et du Haut commissariat aux
réfugiés, 13e contributeur au budget du Programme des Nations
unies pour le développement, et 17e contributeur au budget du Programme
alimentaire mondial). Cette situation s'explique par la réduction des
versements des autres contributeurs que la France, confrontés eux aussi
à la nécessité de réduire leurs déficits
publics.