Section 5
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Objectifs de dépenses par branche

Art. 27
Objectifs de dépenses par branche

Objet : Cet article fixe les objectifs de dépenses par branche des régimes de plus de 20.000 cotisants actifs ou retraités titulaires de droits propres

I - Le dispositif proposé


Le Parlement approuve désormais les dépenses de la sécurité sociale, à travers la fixation des " objectifs de dépenses par branche des régimes de plus de 20.000 cotisants actifs ou retraités titulaires de droits propres ".

Ces dépenses correspondent aux opérations courantes des régimes, effectuées en métropole et dans les DOM. Elles recouvrent :

- les prestations sociales : il s'agit soit de prestations rendues obligatoires par la législation, soit de prestations extralégales (prestation d'action sanitaire et sociale), relevant de l'initiative de l'organisme gestionnaire ;

- les prestations de services sociaux , qui visent pour l'essentiel à abaisser le coût d'accès au système de soins de santé : il s'agit notamment de la prise en charge partielle des cotisations des praticiens et auxiliaires médicaux ;

- les frais de gestion engagés par les organismes de sécurité sociale ;

- les transferts entre régimes de protection sociale ;

- les frais financiers et les autres dépenses .

Par assimilation au régime général, quatre branches ont été retenues :

- la branche maladie-maternité-invalidité-décès ;

- la branche accidents du travail ;

- la branche vieillesse ;

- la branche famille.

Les comptes de la sécurité sociale, traditionnellement présentés toutes branches confondues, ont été éclatés pour satisfaire à cette décomposition en branches. Les règles comptables des organismes de sécurité sociale fluctuant d'un régime à l'autre, un certain nombre de conventions ont dû être adoptées :

- les dépenses de la branche famille sont pour l'essentiel celles de la CNAF, qui retrace déjà dans ses comptes l'ensemble des prestations légales servies par les différents organismes, ainsi que les charges annexes supportées par les organismes du régime général. Y sont ajoutés les frais de gestion administrative et d'action sociale de régimes agricoles pour la partie correspondant aux cotisations complémentaires familiales, ainsi que ceux du régime minier ;

- la branche des accidents du travail rassemble, outre les dépenses des fonds déjà existants (CNAMTS, salariés agricoles, Mines, FCAT, FCATA, Fonds d'allocation temporaire d'invalidité des agents des collectivités locales) les dépenses effectuées directement par les régimes d'employeurs, en contrepartie de cotisations dites " fictives " ;

- la définition d'une branche maladie-maternité-invalidité-décès pose un problème particulier.

Le régime général et les régimes alignés sur celui-ci rattachent les risques invalidité et décès au risque maladie. Dans ces régimes, les prestations d'invalidité sont servies par la branche maladie jusqu'à ce que les bénéficiaires atteignent 60 ans. Les pensions de vieillesse se substituent ensuite à celles-ci. Il n'en va pas de même des régimes spéciaux les plus importants, dans lesquels une pension d'invalidité peut continuer à être servie jusqu'au décès de l'intéressé. Le parti retenu a été de rattacher dans ce cas à la branche maladie les dépenses d'invalidité afférentes à des bénéficiaires de droits directs âgés de moins de soixante ans.

La branche vieillesse rassemble les prestations d'assurance vieillesse correspondant à des droits directs ou dérivés, les prestations d'assurance veuvage, et les prestations d'invalidité servies à des bénéficiaires de droits directs âgés de plus de soixante ans, ou des bénéficiaires de droits dérivés. Ces conventions sont identiques à celles utilisées pour déterminer les transferts de compensation entre régimes.

Les objectifs de dépenses présentés dans le projet de loi initial étaient les suivants :

Objectifs de dépenses du PLFSS initial

(en milliards de francs)

Maladie-maternité-invalidité-décès

733,3

Vieillesse-veuvage

803,3

Accidents du travail

54,7

Famille

265,0

Total des dépenses

1856,3

II - Les modifications adoptées à l'Assemblée nationale

L'article a fait l'objet de modifications importantes à l'Assemblée nationale.

Les mesures suivantes ont été prises en compte :

- diminution de 2,3 milliards de francs pour la branche " maladie-maternité-invalidité-décès " correspondant à la suppression de la contribution directe au fonds de financement de la réforme des cotisations patronales ;

- diminution de 1,8 milliard de francs pour la branche vieillesse-veuvage correspondant à la suppression de la contribution directe au fonds de financement de la réforme des cotisations patronales et augmentation de 0,2 milliard de francs correspondant à la revalorisation des allocations constitutives du minimum vieillesse de 1 % au 1 er janvier 2000 ;

- diminution de 1 milliard de francs pour la branche famille, correspondant à la suppression de la contribution directe au fonds de financement de la réforme des cotisations patronales.

En revanche, pour la branche accidents du travail, l'objectif de dépenses a été diminué de 0,4 milliard de francs au titre de la suppression de la contribution directe au " fonds de financement de la réforme des cotisations patronales ", mais a été parallèlement augmenté de 0,4 milliard de francs en raison, selon Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité, " de l'extension à de nouvelles catégories de salariés du dispositif de cessation anticipée d'activité pour les travailleurs de l'amiante " 32( * ) .

Pourtant, cet article n'a été modifié que de manière rédactionnelle à l'Assemblée nationale. Etait-ce une anticipation des effets financiers de l'article 26 A adopté en deuxième délibération par l'Assemblée nationale ou une mauvaise estimation de l'objectif de dépenses initial ?

Objectifs de dépenses adoptés à l'Assemblée nationale

(en milliards de francs)

Maladie-maternité-invalidité-décès

731,0

Vieillesse-veuvage

801,7

Accidents du travail

54,7

Famille

264,0

Total des dépenses

1.851,4

III - La position de votre commission

Votre commission vous propose de réduire l'objectif de dépenses de la branche famille de 2,5 milliards de francs, en raison de son refus de la prise en charge partielle par la CNAF de la majoration d'allocation de rentrée scolaire.

Cette décision n'a pas été prise par le Parlement. Il n'y a ainsi aucune raison d'entériner une telle décision de manière allusive, qui gonfle artificiellement l'objectif de dépenses de cette branche.

Votre commission vous propose d'adopter cet article ainsi modifié.

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