CHAPITRE II :
UNE INDUSTRIE FRANCAISE MIEUX
STRUCTUREE
Ce
chapitre pourrait être intitulé « Chronique
d'Aérospatiale ». C'est en effet autour de cette entreprise
qui est un des grands acteurs de l'industrie aéronautique
européenne et mondiale que s'est constitué non sans peine un
ensemble qui, très rapidement, ayant conforté ses positions, doit
être en mesure de jouer un rôle-clef dans la structuration de
l'industrie aéronautique en Europe.
Le groupe Aérospatiale a en effet été l'objet de
modifications profondes au cours des derniers mois. Un examen attentif de ces
opérations s'impose. S'en dégage un bilan plutôt favorable
tant au regard de la solidité de l'industrie française
qu'à celui de la cohérence de l'industrie européenne.
Certaines interrogations subsistent pourtant face à ces
réorganisations. Il reste à parachever certaines d'entre elles.
Sur des points de détail des critiques de méthode doivent
être avancées.
Une première étape était intervenue avec l'annonce de la
filialisation des différents métiers d'Aérospatiale le
19 février 1998. La structure du groupe aurait été
constituée d'une holding coiffant deux pôles, l'un
« espace-défense » et l'autre aéronautique,
regroupant autant de filiales que l'entreprise Aérospatiale dispose de
métiers.
Le nouveau groupe Aérospatiale
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Pôle espace défense |
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Holding Aérospatiale |
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Pôle aéronautique |
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Aérospatiale balistique et transport spatial |
Aérospatiale missiles |
Aérospatiale ISTI |
Aérospatiale satellites |
Aérospatiale Airbus |
Aérospatiale ATR |
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Le
schéma du nouveau groupe esquissé ci-dessus supposait une
réelle autonomie de chaque entité en charge des différents
« métiers » de l'entreprise.
L'on pouvait considérer qu'il était le prélude à
des évolutions portant sur le périmètre
d'Aérospatiale en ce sens, en particulier, qu'il permettait d'isoler les
différentes branches d'activité.
Toutefois, cette réorganisation n'étant, semble-t-il, pas
allée sans difficultés, les bureaux d'études qui
constituent une sorte d'actif commun posant notamment, le problème de
leur rattachement à telle ou telle entité du nouveau groupe, la
vie de l'entreprise était, depuis cette annonce, restée
dominée par l'unicité, les filiales n'ayant de réelle
substance.
Le rapprochement de Matra Hautes Technologies (MHT) et d'Aérospatiale,
événement majeur de la structuration de l'industrie nationale
mais aussi européenne, a donné un nouvel élan à
cette approche, significative d'une volonté de mouvement, mais aussi des
difficultés de réorganisation de l'entreprise.