C. RADIO FRANCE
La dotation publique allouée à Radio France via le programme 843 « Radio France » s'élève en PLF 2010 à 583,86 millions d'euros toutes taxes comprises (TTC), en augmentation de 4,3 % par rapport à la LFI 2009 (559,69 millions d'euros TTC).
Le PLF 2010 prévoit, contrairement à la LFI 2009, de financer Radio France uniquement par le programme 843 alors qu'en LFI 2009, le programme 313 de la mission « Médias » prévoyait une subvention additionnelle de 23 millions d'euros liée à l'éventuelle modification du régime publicitaire de Radio France, qui n'est finalement pas intervenue.
Ce financement comporte :
- une dotation de fonctionnement de 549,55 millions d'euros hors taxe, contre 525,88 millions d'euros hors taxe en LFI 2009, soit une progression de 4,5 % ;
- et une dotation d'équipement de 22 millions d'euros hors taxe, identique à celle de 2009, destinée au financement des travaux de réhabilitation et de mise en sécurité de la Maison de Radio France.
Selon les informations fournies dans le projet annuel de performance, l'activité de Radio France en 2010 sera plus particulièrement centrée sur :
- un travail de réflexion sur les antennes , afin de faire face au défi que représente la baisse générale de l'audience des radios et de mettre en oeuvre la nouvelle stratégie éditoriale du groupe. La priorité porterait sur France Info, qui souffre de la concurrence d'Internet et devrait se recentrer sur l'analyse et le talk show et sur le Mouv', qui devra sortir d'un positionnement musical trop étroit et s'appuyer sur le multimédia et la mobilité. Votre rapporteur rappelle à cet égard que le repositionnement du Mouv' est un objectif récurrent ces dernières années et qu'il devient urgent que cette station trouve une ligne éditoriale pertinente et son public ;
- une réflexion sur les nouvelles technologies . À partir de la fin de l'année 2009, les sept services de Radio France devraient être diffusés en radio numérique terrestre sur les zones de Paris, Marseille et Nice. Plus largement, la conception, en particulier autour du développement Internet, d'un média global cohérent, ainsi que la formation et le redéploiement des personnels constitueront une priorité pour la société. Votre rapporteur considère à cet égard que les objectifs de Radio France sont extrêmement louables et que son portail Internet offre une très bonne visibilité aux différentes stations. Il regrette cependant qu'aucun indicateur de performance ne se réfère dans le bleu budgétaire à la fréquentation des sites du groupe et aux performances des émissions « podcastées » ;
- le chantier de réhabilitation de la Maison de Radio France , lancé en 2009, dont l'avancement sur un site occupé représente un défi de fonctionnement et de coordination. L'année 2010 devrait voir la poursuite des travaux du parking ainsi que ceux de la phase 1 (tour centrale, radiale et petite couronne) ;
- la renégociation d'un accord d'entreprise qui fait suite à la dissolution de l'association des employeurs du secteur public de l'audiovisuel (AESPA), signataire des conventions collectives actuellement en vigueur. Cette négociation doit aboutir au plus tard à l'automne 2010. Elle permettra selon les projets annuels de performances de « prendre en compte les évolutions profondes intervenues dans la réalité des métiers et de l'organisation du travail, et de redéfinir les métiers et fonctions de la façon la plus ouverte possible compte tenu de la rapidité des changements intervenant dans l'univers des médias et du traitement de l'information ». S'agissant de la masse salariale, Radio France fait l'hypothèse d'une progression annuelle de 2,7 % entre le budget 2009 et la prévision 2010, tenant compte de la renégociation en cours des accords d'entreprise et de l'accroissement d'effectifs lié à l'ouverture à mi-année d'une nouvelle radio locale (France Bleu) au Mans ;
- la négociation du contrat d'objectifs et de moyens 2010/2014 , le précédent arrivant à échéance à la fin de l'année 2009. Ce nouveau COM formalisera les axes stratégiques d'évolution de la société et leur accompagnement par l'État.
D'ici à la signature de ce contrat avec l'État, Radio France poursuivra ses objectifs de rationalisation et d'amélioration de la gestion, dans un souci de mise en oeuvre d'économies, notamment par :
- la maîtrise de ses charges, grâce en particulier à la stabilité des effectifs (à périmètre constant), mais également à la mise en concurrence systématique des fournisseurs et prestataires de services ;
- la mise en place d'outils de pilotage de la gestion, permettant de fiabiliser l'information et de la rendre disponible plus rapidement. L'année 2010 devrait connaître la mise en oeuvre effective du système rénové de comptabilité analytique, en parallèle avec le maintien, pour une période transitoire, du système actuel ;
- au-delà de la renégociation des conventions collectives, la modernisation de sa gestion des ressources humaines à travers notamment la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, une communication interne plus réactive et cohérente, la consolidation de rôle de l'encadrement au sein de l'entreprise, et la mise en place d'outils de planification et de gestion des ressources humaines ;
- et l'achèvement de la numérisation et de la dématérialisation des processus de production.
Le budget 2010 présenté par Radio France à ce stade repose sur les grands équilibres suivants :
- en ce qui concerne les recettes, la dotation de fonctionnement depuis le compte de concours financiers augmente de 4,5 % (+ 23,7 millions d'euros). Radio France prévoit une baisse de 29 % (- 14,1 millions d'euros) de la publicité et du parrainage par rapport au budget initial de 2009, les autres produits connaissant en revanche une augmentation (+ 2,8 %, soit + 0,5 million d'euros). Au total, les produits d'exploitation augmentent de 10,3 millions d'euros ;
- les charges d'exploitation sont pour leur part estimées à 596,3 millions d'euros, en hausse de 1,5 % par rapport au budget 2009 ;
- le niveau des dotations aux amortissements et provisions est pour sa part en léger retrait (- 0,6 %) par rapport à 2009 avec un montant de 15,5 millions d'euros ;
- et la hausse du résultat opérationnel qui en résulte (+ 1,3 millions d'euros) permet de compenser la baisse du résultat financier liée à la fois aux décaissements attendus dans le cadre de la deuxième année de mise en oeuvre des travaux de réhabilitation et à la baisse sensible intervenue sur les taux d'intérêt depuis la fin 2008.