C. CONCURRENCE FISCALE ET RÉGIONS FRONTALIÈRES

On peut penser que si les collectivités locales françaises sont effectivement engagées dans un processus de concurrence fiscale avec les régions étrangères, on devrait au moins observer une concurrence plus forte entre collectivités locales à l'intérieur des régions frontalières. Toutes choses égales par ailleurs, cela devrait se traduire par un rapprochement des taux de rendement après impôt des communes appartenant à ces régions.

Pour tester cette hypothèse, Denny et Smith ont réparti les 22 régions françaises en trois grandes catégories : (1) les régions frontalières, (2), les régions adjacentes à une région frontalière, (3), les régions " intérieures " sans proximité avec un pays étranger.

Une analyse de la variance permet de montrer que le taux de rendement après impôt n'est pas indépendant du type de région à laquelle appartiennent les communes. Toutefois si l'on considère le cas de la taxe professionnelle, on doit bien constater que le coefficient de variation est le plus élevés dans les communes appartenant à une région frontalière alors que l'on pourrait s'attendre raisonnablement à un résultat inverse. En outre, les taux moyens de taxe professionnelle sont plus élevés dans les communes appartenant à une zone frontalière que dans les autres.

7. Taux de rendement moyen communal après paiement de la taxe professionnelle

Commune

Taille de l'échantillon

Moyenne

Ecart-type

Coefficient de variation

(1) Appartenant à une région frontalière

392

17,2

4,6

0,27

Appartenant à une région " adjacente "

345

14,8

4,3

0,29

(2) Appartenant à une région intérieure

114

14,8

3,1

0,21

Source : Denny et Smith (1993).

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