2. Le gaz naturel
Les estimations sur les réserves mondiales de gaz naturel sont moins convergentes que celles portant sur les réserves pétrolières.
Ses explorations sont, en effet, plus récentes, souvent dérivées des recherches de bassins pétroliers, et encore trop centrées sur la recherche terrestre (en 2002, seulement 29 % de la production résulteraient d'une exploitation en mer).
a) Les réserves prouvées (90 % de probabilités d'extraction), probables (50 % de probabilités d'extraction) et possibles (10 % de probabilités d'extraction)
En 2004, les réserves étaient évaluées par Codigaz (Centre mondial d'information sur le gaz) à 180 milliards de m 3 , soit 66 ans de réserves de production, ou quarante ans si la croissance annuelle de l'extraction se poursuit au taux actuel de 2,3 % .
b) Les réserves estimées
En 2000, l'USGS estimait à 147 milliards de m 3 les réserves excédentaires, soit 53 années de production au rythme actuel d'extraction.
c) Les améliorations d'exploration et d'exploitation
L'effet de celles-ci est évalué à un ressaut de 104 milliards de m 3 , soit 38 années de réserves supplémentaires , toujours au rythme actuel d'extraction.
3. L'uranium
Les réserves d'uranium prouvées sont actuellement évaluées à 70 ans de consommation, et les réserves probables à un siècle.
Mais leur potentiel est très lié à l'amélioration de leur exploitation.
On estime que les réacteurs de la génération IV augmenteraient ce potentiel d'un facteur 50 à 80.
4. Le charbon
Selon trois sources convergentes, les estimations des réserves mondiales prouvées et probables de charbon (anthracite, charbon bitumineux et sous-bitumineux et lignite) sont évaluées à environ 1.200 milliards de tonnes (80 % de réserves prouvées et 20 % de réserves probables), ce qui représente plus de deux siècles de consommation au rythme actuel .
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Au total, et sous réserve des doutes que l'on peut entretenir sur la disponibilité certaine des réserves pétrolières annoncées, le bilan des sources fossiles d'énergie primaire disponibles pourrait être assez rassurant, puisque ces réserves atteindraient plus d'un siècle pour le pétrole et le gaz naturel et plus de deux siècles pour le charbon - le cas de l'uranium étant particulier.
Dès lors, pourquoi évoquer le spectre d'une raréfaction de ces ressources alors même que les horizons ultimes de leur consommation dépassent plusieurs générations ?
Parce que la disponibilité à terme de ces ressources dépend de leur rythme de consommation et donc des facteurs anthropiques de longue durée d'évolution de leur demande.