III. UN SOUTIEN AU SPORT DE HAUT NIVEAU RÉORGANISÉ À QUELQUES MOIS DES JEUX DE TOKYO
Les moyens de l'action n° 2 « Développement du sport de haut niveau » augmenteront de 6,4 % en 2020 à périmètre constant pour atteindre 215,5 M€ en crédits de paiement et 218,5 M€ en autorisations d'engagement.
Ces moyens servent à soutenir la préparation aux compétitions de haut niveau et aux parcours de l'excellence sportive. Ils permettent également à l'État de contribuer à l'organisation de grands événements sportifs.
A. LE SOUTIEN À LA PRÉPARATION AUX COMPÉTITIONS DE HAUT NIVEAU
Les moyens alloués à l'action n° 2 visent à conforter la contribution de l'État à l'organisation et au financement du sport de haut niveau. La politique ministérielle de soutien au sport de haut niveau repose sur une ambition en matière de performances sportives dans les grandes compétitions internationales et sur l'exigence d'une intégrité morale et physique des athlètes.
Les interventions du ministère dans le cadre de l'action n° 2 concernent les parcours de l'excellence sportive à travers notamment les pôles « France » et « Espoirs » labellisés implantés dans le réseau des établissements nationaux (Insep, écoles) et dans les centres de ressources, d'expertise et de performance sportive (Creps).
Le soutien financier aux fédérations sportives pour la préparation et la participation aux grandes compétitions sportives est maintenant opéré directement par l'Agence nationale du sport qui a prévu de consacrer 61,1 M€ pour soutenir les projets de performance des fédérations sportives et 12,9 M€ pour le soutien des athlètes de haut niveau. 9 M€ devraient être également dédiés aux équipements structurants nationaux accueillant des compétitions internationales et 6 M€ devraient bénéficier au soutien du haut niveau régional. Enfin, une enveloppe de 1,7 M€ est prévue pour créer le « Sport data hub », un système d'information national mutualisé permettant d'étayer les stratégies de l'ANS, des fédérations et de la cellule de performance (aide d'outils à la décision, estimation du potentiel de médailles...).
B. L'INSTITUT NATIONAL DU SPORT, DE L'EXPERTISE ET DE LA PERFORMANCE (INSEP)
Le budget de l'Insep porté par le programme 219 baisse de - 2,1 % en 2020 à 22,9 M€. Cette baisse trouve son origine dans le transfert de la mission d'optimisation de la performance de l'Insep vers l'ANS qui a concerné 8 ETP.
La direction générale de l'Insep a pu mener cette année son projet de remise à plat de la restauration afin de l'adapter aux besoins des sportifs. Cette évolution a nécessité une modification du contrat de partenariat public-privé (PPP), le surcoût de 1,6 M€ étant financé sur la trésorerie de l'Insep.
Le développement du réseau « Grand Insep » se poursuit avec 23 établissements labellisés. Le réseau vise à apporter une plus-value à travers l'expertise et la transversalité pour mieux accompagner les athlètes.
L'Insep souhaite également développer le mécénat afin de compléter ses équipements. Les besoins financiers sont estimés entre 8 et 10 M€ pour construire notamment un terrain multisports et une salle dotée de capteurs.
Au-delà de la question des moyens, votre rapporteur pour avis s'interroge sur la place de l'Insep dans le réseau de la haute performance sportive. La création de l'Agence nationale du sport a changé radicalement la donne et l'Insep est devenu un simple opérateur.
Comment dès lors articuler la stratégie qui relève du manageur de la haute performance avec sa mise en oeuvre par la direction de l'Insep ? Une réflexion sur cette gouvernance semble s'imposer afin d'établir une réelle cohérence dans le fonctionnement du réseau de la haute performance. À défaut, le risque existe que le management de l'Insep, dépossédé de sa fonction stratégique, devienne attentiste alors même que les piètres performances constatées dans certaines disciplines nécessitent d'impulser une nouvelle dynamique.