A. LA DÉLIMITATION PROBLÉMATIQUE DES EFFECTIFS RÉELS DU QUAI D'ORSAY
Le rapport de la Cour des comptes sur l'exécution 2001 a mis en exergue les difficultés de gestion des personnels du ministère des affaires étrangères et tout particulièrement du dénombrement des effectifs réellement employés, étant donné l'important décalage entre les « emplois budgétaires » et les personnes employées grâce aux crédits ouverts en loi de finances.
1. Une nouvelle baisse du nombre des emplois budgétaires
Par
rapport à 2002, le nombre d'emplois budgétaires diminuera de
57 postes. Le ministère des affaires étrangères
disposera de 9 409 emplois budgétaires contre 9 466 en 2002. Depuis
1991, la perte est de 957 emplois, soit plus de 10 %. Cette année
encore, les demandes d'emplois budgétaires auront été
refusées par le ministère des finances. Le renforcement de
l'encadrement des services des visas, par exemple, s'effectuera par
redéploiement.
La suppression de 57 emplois se décline de la manière
suivante :
- création de 7 postes de titulaires,
- suppression de 79 postes de contractuels,
- création de 15 postes de militaires pour la sécurité des
ambassades et des consulats.
Par ailleurs, pour la première année depuis 2000, la proportion
administration centrale - services à l'étranger est stable. Les
années précédentes avaient été
caractérisées par le renforcement des effectifs en Centrale.
EVOLUTION DES EMPLOIS BUDGÉTAIRES ET DES EFFECTIFS
RÉELS
DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DEPUIS
2000
|
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
|||
|
Emplois budgétaires |
Effectifs réels |
Emplois budgétaires |
Effectifs réels |
Emplois budgétaires |
Effectifs réels 3( * ) |
Emplois budgétaires |
Administration centrale |
3 806 |
3 888 |
3 949 |
3 855 |
4 032 |
4 029 |
3 993 |
Services à
|
5 669 |
5 018 |
5 522 |
5 058 |
5 434 |
4 843 |
5 416 |
TOTAL |
9 475 |
8 906 |
9 471 |
8 913 |
9 466 |
8 872 |
9 409 |
Ce tableau fait donc ressortir un sous-effectif chronique, les emplois budgétaires n'étant jamais entièrement pourvus.
2. Le décalage entre emplois budgétaires et effectifs employés
Dans son
rapport sur l'exécution du budget 2001, la Cour des comptes relevait
l'opacité des charges de personnel du ministère. En effet,
au-delà des emplois budgétaires et de leur réalisation, le
ministère des affaires étrangères emploie deux autres
catégories de personnels : des personnels employés
directement (essentiellement les recrutés locaux) et des personnels
employés indirectement à travers des structures financées
par les crédits du Quai d'Orsay ou servant sous l'autorité
d'Etats ou d'organismes étrangers. A partir de ces critères, la
Cour estime que le ministère finançait, en 2001, 25 903
agents, équivalents à 25 503 temps plein. La différence
est donc considérable entre le nombre d'agents
rémunérés et le nombre d'emplois budgétaires
identifiés et approuvés par le Parlement.
L'évaluation des effectifs consacrés à chaque programme ou
chaque mission qui sera exigée lors de l'application de la LOLF risque
de poser un difficile problème de clarification et vraisemblablement de
régularisation. Car aujourd'hui, le Département garde la
possibilité de créer des emplois « non
budgétaires » comme à l'OFPRA ou en recrutant
localement dans ses ambassades lorsque ses emplois budgétaires diminuent
ou qu'il choisit comme ces dernières années de renforcer les
effectifs en administration centrale.
Par ailleurs, votre rapporteur estime que cette
«
opacité
» ne peut que nuire au
ministère lors des conférences de préparation de la loi de
finances, le ministère du budget n'étant pas enclin à
accorder des emplois supplémentaires tant que la situation n'est pas
clarifiée.