III. LE RAPPROCHEMENT AÉROSPATIALE - MATRA HAUTES TECHNOLOGIES, UN EVENEMENT MAJEUR
Le
rapprochement qui devrait être prochainement finalisé
spécialisé entre Aérospatiale et Matra Hautes Technologies
(MHT) est, à coup sûr, l'un des événements majeurs
de l'histoire récente de l'industrie aéronautique
française et même européenne.
Lancé dans un contexte de privatisation d'Aérospatiale, cette
initiative devrait d'abord déboucher sur un remodelage du capital
d'Aérospatiale, annonciateur d'un nouveau cours imprimé à
la gestion de l'entreprise.
Elle devrait aussi permettre d'unir des forces concentrant une part importante
des actifs nationaux de l'industrie aéronautique nationale. Ce faisant,
et grâce aux alliances de l'une et de l'autre, elle devrait constituer
une réelle avancée vers l'intégration européenne de
certains métiers.
Opération de modernisation financière et de gestion, la fusion
entreprise devrait aussi pouvoir se prévaloir d'une logique industrielle
et commerciale.
La réalisation de ces différents objectifs reste sans doute
à démontrer. Tout pronostic à ce sujet serait imprudent.
Cependant, les bases qui ont été jetées incitent à
un optimisme raisonné.
En tout état de cause, l'opération invite à poser la
question de son équilibre financier pour les parties, et donc, celle du
respect des intérêts patrimoniaux de l'Etat. Cette question
essentielle ne peut donner lieu à une réponse tranchée de
la part de votre rapporteur. Les divers documents qui auraient pu étayer
un jugement propre ont été demandés en vain au ministre de
l'économie et des finances.
Du coup, seuls les documents publics étant disponibles, c'est sur cette
seule base qu'une appréciation peut se former. C'est à la fois
beaucoup - trop parfois, lorsque des éléments confidentiels
apparaissent au grand jour - et peu, compte tenu de la complexité d'un
dossier qui n'a d'ailleurs pas été exempt de rebondissements.
Au cours des développements consacrés à cet important
sujet, une idée directrice doit être toujours présente sous
forme d'une question : quelle était l'autre branche de
l'alternative ? Elle conduit à s'interroger toujours sur les moyens
pour l'Etat de valoriser autrement un actif important de son patrimoine.