II. D'IMPORTANTS ALÉAS

A. UN RISQUE D'APPRÉCIATION DE L'EURO ET D'AUGMENTATION DES TAUX D'INTÉRÊT ?

Le principal risque pesant sur l'économie de la zone euro est peut-être celui d'une appréciation de l'euro. Certaines analyses y ajoutent celui d'une augmentation des taux d'intérêt à long terme.

1. Un risque de poursuite de l'appréciation de l'euro ?

L'euro s'apprécie face au dollar depuis le début de l'année 2002, comme l'indique le graphique ci-après. Ainsi, alors qu'1 euro valait 1 dollar à la fin de l'année 2002, il en vaut désormais 1,2, ce qui correspond au taux de change lors de l'introduction de l'euro.

Taux de change euro/dollar

(valeur d'1 euro en dollar, en fin de mois)

Source : Banque centrale européenne

Les Etats-Unis et le Japon pourraient mener des politiques monétaires très expansionnistes. Dans ces conditions, l'euro pourrait continuer à s'apprécier par rapport au dollar et au yen.

Le gouvernement retenant, par convention, l'hypothèse d'un taux de change de 1 euro pour 1,10 dollar, ce phénomène amènerait à revoir à la baisse les prévisions de croissance du PIB.

Selon le gouvernement, une dépréciation du dollar de 10 % aurait un faible impact sur le PIB français et européen (de l'ordre de 0,2 point de PIB au total) 7 ( * ) . L'OFCE propose un chiffre nettement plus élevé (entre 0,5 et 0,8 point de PIB pour la zone euro), comme l'indique le tableau ci-après.

L'impact d'une dépréciation du dollar de 10 %

(en % du PIB)

Gouvernement (1)

OFCE (2)

France

Zone euro

1 an

2 ans

1 an

2 ans

n. c.

Impact sans réaction de politique monétaire

- 0,3

- 0,5

- 0,5

- 0,6

-

Impact avec réaction de politique monétaire

- 0,1 (3)

- 0,2 (3)

- 0,2 (3)

- 0,2 (3)

- 0,5 à - 0,8

(1) Rapport économique, social et financier pour 2003.

(2) Lettre de l'OFCE n° 223, 5 juillet 2002.

(3) Baisse de 70 points de base des taux d'intérêt dans la zone euro dès la première année.

2. Un risque d'augmentation des taux d'intérêt à long terme ?

Par ailleurs, le niveau élevé des déficits publics dans la zone euro pourrait susciter une augmentation des taux d'intérêt à long terme lorsque les entreprises cesseront de se désendetter et recommenceront à investir.

Ce risque - mis en avant, notamment, par M. Patrick Artus - ne s'est cependant pas encore concrétisé, comme l'indique le graphique ci-après :

Taux d'intérêt à long terme
(OAT, 10 ans)

(en %)

Source : Banque de France

* 7 Rapport économique, social et financier pour 2003, tome I, p. 49.

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