IV. AUDITIONS DU MERCREDI 24 OCTOBRE 2001
§ AUDITION DE M. MICHEL COQUILLION, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT CHARGÉ DES NÉGOCIATIONS, ET MME JOËLLE MORIZETTI, CONSEILLER TECHNIQUE, DE LA CFTC
La CFTC
confirme le rôle très important joué par la conjoncture
depuis 1997 en observant qu'une entreprise n'embauche pas si elle n'a pas
besoin d'un salarié. Elle ne néglige pas toutefois le rôle
que peut jouer une politique de relance sur la croissance. La RTT a sans doute
eu des effets mais il est difficile de les apprécier du fait en
particulier de la notion d'emplois
« préservés ». Par ailleurs elle s'interroge
sur le coût des emplois ainsi créés. Elle aurait
préféré que les aides soient davantage liées
à des engagements plus importants et précis en termes de
créations d'emplois.
La CFTC est assez préoccupée par l'évolution de l'emploi
en 2002 compte tenu du gel des embauches et de la chute de l'intérim.
Les dispositions prévues par le projet de loi de modernisation sociale
ont probablement incité les entreprises à anticiper leurs
décisions de licenciements. La CFTC estime que la situation de l'UNEDIC
pourrait connaître une aggravation sérieuse en 2002 du fait de la
hausse du chômage.
Concernant la réduction du temps de travail, la CFTC avait marqué
sa préférence dès 1995 pour la négociation
collective mais constatant que celle-ci n'a pas abouti, elle considère
qu'il n'y avait peut-être pas d'autre solution que de passer par la loi
RTT.
Elle considère que le décret du 15 octobre est adapté
dans la mesure où il permet de pallier les pénuries de
main-d'oeuvre ou l'impossibilité d'appliquer les 35 heures dans les
entreprises de trop petite taille. Le réalisme nous commande d'accepter
ces aménagements.
La CFTC n'est pas demandeur de remise en cause des lois Aubry qui leur
enlèverait toute portée. Les branches peuvent déjà
adopter la loi sur de nombreux points dans le cadre actuel.
La CFTC considère que les hypothèses sur lesquelles sont
fondées le budget ne sont pas très réalistes et que le
budget n'est pas très lisible. Elle regrette en particulier son manque
de lisibilité, notamment au sujet de l'utilisation que compte faire
l'État des 7 milliards de francs que l'UNEDIC s'est engagée
à lui verser Elle s'inquiète de la « bombe à
retardement » que constitue le financement des 35 heures. Elle
considère que si les lois Aubry devaient toutefois être
modifiées, il conviendrait de mieux préciser le lien entre les
créations d'emplois et les allègements.
La CFTC indique que la priorité devrait consister à favoriser un
contexte économique favorable à la confiance à travers,
par exemple, une politique de relance. Elle considère, par ailleurs, que
la réforme des retraites et la question de la représentation des
salariés dans les PME constituent deux autres priorités pour la
prochaine législature.