B. DÉFLATION DES EFFECTIFS DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DÉPLACEMENT DES PRIORITÉS DIPLOMATIQUES DE LA FRANCE

En 1997, les effectifs du ministère des affaires étrangères comptaient 8 683 emplois, ainsi répartis entre les différents services :

- administration centrale : 3 047 emplois (soit 35 %),

- services diplomatiques, culturels et consulaires : 4 673 emplois, (soit 54 %) ;

- établissements culturels : 963 emplois (soit 11,14 %).

La tendance à la baisse des effectifs constatée depuis plus de dix ans dans un contexte budgétaire de plus en plus tendu s'est traduite par certaines difficultés d'adaptation, alors même que la politique du personnel conduite par le Quai d'Orsay doit accompagner le déplacement, vers l'Asie et l'Amérique latine, des priorités de l'action diplomatique française.

1. Poursuite de la déflation des effectifs du ministère des affaires étrangères

Entre 1980 et 1995, la déflation des effectifs du ministère des affaires étrangères s'est élevée à 17,5 %. Cette évolution s'est accélérée en 1994, avec la mise en oeuvre du schéma d'adaptation des réseaux, qui se sera traduit, en cinq ans, par la suppression de quelque 610 emplois budgétaires.

a) Difficultés induites par le schéma d'adaptation des réseaux

En 1994-1997, le schéma d'adaptation des réseaux aura été réalisé à 80,7 %, et aura conduit à restituer 493 emplois. L'annuité 1998 sera la dernière tranche de ce schéma d'adaptation, qui portera sur 117 emplois à l'étranger (35 emplois d'agents contractuels de catégorie C, 56 emplois d'agents administratifs de chancellerie et 26 emplois de chargés de mission culturels), soit 90 suppressions nettes.

Les difficultés liées à la mise en oeuvre de ce plan sont tout d'abord liées au sous-encadrement constaté dans les emplois de catégorie A et B, essentiellement dans certains pays successeurs de l'URSS et en Afrique. C'est pourquoi le ministère des affaires étrangères a souhaité obtenir des créations d'emplois de catégorie A et B dans les services diplomatiques et consulaires (26 emplois de ce type ont ainsi été créés entre 1994 et 1997). En 1998, la compensation porterait sur 10 emplois (3 secrétaires adjoints des affaires étrangères, 4 secrétaires de Chancellerie et 3 secrétaires administratifs).

Par ailleurs, on relève des difficultés croissantes en matière de promotion interne , du fait des effets conjugués de contraction d'effectifs et du rajeunissement des personnels (les départs en retraite diminueront ainsi de moitié dans les quinze ans à venir par rapport au rythme observé en 1980-1995). Les perspective de promotion de la catégorie C vers la catégorie B et de la catégorie B vers la catégorie A seraient désormais limitées à respectivement 2 et 3 chaque année, l'effectif total de proposables s'élevant à 2 500 pour un passage en catégorie B, et à 600 pour un passage en catégorie A.

Enfin, les restrictions d'effectifs se traduisent dès 1998 par un tassement des recrutements.

S'agissant des personnels de catégorie A, le recrutement passera de 47 (en 1995) à 32 en 1998, dont des personnels militaires intégrés dans les corps du ministère des affaires étrangères en application de la loi n° 70-2 du 2 janvier 1970 tendant à faciliter l'accès des militaires à des emplois civils. En ce qui concerne les personnels de catégorie B, le recrutement passera de 35 en 1995 à 20 en 1998.

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