2. Comment, à effectifs décroissants, accompagner le déplacement des priorités diplomatiques vers l'Asie et l'Amérique latine ?

La volonté de déplacer vers l'Amérique latine et vers l'Asie, sans pour autant négliger nos nouveaux partenaires d'Europe centrale et orientale et d'ex-URSS, ni compromettre nos relations traditionnelles avec les pays du Maghreb et d'Afrique subsaharienne, impose à l'évidence une réflexion d'ensemble sur les missions de nos postes diplomatiques, consulaires et culturels.

Une première piste consisterait à alléger les missions, et donc à réduire les effectifs de nos ambassades dans les pays de l'Union européenne, où les progrès de la construction européenne devraient permettre de concevoir différemment les relations bilatérales. Cette conception plus minimaliste des missions de nos postes diplomatiques permettrait probablement de libérer des emplois susceptibles d'être affectés à des ambassades situées dans des régions où notre présence doit être encouragée, sans pour autant, comme votre rapporteur le précisera plus loin, négliger les moyens des postes consulaires, où un travail en expansion régulière nécessite des moyens adéquats (voir infra, C-3).

Dans le même esprit, il devrait être possible, dans nos plus grandes ambassades, de revoir la répartition des tâches entre nos différentes implantations administratives à l'étranger (ambassade, poste d'expansion économique, agence financière, attaché de défense) de manière à éviter que les personnels de l'ambassade " doublent ", par exemple, ceux des représentations militaires et du poste d'expansion économique. Ainsi pourrait-on envisager de ne plus affecter systématiquement un diplomate de ces ambassades au suivi des questions d'ordre économique ou militaire, quand ces aspects de l'actualité du pays peuvent relever d'autres implantations de l'Etat.

On remarque, en effet, que l'évolution de la répartition des effectifs du ministère des affaires étrangères entre 1995 et 1996 illustre la part dominante de l'Europe, puis de l'Afrique subsaharienne, dans les affectations des agents du ministère des affaires étrangères, alors que doivent être encouragées les affectations dans les pays d'Asie et d'Amérique latine.

Répartition géographique des effectifs du ministère des affaires étrangères en 1995-1996

1995

1996

Expatriés

Recrutés locaux

Total effectifs à l'étranger

Expatriés

Recrutés locaux

Total effectifs à l'étranger

Europe

36,2 %

26,5 %

30,7 %

33,6 %

26,1 %

29,2 %

Asie-Océanie

12,8 %

17 %

15,2 %

13 %

16,7 %

15,3 %

Afrique du Nord-Moyen-Orient

15,38 %

15,7 %

15,5 %

16,7 %

17,2 %

17 %

Afrique subsaharienne

17 %

23,8 %

20,8 %

18 %

23,3 %

21 %

Amérique

18,5 %

16,9 %

17,6 %

18,5 %

16,50 %

17,3 %

Comme votre rapporteur le faisait observer à l'occasion de l'analyse du précédent budget, c'est à un effort de créativité et d'imagination qu'invitent les restrictions budgétaires en vue de l'adaptation des missions imparties au Quai d'Orsay aux priorités actuelles.

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