D. SUPPRIMER LES COEFFICIENTS ENTRE ÉPREUVES DE TRONC COMMUN ET POUR LES OPTIONS FACULTATIVES

La France est l'un des très rares pays d'Europe où la pratique de la compensation et le recours aux coefficients est aussi répandu pour l'examen terminal du secondaire. Ces habitudes ont toutefois deux conséquences bien distinctes :

- elles conduisent certains bacheliers à réussir l'examen avec des notes relativement faibles dans les disciplines qui sont pourtant censées être au coeur de la série qu'ils fréquentent ;

- elles exercent une pression à la hausse sur les résultats, en démultipliant l'effet des choix de spécialisation et d'options.

C'est pourquoi votre groupe de travail souhaite limiter leurs effets en supprimant les coefficients :

- entre épreuves du tronc commun qu'il propose de constituer, puisque ces disciplines ont par nature la même valeur et n'ont donc pas à être diversement coefficientées ;

- pour les options facultatives, dont l'importance est certaine, mais dont le caractère même d'épreuves facultatives suppose qu'elles ne soient pas affectées d'un coefficient multiplicateur.

Proposition n° 9 - Supprimer les coefficients pour les épreuves de tronc commun et les options facultatives.

E. MIEUX RÉMUNÉRER LES PERSONNELS MOBILISÉS PAR LE BACCALAURÉAT

Pour l'heure, l'ambiguïté persiste quant à la nature de l'implication des personnels enseignants dans le fonctionnement du baccalauréat. Pour une part, elle relève de leurs obligations de service : les cours étant interrompus dans les établissements, les professeurs sont ainsi mobilisés pour assurer des missions de surveillance. Mais elle est également considérée comme entraînant une charge supplémentaire, la meilleure preuve en étant que les vacations pour les épreuves orales et la correction de copies pour les épreuves écrites font l'objet d'une indemnisation.

Celle-ci reste extrêmement faible. La correction d'une copie est ainsi rémunérée 1,88 euro pour une épreuve principale et 1,51 euro pour une épreuve secondaire. Par ailleurs, un abattement de 30 % vient encore réduire la somme effectivement perçue par les enseignants.

De même, une vacation de 4 heures d'oraux ou d'épreuve pratique est rémunérée 37,63 euros. S'il s'agit d'un oral obligatoire, il n'y a pas d'abattement. Mais s'il s'agit d'un oral facultatif ou d'une épreuve pratique, un abattement de 25 % s'applique.

A l'évidence, ces montants sont trop faibles pour rémunérer effectivement l'importante charge de travail que représente la correction du baccalauréat pour les enseignants.

Votre groupe de travail souhaite donc que les indemnités versées aux enseignants fassent l'objet d'une substantielle augmentation. Cette revalorisation fait partie intégrante de la reconnaissance de la valeur du baccalauréat et de la charge qu'il représente pour ceux qui l'organisent.

A cet égard, votre rapporteur se réjouit des annonces récentes du ministre de l'éducation nationale, puisque dans le cadre de la « reconquête du mois de juin », la rémunération liée à la correction d'une copie d'examen passe désormais à plus de 5 euros et que dans le même temps, les indemnités versées aux personnels de direction et aux gestionnaires d'établissements, à l'occasion des opérations du baccalauréat dans les centres d'examen, sont majorées de 100 %.

Votre groupe de travail souhaite toutefois que ces revalorisations soient généralisées dès l'année prochaine, quel que soit par ailleurs le calendrier d'extension de la « reconquête du mois de juin ».

De plus, il forme le voeu que cette revalorisation ne s'accompagne pas d'une réduction substantielle des délais de correction laissés aux enseignants. A cet égard, il serait bon qu'un délai minimal soit garanti à tous les correcteurs. Un temps de correction trop court n'est en effet pas de nature à renforcer la confiance qu'inspire le baccalauréat à l'ensemble de la nation. Au demeurant, si les épreuves de rattrapage étaient supprimées dans leur forme actuelle, cela permettrait de décaler l'ensemble du calendrier de l'examen et en particulier d'offrir plus de temps aux correcteurs.

Proposition n° 10 - Mieux rémunérer les participants au baccalauréat : concepteurs de sujets, correcteurs et présidents de jury.

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