B. LES ACTIONS
1. Le déploiement des transports à la demande
En 2013, le conseil départemental, soucieux d'offrir sur l'ensemble de son territoire un service de transport public complet et performant, a entamé une refonte en profondeur de son réseau de transport en autocar.
Il s'est agi de renforcer les lignes scolaires et les lignes régulières afin de favoriser l'utilisation des transports collectifs pour les trajets domicile-école et domicile-travail, de couvrir les communes peu ou mal desservies par les lignes régulières avec des services de rabattement et de proximité, et de rendre les véhicules du département accessibles aux personnes handicapées.
En ce qui concerne les lignes scolaires, le conseil départemental a souhaité rationnaliser les points d'arrêts autour de bassins de vie pour renforcer la sécurité du réseau tout en maîtrisant son coût. Ce choix a permis de maintenir le reste à charge pour les familles à 60 euros par élève et par an, le coût pour le conseil départemental étant de 1 110 euros par élève.
S'agissant des lignes régulières, le conseil départemental a entamé une restructuration avec la mise en service de deux lignes « express », qui permettent de relier deux villes moyennes à l'agglomération de Limoges en un temps rapide (30 à 40 minutes). Un service de rabattement, « Moohv 87 », a été instauré pour acheminer en minibus les habitants dont le domicile n'est pas directement desservi par ces lignes vers le point d'arrêt le plus proche. En complément, une offre de proximité, « Proxi Moohv 87 », permet à tout un chacun d'être transporté en minibus de son domicile vers son chef-lieu de canton. Ces services de rabattement et de proximité, qui sont activés sur réservation jusqu'à la veille du départ 17 heures, fonctionnent deux fois par mois à une fois par jour, selon la commune et le service considérés. Cette expérimentation, pour l'heure réservée à deux lignes, a vocation à être étendue aux autres lignes régulières gérées par le conseil départemental. Afin d'inciter les habitants à utiliser les transports en autocar, un tarif unique et modique, de 2 euros par trajet, a été fixé.
Votre rapporteure souligne que la promotion de la mobilité durable et la maîtrise budgétaire ne sont pas antinomiques. En déployant des services « sur mesure » dans les zones où la densité est parfois trop faible pour assurer la rentabilité suffisante des réseaux classiques de transport, il est possible d'offrir aux usagers des solutions de mobilité alternatives à un prix abordable, tout en veillant à ce que leur coût soit soutenable pour la collectivité.
Qu'il s'agisse des lignes scolaires ou des lignes régulières, le conseil départemental s'est engagé à ce que son réseau de transport en autocar soit faiblement émissif. La Régie départementale des transports de la Haute-Vienne, qui en a la charge, veille à maîtriser sa consommation d'énergie. Le parc de véhicules dont elle dispose, de six ans d'âge en moyenne, fait l'objet de contrôles réguliers destinés notamment à limiter les pertes d'énergie. De plus, les chauffeurs qu'elle emploie reçoivent une formation à l'éco-conduite.
2. La promotion du covoiturage
Dès 2009, le conseil départemental a encouragé le développement du covoiturage, qui constitue une alternative efficace et économique à l'usage individuel de la voiture. C'est pourquoi il a entrepris l'aménagement de 30 aires de covoiturage dans le cadre d'un schéma directeur. Onze aires en site propre, balisées et sécurisées, ont d'ores et déjà été créées par le département. Elles ont été implantées à proximité des axes routiers majeurs ou des lignes de transport existantes, en tenant compte de la densité de la population ainsi que des besoins exprimés par les usagers. D'autres aires de covoiturage ont également été déployées en partenariat avec les communes. La création de la dernière aire a été l'occasion d'expérimenter un éclairage nocturne fonctionnant à l'énergie photovoltaïque, porteur de confort et de sécurité pour les usagers.
Outre les aires de covoiturage, le conseil départemental a mis en service la plateforme en ligne « covoiturage 87 » , largement refondue en 2013. Cette interface, compatible avec les terminaux mobiles, recense les aires de covoiturage existantes, et permet la publication ou la consultation gratuite d'annonces dans un espace sécurisé. Une charte fixe les conditions du service de covoiturage entre les conducteurs et les passagers. Douze entreprises, administrations ou associations, partenaires de la plateforme, bénéficient d'un espace personnalisé à l'attention de leurs membres.
Votre rapporteure rappelle que l'action des pouvoirs locaux en faveur de la mobilité durable passe également par l'accompagnement de pratiques vertueuses, telles que le covoiturage, dont ils améliorent la qualité et la sécurité en leur offrant un cadre institutionnalisé.
3. La mise en place d'un service d'information et de billettique
Afin de rendre lisible et attractive l'offre de transport dont il a la charge, le conseil départemental a souhaité créer une centrale d'information et d'achat en ligne, « Moohv 87 ».
Cette centrale recense toute l'offre de transport gérée par le conseil départemental (transports scolaires, transports réguliers, transports à la demande, transports pour personnes à mobilité réduite, covoiturage).
Elle offre par ailleurs un service de billettique intégrée, en partenariat avec deux autres autorités organisatrices de la mobilité, Limoges Métropole et le conseil régional du Limousin. Les tarifs proposés par le conseil départemental permettent ainsi d'effectuer une correspondance sur le réseau de Limoges Métropole, et de voyager sur le réseau régional dans les limites du département.