RÉSUMÉ-CONCLUSION

CONTEXTE, MÉTHODE ET OBJECTIFS

Dans quasiment toutes les économies avancées le débat sur les retraites est très vif. Le gouvernement social-démocrate allemand a déjà introduit en 2001 un système de retraite par capitalisation complémentaire et facultatif, en conjonction avec une réforme du système par répartition existant afin d'éviter une crise du financement des retraites. Dans les autres pays, les régulations de l'allocation des investissements des fonds pension ont été assouplies. Quel est l'impact du renforcement du poids des investisseurs institutionnels (z inzins ) sur les marchés financiers et sur le financement de l'activité économique, et bien sûr, sur l'avenir des retraites ? On découvrira que les implications résultantes sont souvent très complexes et ambiguës. L'expérience des années 1990 offre des indications importantes sur le rôle des zinzins dans le système financier et au niveau macro-économique, et surtout sur la nature du lien qu'ils établissent entre l'épargne dédiée à la retraite et les marchés financiers.

Ce travail s'inscrit dans la perspective annoncée par les pouvoirs publics d'une réforme du système de retraite français, avec l'introduction d'un pilier par capitalisation complémentaire de la répartition . Dans ce rapport nous ne discutons pas les questions d'équilibres financiers du système de retraite par répartition. Nous ne portons aucun jugement en soi sur la nécessité d'introduire en France une retraite par capitalisation pour assurer les revenus, et donc le niveau de vie. En ce sens notre travail ne s'inscrit pas dans le débat capitalisation/ répartition, même si à notre avis celui ci est loin d'être tranché. Par définition, l'introduction de la capitalisation dans la retraite, sous la forme de fonds pension ou via d'autres types de placements financiers (assurance vie, comptes de retraite individuels), implique l'introduction de plusieurs types de risques financiers dans les revenus des générations de futurs retraités. L'étude de séries boursières longues montre qu'il est possible que la bourse soit entrée dans une phase de déprime durable (cf. Japon), ce qui soulève des questions importantes sur l'insuffisance potentielle des ressources dédiées à la retraite dans des économies avec forte composante de capitalisation.

Toutefois nous prenons l'avènement prochain de la capitalisation en France comme une donnée et essayons juste à la lumière des expériences anglo-saxonnes des fonds de pension, mais aussi via l'étude des nos structures européennes et françaises d'intermédiation institutionnelle, d'éclairer le débat sur la régulation nécessaire de l'intermédiation institutionnelle et sur la nature souhaitable des fonds de pension.

Ce rapport mène une analyse approfondie du rôle des zinzins dans le système financier : la montée en puissance des zinzins a changé la donne financière d'une façon qui offre des avantages, mais qui crée aussi des risques nouveaux. Pour plusieurs raisons, nous considérons que ce bilan entre risques et avantages est un point de passage obligé en ce qui concerne la discussion du rôle futur des fonds pension et de la retraite par capitalisation en France.

La première section décrit la montée en puissance des acteurs et s'attache à analyser leur diversité et à mettre en lumière les apports de la gestion institutionnelle par rapport aux fonctions de base du système financier. La seconde section étudie les risques liés, tant au niveau de la préservation de l'épargne des ménages, du fonctionnement des marchés, de la stabilité financière et de l'équilibre macroéconomique au sens large. Enfin dans une troisième section très descriptive nous présentons les spécificités nationales des principaux pays européens, ainsi qu'un coup de projecteur sur le système de retraite par capitalisation aux Etats-Unis.

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