D. INTERVENTION DE M. GEORGES A. PAPANDRÉOU, PREMIER MINISTRE DE LA GRÈCE
Le Premier ministre grec a profité de son intervention pour insister sur la mission commune à l'Union européenne et au Conseil de l'Europe en vue d'humaniser et démocratiser le processus de mondialisation. La crise financière, la lutte pour les ressources énergétiques, le changement climatique, le développement de la pauvreté ont des incidences indéniables en matière de droits de l'Homme.
Afin de répondre à ces nouveaux défis, il convient, aux yeux du Premier ministre grec, de conférer un second souffle au modèle européen en renforçant notamment la participation démocratique et en mobilisant la société civile.
L'Europe demeure cependant une terre à unifier aux yeux du chef du gouvernement grec tant les problèmes non résolus perdurent : Chypre, Caucase, Géorgie. Une réflexion doit notamment être menée en vue de garantir une véritable protection des minorités, dépassant les frontières et en liaison avec le droit international. L'existence des minorités ne peut, en effet, servir constamment de justification aux thèses séparatistes.
L'année 2014 apparaît comme charnière pour la Grèce. Année du centième anniversaire de l'attentat de Sarajevo, elle devrait être l'échéance à poser aux pays des Balkans occidentaux en vue de leur intégration au sein de l'Union européenne. La Grèce rappelle qu'elle a entamé des négociations serrées avec l'ancienne République yougoslave de Macédoine en vue de trouver une solution à la querelle sémantique sur le nom de ce pays.
Interrogé lors du débat dans l'hémicycle sur la situation financière extrêmement délicate dans laquelle se trouve son pays, M. Papandréou a souligné la nécessité pour la Grèce de renforcer sa coopération avec l'Union européenne. Il a milité parallèlement pour une relance de la croissance par le biais d'investissements dans des emplois liés aux technologies vertes.
E. INTERVENTION DE M. FRANCO FRATTINI, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE L'ITALIE
Le ministre des affaires étrangères italien a souhaité insister dans son intervention sur la nécessité de renforcer la coopération entre le Conseil de l'Europe, l'OSCE et l'Union européenne en vue de promouvoir un véritable idéal européen. Celui-ci se fonde sur la protection des droits de l'Homme avec un accent particulier mis sur les droits des plus faibles et des plus vulnérables, les droits des enfants, ceux des femmes, des minorités religieuses ou encore le respect de la non-discrimination ou de la liberté d'expression.
M. Frattini n'entend pas limiter ce combat au seul continent européen mais bien classer le respect des droits universels parmi les grandes questions stratégiques du XXI e siècle, à l'instar de la lutte contre le terrorisme ou le désarmement nucléaire. L'Italie souhaiterait qu'au sein des Nations unies chaque Etat soit tenu par une obligation de protéger les droits élémentaires de la personne.
Aux yeux du gouvernement italien, la question des migrations est d'une importance capitale en ce début de siècle. Celle-ci doit être adoptée sous une double approche : lutter contre l'immigration clandestine et préparer parallèlement des parcours d'intégration pour les migrants en situation régulière. Une telle démarche passe par la mise en place de véritables partenariats entre le continent européen et les pays africains notamment. Par ailleurs, le parcours en vue de l'acquisition de la citoyenneté doit être complexe et ne pas être assimilé à un « cadeau ».
Mme Maryvonne Blondin (Finistère - SOC) a souhaité interroger M. Frattini sur la situation des Roms dans son pays :
« Aucun État membre, malheureusement, n'est irréprochable à l'endroit de la communauté Rom, mais il semblerait que la situation en Italie soit particulièrement préoccupante. Des agressions, des démolitions de campement très médiatisées ont suscité de vives inquiétudes, notamment de la part de notre Commissaire aux droits de l'Homme. Je voulais donc connaître quelles mesures le gouvernement italien a prises, ou entend prendre, afin de mieux respecter les libertés et les droits des Roms. »
Le ministre a tenu à rappeler les actions mises en oeuvre par son pays :
« Vous parlez de faits qui se sont produits il y a plus de deux ans, d'épisodes de violence qui ont visé des citoyens non italiens. Mais les actions de l'Italie ont été très claires : nous avons collaboré avec la Roumanie pour mettre en oeuvre une action de prévention commune sévère vis-à-vis de ceux qui commettent des crimes. Nous avons engagé une politique d'aide à ces populations, en commençant par les enfants Roms pour lesquels nous dépensons des dizaines de milliers d'euros par an, ce qui est loin d'être le cas de tous les pays membres de l'Union européenne.
Nous le faisons parce que nous avons la conviction que c'est juste mais aussi parce que nous avons constaté que les autorités roumaines ont, dès le départ, collaboré.
Je peux vous assurer que même la presse la plus critique à l'encontre du gouvernement italien ne soulève plus cette question, ni sur le plan national ni sur le plan international, car elle est résolue depuis longtemps. »