B. UN IMPORTANT REDRESSEMENT ÉCONOMIQUE GRÂCE A LA MANNE ÉNERGÉTIQUE MAIS QUI RESTE ENCORE FRAGILE

1. Un important redressement économique

Sur le plan économique, les deux mandats successifs de Vladimir Poutine se sont achevés sur des résultats positifs attestés par l' évolution très favorable de tous les indicateurs macro-économiques .

Au lendemain de la disparition de l'Union soviétique, la Russie avait connu une grave récession économique, aggravée par une crise financière en 1998.

Depuis 1999, le PIB s'est considérablement accru pour atteindre plus de 1700 milliards de dollars en 2007, ce qui place la Russie au 9 ème rang mondial, juste derrière la France (avec 1800 milliards de dollars) et l'Italie. La croissance économique demeure soutenue, avec un rythme annuel supérieur à 6 % depuis 1999 et un gain de 7 % en 2007.

Le budget et les comptes extérieurs sont excédentaires , la dette publique a été résorbée . Le budget de l'Etat est en excédent depuis 2000, avec un excédent budgétaire de 5 % du PIB en 2004, ces surplus étant transférés à un fonds de stabilisation budgétaire, qui est alimenté aujourd'hui à hauteur de 200 milliards de dollars. L'excédent des paiements courants, dû notamment aux exportations de produits énergétiques, a permis une reconstitution rapide des réserves de changes. La banque centrale a accumulé des réserves supérieures à 500 milliards de dollars. Procédant à des remboursements anticipés, la Russie est parvenue à réduire considérablement sa dette extérieure, passée de 150 % du PIB en 1998 à 9 % du PIB en 2006.

La situation du marché du travail est proche du plein emploi et la Russie a même recours à des travailleurs étrangers, en provenance principalement des anciennes républiques soviétiques, pour faire face à la pénurie de main d'oeuvre dans certains secteurs, comme le bâtiment.

Pour une large part, les bons résultats de l'économie russe proviennent du secteur énergétique , grâce à l'augmentation du volume des exportations et à la hausse des cours du pétrole.

Selon les statistiques officielles, les secteurs pétrolier et gazier représentent à eux seuls 12 % du PIB, près de 40 % des recettes fiscales et environ la moitié des exportations. Une augmentation du prix du baril de 1 dollar représenterait donc 0,5 point de PIB et environ 6 % de recettes supplémentaires pour le budget. Les experts de la Banque mondiale estiment, pour leur part, que le secteur énergétique représenterait près de 25 % du PIB, ce qui mettrait en évidence une dépendance encore plus grande de l'économie vis à vis des exportations énergétiques et de la fluctuation des cours .

L'évolution des cours du pétrole a donc considérablement favorisé le redressement des indicateurs macroéconomiques ces dernières années.

Toutefois, comme dans beaucoup de pays producteurs, la « rente pétrolière » s'accompagne d'effets pervers : elle pénalise la diversification de l'économie, retarde certaines réformes structurelles et rend la situation économique très dépendante de variables extérieures, ce qui a d'ailleurs motivé la création d'un fonds de stabilisation alimenté par les excédents budgétaires. L'une des conséquences de l'abondance en ressources naturelles et du contrôle étatique de leur prix de vente est la permanence d'industries extrêmement consommatrices en énergie, fonctionnant avec des technologies dépassées.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page