Séance du 22 décembre 1998
ALLOCUTION DE M. LE PRÉSIDENT DU SÉNAT
M. le président.
Monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, en ce premier jour de
l'hiver, nous allons interrompre nos travaux pour profiter des fêtes de fin
d'année et retrouver les joies saines de la vie en famille et les moments
privilégiés que l'on partage entre amis. Nous allons également nous rendre sur
le terrain, à la rencontre de nos électrices et de nos électeurs, qui attendent
beaucoup de leurs élus en cette période particulièrement difficile pour
certains.
Je tiens tout d'abord à remercier le Gouvernement d'avoir fait en sorte que le
Sénat ne siège pas au-delà du 22 décembre, comme l'avait souhaité la conférence
des présidents.
Mes chers collègues, je tiens à vous remercier de la qualité des travaux
effectués. Le Sénat a très bien travaillé. De nombreux ministres ont bien voulu
le reconnaître et nous les en remercions.
Notre institution ne s'est pas opposée de façon systématique au Gouvernement,
mais elle s'est présentée comme une force de propositions, souvent écoutée et
parfois suivie.
Nous avons porté un jugement critique mais toujours constructif sur l'action
du Gouvernement, exprimant une réflexion politique conforme à notre vision de
l'intérêt général. Tel fut le cas lors de l'examen du projet de loi de finances
initiale pour 1999. Nous avons montré qu'une alternative budgétaire était
possible.
Ensuite, trois débats consécutifs à des déclarations du Gouvernement ont eu
lieu durant ce trimestre et ont porté sur la décentralisation, l'aménagement du
territoire et la réforme des lycées. Cette dernière, si elle n'a pas donné lieu
à un débat, a néanmoins permis d'ouvrir un droit de réponse pour chaque
groupe.
Je regrette cependant que le Gouvernement ait décidé de se priver trop
fréquemment des lumières du Parlement en l'empêchant de débattre dans la
sérénité et la durée nécessaires.
En effet, cinq textes ont fait l'objet d'une déclaration d'urgence contre
trois l'an dernier à la même période. Il convient, monsieur le secrétaire
d'Etat, de modifier une telle démarche. Je vous fais confiance pour qu'il en
soit ainsi.
Parmi les sujets concernés figurent l'aménagement du territoire et
l'organisation urbaine. Il s'agit de deux textes essentiels pour la Haute
Assemblée, qui a, en la matière, quelque légitimité à faire valoir. Le
Gouvernement a, semble-t-il, estimé qu'il pouvait se contenter d'une réflexion
parlementaire tronquée, puisqu'il a déclaré l'urgence sur ces textes.
Nos travaux ont été exemplaires à plus d'un titre.
Ils ont été exemplaires, d'abord, par leur qualité, et je salue le remarquable
et difficile travail réalisé par tous les rapporteurs sur le fond, comme pour
avis, et, bien sûr, par les présidents de commission.
J'en profite également pour remercier les fonctionnaires du Sénat dont le
dévouement et le professionnalisme ne se sont guère démentis durant cette
période.
(Applaudissements.)
M. Christian Sautter,
secrétaire d'Etat au budget.
C'est vrai !
M. le président.
Exemplaires, nos travaux l'ont été aussi par leur tenue. Je rends hommage aux
présidents de groupe, de la majorité comme de l'opposition sénatoriale, pour
avoir permis de préserver cette hauteur de vue, indispensable à nos débats, qui
se sont toujours déroulés dans la convivialité et la sérénité.
Ce respect et cette tolérance auxquels nous sommes profondément attachés se
sont parfaitement illustrés dans la célébration du cinquantième anniversaire de
la déclaration universelle des droits de l'homme.
Je conclurai en remerciant les journalistes d'avoir su rendre compte de nos
débats de manière objective et rigoureuse,...
M. Michel Charasse.
C'est assez rare !
M. le président.
... et je pense que cette appréciation est partagée sur toutes les travées de
notre assemblée. Je souhaite néanmoins qu'ils n'aient pas peur d'utiliser
davantage leur plume ou leur caméra pour mettre en lumière nos travaux, qui le
méritent. Je suis certain qu'aucun d'entre nous ne leur en voudra d'agir
ainsi.
M. Hubert Haenel.
Très bien !
M. le président.
Mes chers collègues, à l'heure où nous allons retourner auprès de ceux que
nous aimons, et de ceux qui nous élisent, je souhaite que nous puissions leur
donner l'image d'hommes et de femmes aussi proches que possible de leurs
aspirations et de leurs attentes. Pour cela, je le redis avec force, les
sénateurs ont absolument besoin de la nécessaire complémentarité entre mandat
national et fonction exécutive locale, pour leur permettre de remplir leur
mission spécifique : représenter les collectivités locales de la République.
(Très bien ! sur plusieurs travées du RPR.)
Mes chers collègues, je souhaite que 1999, cette dernière année du
siècle, soit l'année du bonheur pour tous.
Dans quelques semaines, nous nous retrouverons tous à Versailles pour réviser
la Constitution et pouvoir ratifier le traité d'Amsterdam. Ce sera un moment
important, qui engagera un peu plus notre pays dans la voie de la construction
européenne.
D'ici là, je vous souhaite de bonnes vacances et je vous adresse, à toutes et
à tous, mes meilleurs voeux, et surtout des voeux de santé, pour vous-mêmes et
ceux qui vous sont chers. Bonne et heureuse année à tous et à toutes chers
collègues !
(Applaudissements.)
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