VI. LE DÉPARTEMENT DE SEINE-MARITIME ET LA MISE EN PLACE D'UN AGENDA 21 DANS LE TERRITOIRE DU KEF
À la suite du Printemps arabe, le conseil départemental de la Seine-Maritime a exprimé le souhait de lancer une coopération décentralisée avec un territoire de Tunisie. Suite à une démarche prospective de dix-huit mois, le choix s'est porté sur le gouvernorat du Kef. Le département de la Seine-Maritime souhaitait partager le plus possible d'intérêts communs avec le territoire choisi, afin que le partenariat soit bénéfique pour les deux collectivités territoriales. Ont ainsi été examinés :
- le profil du territoire, celui-ci devant présenter des similitudes avec le territoire de la Seine-Maritime ;
- les enjeux du territoire en matière de développement durable, politique, etc. ;
- des questions d'opportunité telles que la présence d'autres opérations de coopération décentralisée.
Une fois le territoire du gouvernorat du Kef choisi, un plan d'action a été élaboré. La convention a été signée avec le gouvernorat Kef en juin 2014.
A. UNE COOPÉRATION PLACÉE SOUS LE SIGNE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
Plusieurs axes de coopération ont été retenus, comme la culture et la jeunesse, le patrimoine ou encore l'appui institutionnel et l'enseignement supérieur. Par ailleurs, le gouvernorat du Kef a exprimé sa volonté d'un travail commun sur le thème du développement durable.
Le projet vise à apporter un appui à la mise en place d'un plan climat énergie territorial dans la région du Kef. Il se présente en deux parties :
- la première prévoit un accompagnement du gouvernorat du Kef dans la réalisation d'un diagnostic climat-énergie de son territoire. L'action ciblera notamment le principal bâtiment du territoire, qui est une cimenterie publique. Pour mener à bien cette action, les forces vives sur place sont sollicitées pour recueillir des données afin de dresser les profils énergie climat. Les deux collectivités se sont d'ailleurs associées à l'ADEME et à l'ANME, son équivalent tunisien qui possède une agence sur place. Le comité de pilotage a également été élargi, notamment à la Société tunisienne d'électricité et de gaz. Le choix du prestataire pour la réalisation de l'étude sera fait par consensus entre l'ensemble des partenaires ;
- la seconde partie du projet - qui dépend de cofinancements en attente de confirmation - doit permettre la réalisation d'ateliers thématiques de concertation avec les forces vives et la population, ainsi que la mise en place d'actions de communication relatives aux gestes à adopter. Il s'agira également d'élaborer les actions du plan climat énergie territorial.
Pour cela, le gouvernorat du Kef pourra s'appuyer sur le département de la Seine-Maritime, qui a suivi une démarche équivalente. Ainsi, le département a établi en 2012 le bilan global des émissions de gaz à effet de serre générées par son fonctionnement, et a adopté en juin 2013 son plan climat énergie territorial, couvrant la période 2013-2018.