IV. LE CONTEXTE DE L'ACTION INTERNATIONALE DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES EN PLEINE ÉVOLUTION : LA POSITION DE CITÉS UNIES FRANCE
Cités Unies France est une association créée en 1975 qui fédère les collectivités territoriales agissant à l'international, notamment à travers leurs actions de coopération décentralisée. Du fait de son implication en matière de coopération internationale dans les négociations internationales - tout membre de Cités Unies France est automatiquement membre de Cités et Gouvernements locaux unis -, de sa représentativité - elle fédère « la majorité des régions, plus d'un quart des départements, presque toutes les grandes villes, un pourcentage important des villes moyennes, ainsi que de nombreuses communes de taille plus modeste » - et du rôle d'animation et de coordination pour l'ensemble des collectivités territoriales françaises engagées en coopération internationale qui lui a été confié par conventionnement par le ministère des Affaires étrangères, il est apparu important à votre rapporteur de rencontrer cette structure dans le cadre du présent rapport.
A. UNE PÉRIODE COMPLEXE POUR LA COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE
La coopération décentralisée connaît actuellement une période complexe en raison de trois facteurs :
- les modifications de majorités au sein des collectivités territoriales en raison des élections municipales, départementales et régionales à venir ;
- la baisse des dotations budgétaires ;
- un contexte géopolitique difficile. Plus de 170 coopérations décentralisées ont lieu avec le Burkina Faso. L'audition de Cités Unies France a eu lieu au lendemain d'un coup d'État dans ce pays, ce qui a suscité nombre d'interrogations sur la possibilité d'y poursuivre les actions de coopération dans de bonnes conditions. Le Mali est un autre pays avec lequel les collectivités territoriales entretiennent de nombreuses coopérations. En raison de la guerre civile qui sévit dans le pays ces dernières années, il est difficile de mener à bien les actions. Des solutions sont recherchées : les rencontres ont lieu à Bamako ou dans les pays voisins, les délégations sont accueillies dans la collectivité partenaire en France. Le Sénégal, pour sa part, s'oriente vers la suppression des régions. Dès lors, les régions françaises qui entretiennent un partenariat avec une région du Sénégal, telle la région Rhône-Alpes, ne connaissent pas le devenir de leur coopération. Au Niger, les problèmes de sécurité dans le nord perdurent ; à Madagascar, la transition démocratique ne s'achève pas.
Le cumul des deux premiers facteurs a provoqué la réduction du budget consacré aux services des relations internationales, et parfois à la suppression d'actions de coopération, comme c'est le cas de la ville de Limoges en ce qui concerne le Burkina Faso. Il s'agit désormais d'analyser comment la situation peut évoluer. En effet, très souvent la coopération décentralisée s'appuie sur la société civile (associations, population issue des pays concernés par la coopération décentralisée). Une coopération interrompue pourra reprendre dans quelques années à la suite d'une demande de la population ou des associations de la collectivité territoriale française engagée dans des actions de coopération.