Introduction par
Dominique Vérien,
Présidente de la délégation
aux droits des femmes
Je remercie tout d'abord très chaleureusement notre président, Gérard Larcher, d'avoir accepté d'inaugurer la septième cérémonie de remise du prix de la délégation aux droits des femmes du Sénat.
C'est un grand plaisir pour moi de vous accueillir, toutes et tous ici, au Palais du Luxembourg.
Notre délégation a créé ce prix en 2019 à l'occasion de son vingtième anniversaire, sous la présidence d'Annick Billon. Chaque année, nous mettons à l'honneur des personnalités qui ont contribué, par leur réflexion et leur engagement, à enrichir et à éclairer les travaux de notre délégation.
Comme toujours, nos travaux ont été très riches au cours de l'année écoulée, avec parmi nos principales thématiques de travail : le combat pour les droits des femmes à l'international, alors que les mouvements anti-droits et masculinistes resurgissent et se structurent dans le monde entier ; le consentement et l'évolution de la définition pénale du viol, ainsi que la prévention de sa récidive ; le contrôle coercitif et son application judiciaire ; et dernièrement la remise de notre rapport sur la place des femmes dans les sciences, un sujet qui nous mobilise depuis de nombreuses années. Laure Darcos, une des quatre co-rapporteures, est malheureusement absente aujourd'hui, mais elle ne démentirait pas mes propos.
Pour cette édition 2025, nous avons choisi de distinguer des personnalités marquantes, ainsi qu'une association, autour de trois grandes thématiques.
Premièrement, la lutte contre les violences faites aux femmes et la reconnaissance de la soumission chimique comme forme de violence sexuelle. Les membres de notre délégation ont été particulièrement marqués par l'audition, en mai dernier, de maîtres Stéphane Babonneau et Antoine Camus, les deux avocats de Gisèle Pelicot. Le procès dit des viols de Mazan a constitué, dans notre histoire pénale, un véritable moment de bascule et un tournant conceptuel, puisqu'il a permis de faire la lumière sur une forme, jusqu'alors impensée, des violences sexuelles et conjugales : le recours à la soumission chimique comme instrument du viol.
Deuxièmement, la diplomatie féministe. Notre délégation a, en effet, participé, en mars dernier, à la 69e CSW des Nations Unies, la Commission de la condition de la femme, qui est le plus grand rassemblement mondial annuel dédié à l'égalité entre les femmes et les hommes. C'est à cette occasion que nous avons entendu Jeanne Hefez, que nous récompensons aujourd'hui. Chargée de plaidoyer au sein de l'ONG Ipas, son analyse sur les mouvements anti-droits et la montée en puissance des réseaux masculinistes avait profondément marqué les sénatrices présentes à New York. L'impact a été tel que nous avons choisi ce sujet pour l'un de nos rapports de la présente session.
Enfin, notre principal rapport cette année, publié début octobre, a porté sur la place des femmes dans les sciences. Il s'intitule XX=XY, féminiser les sciences, dynamiser la société et formule 20 recommandations pour donner aux filles et aux femmes toute leur place dans les sciences, et faire en sorte que la France se dote d'une communauté scientifique plus diverse et plus performante.
Pour saluer l'engagement de celles et ceux qui contribuent à la féminisation des sciences, nous remettrons un prix à Charlotte Jacquemot, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), directrice du département d'études cognitives de l'École normale supérieure-Paris Sciences et Lettres (ENS-PSL), pour ses travaux sur les discriminations de genre et la féminisation des filières scientifiques, ainsi qu'à la Fondation La main à la pâte, pour son engagement dans le développement d'un enseignement des sciences fondé sur l'investigation et l'expérimentation, à l'école primaire et au collège, représentée par son président Didier Roux. Je voudrais aussi saluer l'infatigable Sandrine Maïsano, qui porte inlassablement la parole de La main à la pâte.
Enfin, notre délégation a choisi de décerner une mention spéciale à toute l'équipe de l'Institut des cancers des femmes de l'Institut Curie, représentée par sa directrice, la professeure Anne Vincent-Salomon. Je salue Camille Richardot, qui nous a mises en relation.
Chères lauréates, chers lauréats, vos engagements, vos combats et vos actions incarnent les valeurs que notre délégation défend chaque jour. En vous honorant aujourd'hui, nous souhaitons rappeler que la lutte pour les droits des femmes et pour l'égalité entre les femmes et les hommes se poursuit inlassablement. C'est un combat constant, que nous devons mener ensemble, sans relâche.
Nous vous exprimons aujourd'hui toute notre gratitude pour l'exemple que vous donnez et les pistes de travail que vous partagez avec nous, parlementaires.
C'est avec fierté et émotion que je vais maintenant procéder à la remise du prix de la délégation aux lauréates et lauréats de la promotion 2025.
J'invite maîtres Stéphane Babonneau et Antoine Camus à me rejoindre.
