B. UNE AUGMENTATION DES CRÉDITS ÉQUITABLEMENT RÉPARTIE
Alors
que l'augmentation des crédits de la culture profitait essentiellement
en 1998 aux dépenses d'investissement, la progression proposée
pour 1999 est équitablement répartie entre les dépenses
ordinaires et les dépenses d'investissement.
Les dépenses ordinaires
inscrites au titre III (moyens des
services) et au titre IV (interventions publiques) s'établissent pour
1999 à 12,126 milliards de francs, en progression de
3,4 %.
Les dépenses d'investissement
qui avaient été les
principales bénéficiaires de l'effort budgétaire consenti
en 1998 avec une progression de 20 %
s'élèvent en 1999 en
crédits de paiement à 3,543 milliards de francs, soit une
augmentation de 3,5 % et en autorisations de programme à
3,522 milliards de francs, soit une diminution de 4,9%.
1. Une progression des moyens d'action du ministère qui s'accompagne d'une réforme de ses structures administratives
a) La progression des dépenses ordinaires
•
Les moyens du ministère
Les crédits du titre III
(moyens des services)
progressent en
1999 de 2,5 %
pour s'établir à 7 342 millions
de francs.
Les dépenses de personnel : un effort de résorption de la
précarité
Les crédits correspondant aux rémunérations et aux charges
salariales liées à l'activité des personnels du
ministère de la culture s'élèveront à
3 178,5 millions de francs, soit une hausse de
4,8 %
par
rapport à 1998.
Cette augmentation des crédits de personnel résulte
essentiellement de l'application des accords sur la revalorisation des
rémunérations publiques et les bas salaires, de mesures de
repyramidage et
d'un effort de résorption de l'emploi
précaire
, effort que votre rapporteur ne peut que soutenir.
Cet effort de résorption de l'emploi précaire s'inscrit dans la
continuité du plan de stabilisation des vacataires de la surveillance et
du magasinage, lancé en 1995 pour une durée de quatre ans et qui
a d'ores et déjà bénéficié à 450
agents. En 1999, ce plan sera poursuivi par la création de
30 emplois supplémentaires par redéploiement interne au sein
du ministère. Par ailleurs, s'y ajoute l'application de la loi dite
" Perben " relative à la résorption des
catégories de vacataires de catégorie C autres que ceux de la
filière de surveillance et de magasinage et étendue aux
vacataires de la catégorie B. Pour les personnels vacataires
exerçant des fonctions pour lesquelles il existe des corps de
fonctionnaires, la résorption de l'emploi précaire se poursuivra
par un effort de recrutement sur les emplois vacants. En ce qui concerne les
autres catégories de personnels vacataires, en particulier ceux en poste
dans les établissements publics administratifs, une mesure de
création de contrats sur le budget des établissements permettra
une stabilisation de 379 agents.
S'agissant de l'emploi à venir des personnels vacataires, un abondement
de 8 millions de francs des crédits de vacations permettra de
mettre un terme au recrutement de vacataires sur des contrats de moins de trois
mois n'ouvrant pas droit à l'indemnisation du chômage lorsque le
besoin dépasse cette durée, en plaçant les institutions
concernées en position de supporter le paiement d'indemnités de
pertes d'emploi ouvertes au-delà de trois mois d'activité.
Au-delà de cet effort de résorption de l'emploi précaire,
dont votre rapporteur espère qu'il sera poursuivi dans les années
à venir, force est de constater que
le nombre global d'emplois du
ministère de la culture n'augmentera pas en 1999
.
Cette absence de création d'emplois constitue à l'évidence
pour le ministère de la culture un défi alors qu'il est
confronté à la nécessité de renforcer les moyens en
personnels des directions régionales des affaires culturelles (DRAC)
afin de leur permettre d'assurer correctement les nouvelles
responsabilités qui résultent de la poursuite du processus de
déconcentration. Le ministre a indiqué, lors de son audition
devant votre commission, qu'un plan pluriannuel de redéploiement des
effectifs des administrations centrales vers les DRAC permettrait de
remédier à cette difficulté. Elle n'en a cependant
précisé ni les moyens ni l'ampleur.
Cela apparaît d'autant plus inquiétant que le
rééquilibrage entre l'administration centrale et les DRAC ne
s'effectuait déjà que très progressivement ; par
rapport à 1996, on compte, en effet, seulement 28 agents
supplémentaires dans les DRAC.
Les autres dépenses de fonctionnement : une progression
modeste.
Les crédits consacrés aux dépenses de fonctionnement
courant, qui regroupent les moyens de l'administration centrale, des DRAC, des
services départementaux de l'architecture et du patrimoine, des
musées et des centres départementaux d'archives
s'élèveront à 603,3 millions de francs, soit
une
très faible augmentation de 0,7 %.
Les mesures nouvelles (soit 28,5 millions de francs) sont principalement
destinées à l'amélioration de l'équipement
informatique et télématique des services centraux
(+ 17,4 millions de francs) et au renforcement des moyens de
fonctionnement des DRAC (+ 4 millions de francs).
Les subventions de fonctionnement aux établissements publics
Les subventions de fonctionnement versées aux établissements
publics sous tutelle du ministère de la culture s'élèvent
en 1999 à 3 481,83 millions de francs, en progression de
2,4 %
par rapport à 1998.
A structure constante
, c'est-à-dire compte non tenu du transfert
des crédits relatifs au Musée des Arts premiers et au Centre
national de la danse, cette augmentation n'est que
de 1,7 %.
La volonté de rationalisation de la maîtrise d'ouvrage culturelle,
qui s'est traduite en 1998 par la création d'un établissement
public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels, se poursuit en 1999
par la majoration des crédits de fonctionnement et de personnel de cet
établissement (+ 12 millions de francs).
L'effort engagé en 1998 en faveur des établissements d'art
dramatique et chorégraphique est poursuivi en 1998. Les
théâtres nationaux bénéficient ainsi de mesures
nouvelles à hauteur de 7,2 millions de francs qui sont
essentiellement destinées à la Comédie française
(2,337 millions de francs) et au théâtre de la Colline
(2,27 millions de francs). Par ailleurs, le Centre national de la danse se
voit doté du statut d'établissement public et
bénéficie, à ce titre, d'une subvention de
26,45 millions de francs, dont 3 millions de francs de mesures
nouvelles destinées au développement de ses missions. Ayant
vocation à regrouper plusieurs organismes de droit privé, les
crédits qui lui sont consacrés proviennent en grande partie du
titre IV (Interventions publiques).
Le Centre national des arts plastiques bénéficie d'une
augmentation de sa subvention de fonctionnement de 13,1 %.
Le chantier du musée des arts et des civilisations, dont la
création a été souhaitée par le Président de
la République, sera lancé en 1999 sur les terrains actuellement
vacants du quai Branly. L'établissement public, dont le financement doit
être assuré à parité par le ministère de la
culture et par le ministère de l'éducation nationale, de la
recherche et de la technologie, bénéficie en 1999 d'une
subvention de fonctionnement de 7,5 millions de francs
transférée du titre IV.
Dans le prolongement de l'effort engagé en 1998 en faveur des
écoles d'architecture, une mesure nouvelle de près de
5 millions de francs leur est consacrée en 1999 afin de poursuivre
la mise en oeuvre de la réforme des études d'architecture dans de
bonnes conditions.
Les subventions de fonctionnement aux établissements publics qui sont
passées en francs courants entre 1985 et 1999 de
1 262 millions de francs à 3 482 millions de francs,
soit une progression plus rapide que celle de la totalité du budget du
ministère de la culture, représentent, en 1999, 22 % de ses
dotations. Cette évolution résulte, pour l'essentiel, de la
montée en puissance des coûts de fonctionnement des
établissements publics issus des grands travaux dont les charges de
fonctionnement s'élèvent à 1 867,1 millions de
francs, soit 12 % du budget du ministère.
SUBVENTION DE FONCTIONNEMENT DES INSTITUTIONS ISSUES DES
GRANDS
TRAVAUX
(en millions de francs)
Chapitre 36-60 |
Article |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
1999/
|
BNF (1) |
15 |
228 |
549 |
576,9 |
568,2 |
600,30 |
602,2 |
1,9 |
Opéra national de Paris |
51 |
539,9 |
581,4 |
615 |
611,7 |
635,1 |
639,9 |
0,7 |
Musée du Louvre |
82 |
298,6 |
289,3 |
277,2 |
274,1 |
279,2 |
281,1 |
1,9 |
Cité de la Musique |
56 |
46,3 |
113,6 |
145,1 |
141 |
142,3 |
141,7 |
-0,6 |
EPPGHV (2) |
92 |
122,4 |
126,1 |
122,6 |
121 |
125,7 |
128,1 |
2,4 |
CNSM Paris (3) |
52 |
71,3 |
72,3 |
73,3 |
73,3 |
73,7 |
74,1 |
0,4 |
TOTAL |
- |
1 306,5 |
1 731,7 |
1 810,1 |
1 789,3 |
1 856,2 |
1 867,1 |
0,58 |
Budget du ministère |
- |
13 505 |
13 555 |
15 532 |
15 126,3 |
15 145,6 |
15 669,8 |
- |
% des établissements publics issus des grands travaux |
- |
9,6 |
12,7 |
11,6 |
11,8 |
12,2 |
11,9 |
- |
(1)
Bibliothèque nationale de France
(2) Établissement public du parc et de la grande halle de la Villette
(3) Conservatoire national supérieur de musique de Paris
Source : ministère de la culture.
•
Les crédits d'intervention
Les crédits du titre IV, considérés traditionnellement
comme le reflet des choix arrêtés par le ministère pour
l'orientation de la politique culturelle, s'élèvent en 1999
à
4 783,8 millions de francs,
en progression de
3,6 %
par rapport à 1998 (soit une augmentation de
374 millions de francs).
Les crédits d'intervention proprement dits, c'est-à-dire hors
dotation générale de décentralisation destinée
à compenser le transfert des charges de fonctionnement des
bibliothèques supportées par les collectivités locales et
hors crédits de commandes artistiques et achats d'oeuvres d'art
s'établissent à 3 585,84 millions de francs, soit une hausse
de près de 138,2 millions de francs (+ 4 %).
Il est à noter que les interventions culturelles
déconcentrées regroupées depuis la loi de finances pour
1998 au sein du chapitre 43-30 s'élèvent à
2 112,53 millions de francs et représentent près de
60 % du montant total des dépenses d'intervention, contre 52 %
l'an dernier. Ce nouvel équilibre entre interventions
d'intérêt national et interventions déconcentrées
traduit l'accroissement des compétences des DRAC résultant du
mouvement de déconcentration.
Les modifications de nomenclature intervenues depuis 1997 ont eu pour effet
de confondre dans de vastes entités des actions autrefois
financées sur des lignes distinctes
permettant d'identifier les
crédits qui y étaient affectés. Cette année, on
relèvera la fusion des articles relatifs au développement
culturel (soit l'article 43-20-30 pour les interventions d'intérêt
national et l'article 43-30-30 pour les interventions
déconcentrées) et des articles relatifs aux spectacles (soit les
articles 43-20-20 et 43-30-20) sur deux lignes, l'une relative aux
crédits déconcentrés et l'autre relative aux interventions
d'intérêt national. Ces dernières regroupent des
crédits s'élevant à 855 millions de francs pour les
interventions d'intérêt national et à
1 332 millions de francs pour les interventions
déconcentrées et correspondent à des actions aussi
diverses que les subventions de fonctionnement aux théâtres
lyriques et aux scènes nationales, les actions en direction des publics
scolaires ou encore les politiques de lutte contre l'exclusion.
C'est donc essentiellement sur le fondement des indications fournies par le
ministère que peut être appréciée l'évolution
des crédits d'intervention.
Le tableau ci-après rend compte de la progression des crédits
d'intervention du titre IV pour chaque direction ou délégation du
ministère :
(par direction et délégation)
(en millions de francs)
|
LF1 1998 |
PLF 1999 |
99/98 |
Patrimoine et architecture |
223,62 |
244,92 |
9,5 % |
Spectacle vivant |
2 000,67 |
2 091,96 |
4,5 % |
Musées |
252,01 |
277,76 |
10,2 % |
Arts plastiques |
315,29 |
336,67 |
6,8 % |
Livre et lecture |
1 052,07 |
1 084,59 |
3,1 % |
Archives |
15,09 |
16,24 |
7,6 % |
Développement et aménagement du territoire |
440,92 |
430,71 |
-2,3 % |
Langue française |
7,54 |
9,54 |
26,5 % |
Affaires internationales |
45,67 |
47,61 |
4,2 % |
Centre national de la cinématographie (CNC) |
209,66 |
214,16 |
2,1 % |
Les
principales actions retenues au titre des mesures nouvelles
qui
s'élèvent globalement à 193,95 millions de francs
concernent notamment :
- pour 103,5 millions de francs les interventions dans le domaine du
spectacle vivant et du cinéma ;
- pour 16 millions de francs les moyens de diffusion et de formation dans
les domaines de l'architecture et du patrimoine ;
- pour 27 millions de francs les enseignements artistiques.
L'évolution des crédits du titre IV reflète
une
politique volontariste de soutien à la création et à la
démocratisation des pratiques culturelles
. A ce titre, on
relèvera -sans toutefois pouvoir le vérifier du fait de
l'opacité de la nomenclature budgétaire et des processus de
décision liés à la déconcentration- que les moyens
supplémentaires dégagés en faveur du spectacle vivant
seront notamment consacrés à des disciplines permettant un
accès plus large du public à la culture, à l'image des
compagnies chorégraphiques et dramatiques, des arts de la rue et des
musiques actuelles. Ce souci de démocratisation de l'intervention
culturelle de l'Etat se traduira par la mise en oeuvre le 1er janvier 1999 de
la " charte du service public " qui formalisera, en ce domaine, les
obligations des institutions ou équipes subventionnées.
Le renforcement des moyens d'action du ministère s'accompagne d'une
réorganisation de ses structures administratives.
b) La réforme de l'administration du ministère de la culture
•
Une réorganisation nécessaire
L'administration centrale du ministère de la culture, historiquement
constituée de services anciens oeuvrant selon des traditions et des
modes de gestion spécifiques, ne favorisait guère la conception
et la conduite de politiques transversales, la création d'une
délégation au développement et aux formations
destinées à coordonner les politiques d'action culturelle n'ayant
pas permis de remédier à cette difficulté.
Par ailleurs, l'octroi du statut d'établissement public à de
grandes institutions culturelles, à l'image du Louvre, comme les mesures
de déconcentration avaient permis de dégager les services
centraux du ministère des pesanteurs inhérentes à une
administration centralisée, en allégeant leurs tâches de
gestion.
La commission de refondation de la politique culturelle présidée
par M. Jacques Rigaud avait souligné que la modernisation de la
politique culturelle impliquait une réforme de l'organisation du
ministère.
A la suite des conclusions de cette commission, le gouvernement
précédent avait formulé des propositions dans la
perspective desquelles s'inscrivent les mesures prises en 1998.
Ces mesures, limitées pour l'heure au regroupement des directions du
théâtre, de la musique et de la danse, d'une part, et de
l'architecture et du patrimoine d'autre part, ne peuvent être
considérées comme une réforme de l'administration de la
culture. En effet, au-delà de ces mesures de rationalisation qui
s'imposaient, le mouvement plus vaste souhaité par votre rapporteur
n'est pas achevé. Par ailleurs, la modernisation des modes de gestion se
heurte aux difficultés rencontrées par les DRAC pour assurer
leurs nouvelles missions.
•
La fusion de la direction du patrimoine et de la direction de
l'architecture
Placées sous l'autorité d'un même directeur depuis l'an
dernier, la direction du patrimoine et la direction de l'architecture ont
été regroupées en une direction unique par le
décret n° 98-840 du 21 septembre 1998.
Préconisée par la commission Rigaud, cette mesure s'inscrit donc
dans la continuité de la réflexion engagée depuis 1995,
année où fut prise la décision de rattacher à
nouveau l'architecture au ministère de la culture. La fusion de ces deux
directions reproduit l'organisation administrative antérieure à
1978, date à laquelle furent transférés au
ministère de l'équipement les services de l'architecture.
Traduisant la volonté du ministre de créer une "
grande
direction
au service du cadre de vie
", cette nouvelle
entité sera organisée, autour de l'inspection
générale de l'architecture, en trois services distincts :
- le service de la connaissance, de la conservation et de la
création qui comprend notamment les sous-directions des monuments
historiques et de l'archéologie ;
- le service des enseignements, des ressources, des publics et des
réseaux qui regroupe, outre la sous-direction des ressources humaines et
des affaires générales, la sous-direction des formations, des
métiers et de la recherche architecturale et urbaine et la
sous-direction des territoires, de la diffusion et de l'action
internationale ;
- et la mission de la communication.
•
La création de la direction de la musique, de la danse,
des théâtres et des spectacles
Cette réforme pouvait être considérée comme la plus
évidente en termes de bonne administration. En effet, en dépit
des particularismes des professions concernées, la direction de la
musique et de la danse et celle du théâtre et des spectacles
devaient de plus en plus traiter de difficultés analogues liées
notamment au partenariat avec les collectivités locales ou au
financement des équipes artistiques.
La création d'une direction unique de la musique, de la danse, du
théâtre et des spectacles résulte du décret
n° 98-841 du 21 septembre 1998, qui lui assigne comme mission
"
dans toutes les disciplines de la vie musicale,
théâtrale, chorégraphique, et, plus
généralement, des arts liés au spectacle vivant, de
favoriser la création et la diffusion, de développer
l'enseignement et les formations, d'encourager l'accès le plus large
possible aux oeuvres et aux pratiques, de protéger et de mettre en
valeur le patrimoine
".
Si l'organisation administrative de la nouvelle direction n'est pas
fondée sur des critères sectoriels, on relèvera que sont
placés auprès du directeur trois comités respectivement
chargés de la musique, de la danse, du théâtre et des
spectacles ayant pour mission de suivre l'activité artistique et de
veiller à la cohérence des actions du ministère pour
chacune de ces disciplines. A cet égard, on rappellera que le projet de
création d'une direction unique dans le domaine du spectacle vivant
avait suscité des craintes fondées sur le risque d'une perte
d'identité artistique des secteurs concernés.
•
Une inquiétude : des services
déconcentrés aux moyens encore trop limités
Le mouvement de déconcentration des décisions administratives
qu'est venu parachever le décret n° 97-34 du 15 janvier 1997
relatif à la déconcentration des décisions individuelles a
eu pour conséquence mécanique d'accroître les
responsabilités des services déconcentrés du
ministère de la culture, et en particulier des directions
régionales des affaires culturelles (DRAC).
Entre 1990 et 1998, le taux de déconcentration des
crédits
1(
*
)
est
passé de 28 % à 81 %, se traduisant donc par un
alourdissement des tâches de gestion des DRAC. Or, il semble que les
DRAC, en dépit d'une maturité dont attestent le dynamisme avec
lequel elles sont animées et la reconnaissance que leur accordent les
partenaires du ministère, n'aient pas acquis une dimension conforme
à leur charge d'activité, qui augmentera encore en 1999.
Or, comme votre rapporteur l'a souligné plus haut, si le renforcement de
leurs moyens constitue un objectif, l'ampleur et le rythme des
redéploiements de personnel envisagés ne lui ont pas
été communiqués. Par ailleurs, il relève que les
dotations de fonctionnement ne progressent que de 3,7 % et que les
crédits d'informatique dont elles bénéficieront sont
reconduits en francs courants, ce qui peut laisser perplexe compte tenu des
besoins existants en ce domaine. Dans ces conditions, il y a fort à
craindre que la déconcentration ne se traduise par des
difficultés administratives et notamment par un allongement des
délais de versement des subventions, déjà fort longs, ce
qui ne peut que nuire aux institutions ou troupes subventionnées.
A ce titre, votre rapporteur souligne que le succès de la
déconcentration tiendra non seulement dans le renforcement des moyens
des DRAC mais également à un
effort de simplification et
d'allégement des procédures
.
•
Le regroupement des services centraux du ministère de
la culture
Confirmée le 23 janvier 1998, la décision de regrouper les
services centraux du ministère de la culture au sein de l'immeuble
" Saint-Honoré Bons Enfants " permettra de réduire les
dysfonctionnements liés à l'éparpillement des
implantations du ministère et de diminuer les frais de gestion
actuellement très élevés (soit 30 millions de francs).
L'ensemble des directions du ministère sont concernées, à
l'exception de la direction des archives de France qui doit rester dans le
quadrilatère Rohan-Soubise.
Le coût global prévisionnel s'élève à
394,45 millions de francs. Le montant des autorisations de programme
ouvertes par cette opération jusqu'à la loi de finances pour 1998
s'élève à 215,35 millions de francs auxquels
s'ajoutent les autorisations de programme inscrites dans le projet de loi de
finances pour 1999, soit 84,6 millions de francs.