2. L'intervention du Président Bush : une ligne qui prend en compte les exigences de sécurité israéliennes
Dans son allocution prononcée le 24 juin , le Président Bush ne mentionne plus le projet de conférence internationale lancé par Colin Powell. La reprise du dialogue entre les deux parties est désormais subordonnée aux yeux de Washington, et conformément aux souhaits du gouvernement israélien, à la mise en place d'une « direction palestinienne nouvelle et différente » et à l' élection « de nouveaux dirigeants qui ne soient pas compromis par le terrorisme » .
La coexistence de « deux Etats, vivant côte à côte, en paix et en sécurité » demeure l'objectif de principe des Etats-Unis, mais ceux-ci ne soutiendront la création d'un Etat palestinien , aux frontières et à la souveraineté provisoires dans un premier temps, qu'après la mise en place de nouveaux dirigeants, de nouvelles institutions et de nouveaux règlements de sécurité avec les Etats voisins , et à condition que ces dirigeants luttent activement contre les terroristes et démantèlent leur infrastructure.
Si le président Bush appelle le gouvernement israélien à cesser l'implantation de nouvelles colonies dans les territoires palestiniens, il considère que le retrait des forces israéliennes sur les positions qu'elles occupaient avant le début de la seconde « intifada », fin septembre 2000, reste conditionné aux progrès réalisés en matière de sécurité .
Enfin, le Président Bush estime que si toutes les conditions mentionnées sont respectées, un accord sur un statut définitif pourrait être conclu d'ici à trois ans.
C'est donc une ligne prenant très largement en compte les vues du gouvernement israélien qui s'est imposée. Elle reflète une tendance de fond au sein de la classe dirigeante américaine.