C. PROPOSITIONS SPÉCIFIQUES À LA VÈNERIE
9. Poursuite de l'adaptation de la grande vènerie, particulièrement du cerf, aux contraintes des forêts périurbaines, notamment en Île-de-France et dans l'Oise
Malgré de grands massifs forestiers de plusieurs milliers d'hectares historiquement conservés et percés pour la vènerie du cerf, cette chasse devient complexe à pratiquer en raison de l'urbanisation croissante. Dans bien des cas, des lotissements ou des zones d'activités ont été construits sur les parcours empruntés historiquement par les cerfs pour échapper à leurs prédateurs ou se reproduire et passer d'un massif à l'autre dans des corridors biologiques, qui sont connus grâce aux livres de chasse des équipages de vènerie.
Malgré les évolutions réglementaires intervenues en 2019 et depuis lors, la pratique de la vènerie du cerf continue de poser des difficultés et peut provoquer des incidents qui ne sont pas représentatifs de la situation nationale, seuls sept équipages étant concernés. Il est donc souhaitable de poursuivre la diminution du nombre de jours de chasse dans certains massifs et de favoriser l'invitation, voire la fusion, d'équipages existants .
10. Développement de l'usage de l'arme à feu pour achever cerfs ou sangliers, sauf lorsque ce serait dangereux
En vènerie, l'animal chassé, lorsqu'il est pris, est tué par les chiens, sauf dans le cas du cerf et du sanglier qui leur fait face et se défend. Il est alors nécessaire qu'un veneur habilité tue l'animal rapidement.
Le traditionalisme propre au tournant du 19 e au 20 e siècle a pu faire croire que l'arme blanche, dague ou épieu, devait être privilégiée, mais de nombreux témoignages anciens montrent que l'arme à feu a toujours été employée sans qu'il y ait de confusion avec la chasse à tir aux chiens courants. Aujourd'hui, 20 % des équipages de cerf seulement utiliseraient l'arme à feu (en général un fusil calibre 12 utilisé à très courte distance) .
Il est donc proposé que la Société de vènerie favorise la généralisation de l'usage de l'arme à feu dans les équipages à chaque fois que cela est possible .
11. Poursuite des efforts pour garantir le caractère « naturel » de la grande vènerie
La vènerie se définit comme la chasse la plus proche de la prédation naturelle, car permettant à l'animal chassé par les chiens en milieu ouvert de déployer l'ensemble de ses ruses, sans obstacle ou artifice technologique.
Pour donner un avis favorable à la création d'un équipage, la Société de Vènerie exige qu'il dispose d'ores et déjà d'un minimum de 20 « attaques » par an en forêt ouverte, et interdit de pratiquer la grande vènerie dans des enclos de moins de 250 ha pour le chevreuil, 500 ha pour le sanglier et 1 000 ha pour le cerf.
Il est proposé d'élever progressivement ces conditions minimales, hors entraînement des chiens. Chasser majoritairement en forêt ouverte et accroître les tailles minimales des enclos pourraient être des objectifs à atteindre .
12. Mieux assurer la cohabitation avec les usagers des forêts domaniales
Il peut être reproché aux veneurs de privatiser l'espace public, bien que ceux-ci acquittent un droit de chasse auprès de l'ONF et que la vènerie ne présente pas de risque pour la sécurité publique. Afin de lutter contre cette impression, les équipages doivent poursuivre leurs efforts pour faire connaître, comprendre et si possible partager les règles d'une vènerie authentique devant laisser toutes ses chances à l'animal sauvage, en limitant au strict nécessaire, c'est-à-dire à la sécurité, le nombre des voitures en forêt, en incitant veneurs et suiveurs à respecter ces règles conduisant à privilégier les mobilités douces à défaut du cheval, éviter de créer des embouteillages ou de pratiquer des vitesses excessives, refuser les communications électroniques pendant la chasse, respecter l'animal de chasse, par exemple en ne prenant pas d'image de la mort de l'animal, garantir la sécurité des hommes, des chevaux et des chiens, et accroître les opérations d'explication et d'information.
13. Poursuivre les efforts de formation en faveur du bien-être animal
La Société de Vènerie a publié des chartes et des guides de bonnes pratiques et a mis en place des formations pour garantir la bientraitance des chiens et des chevaux.
Il est souhaitable que cet effort soit amplifié pour assurer la diffusion des meilleures pratiques dans tous les équipages et l'asseoir sur des normes vérifiées et partagées par les professionnels du chien et du cheval en dehors du monde de la chasse.