3. Les crédits de la lutte contre le SIDA sont stabilisés
a) Les crédits budgétaires pour 1998 : une stabilisation en francs constants
Les crédits de la lutte contre le Sida sont
décrits, dans le fascicule budgétaire de la santé, de la
solidarité et de la ville, par le chapitre 47-18 intitulé
" Programmes et dispositifs de lutte contre le Sida ".
Ce chapitre comporte trois articles consacrés aux dépenses non
déconcentrées (133 millions de francs, en baisse de
27,2 millions de francs par rapport aux crédits votés en
1997), aux dépenses déconcentrées (316 millions de
francs, en hausse de 26 millions de francs par rapport aux mêmes
crédits) et aux dépenses des consultations de dépistage
(23,6 millions de francs, volume identique à celui qui avait
été voté pour 1997).
Les crédits du chapitre 47-18 s'élevaient, en 1997, à
474 millions de francs. Dans le projet de loi de finances pour 1998, ces
crédits font l'objet d'une très légère baisse de
1,2 million de francs. Mais il faut tenir compte du fait que
5,2 millions de francs précédemment inscrits à ce
chapitre au titre de l'action du Réseau national de santé
publique en matière de surveillance de la contamination par le VIH sont,
cette année, directement affectés à l'article 80 (RNSP) du
chapitre 47-12.
Au total, donc, les crédits de la lutte contre le SIDA progressent d'un
peu moins d'un pour cent, soit une stabilisation en francs constants. Cette
stabilisation des crédits correspond à celle de la progression de
l'épidémie.
UTILISATION DES CRÉDITS DE LA LUTTE CONTRE LE SIDA
Bilan 1995 |
Bilan 1996 |
Projections 1997 |
|
DEPISTAGE ANONYME ET GRATUIT |
18.225.976 |
28.518.650 |
23.600.000 |
ETUDES/EPIDEMIOLOGIE |
12.245.422 |
13.070.401 |
12.500.000 |
PREVENTION |
205.903.705 |
236.194.888 |
249.153.570 |
dont |
|||
actions proximité (n.c. usag. drogue) |
75.024.620 |
88.991.987 |
90.000.000 |
réduction des risques usage drogue |
40.756.898 |
53.548.355 |
64.000.000 |
1er décembre |
9.000.448 |
9.914.785 |
9.914.785 |
information dont Sida info service |
36.526.111 |
38.354.447 |
42.353.314 |
communication |
44.595.628 |
45.385.314 |
42.885.314 |
FORMATION |
29.891.339 |
27.035.229 |
27.035.229 |
PRISE EN CHARGE EXTRA HOSPITALIERE |
119.566.714 |
155.026.154 |
161.711.201 |
dont |
|||
soutien aux malades |
34.062.121 |
41.140.972 |
41.140.972 |
aide à la vie quotidienne |
33.977.470 |
46.960.939 |
52.000.000 |
hébergement |
48.196.450 |
61.354.014 |
63.000.000 |
réseau ville hôpital |
3.330.673 |
5.570.229 |
5.570.229 |
TOTAL |
385.833.156 |
449.845.322 |
474.000.000 |
Source : ministère de l'emploi et de la solidarité
b) La situation de l'épidémie : une régression importante du nombre de nouveaux cas et de la mortalité
En France le système de surveillance du Sida a
été mis en place en 1982 et repose sur la déclaration
obligatoire faite par les praticiens depuis 1986.
Au 30 juin 1997, 46.032 cas cumulés de Sida (45.320 adultes et
712 enfants) ont été enregistrés depuis le
début de l'épidémie : environ les deux tiers sont
décédés. Compte tenu de la date de mise en oeuvre de la
déclaration obligatoire et de probables sous-déclarations,
le
nombre total de cas de Sida depuis le début de l'épidémie
est en fait estimé entre 52.000 et 56.500
1(
*
)
et le nombre total de
décès entre 33.000 et 36.000.
Le nombre de personnes actuellement atteintes du Sida est ainsi estimé
entre 19.000 et 25.000.
Le nombre de nouveaux cas de Sida diagnostiqués a fortement
diminué depuis 1995 : il est passé de 6.000 à 4.600 en
1996. Cette diminution s'est poursuivie au premier semestre 1997, avec une
estimation de 1.600
2(
*
)
nouveaux
cas diagnostiqués, mais la baisse est plus faible qu'en 1996 (-
17 % par rapport au semestre précédent).
Le nombre de décès de personnes atteintes du Sida diminue
également : il est passé de 4.600 en 1995 à 3.400
3(
*
)
en 1996. Cette diminution s'est
confirmée au premier semestre 1997, avec une estimation d'environ
800 décès, soit une diminution de 40 % par rapport au
semestre précédent.
La diminution importante du nombre de cas au second semestre 1996 a
été observée dans les trois principaux groupes de
transmission, malgré des évolutions globales différentes.
Chez les
homosexuels/bisexuels
, le nombre de nouveaux cas de Sida, qui
s'était stabilisé depuis 1991 autour de 2.500 nouveaux cas par
an, était estimé à environ 1.100
1
en 1996.
C'est dans ce groupe que la diminution du nombre de cas est la plus forte
(- 36 % entre les deux semestres de 1996 et - 31 % entre le
premier semestre 1997 et le semestre précédent).
Chez les personnes contaminées par
voie
hétérosexuelle,
le nombre de nouveaux cas a augmenté
jusqu'en 1994 (près de 1.500 cas) et n'a commencé à
diminuer qu'en 1996 ; le nombre de cas diagnostiqués en 1996 est
estimé à 1.300. Le taux de la diminution observée entre
les deux semestres 1996, puis entre le premier semestre 1997 et le second de
1996 sont identiques et s'établissent à 21 %.
Il faut prendre garde, dans l'interprétation de ces chiffres,
à ne pas encourager tacitement un relâchement de l'effort de
prévention
; en effet, la diminution des cas de Sida observée
ne reflète pas l'évolution des nouvelles contaminations, mais est
la conséquence des nouvelles associations d'anti-rétroviraux dans
la prise en charge thérapeutique des personnes séropositives.