SEANCE DU 26 JUIN 2001
M. le président.
La parole est à M. Teston, auteur de la question n° 1099, transmise à Mme le
secrétaire d'Etat au logement.
M. Michel Teston.
Madame la secrétaire d'Etat, lors du débat sur la loi relative à la solidarité
et au renouvellement urbains, nous avons obtenu des modifications
significatives du code de l'urbanisme en ce qui concerne les possibilités de
construction en zone de montagne. Il semblait, en effet, important à bon nombre
d'entre nous d'assouplir certaines dispositions jugées très contraignantes, qui
obéraient en définitive toute perspective de développement dans les petites
communes concernées.
Je veux d'ailleurs profiter de l'occasion qui m'est donnée aujourd'hui pour
remercier le Gouvernement, et notamment M. Louis Besson, alors secrétaire
d'Etat au logement, de la compréhension dont il a su faire preuve au moment de
la discussion parlementaire.
Depuis l'adoption de ce texte, les articles L. 111-1-2 et L. 145-3 du code de
l'urbanisme offrent désormais la possibilité d'ouvrir de nouveaux espaces
constructibles, tout en répondant à la nécessité de préserver les paysages et
de contrôler une urbanisation excessive ou anarchique. J'ajoute que les
prescriptions particulières de massifs, qui avaient été supprimées par la loi
Pasqua de 1995, ont été heureusement rétablies.
Les décrets d'application de la loi SRU ayant été publiés, les directions
départementales de l'équipement sont actuellement amenées à se prononcer sur
des demandes de certificat d'urbanisme, sur la base de cette nouvelle
réglementation.
Or il apparaît que l'assouplissement introduit par la loi n'est pas, pour
l'instant, suffisamment suivi d'effet sur le terrain.
Madame le secrétaire d'Etat, pouvez-vous m'indiquer quelles consignes ont été
ou seront données à vos services, afin que soient appliquées concrètement ces
nouvelles dispositions législatives, essentielles à la construction dans les
secteurs les plus ruraux ?
M. le président.
La parole est à Mme le secrétaire d'Etat.
Mme Marie-Noëlle Lienemann,
secrétaire d'Etat aux logement.
Monsieur le sénateur, vous avez bien
voulu noter que la loi SRU, contrairement à ce que je lis parfois ici ou là, ne
crée pas de contraintes supplémentaires : dans bien des cas, elle donne aux
collectivités locales des souplesses qui leur permettent de faire prévaloir à
la fois l'intérêt général au regard de l'environnement et la nécessité d'un
développement harmonieux, qu'il s'agisse des zones rurales ou des zones de
montagne.
Les assouplissements apportés concernent, d'une part, les habitations
existantes et la transformation ou l'amélioration des habitations, y compris
les constructions isolées, et, d'autre part, l'urbanisation qui ne serait pas
en périphérie directe des hameaux, des bourgs et des villages.
Dans les deux cas, la loi SRU donne aux élus locaux des possibilités de
souplesse en préservant le paysage et l'environnement.
Nous avons publié tous les décrets. La loi est applicable depuis décembre 2000
et une première circulaire générale a été publiée le 18 janvier 2001. Son
aspect général, j'en conviens, monsieur le sénateur, exige désormais que nous
soyons plus précis dans un certain nombre de champs, tout particulièrement dans
celui de la mise en oeuvre de la loi « montagne » et en ce qui concerne les
espaces de montagne.
Une note technique sera envoyée dans les tout prochains jours, d'une part, aux
directions départementales de l'équipement et, d'autre part, aux élus locaux
pour leur donner des explications quant à la mise en oeuvre de cette loi.
Par ailleurs, vous pouvez dès à présent suggérer aux élus locaux de votre
département, comme à tous ceux de notre territoire, de prendre contact
directement avec les directions départementales de l'équipement qui, par le
réseau Intranet du ministère de l'équipement, ont tout loisir de nous
interroger très concrètement sur les difficultés qu'ils rencontrent. Les
services centraux de la Direction générale de l'urbanisme, de l'habitat et de
la construction, la DGUHC, répondent avec diligence aux problèmes techniques
auxquels ils peuvent se heurter.
En dernier ressort, le secrétariat d'Etat au logement est à votre disposition
si vous aviez le sentiment que perdure au-delà du raisonnable une
incompréhension des services de l'Etat aux besoins des collectivités
locales.
M. Michel Teston.
Je demande la parole.
M. le président.
Monsieur Teston, puisque le président de séance n'a pas le droit d'intervenir
dans des domaines techniques, pourriez-vous demander à Mme la secrétaire d'Etat
si la loi SRU permet de diminuer les distances de construction depuis les
exploitations de montagne et quelle application est faite de cette loi ?
Vous avez la parole, mon cher collègue.
M. Michel Teston.
Je ne sais pas si le règlement m'autorise à « reprendre au bond » une question
posée par le président de séance. Si tel est le cas, Mme le secrétaire d'Etat
l'a entendue et je pense qu'elle y répondra.
En ce qui concerne plus précisément les points que j'ai abordés, je souhaite
vous remercier, madame le secrétaire d'Etat, d'avoir indiqué que, s'agissant de
l'application de l'élément central de ce texte en matière de constructions de
montagne, à savoir l'article L. 145-3 du code de l'urbanisme, des directives
ont été données aux DDE de manière que soient bien appliqués les deux
assouplissements principaux, sur lesquels je ne reviens pas puisque vous les
avez évoqués dans votre réponse.
Cependant, deux aspects demeurent, sur lesquels il faut continuer de
travailler.
Tout d'abord, il convient d'engager très rapidement la procédure d'élaboration
des prescriptions particulières de massifs, de manière à ne pas traiter
pareillement tous les territoires de montagne. En effet, la pression foncière
n'est pas forcément la même dans les Alpes et dans certains territoires du
Massif central.
Ensuite, il reste à préciser le contenu et la manière d'interpréter l'article
L. 111-1-2 du code de l'urbanisme, qui autorise des constructions pour éviter
une diminution de la population de la commune. C'est un point sur lequel les
décrets ne sont pas explicites du tout ; ils sont même muets. Je forme donc le
souhait, madame le secrétaire d'Etat, que vous-même ou vos services puissiez
assez rapidement nous donner des indications à ce sujet.
Mme Marie-Noëlle Lienemann,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à Mme le secrétaire d'Etat.
Mme Marie-Noëlle Lienemann,
secrétaire d'Etat.
Je ne me risquerai pas à donner une réponse à la
question que vous m'avez posée, monsieur le président, car je ne saurais être
imprécise dans un domaine aussi rigoureux sur le plan législatif et, surtout,
aussi sensible dans le monde rural, monde environnemental et monde agricole.
Je vous adresserai donc une réponse écrite vous donnant les indications que
vous avez jugées opportunes.
Je mesure au débat qui s'engage sur la mise en oeuvre de la loi SRU dans le
secteur de la montagne combien les imprécisions des décrets et des circulaires
méritent que nous approfondissions ensemble les questions que se posent les
élus locaux. Nous pourrons ainsi, dans la note technique - soit dans celle que
nous enverrons rapidement, soit dans une note complémentaire - donner des
indications opérationnelles.
Je vous suggère donc, monsieur le sénateur, que nous prenions contact avec les
élus locaux de la montagne et, après une réunion de travail, je pourrai
formaliser avec vous des réponses précises aux questions que vous vous
posez.
RÉGIME FISCAL DE LA PRESTATION COMPENSATOIRE
EN MATIÈRE DE DIVORCE