SEANCE DU 16 DECEMBRE 2002
M. le président.
L'amendement n° 7, présenté par M. Oudin, est ainsi libellé :
« Après l'article 16, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Après l'article 57 de la loi n° 67-5 du 3 janvier 1967 portant statut
des navires et autres bâtiments de mer, il est inséré un article 57
bis
ainsi rédigé :
«
Art. 57
bis. - Les dispositions du présent chapitre s'appliquent aux
navires fluviaux de transport de fret. »
« II. - En conséquence, l'intitulé de la loi n° 67-5 du 3 janvier 1967 est
ainsi rédigé : "loi relative au statut des navires de navigation intérieure,
des navires et autres bâtiments de mer".
« III. - L'article 238
bis
HO du code général des impôts est complété
par un alinéa ainsi rédigé :
« L'alinéa précédent s'applique aux sociétés soumises à l'impôt sur les
sociétés dans les conditions de droit commun qui ont pour activité le
financement de la navigation de fret fluviale, et qui sont agréées par le
ministre chargé du budget après avis du ministère chargé des voies navigables.
»
« IV. - L'article 238
bis
HP du code général des impôts est complété
par deux alinéas ainsi rédigés :
« Les dispositions du présent article s'appliquent aux sociétés anonymes qui
ont pour objet exclusif l'achat en copropriété de navires de fret fluviaux
exploités de façon directe et continue par des artisans bateliers et des
sociétés de navigation fluviale répondant aux conditions prévues par l'article
44
nonies.
Dans ce cas, l'agrément visé au deuxième alinéa est, le cas échéant, accordé
par le ministre chargé des voies navigables. L'agrément des augmentations de
capital, prévu au troisième alinéa, est accordé par le ministre chargé du
budget après avis du ministre chargé des voies navigables. »
« V. - Les dispositions des acticles 238
bis
HI, 238
bis
HJ, 238
bis
HK et 238
bis
HL du code général des impôts s'appliquent à
l'ensemble des sociétés régies par les articles 238
bis
HO et 238
bis
HP du même code.
« VI. - Les pertes de recettes résultant pour l'Etat des dispositions des I à
V ci-dessus sont compensées par la création d'une taxe additionnelle aux
articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. Jacques Oudin.
M. Jacques Oudin.
Il est proposé d'instaurer un dispositif permettant l'investissement de
personnes physiques au capital de sociétés de financement du transport
fluvial.
Faute de disponibilités sur le marché de l'occasion et compte tenu de la
nécessité de mettre en oeuvre des matériels plus performants répondant aux
exigences des chargeurs, de la réglementation et du maintien de l'avantage
environnemental du transport fluvial, la constitution d'une flotte de bateaux
neufs est indispensable.
Le coût d'investissement de telles unités est difficilement compatible avec la
faiblesse des apports personnels des primo-accédants. Ainsi, le prix d'un
automoteur au gabarit Freycinet s'élève à 380 000 euros. Le renouveau du
transport fluvial est par ailleurs encore trop récent pour que les mécanismes
de rentabilité directe permettent, en France, d'attirer vers ce secteur des
investisseurs institutionnels, comme cela peut être le cas dans d'autres pays
européens.
Il est donc proposé de mettre en oeuvre au profit du secteur fluvial un
dispositif similaire à celui qui a été mis en place par la loi de finances pour
1998, avec un réel succès, en faveur de l'investissement dans le secteur de la
pêche maritime.
Cela suppose d'abord d'instituer la possibilité de créer dans le secteur
fluvial des copropriétés de même nature que celles qui existent en vertu de la
loi n° 67-5 du 3 janvier 1967 dans le secteur maritime, afin de compartimenter
le risque tant pour l'investisseur que pour l'exploitant. Cela suppose
également la création de sociétés de financement spécifiques au secteur
fluvial.
La société, que, par convention, on appellera « ISOFIFLUVIAL », sera une
société anonyme soumise à l'impôt sur les sociétés dans les conditions de droit
commun, agréée par le ministre chargé du budget après avis du ministre chargé
des transports. Elle aura pour objet exclusif l'achat en copropriété de bateaux
de transport fluvial de marchandises. Elle devra conserver les parts de
copropriétés pendant au moins cinq ans et conclure avec les artisans ou les
groupements d'artisans une convention permettant le transfert des parts de
copropriété à leur profit dans un délai maximal de dix ans. En contrepartie de
ces obligations, les personnes physiques actionnaires des SOFIFLUVIAL se
verront octroyer un avantage fiscal.
Ainsi, la souscription en numéraire au capital d'une SOFIFLUVIAL sera
déductible du revenu global : cette déduction ne pourra excéder 25 % de ce
revenu, dans la limite annuelle de 20 000 euros pour une personne seule et de
40 000 euros pour un couple marié soumis à imposition commune.
De plus, le revenu net global s'entendra pour l'ensemble des revenus
catégoriels, y compris les revenus et plus-values imposés selon le système de
quotient, déduction faite des déficits globaux antérieurs reportables, de la
part déductible de la CSG sur les revenus du patrimoine et des charges
déductibles du revenu global autres que les souscriptions au capital des SOFICA
et des SOFIPECHE.
Enfin, en cas de cession de tout ou partie des titres souscrits dans les cinq
ans suivant leur acquisition, le montant des sommes déduites sera ajouté au
revenu net global de l'année de cession. La déduction sera par ailleurs
subordonnée au respect des conditions de l'agrément de la SOFIFLUVIAL.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
La commission apprécie l'initiative qu'a prise M.
Jacques Oudin de mettre l'accent sur les difficultés de renouvellement et
d'investissement que connaît la flotte fluviale.
Son amendement s'appuie sur un dispositif existant, SOFIPECHE, qui a permis,
depuis 1997 de financer quatre-vingts navires, pour un coût global de 45
millions d'euros. Rappelons que la souscription en numéraire d'une SOFIPECHE
est déductible du revenu net global, sans que la déduction puisse excéder 25 %
du revenu et dans la limite annuelle de 20 000 euros pour une personne seule et
de 40 000 euros pour un couple marié soumis à imposition commune. L'amendement
n° 7 vise donc purement et simplement à transposer le régime SOFIPECHE.
En ce qui concerne plus spécifiquement la navigation fluviale, la tendance
était jusqu'à présent à la réduction de la flotte, ce qui prenait la forme des
plans dits de « déchirage » - c'est le terme technique -, et ce dans le cadre
d'un plan d'assainissement structurel européen qui prendra fin en avril 2003.
Nous arrivons donc, monsieur le ministre, au terme de ce plan.
Compte tenu des nouvelles perspectives de développement du secteur et de la
vetusté des navires, les professionnels estiment qu'un renouvellement est
désormais nécessaire. La mise en place de grandes liaisons fluviales
pan-européennes, comme Rhin-Main-Danube, le développement du trafic sur le
Rhin, le développement de la navigation sur la Seine, notamment sur la basse
Seine, les projets concernant Seine-Nord, illustrent bien l'enjeu du
développement de la navigation fluviale, qui peut utilement servir de relais au
transport routier.
Lorsque l'on parle de sécurité routière et des difficultés liées à la
saturation de certaines grandes liaisons autoroutières, mes chers collègues, il
faut avoir à l'esprit que, dans plusieurs régions de notre pays, le transfert
de certains trafics non seulement sur le ferroviaire, mais aussi sur le
fluvial, apporterait une réponse structurelle et de long terme aux problèmes
d'insécurité pour les usagers de la route.
Il est donc opportun de se poser la question de savoir ce que deviennent les
professionnels de ce métier du transport fluvial. Ils exercent un métier
difficile, un métier qui se transforme, un métier qui ne peut se pérenniser
sans investissement. La création d'un nouvel avantage fiscal dans ce domaine
n'est donc ni plus ni moins concevable que pour la pêche maritime. Elle
permettrait en outre de répondre de façon me semble-t-il adéquate aux besoins
de renouvellement des navires et de modernisation du transport fluvial.
La proposition qui nous est soumise est donc séduisante, comme je viens de
m'efforcer de le démontrer. Peut-être M. le ministre est-il en mesure de nous
apporter des précisions sur les aspects techniques abordés et de nous indiquer
notamment si la transposition pure et simple du régime SOFIPECHE aux matériels
fluviaux est adaptée.
Par ailleurs, dans quel contexte européen la mise en place d'un tel régime
pourrait-elle intervenir ? Peut-être y aurait-il matière à négociation avec la
Commission européenne ?
En tout état de cause, mes chers collègues, il serait intéressant de connaître
le sentiment du Gouvernement sur les questions qui viennent d'être abordées et
sur la possibilité de mettre en place, rapidement espérons-le, un régime fiscal
incitatif à l'investissement en copropriété de navires fluviaux.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Alain Lambert,
ministre délégué.
Je rappellerai tout d'abord que les professionnels de
la batellerie bénéficient déjà d'un soutien à la modernisation de leurs bateaux
dans le cadre du plan d'aide aux transporteurs fluviaux pour 2001-2003.
Par ailleurs, monsieur le rapporteur général, je ne suis pas certain que le
dispositif SOFIPECHE soit transposable, en l'état, aux artisans bateliers, qui
ne sont pas organisés de la même manière.
Cela étant, favoriser la construction d'unités fluviales nouvelles et plus
performantes constitue, en effet, un enjeu important pour l'avenir du transport
fluvial, comme le souligne M. Oudin.
Toutefois, la pertinence et l'applicabilité du dispositif que vous proposez,
monsieur le sénateur, n'ont pas pu être examinées. Ce dispositif soulève un
certain nombre de questions relatives à l'implication de la profession, au
statut du matériel acquis en copropriété, aux modalités de financement, sans
compter, comme le redoute M. le rapporteur général, l'obligation d'en notifier
l'institution à la Commission européenne au titre des aides publiques.
Au demeurant, je prends l'engagement devant vous de travailler à ce projet en
collaboration avec le ministère directement concerné. Après cet examen, après
que nous aurons pris contact avec la profession, une réponse très précise vous
sera fournie et, s'il est possible de donner une suite favorable, selon des
modalités à définir, le Gouvernement le fera.
Aussi, me fondant encore une fois sur la confiance mutuelle dans laquelle nous
travaillons, je vous demande, monsieur Oudin, de retirer votre amendement au
regard de l'engagement que je prends devant vous. A défaut, je serai contraint
d'émettre un avis défavorable.
M. le président.
Monsieur Oudin, l'amendement est-il maintenu ?
M. Jacques Oudin.
Permettez-moi tout d'abord de formuler deux remarques.
Première remarque : si, en effet, certains avantages fiscaux sont accordés aux
bateliers et aux professionnels du secteur fluvial, il n'en demeure pas moins
que la flotte vieillit, qu'elle régresse. En dépit de tous les arguments
avancés pour affirmer que le mode fluvial est un mode de transport écologique
et qu'il faut le développer, le résultat n'est pas bon, pour ne pas dire
mauvais.
Deuxième remarque : lorsque nous octroyons des avantages fiscaux ou des
avantages financiers à un secteur donné, c'est bien pour lui permettre de se
développer. Si ce mécanisme réussit, si le secteur en question se développe,
son chiffre d'affaires croît, les salaires augmentent et les impôts versés à
l'Etat également.
Théoriquement, si l'on compare la dépense initiale et les recettes finales, la
balance doit être positive vis-à-vis de l'Etat.
Ce que je souhaite, monsieur le ministre, c'est que chaque fois que l'on
accordera un avantage financier ou un avantage fiscal à un secteur déterminé,
on tienne compte de la balance des coûts et des recettes en toute clarté.
Ainsi, on a vilipendé le secteur autoroutier alors que c'est le secteur qui
rapporte le plus à l'Etat et qu'il ne coûte rien en subventions.
En l'espèce, nous savons que, dans un premier temps, il faudra dégager des
fonds ; mais ensuite, si le secteur se développe, il rapportera.
Au demeurant, monsieur le président, je retire mon amendement, en faisant
confiance aux engagements pris par M. le ministre.
M. le président.
L'amendement n° 7 est retiré.
L'amendement n° 8, présenté par M. Oudin, est ainsi libellé :
« Après l'article 16, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« L'article 35 du code du domaine public fluvial et de la navigation
intérieure est complété par un nouvel alinéa ainsi rédigé :
« La qualité de concessionnaire d'éléments du domaine public fluvial ne
confère aucun droit à un remboursement par l'établissement public précité, qui
l'aurait perçue, de la redevance à laquelle sont assujettis, en vertu du
présent article, les titulaires d'autorisation de prise d'eau qui y sont
implantés. »
La parole est à M. Jacques Oudin.
M. Jacques Oudin.
La Compagnie nationale du Rhône, la CNR, qui accède au rôle de producteur
d'électricité, connaît actuellement d'importants changements statutaires en
devenant une société anonyme à conseil de surveillance.
Dans le même temps, obligation est faite à l'établissement public industriel
et commercial gestionnaire, pour le compte de l'Etat, de l'essentiel du réseau
fluvial navigable, Voies navigables de France, ou VNF, de développer ses
ressources propres, afin de pourvoir à l'entretien de celui-ci.
Pour cette raison et par souci de cohérence, il est proposé de compléter
l'article 35 du code du domaine public fluvial et de la navigation intérieure,
afin de prohiber pour l'avenir tout remboursement par VNF au profit de la CNR
de la taxe hydraulique perçue par l'établissement.
Enfin, monsieur le ministre - cerise sur le gâteau ! -, je serais heureux de
savoir si les remboursements actuels ou ceux qui ont déjà été faits ont une
base légale ou non.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Il convient de rappeler que, selon l'article 35 du
code du domaine fluvial et de la navigation intérieure, les titulaires
d'autorisations de prises d'eau sur les cours d'eau domaniaux et sur les canaux
de navigation sont assujettis à payer à l'Etat une redevance. Dans les années
1980, ladite redevance a été affectée à la Compagnie nationale du Rhône pour ce
qui est de son domaine.
Avec la création, en 1991, de l'établissement public Voies navigables de
France a été créée une taxe hydraulique au profit de la CNR en lieu et place de
l'ancienne redevance et comprenant les droits dus au titre de l'utilisation du
Rhône.
L'instauration de cette taxe entraînait la suppression de la redevance
jusqu'alors perçue par la CNR. Il a donc été décidé qu'une partie de la
nouvelle taxe hydraulique perçue par VNF serait versée en compensation à la CNR
en application de l'article 19 du décret du 20 août 1991.
Aujourd'hui, la part de la taxe hydraulique reversée à la CNR s'élève à 7
millions d'euros par an pour un montant de taxe hydraulique recouvrée par VNF
de 81 millions d'euros.
Monsieur le ministre, vous conviendrez sans doute avec nous que tout ce
montage est assez étrange. Auparavant, le régime fiscal était établi par la
loi. Il a subsisté une sorte de principal fictif, et un régime fiscal a été
plus ou moins précisé par un décret. Nous ne comprenons plus très bien la
nature de cette compensation. S'agit-il ou non d'un prélèvement obligatoire ?
S'agit-il d'une sorte de redevance pour services rendus ? Cette analyse mérite
assurément d'être faite.
L'amendement déposé par Jacques Oudin nous permet d'approfondir le sujet.
Compte tenu de la modification du statut de la CNR, entreprise désormais placée
dans la compétition, il nous semble d'autant moins opportun de conserver les
dispositions antérieures que VNF est un établissement public largement
subventionné par l'Etat et que le versement qui est consenti à la CNR trouve,
pour une bonne part, son origine dans le budget dudit Etat.
Monsieur le ministre, la commission souhaite donc que vous précisiez la
position du Gouvernement à ce sujet. Pour sa part, elle appréhende de manière
positive la préoccupation exprimée par notre collègue.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Alain Lambert,
ministre délégué.
Jacques Oudin a terminé la présentation de son
amendement en posant une question. Je vais y répondre immédiatement.
Une analyse juridique du décret du 20 août 1991 a démontré le caractère
infondé du versement de Voies navigables de France à la CNR.
L'Etat vient donc de décider d'y mettre fin dans le cadre global de la
redéfinition des relations financières entre l'Etat et la CNR, dont le statut
va d'ailleurs très prochainement évoluer vers celui de société anonyme.
Il ne paraît donc pas utile de modifier l'article 35 du code du domaine
fluvial pour supprimer le versement incriminé.
En revanche, le décret du 20 août 1991 sera prochainement modifié dans un
souci de bonne administration.
Toutes ces raisons me conduisent à vous demander de bien vouloir retirer votre
amendement, monsieur Oudin. En effet, votre préoccupation est satisfaite
puisque, à la question tout à fait pertinente que vous avez posée, le
Gouvernement va apporter une réponse positive par la voie réglementaire.
M. Yves Fréville.
Très bien !
M. le président.
Monsieur Oudin, l'amendement est-il maintenu ?
M. Jacques Oudin.
Généralement, quand on accepte de retirer un amendement, c'est toujours avec
un petit regret ; en l'occurrence, c'est avec plaisir que je le fais
(Sourires)
puisque, monsieur le ministre, vous avez apporté une réponse
positive à ma question, qui était fondée.
Toutefois, on est toujours en droit de s'interroger sur la façon dont le
contrôle des actes réglementaires est effectué dans ce pays. Peut-être la Cour
des comptes aurait-elle pu se pencher sur ce versement annuel infondé de sept
millions d'euros ! C'est une question que je me pose (et je pense que mes
collègues de la Cour des comptes vont sans doute réagir aux propos que je viens
de tenir !)
En tout cas, je vous remercie de votre engagement, monsieur le ministre, et je
souhaite que la mesure rectificative intervienne le plus rapidement
possible.
M. le président.
L'amendement n° 8 est retiré.
M. Paul Loridant.
Je le reprends, monsieur le président.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Ce n'est plus la peine, il est satisfait !
M. le président.
Il s'agit donc de l'amendement n° 8 rectifié.
La parole est à M. Paul Loridant, pour le défendre.
M. Paul Loridant.
Monsieur le président, si j'ai repris cet amendement c'est uniquement pour
pouvoir intervenir. Sans cela je ne pouvais plus prendre la parole.
(Sourires.)
Je voulais me féliciter de la démarche de notre collègue Jacques Oudin, qui a
mis le doigt sur un problème singulier. En effet, une disposition législative
avait été votée, puis supprimée, et l'administration s'était arrogé le droit de
l'interpréter dans un sens qui ne correspondait pas du tout, semble-t-il, à
l'intention du législateur.
J'ai entendu avec plaisir M. le ministre du budget nous faire part de la
position du Gouvernement et, je me réjouis qu'il ait annoncé la suppression du
décret. J'aimerais cependant qu'il aille un peu plus loin en invitant
l'administration fiscale à ne pas s'arroger le droit d'interpréter abusivement
l'intention du législateur.
Cela dit, monsieur le président, je retire mon amendement.
(Sourires.)
M. le président.
L'amendement n° 8 rectifié est retiré.
Article 16 bis