B. LA VIOLENCE ENVERS LES MIGRANTS
Ce rapport a été présenté par M. Andrea Rigoni (Italie - ADLE). Ces dernières années, dans toute l'Europe, il constate à l'égard des migrants une nette intensification des violences qui revêtent des formes comme les agressions physiques, l'exploitation par le travail, la traite, le harcèlement et les abus sexuels, la discrimination et le discours de haine.
Même si les droits des migrants sont généralement protégés au moyen d'instruments juridiques, la violence reste extrêmement préoccupante, qu'elle s'exerce dans le cadre du trafic de migrants, des centres de rétention ou du travail forcé.
Le rapport place la protection des droits des migrants, ainsi que la nécessité de combattre le racisme, la discrimination et le discours de haine qui engendrent des violences contre les migrants, au premier rang des priorités de gestion des migrations, grâce à une série de mesures concrètes.
Il recommande de prendre un certain nombre de dispositions pour améliorer la législation ainsi que la protection et l'assistance données aux victimes de violences. Il souligne, en outre, que des mesures de sensibilisation et de partage d'information avec la population du pays d'accueil peuvent jouer un rôle majeur dans la prévention des violences contre les migrants.
Le rapport met en lumière le rôle des collectivités locales dans la prévention de la violence à l'égard des migrants. Les États membres du Conseil de l'Europe devraient donner aux autorités locales les moyens de promouvoir l'intégration des migrants grâce à des programmes de logement, d'insertion sociale et de création d'emplois.
M. Frédéric Reiss (Bas-Rhin - Les Républicains) a exprimé sa vive inquiétude concernant les mineurs non accompagnés qui, parmi les migrants, doivent faire face à de nombreux dangers. Il évoque tour à tour les risques d'agressions physiques ou sexuelles au sein même des camps, le travail forcé dans des usines clandestines ou le trafic d'organes. La situation est d'autant plus compliquée que beaucoup d'adolescents non accompagnés refusent de se présenter comme mineurs de peur d'être placés en rétention. Face à cette situation, davantage de centres de rétention adaptés aux mineurs doivent être créés et les mineurs non accompagnés doivent être prioritaires dans les différents processus de relocalisation. L'aide financière fournie par l'Union européenne devrait aller en priorité aux enfants. Enfin, il rappelle la nécessaire lutte contre les réseaux criminels qui exploitent les enfants.