Projet de loi de finances pour 1999
BORDAS (James)
AVIS 67 (98-99), Tome IX - COMMISSION DES AFFAIRES CULTURELLES
Table des matières
- I. LES MOYENS DE LA POLITIQUE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS
-
II. L'ACTION DU MINISTÈRE
-
A. LA POLITIQUE DE LA JEUNESSE ET LE SOUTIEN À LA VIE ASSOCIATIVE
-
1. La politique contractuelle
- a) Les politiques locales de la jeunesse : la mise en place de contrats locaux éducatifs et sociaux
- b) La mise en place de contrats " interministériels " pour l'aménagement des temps et des activités des enfants d'âge scolaire : les contrats éducatifs locaux (CEL)
- c) Les moyens de la politique contractuelle
- 2. Les actions de lutte contre l'exclusion
- 3. Le soutien à la vie associative
-
1. La politique contractuelle
- B. LES ACTIONS EN FAVEUR DU SPORT
-
A. LA POLITIQUE DE LA JEUNESSE ET LE SOUTIEN À LA VIE ASSOCIATIVE
- EXAMEN EN COMMISSION
- CONCLUSION
N° 67
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès-verbal de la séance du 19 novembre 1998.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires culturelles (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME IX
JEUNESSE ET SPORTS
Par M. James BORDAS,
Sénateur.
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Adrien Gouteyron,
président
; Jean Bernadaux, James Bordas, Jean-Louis
Carrère, Jean-Paul Hugot, Pierre Laffitte, Ivan Renar,
vice-présidents
; Alain Dufaut, Ambroise Dupont, André
Maman, Mme Danièle Pourtaud,
secrétaires
;
MM. François Abadie, Jean Arthuis, Jean-Paul Bataille, Jean
Bernard, André Bohl, Louis de Broissia, Jean-Claude Carle, Michel
Charzat, Xavier Darcos, Fernand Demilly, André Diligent, Michel
Dreyfus-Schmidt, Jean-Léonce Dupont, Daniel Eckenspieller, Jean-Pierre
Fourcade, Bernard Fournier, Jean-Noël Guérini, Marcel Henry, Roger
Hesling, Pierre Jeambrun, Serge Lagauche, Robert Laufoaulu, Jacques Legendre,
Serge Lepeltier, Louis Le Pensec, Mme Hélène Luc,
MM. Pierre Martin
,
Jean-Luc Miraux, Philippe Nachbar,
Jean-François Picheral, Guy Poirieux, Jack Ralite, Victor Reux,
Philippe Richert, Michel Rufin, Claude Saunier, Franck Sérusclat,
René-Pierre Signé, Jacques Valade, Albert Vecten, Marcel Vidal.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
et
66
(annexe n°
32
)
(1998-1999).
Lois de finances
.
Mesdames, Messieurs,
Qu'il soit d'abord permis à votre rapporteur, chargé pour la
première fois de présenter au Sénat l'avis de la
commission des affaires culturelles sur le budget de la jeunesse et des sports,
de rendre hommage à son prédécesseur,
François Lesein, qui pendant de nombreuses années s'est
acquitté de cette tâche avec beaucoup de compétence et de
passion.
L'année 1998 a été marquée par un
événement considérable -la Coupe du monde de football- et
par la magnifique victoire de l'équipe de France. Pour tous nos
concitoyens, et d'abord pour la jeunesse, cet événement aura
été un grand moment de joie et d'émotion partagée
et une démonstration éclatante de la contribution du sport
à la cohésion et à l'intégration sociales.
Cette année aura aussi, malheureusement, mis en évidence
l'ampleur et les conséquences dramatiques du dopage, notamment à
l'occasion d'une autre grande manifestation populaire et sportive, le Tour de
France.
C'est dans ce contexte exceptionnel -pour le pire et pour le meilleur- que
s'inscrit cette année l'examen du projet de budget du ministère
de la jeunesse et des sports.
Ce budget se caractérise par une nette augmentation des crédits
amplifiée, après la Coupe du monde, par le dégagement de
marges de manoeuvre nouvelles, même si l'on doit noter, pour le
regretter, que c'est au ministère de la jeunesse et des sports
qu'incombe, en l'absence de club résident, la charge de l'indemnisation
de l'exploitant du Stade de France.
Néanmoins, avec un budget de 3 021 millions de francs, en
hausse de 3,4 %, le ministère de la jeunesse et des sports
retrouvera en 1999 une aisance qu'il n'avait pas connue depuis plusieurs
années, et c'est une bonne chose.
Mais cette aisance ne doit pas faire perdre de vue la nécessité
d'optimiser la gestion des crédits, et de resserrer les priorités
de la politique de la jeunesse et des sports.
On doit en effet s'inquiéter que le projet de budget manifeste une
certaine tendance à un éparpillement des initiatives et à
une multiplication des dispositifs qui ne peuvent qu'être
préjudiciables à leur efficacité.
En témoignent notamment un certain nombre d'opérations ou
d'actions ponctuelles certes sympathiques, mais exigeant des moyens importants
qui auraient pu être employés plus utilement -quoique sans doute
de façon moins spectaculaire- au développement des aides aux
petits clubs, à l'animation locale ou aux projets individuels des jeunes.
C'est pourquoi, tout en reconnaissant volontiers les aspects positifs que
comporte le budget -tels le soutien accru à la rénovation des
équipements sportifs ou le renforcement indispensable des crédits
de lutte contre le dopage- votre commission n'est pas convaincue qu'il
réponde parfaitement aux attentes ni aux besoins de la jeunesse et du
monde sportif.
*
* *
I. LES MOYENS DE LA POLITIQUE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS
L'ensemble des moyens financiers affectés à la
politique de la jeunesse et des sports devraient représenter en 1999
4,059 milliards de francs
, ce total regroupant :
- les crédits du budget du ministère de la jeunesse et des
sports, qui s'élèveront à
3.021 millions de
francs
en dépenses ordinaires et crédits de paiement, en
hausse de près de 3,4 % par rapport au budget voté en
1998 ;
- les ressources des deux comptes d'affectation spéciale, le Fonds
national pour le développement du sport (FNDS) et le Fonds national de
développement de la vie associative (FNDVA) dont les recettes en 1999
sont estimées aux mêmes niveaux qu'en 1998, soit respectivement
1 014
et
24 millions de francs.
Les ressources totales dont pourra disposer le ministère de la jeunesse
et des sports seront donc en progression de 2,5 % par rapport à
1998 (3
960 MF).
Cette progression arithmétique s'accompagne de la possibilité de
redéployer une partie des ressources qui étaient affectées
en 1998 au financement des dépenses exceptionnelles liées
à l'organisation de la Coupe du monde, et qui ont
représenté en 1998 100 millions de francs sur le budget du
ministère et 91,5 millions de francs sur le FNDS : en 1999, le
reliquat des dépenses liées à la Coupe du monde se
limitera à 4 millions de francs de subventions encore dues aux
villes ayant accueilli les rencontres au titre de leurs dépenses
d'animation.
Certes, certains crédits demeurent " fléchés " :
ainsi, c'est au ministère de la jeunesse et des sports qu'incombera le
versement du dédommagement dû à l'exploitant du Stade de
France en l'absence de club résident (52 millions de francs en
1999). De même, le budget du ministère de la jeunesse et des
sports contribuera à hauteur de 33 millions de francs, en 1999
comme en 1998, au financement du Fonds interministériel de la ville
(FIV) et il devra en outre apporter une contribution de 5,5 millions de
francs de crédits d'investissements au contrat de développement
de Nouvelle Calédonie.
Il reste que l'achèvement de la Coupe du monde se traduit
incontestablement pour le ministère par un accroissement des moyens
disponibles pour ses actions traditionnelles.
Après avoir analysé les moyens financiers et en personnel dont
disposera en 1999 le ministère de la jeunesse et des sports, votre
rapporteur dressera le bilan récapitulatif des dépenses
liées depuis 1994 à l'organisation de la Coupe du
monde.
A. LES MOYENS FINANCIERS
1. Les crédits budgétaires
a) L'évolution générale des crédits
Le tableau suivant retrace l'évolution entre 1998 et 1999 des crédits du budget de la jeunesse et des sports, qui atteindront à nouveau cette année le seuil des 3 milliards de francs.
ÉVOLUTION DU BUDGET GÉNÉRAL
|
LFI
|
PLF
|
Variation
|
Variation
|
Titre III - Moyens des services |
1 830 |
1 899 |
69 |
3,8 |
Titre IV - Interventions publiques |
976 |
1 014 |
38 |
3,9 |
Dépenses ordinaires |
2 806 |
2 913 |
107 |
3,8 |
Titre V - Investissements exécutés par l'Etat |
42 |
48 |
6 |
14,3 |
Titre VI - Subventions d'investissement accordés par l'Etat |
74 |
60 |
- 14 |
- 18,9 |
Dépenses en capital en crédits de paiement |
116 |
108 |
- 8 |
- 6,9 |
Total budget général (DO + CP) |
2 922 |
3 021 |
99 |
3,4 |
Source : ministère de la Jeunesse et des sports
Cette comparaison de loi de finances à loi de finances ne tient
toutefois pas compte des annulations de crédits résultant de
l'arrêté du 16 janvier 1998. En effet, s'il n'y a pas eu
cette année de régulation budgétaire, le budget de la
jeunesse et des sport a été appelé à participer au
financement du fonds spécial d'indemnisation des chômeurs,
à hauteur de 38,29 millions de francs en dépenses ordinaires
et crédits de paiement, et de 3,25 millions de francs en
autorisations de programme.
On peut d'ailleurs s'étonner qu'il ait été jugé
indispensable de mettre à contribution un budget aussi modeste, et dont
les crédits sont largement employés à des actions de lutte
contre l'exclusion.
* Pour ce qui est des
dépenses d'intervention
, les
annulations ont notamment porté sur :
- les crédits destinés à la jeunesse et à la vie
associative qui ont été réduits de 20,35 millions de
francs, dont 14,9 millions de francs prélevés sur les
crédits consacrés à l'aménagement des rythmes de
vie de l'enfant et 3,43 millions de francs prélevés sur les
actions d'animation en faveur des jeunes. On notera que ces annulations ont
sans doute eu des conséquences négatives très directes
pour les collectivités locales, partenaires des contrats
d'aménagement des rythmes de vie de l'enfant et des contrats d'animation.
Les subventions aux associations nationales ont également
été diminuées (-1 million de francs) ainsi que les
crédits de formation.
- les crédits d'intervention en faveur du sport de haut niveau et du
développement de la pratique sportive (chapitre 43-91) qui ont
été amputés de 15,15 millions de francs, au
détriment notamment des crédits déconcentrés.
* En ce qui concerne les
dépenses en capital
,
l'arrêté du 16 janvier 1998 a entraîné une
réduction de 1,25 million de francs en autorisations de programme et de
0,79 million en crédits de paiement du titre V. Le lancement des
études qui devaient être faites en vue de l'installation des CREPS
de Montry, Pointe-à-Pitre et la Réunion n'a pas pu avoir lieu. La
définition du programme d'investissements pour des établissements
connaissant de sérieux problèmes de patrimoine immobilier a
également été retardée. Ce retard entraînera
à terme des surcoûts qu'il est difficile d'évaluer.
Enfin, les crédits du titre VI destinés à la
rénovation des centres de vacances ont été réduits
de 20 %.
Compte tenu de cette annulation, la progression des crédits inscrits
dans le projet de loi de finances par rapport à 1998 est de
4,7 %.
b) Les dépenses ordinaires
Pour
1999,
les dépenses ordinaires
atteignent
2 913 millions de francs
, soit une augmentation de près
de
3,8 %
par rapport à la loi de finances pour 1998.
•
Les crédits du titre III
(moyens des services)
progressent de 3,8 % (1 899,3 millions de francs en 1999 contre
1 829,4 millions de francs en 1998).
*
Les dépenses de personnel
(1 576 millions de
francs)
augmentent de
3 %
.
*
Les moyens de fonctionnement
(
323,3
millions de francs)
sont en hausse de
4,58 %.
Cette augmentation correspond à la
somme algébrique :
- de mesures d'économie au titre de la participation du ministère
à la maîtrise des dépenses publiques, qui
s'élèvent à 9,3 millions de francs ;
- de mesures nouvelles qui concerneront notamment diverses actions mises en
place à la suite des rencontres nationales de la jeunesse
(édition du guide du droit des jeunes, fonctionnement des conseils
permanent et départementaux de la jeunesse), des projets relatifs au
développement de la fonction citoyenne du sport (réalisation
d'une " fête du sport ", organisation d'assises sur la place
des femmes dans le sport), des actions de formation, et enfin les moyens de
fonctionnement du futur conseil de prévention et de lutte contre le
dopage.
•
Les crédits d'interventions du titre IV
atteignent
1 104 millions de francs en 1999, ils sont majorés de 3,9 %, et
recouvrent des évolutions diverses :
* la réduction de 70 à 4 millions de francs des
dépenses induites par la Coupe du monde,
ces
4 millions de francs correspondant, comme on l'a déjà
signalé, au solde des subventions dues aux villes où se sont
déroulés les matches.
*
l'inscription de 50 millions de francs de crédits
correspondant à l'indemnité due à l'exploitant du Stade de
France
, la société Consortium Stade de France.
Les études financières préalables à la construction
du Stade de France avaient conclu que la présence d'un club
résident de football de haut niveau était la condition de
l'équilibre de son exploitation.
C'est pourquoi le contrat de concession a prévu que, si cette condition
n'était pas remplie, l'Etat devrait dédommager l'exploitant,
c'est-à-dire la société Consortium du Stade de France.
Pour chacune des deux saisons sportives suivant la Coupe du monde, le montant
de cette indemnité a été fixé à
50 millions de francs (valeur avril 1994).
A l'issue de ces deux premières saisons, si aucun club résident
n'a été retenu et après une nouvelle négociation,
l'Etat devra soit " racheter " la concession, soit verser au
concessionnaire un dédommagement annuel de 68 millions de
francs, diminué le cas échéant des recettes des
manifestations organisées dans le Stade de France -dont l'exploitation,
il convient de le souligner, a débuté d'une façon
remarquable et qui témoigne du dynamisme du concessionnaire.
Or le Stade de France, on le sait, n'a pas à ce jour de club
résident. Après le renoncement en mai dernier du club
Paris-Saint-Germain, le Red Star, pressenti, ne peut apparemment pas
répondre aux conditions exigées, et en particulier réunir
le budget nécessaire, en dépit des réels efforts consentis
par le Consortium du Stade de France pour abaisser le prix de location du stade.
Le ministère de la jeunesse et des sports a déjà dû
verser en 1998 26,2 millions de francs (soit la contre-valeur de
25 millions de francs 1994) à l'exploitant. Pour 1999,
52 millions de francs correspondant au montant actualisé des
indemnités prévues ont été inscrits à titre
prévisionnel au projet de budget, afin de permettre le versement du
dédommagement dû au titre de la deuxième partie de la
saison 1998/1999, et celui d'une provision équivalente au titre de la
première partie de la saison 1999/2000.
On ne peut donc que souhaiter que soit prochainement trouvé un club
résident, pour des raisons budgétaires évidentes, mais
aussi parce qu'il serait dommage que le magnifique équipement qu'est le
Stade de France ne soit pas prioritairement utilisé pour accueillir de
grandes manifestations sportives.
Par ailleurs, il convient d'approuver le projet du ministère de confier
à l'inspection générale des finances et à
l'inspection générale de la jeunesse et des sports une mission
conjointe, afin de faire le point sur le dossier de l'équilibre de
l'exploitation de la concession.
* l'inscription de mesures nouvelles portant notamment sur :
- l'accès des jeunes aux activités sportives et de loisirs, avec
les crédits supplémentaires dégagés pour le
" ticket sport " (10 millions de francs), le " coupon
sport " (20 millions de francs) et le " coupon loisirs "
(20 millions de francs) ;
- le renforcement de la lutte contre le dopage (9 millions de francs pour
l'équipement des centres médicaux sportifs et l'extension de la
prise en charge de la surveillance médicale des sportifs) ;
- le soutien à la vie associative, avec notamment la création de
132 postes FONJEP et un renforcement des subventions aux associations
nationales (10,5 millions de francs) ;
- des aides à la formation des bénéficiaires
d'emploi-jeune et de jeunes préparant le brevet d'animateur (35,3
millions de francs) ;
- le renforcement du réseau information-jeune (10 millions de
francs) ;
- la prise en charge des frais de participation aux manifestations sportives de
haut niveau (Jeux du Pacifique-Sud, championnat du monde d'athlétisme,
championnat d'Europe de basket-ball) pour 4 millions de francs.
c) Les dépenses d'investissement
En 1999,
les dépenses totales en capital (Titres V et VI) diminueront en
crédits de paiement (passant de 115,9 millions de francs en 1998
à
108,5 millions de francs
en 1999), les autorisations de
programme progressant en revanche légèrement, de 113,6
à
115 millions de francs
.
Cette évolution globale recouvre une augmentation des dépenses de
l'Etat (Titre V) et une diminution des subventions d'équipement (Titre
VI) qui avaient été " gonflées " en 1998 par
45 millions de francs de subventions complémentaires pour
l'aménagement des stades de provinces accueillant les matches de la
Coupe de monde.
•
Les investissements de l'Etat
Ils représenteront 48,2 millions de francs en crédits de
paiement (+ 14,7 %) et 54,7 millions de francs en autorisations
de programme (+ 37 %).
Les opérations financées en 1999 seront :
- le relogement des directions départementales de la jeunesse et des
sports de Marseille et d'Avignon (12,5 millions de francs en
crédits de paiement).
- les travaux réalisés dans les établissements publics
(37,6 millions de francs en autorisations de programme et
35,6 millions de francs en crédits de paiement)
•
Les subventions d'investissement
Elles s'élèveront à 60,3 millions de francs en
autorisations de programme et crédits de paiement (- 18,4 %).
Ces crédits seront répartis entre :
- le financement des contrats de plan Etat-régions (20,3 millions
de francs)
- les subventions aux associations pour la rénovation des centres de
vacances et de loisirs (17,5 millions de francs) ;
- les subventions aux collectivités territoriales pour la
rénovation de leurs équipements sportifs (17,5 millions de
francs), ces subventions budgétaires devant s'ajouter à
115 millions de francs de subventions d'investissements du FNDS ;
- le contrat de développement Nouvelle-Calédonie (5 millions
de francs).
d) La répartition des dépenses par agrégat.
Traditionnellement, le ministère de la jeunesse et des
sports
présente une répartition de ses crédits entre trois
agrégats : les crédits affectés aux dépenses
d'administration générale, les crédits consacrés
aux actions en faveur de la jeunesse et de la vie associative, et ceux
consacrés au sport.
Cette présentation a pour objet de faciliter l'analyse de
l'évolution des grandes masses de dépenses, mais elle est un peu
artificielle, beaucoup de dépenses répertoriées dans
l'agrégat " sport " bénéficiant à la
jeunesse, de même que les dépenses consacrées à la
vie associative et à la politique de la jeunesse contribuent aussi au
développement de la pratique sportive.
Le ministère en est conscient, et souhaiterait en particulier affiner
cette présentation en définissant un nouvel
" agrégat " regroupant les dépenses de formation.
Cette année, cependant, dans l'attente d'améliorations
certainement souhaitables, la présentation par agrégat n'est pas
modifiée et fait apparaître les évolutions suivantes, de
loi de finances à loi de finances :
|
Budget
voté 1998
|
Projet de budget 1999 (en MF) |
Variation
|
|||
|
AP |
DO + CP |
AP |
DO + CP |
AP |
DO+CP |
Administration générale |
39,7 |
964,4 |
54,71 |
1 016,77 |
37,5 |
5,4 |
Jeunesse et vie associative |
10,2 |
739,8 |
17,7 |
771,37 |
73,5 |
4,26 |
Sports et activités physiques |
63,66 |
1 217,3 |
42,6 |
1 233,3 |
- 33,1 |
1,3 |
TOTAL |
113,56 |
2 921,5 |
115,01 |
3 021,44 |
1,27 |
3,4 |
•
Les crédits de l'agrégat " Administration
générale "
atteignent, en dépenses ordinaires et
crédits de paiement, 1016,77 millions de francs en 1999, en
augmentation de 5,4 % par rapport à 1998.
On peut regretter que les dépenses d'administration
générale soient ainsi les premières
bénéficiaires de l'augmentation des moyens de la jeunesse et des
sports. Ces dépenses qui représentent, il faut le souligner, le
tiers du budget du ministère, ne sont pas en effet les plus
" productives " en termes de développement du sport et des
aides à la jeunesse.
•
Les moyens de paiement de l'agrégat " Jeunesse et
vie associative "
s'élèvent à
771,97 millions de francs en 1999, en hausse de 4,26 % par rapport
à 1998, après une hausse de 3,4 % en 1998 et après
deux diminutions consécutives de 4,1 % en 1997 et 7,3 % en
1996.
•
Les moyens de paiement de l'agrégat " Sport et
activités physiques "
atteignent 1 233,3 millions de
francs en 1999, soit une faible augmentation de 1,9 % par rapport à
1998. Il faut noter cependant que les actions " sport "
bénéficieront du redéploiement d'une partie des
crédits affectés l'an dernier à la Coupe du
monde.
2. Les ressources extrabudgétaires
a) Le Fonds national pour le développement du sport (FNDS)
Le FNDS
est un compte d'affectation spéciale qui a été
créé par la loi de finances pour 1979 pour renforcer les moyens
d'intervention alloués par le budget de l'Etat au sport de haut niveau
et au sport de masse. Il contribue traditionnellement à pallier
l'insuffisance des crédits inscrits au budget général.
•
L'évolution des recettes du Fonds
Depuis 1994, les recettes du FNDS proviennent :
- d'un prélèvement uniforme sur les sommes misées aux jeux
gérés par la Française des jeux en France
métropolitaine : le taux de ce prélèvement a
été relevé de 2,6 à 2,9 % au 1er janvier
1998 ;
- d'un prélèvement sur les enjeux du PMU, dont le taux a
été ramené en 1996 de 0,1 à 0,09 % ;
- de l'excédent de la taxe sur les débits de boisson.
Le projet de budget pour 1999 ne modifie ni le mode de calcul ni le montant
prévu de ces recettes.
Le tableau suivant retrace l'évolution depuis 1997 des prévisions
et des réalisations de recettes du Fonds :
PRÉVISIONS DE RECETTES DU FNDS (en MF)
|
1997 |
1998 |
1999 |
||
|
Prévision
|
Réalisation |
Prévision
|
Réalisation 16.07.98 |
PLF |
Prélèvement PMU (ligne 3) |
32 |
32,4 |
32 |
15,6 |
32 |
TSDBC (Taxe sur les débits de boisson) (ligne 4) |
|
|
|
|
|
Prélèvement sur la Française des Jeux (ligne 8) |
851 |
848,6 |
949 |
507,9 |
949 |
TOTAL |
916 |
917,7 |
1 014 |
523,7 |
1 014 |
(1)
Le montant de la TSDB de
l'année
n'est connu qu'au cours du premier trimestre de l'année N +1
Le niveau des rentrées constatées en juillet 1998 permet
d'espérer que les montants prévus pour l'année seront
effectivement atteints. Il est à noter, en outre, que ces recettes
n'auront pas été amputées, comme en 1997, par des
annulations de crédits.
On peut donc escompter que les ressources du Fonds atteindront pour la
première fois, cette année, le seuil du milliard de francs,
objectif depuis longtemps fixé par votre commission et par le mouvement
sportif.
Pour 1999, on l'a dit, les prévisions de recettes demeurent au
même niveau qu'en 1998 : cependant, la suppression des charges
liées à la préparation de la Coupe du monde
(91,5 millions de francs en 1998) dégagera des marges de manoeuvre
nouvelles.
•
L'utilisation des ressources du FNDS
Le FNDS est géré par le ministère de la jeunesse et des
sports en concertation avec le mouvement sportif dans le cadre du conseil et
des commissions régionales du Fonds.
•
La programmation des crédits en 1998
Pour 1998, la programmation des dépenses décidée par le
conseil du FNDS le 27 janvier 1998 était la suivante :
Destination des crédits |
Montant des crédits
|
Pourcentage
|
|
475
|
50,45 % |
Avances aux sportifs de haut niveau |
0,5 |
0,05 % |
Part régionale |
290 |
30,8 % |
Grandes manifestations sportives |
0 |
0 % |
Chap. 9
|
40,23 ]
|
4,3 % ]
|
Coupe du
monde de football
|
91,50 |
9,7 % |
TOTAL |
941,59 * |
100 % |
*
Tous les crédits ne sont pas détaillés pour arriver
à 1 014 millions.
Source : Ministère de la Jeunesse et des Sports
Près de 80 % des crédits du FNDS sont consacrés aux
conventions d'objectifs et à la part régionale.
Le contrôle a posteriori de l'utilisation des subventions versées
par l'Etat est rigoureux. En effet, un examen de la situation financière
globale est réalisé pour chaque fédération au
moment de la négociation de la convention de l'exercice suivant (analyse
du compte de résultat et du bilan). Ceci permet de contraindre les
fédérations à la transparence, et les incite à des
programmations pluriannuelles de crédits.
*
La part régionale du FNDS
a été
fixée à 290 millions de francs pour 1998 (y compris le plan
sport-emploi et le coupon sport), soit près de 30,8 % du budget du
FNDS.
Les actions subventionnées sont :
- la formation des dirigeants et des animateurs sportifs ;
- la détection et le perfectionnement des jeunes talents ;
- les projets de développement des clubs locaux ;
- le soutien du bénévolat dans les petits clubs locaux ;
- le soutien à l'emploi sportif (par le plan sport-emploi) ;
- et le coupon sport.
•
Les prévisions pour 1999
Le tableau ci-dessous indique les prévisions d'utilisation des
ressources du FNDS en 1999 :
TABLEAU DE RÉPARTITION DES DÉPENSES DU FNDS POUR 1999
Dépenses |
Montant des crédits
|
Pourcentage
|
Sport de haut niveau |
227 |
22,4 % |
Avances |
0,5 |
0,05 % |
Sport de masse |
611 |
60,25 % |
Sous-total fonctionnement |
838,5 |
82,7 % |
Équipements de l'Etat |
60,5 |
6 % |
Équipements de la Coupe du monde |
0 |
0 % |
Équipements des collectivités locales et des associations sportives |
115 |
11,3 % |
Sous-total Équipement |
175,5 |
17,3 % |
TOTAL |
1 014 |
100% |
Source : Ministère de la jeunesse et des Sports
Le redéploiement des crédits mobilisés en 1998 par la
préparation de la Coupe du monde permettra de relever de
41 millions de francs les crédits affectés à la
promotion et au développement des pratiques sportives.
Priorité sera également donnée à la
réhabilitation et à la mise aux normes des équipements
sportifs. En effet, le patrimoine sportif a vieilli, depuis la grande
époque de sa construction dans les années 70. L'aide au
patrimoine des collectivités locales sera augmentée de
40 millions de francs et l'aide aux équipements sportifs de l'Etat
de 10,25 millions de francs.
*
La part régionale du FNDS pour 1999
Un accroissement de 10 % sur la part régionale du FNDS par rapport
à 1998 porte ce budget à 325 millions de francs. L'accent
sera mis sur l'aide aux clubs sportifs.
Les crédits régionaux du FNDS serviront à financer :
- les actions de prévention de la santé des sportifs, dans le
cadre du renforcement de la lutte contre le dopage ;
- le plan sport-emploi (20 % de la part régionale) ;
- les projets initiés par le mouvement sportif visant à prolonger
l'enthousiasme consécutif à la Coupe du monde ;
- la formation des bénévoles, éducateurs et
dirigeants ;
- le perfectionnement des sportifs ;
- et les projets de développement des associations.
b) Le Fonds national pour le développement de la vie associative (FNDVA)
Les
ressources du FNDVA complètent les moyens consacrés à la
politique en faveur de la vie associative : alimenté par un
prélèvement sur les ressources du pari mutuel, le Fonds est
utilisé pour les trois quarts de ses recettes à des actions de
formation des bénévoles et, pour le quart restant, à des
études et des expérimentations.
Les prévisions de recettes du Fonds pour 1999 restent au même
niveau que pour 1998 : 24 millions de francs.
Ce niveau de recettes, qui dépend d'une source unique, est jugé
trop faible par le ministère qui y voit une des causes des
difficultés de fonctionnement du Fonds, caractérisées en
particulier par les délais de traitement des dossiers, et des retards
dans le versement des subventions.
En 1998, des efforts ont été consentis pour assainir la gestion
du Fonds : des retards dans l'octroi des subventions ont été
apurés, et la totalité des crédits disponibles sur le
compte devait être engagée.
Par ailleurs, deux rapports confiés respectivement à l'Inspection
générale des affaires sociales et à l'Inspection
générale de la jeunesse et des sports ont formulé des
recommandations pour une réforme de la gestion du Fonds. La circulaire
du Premier ministre relative au développement de la vie associative
publiée au Journal officiel du 16 septembre 1998 annonce clairement
cette réforme. Il serait notamment prévu de confier à la
délégation interministérielle à l'innovation
sociale et à l'économie sociale le soin
" d'animer "
le conseil de gestion du Fonds, en lui proposant
des orientations annuelles, en
" introduisant "
les demandes
d'aides des associations et en faisant procéder à
l'évaluation des actions subventionnées.
Il restera à concrétiser ces orientations par la modification
annoncée du décret de 1985 relatif au FNDVA.
B. LES MOYENS EN PERSONNEL
1. Les emplois budgétaires
Le
projet de budget pour 1999 ne prévoit aucune création d'emplois
dans les services du ministère de la jeunesse et des sports :
l'effectif des emplois budgétaires - 6.731 - demeurera donc en
1999 identique à celui de 1998.
Toutefois, à effectif global inchangé, des transformations
d'emplois permettront de créer, en 1999, 20 emplois administratifs dans
les services déconcentrés.
Le budget pour 1999 permet également de financer une série de
mesures destinées à améliorer la situation des
personnels :
- la poursuite de l'intégration des personnels dans les corps des
professeurs de sports et des conseillers d'éducation populaire et de
jeunesse (CEPJ) : à ce titre, 65 emplois de chargés
d'éducation populaire et de jeunesse sont transformés en 65
emplois de CEPJ, et 54 emplois de chargés d'enseignement
d'éducation physique et sportive en 54 emplois de professeurs de
sports ;
- l'accès à la hors classe de 33 professeurs de sports et de 13
CEPJ ;
- l'application du protocole d'accord sur la rénovation de la grille de
la fonction publique ;
- des mesures indemnitaires permettant notamment d'aligner la situation des
directeurs régionaux de la jeunesse et des sports sur celle des
directeurs régionaux d'autres administrations.
2. Les moyens mis à la disposition du mouvement sportif et du mouvement associatif
En
1999 :
•
Trente contrats supplémentaires de préparation
olympique et de haut niveau seront financés
dans la perspective des
Jeux de Sydney : ces 30 nouveaux contrats, partiellement gagés par
20 suppressions de postes dans le corps des chargés d'enseignement
physique et sportive, portent à 383 le nombre total des contrats de
préparation olympique et de haut niveau.
L'effectif total de référence des cadres techniques mis à
disposition du mouvement sportif devrait ainsi représenter, en 1999,
1 660 personnes.
Il convient de rappeler à cet égard que le ministère des
finances avait envisagé la prise en charge par les
fédérations sportives de ces personnels. L'an dernier, votre
commission s'était félicitée de ce que ce projet semblait
abandonné : il lui semblait en effet que les
fédérations n'avaient pas les moyens financiers ni les structures
administratives nécessaires pour recruter et rémunérer ces
cadres. Néanmoins, elle avait souligné la nécessité
d'encadrer plus précisément les conditions de leur mise à
disposition, nécessité que votre rapporteur tient aujourd'hui
à rappeler.
•
132 postes FONJEP supplémentaires seront
créés
Le Fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation
populaire (FONJEP), créé en 1964, regroupe les ministères,
les organismes publics, les collectivités territoriales, les
associations et organismes sans but lucratif.
Il permet de financer des postes mis à la disposition des associations.
Les 132 postes créés en 1999 porteront à 3 215 le
nombre total des postes FONJEP gérés par le ministère de
la jeunesse et des sports. Ils seront utilisés pour le recrutement
d'animateurs coordinateurs chargés de développer des projets
locaux " jeunesse ". Le ministère a l'intention
d'améliorer la répartition des postes FONJEP, dans le sens d'un
rééquilibrage au profit des départements à forte
concentration urbaine.
ÉVOLUTION DES POSTES FONJEP GÉRÉS PAR
LE
MINISTÈRE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS
Années |
Total des postes Jeunesse et sports |
Variation en % |
Taux de participation du poste (en francs) |
1995 |
3 253 |
- |
45 000 |
1996 |
2 733 |
- 16 |
45 000 |
1997 |
2 737 |
+ 0,14 |
45 000 |
1998 |
3 083 |
+ 12,6 |
45 000 |
1999 |
3 215 |
+ 4,3 |
45 000 |
• Enfin, il faut aussi rappeler que les financements accordés dans le cadre du plan sport emplois, de même que ceux consacrés à la formation des titulaires d'emplois-jeunes, qui seront analysés dans la suite du présent rapport, contribuent aussi très directement à renforcer les moyens en personnels des associations intervenant dans les secteurs du sport, de la jeunesse et de l'éducation populaire.
C. LE BILAN DES DÉPENSES LIÉES À L'ORGANISATION DE LA COUPE DU MONDE DE FOOTBALL
L'organisation en France de la Coupe du monde de football 1998
ne
s'est pas soldée seulement par une grande fête populaire -et une
remarquable victoire de l'équipe de France : elle a aussi permis
une importante rénovation d'une partie du patrimoine sportif.
Pour réussir dans cette grande entreprise, l'Etat, les
collectivités territoriales, les entreprises publiques et le secteur
privé ont été largement mis à contribution.
Il a donc semblé utile à votre rapporteur d'établir le
bilan de ces contributions, qui, entre 1994 et 1998, auront
représenté au total 9,424 millions de francs et dont le
tableau ci-après indique la répartition par intervenant et par
catégorie de dépenses :
FINANCEMENT DE LA COUPE DU MONDE DE FOOTBALL
(en M.F.) |
Etat |
Collectivités territoriales |
Entreprises publiques |
Total dépenses publiques |
Secteur privé |
Total |
Stade de
France
|
2 621 |
1 093 |
528 |
4 242 |
1 538 |
5 580 |
Construction |
1 254 |
|
|
1 254 |
1 538 |
2 792 |
Aménagement du site |
613 |
93 |
60 |
766 |
|
766 |
Desserte |
754 |
1 001 |
468 |
2 223 |
|
2 223 |
Stades de province et Parc des Princes |
366 |
525 |
|
891 |
|
891 |
Total dépenses d'investissements |
2 987 |
1 619 |
|
|
1 538 |
6 672 |
Dépenses d'organisation |
161 |
n.d. |
65 |
226 |
2 526 |
2 752 |
TOTAL GENERAL |
3 148 |
1 619 |
593 |
5 360 |
4 064 |
9 424 |
|
(33,4 %) |
(17,1 %) |
(6,3 %) |
(56,8 %) |
(43,2 %) |
(100 %) |
On
notera qu'il serait intéressant, au regard de ces dépenses, de
disposer de l'évaluation qui n'a pu être encore établie,
des retombées positives de la Coupe du monde sur l'ensemble de
l'économie.
On mesure en tout cas, à la lecture de ce tableau, le poids dont aura
pesé la Coupe du monde sur le budget du ministère de la jeunesse
et des sports : en effet, mis à part des crédits
d'équipements votés en 1995 dans le cadre de deux collectifs
(720 millions de francs), les sommes considérables affectées
par l'Etat à cet événement exceptionnel n'ont fait l'objet
d'aucun financement " exceptionnel " et ont été
prélevées sur les crédits d'intervention et
d'investissement du ministère, ainsi que sur les ressources du
FNDS.
II. L'ACTION DU MINISTÈRE
Comme
l'a souligné devant votre commission Mme Marie-George Buffet,
ministre de la jeunesse et des sports, le budget pour 1999 devrait permettre de
mettre l'accent sur de nombreuses priorités : l'emploi et la formation,
le développement de la citoyenneté, le développement de
l'accès au sport et aux loisirs, le soutien à la vie associative,
le renforcement des politiques contractuelles, l'action en faveur de la
santé des sportifs et la lutte contre le dopage.
Aucune de ces priorités n'est, dans son principe, discutable : leur
nombre fait cependant craindre qu'il soit difficile de les mener de front, et
fait redouter un certain éparpillement des efforts entrepris.
Il serait en particulier dommage que trop de moyens soient consacrés
à des actions " ponctuelles " ou dont les conditions de mise
en oeuvre auront été insuffisamment étudiées, au
détriment des actions de fond qui doivent être menées sur
une longue durée -et avec des moyens stables- pour que le sport joue
réellement son rôle social et pour assurer à tous les
citoyens, et d'abord à tous les jeunes, une véritable
égalité d'accès à la pratique sportive.
A. LA POLITIQUE DE LA JEUNESSE ET LE SOUTIEN À LA VIE ASSOCIATIVE
La
politique de la jeunesse, qui bénéficie, comme on l'a
déjà souligné, d'un certain rééquilibrage
budgétaire, doit s'appuyer sur un soutien renforcé à
l'action associative, laquelle devrait aussi bénéficier de
mesures de clarification législatives et réglementaires qui ne
sont pas de la seule compétence du ministère de la jeunesse et
des sports.
On relèvera qu'à côté d'efforts bienvenus pour
rationaliser et simplifier certaines actions -en particulier la politique
contractuelle menée dans les domaines de la politique locale de la
jeunesse et de l'aménagement des rythmes scolaires- la politique en
faveur de la jeunesse continue de se caractériser par un
" foisonnement " de mesures, dont l'application est de surcroît
souvent déconcentrée, ce qui ne facilite pas le suivi et
l'évaluation de leurs résultats, ni sans doute une gestion
optimale des moyens qui leurs sont affectés. C'est dommage, car on ne
peut qu'approuver leur inspiration, fondée sur la volonté de
renforcer la lutte contre l'exclusion et les " aides à la
personne " accordées aux jeunes.
Votre rapporteur analysera successivement l'évolution de la politique
contractuelle en faveur de la jeunesse, le développement des actions
consacrées à la lutte contre l'exclusion et à
l'information des jeunes et enfin les mesures de soutien à la vie
associative.
1. La politique contractuelle
Le ministère de la jeunesse et des sports consacrera 262,5 millions de francs en 1999 à cette politique, qui fera l'objet d'un important effort de réorganisation.
a) Les politiques locales de la jeunesse : la mise en place de contrats locaux éducatifs et sociaux
Depuis
1994, le ministère de la jeunesse et des sports a
développé avec les collectivités territoriales une
politique contractuelle permettant de mettre en place au profit des jeunes, en
liaison avec les associations, une offre cohérente et diversifiée
d'activités sportives, culturelles et éducatives.
Cette politique s'est traduite par le lancement de diverses formules de
contrats, les projets locaux d'animation jeunesse (PLAJ) et d'animation
sportive (PLAS) auxquels étaient venus s'ajouter en 1995, à la
suite de la consultation nationale des jeunes, les contrats locaux d'animation,
de sport, d'expression et de responsabilité (LASER), dont l'objectif
était d'associer davantage les jeunes à la définition de
leurs objectifs, puis en 1997 les contrats d'animation rurale (CAR).
Le tableau ci-dessous dresse le bilan, réalisé en 1997, des
contrats PLAJ, PLAS et LASER :
BILAN
DES ACTIONS DE POLITIQUES LOCALES DE LA JEUNESSE
(réalisé
début 1997)
Contrats |
Effectifs visés |
et moyenne par contrat |
Nombre d'animateurs |
et moyenne par contrat |
Objectif des actions |
Public visé |
PLAJ et PLAS |
694 855 |
519 |
11 828 |
9 |
34 % : animation
|
39,9 % : jeunes de 11
à 14 ans
|
LASER |
266 335 |
1 109 |
|
8 |
36,5% :
animation
|
42,5 % : jeunes de 15 à 19 ans |
En 1998,
un premier effort d'harmonisation avait été
réalisé, par le regroupement sous la dénomination des
projets locaux d'animation jeunesse (PLAJ), des contrats LASER et des contrats
CAR.
En 1999, cette politique sera poursuivie avec la mise en oeuvre de
contrats
uniques
:
les contrats locaux éducatifs et sociaux
(CLES)
qui prendront en compte les besoins des jeunes depuis la petite
enfance jusqu'à 25 ans. Le but est d'établir un parcours
cohérent répondant aux besoins des jeunes en ce qui concerne
l'éducation, l'accès à la citoyenneté et à
la responsabilité.
b) La mise en place de contrats " interministériels " pour l'aménagement des temps et des activités des enfants d'âge scolaire : les contrats éducatifs locaux (CEL)
Le
ministère de la jeunesse et des sports participe depuis 1985 à la
politique d' " aménagement des rythmes de vie des enfants et des
jeunes ".
En 1999, cette politique va connaître un nouveau tournant, avec la mise
en place des contrats éducatifs locaux (CEL).
•
Le bilan des actions d'aménagement des rythmes de vie de
l'enfant
3 408 contrats d'aménagement des rythmes de vie des enfants
et des jeunes (ARVEJ)
étaient en place au cours de
l'année scolaire 1997-1998. Ils concernaient 1 667 000 enfants
et jeunes et 5 733 communes.
Les enfants relèvent des écoles maternelles (20 %), des
écoles élémentaires (70 %) et des
établissements du secondaire (10 %). Les prestations offertes sont
très variées, dont :
- la prise en charge et l'amélioration des transports (43,5 % des
contrats) ;
- l'accueil des enfants au sein de structures telles que les centres de loisirs
sans hébergement (CLSH) (42,4 % des contrats) ;
- l'organisation des classes transplantées (11 % des
contrats) ;
- des séjours sportifs et culturels (16,4 % des contrats) ;
- l'aménagement des espaces (24,3 %)
64 958 personnes sont intervenues (dont 20 991
bénévoles) au cours de 18,216 millions d'heures d'animation.
Pendant la même année scolaire 1997-1998,
230 sites
pilotes
ont fonctionné concernant 394 communes (principalement
des communes rurales et des communes de moins de 20 000 habitants). Les
formules proposées sur les sites pilotes peuvent prendre la forme
d'après-midi libérés (non comptabilisés dans le
cadre de l'enseignement obligatoire), d'après-midi
aménagés (activités culturelles et sportives
comptabilisées dans les heures d'enseignement obligatoires) et
d'après-midi mixtes (comprenant simultanément une partie en temps
scolaire et une partie en temps périscolaire).
Le nombre d'écoles élémentaires ayant allégé
le temps scolaire journalier est en augmentation (55,72 % en 1996-1997 et
71 % en 1997-1998). Cela a permis une meilleure répartition du
temps scolaire sur l'année et une offre diversifiée d'actions
sportives et culturelles tout au long de l'année.
Le budget des sites pilotes en 1997-1998 s'élève à
près de 279 millions de francs. Le ministère de la jeunesse
et des sports finance un tiers des budgets de chaque site (soit une aide de
652 francs par enfant et par an en 1997-1998 et 666 francs en
1996-1997).
En 1998, le ministère disposait d'après la loi de finances
initiale de
229,47 millions de francs
dont 159,3 millions ont
été déconcentrés et 28 millions ont
été transférés au Fonds interministériel
à la ville.
•
La mise en place des CEL
Au terme d'un travail de réflexion commun aux ministères de
l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie, de la
culture et de la communication, de la ville et de la jeunesse et des sports, la
circulaire interministérielle du 9 juillet 1998 a
créé les
contrats éducatifs locaux (CEL)
.
Ces contrats sont élaborés par tous les acteurs locaux
regroupés au sein d'un comité local. Ils doivent être
validés par un comité départemental de pilotage
constitué, autour du préfet, de l'inspecteur d'académie,
du directeur départemental de la jeunesse et des sports et des
administrations concernées.
Les CEL ont vocation à intégrer les contrats ARVEJ au cours de
l'année scolaire 1998-1999. Cette action sera suivie par les
comités départementaux de pilotage et par une instance nationale
de suivi et d'évaluation qui prendra le relais du comité
d'évaluation et de suivi des aménagements des rythmes de l'enfant
(CESARE).
La participation financière du ministère
de la jeunesse et
des sports sera fonction de la participation des communes et de leur potentiel
fiscal, ainsi que des formes d'organisation du temps de l'enfant et des jeunes
(le ministère ne finançant que les temps péri et
extra-scolaires).
Il faut espérer que la mise en place des contrats CEL permette un
rééquilibrage du financement de ces actions, qui repose
aujourd'hui principalement sur les communes (55 %) et sur le
ministère de la jeunesse et des sports (25 %), la participation de
l'éducation nationale et celle de la culture étant
limitées chacune à 2 %.
c) Les moyens de la politique contractuelle
En 1999, les moyens consacrés à l'ensemble de la politique contractuelle bénéficieront de 40 millions de francs de mesures nouvelles et s'élèveront à 262,5 millions de francs, en augmentation de 14,4 % par rapport à 1998.
2. Les actions de lutte contre l'exclusion
Les " rencontres nationales de la jeunesse " organisées en novembre 1997 ont débouché sur un certain nombre de mesures concrètes dépendant de plusieurs ministères, et la mise en place de structures de dialogue destinées à assurer la mise en place des mesures prises et à formuler de nouvelles propositions. Ce dispositif se superposera aux différentes actions existantes ou prévues qui constituent des " aides à la personne " ou qui contribuent à l'information des jeunes.
a) Les mesures prises à la suite des rencontres nationales de la jeunesse
La
ministre de la jeunesse et des sports a souhaité engager une
consultation approfondie des jeunes afin d'aboutir à des mesures
concrètes dans le cadre du renforcement de la politique en faveur de la
jeunesse.
A cette fin, des rencontres locales de la jeunesse ont été
menées à partir du 21 juin 1997 afin de recueillir des
propositions émanant notamment des mouvements associatifs.
Elles ont débouché, les 29 et 30 novembre 1997, sur les
rencontres nationales de la jeunesse à l'Institut national de la
jeunesse et de l'éducation populaire. Ces deux journées ont
réuni des jeunes, acteurs des rencontres locales, des jeunes
impliqués dans la vie associative, syndicale ou politique, venant de
toutes les régions de France et des DOM-TOM, avec le Premier ministre,
les ministres du logement, de la défense, du budget, de la santé
et de l'éducation nationale.
Les rencontres nationales de la jeunesse ont permis de prendre un certain
nombre de mesures et conduit à la mise en place de structures
permanentes de dialogue : il convient, à propos de ces
dernières, de se demander si leur création, qui entraîne un
coût non négligeable, était absolument indispensable.
•
Les mesures
prises intéressent les secteurs :
- de la santé : amélioration de l'encadrement
médico-social dans les écoles, organisation d'une campagne
nationale d'information sur la contraception ;
- du logement : mobilisation du 1 % logement au profit des jeunes ;
- des transports avec l'élargissement de la carte jeune aux
transports ;
- de l'accès aux loisirs, au sport, aux vacances et à la
culture : élargissement de la carte jeune à de nouveaux
services à caractère social et culturel, reconnaissance des
cultures urbaines...
Des efforts particuliers ont également été faits pour
améliorer l'accès à la formation et à l'emploi,
principale demande des jeunes. Ainsi, 1000 emplois-jeunes sont
créés pour renforcer le réseau information jeunesse.
• Pour suivre l'application de ces mesures et permettre
l'émergence de propositions nouvelles,
un conseil permanent de la
jeunesse (CPJ)
a été mis en place le 31 janvier 1998,
créé par arrêté ministériel et placé
auprès de la ministre de la jeunesse et des sports.
De plus, deux réunions interministérielles ont eu lieu le 9 avril
1998 et le 9 juillet 1998 pour étudier l'avancée des
différentes mesures. Il s'agit par exemple de l'abaissement du
coût des transports, de la création
d' " Universités du jeune citoyen "...
Le ministère de la jeunesse et des sports, outre sa participation
à la création d'emplois-jeunes dans le secteur de l'animation, du
sport et de la culture, a déjà élargi l'aide à
l'initiative des jeunes de 15 à 28 ans, et prévoit un projet de
" junior association ".
En outre, dans chaque département, un
conseil départemental de
la jeunesse,
placé sous l'autorité du préfet, a
été constitué pour permettre un dialogue permanent avec
les services de l'Etat, les collectivités locales et tous les
partenaires concernés par les questions de politique de la jeunesse.
Un budget spécifique de 3,5 millions de francs est prévu sur
le titre III (moyens des services) du projet de loi de finances pour 1999
pour le fonctionnement du conseil permanent et des conseils
départementaux de la jeunesse.
b) Le développement des " aides à la personne "
Un
certain nombre de dispositifs existent déjà pour faciliter
l'accès des jeunes à des activités sportives ou
culturelles, ou pour soutenir leurs projets. Ces actions sont poursuivies, mais
elles sont complétées par de nouvelles mesures.
•
Les dispositifs existants
*
La carte jeune
La carte jeune facilite l'accès des jeunes aux loisirs et à la
culture. La société Carte Jeune SA a développé des
prestations à caractère social, sportif et culturel, facilitant
l'accès aux musées ou permettant la réduction de
moitié du prix de la carte orange (opération imagine R) par
exemple.
*
Le défi jeune
Le défi jeune est le premier dispositif généraliste d'aide
aux projets de jeunes. Depuis 10 ans, 23 000 jeunes se sont impliqués
dans des projets dont 5 900 ont été primés ; 550
entreprises et 700 associations ont vu le jour dans le cadre de ce dispositif.
Depuis 1998, le ministère a tenté de réorienter le
dispositif pour l'ancrer plus solidement dans le contexte local et l'ouvrir
à tous les jeunes jusqu'à 28 ans (la limite d'âge
étant actuellement fixée à 25 ans). Les critères de
recevabilité des projets et de fonctionnement des jurys ont
été précisés ; des efforts ont été
faits pour structurer les réseaux et les partenariats. Dans ce cadre, le
projet de loi de finances pour 1999 prévoit la reconduction des
crédits votés en 1998 (soit 20 millions de francs).
*
Le ticket-sport
Le " ticket-sport ", qui associe l'Etat, les collectivités
territoriales et associations sportives, permet de faciliter l'accès des
jeunes aux installations sportives pendant les périodes de vacances
scolaires. Les crédits affectés à ce dispositif seront
majorés de 10 millions de francs en 1999.
•
Les nouvelles mesures
Elles comprennent le " coupon-sport ", déjà mis en
place en 1998, le " coupon-loisirs " qui sera mis en place en 1999 et
enfin les aides à la formation conduisant au brevet d'aptitude aux
fonctions d'animateur (BAFA), dont le ministère estime qu'il peut
être une voie importante d'insertion professionnelle.
Ces " aides personnalisées ", attribuées à des
jeunes défavorisés, peuvent certainement contribuer à
atténuer certaines causes d'exclusion tenant à leur manque de
ressources.
Leurs critères et conditions d'attribution devraient en tout cas faire
l'objet d'un pilotage et d'un suivi attentif au niveau national : il ne
faudrait pas en effet que ces aides, qui sont gérées de
manière déconcentrée, aboutissent de ce fait à une
politique d'aides " à géométrie variable ".
Il faut, en outre, veiller à leur coordination avec les aides de
même nature qui sont déjà accordées par les
collectivités locales ou par les caisses d'allocations familiales.
Enfin, il convient de s'interroger sur le mécanisme des
" coupons ". Ainsi, les coupons-sport sont remis par leurs
bénéficiaires aux fédérations, auxquelles ils sont
remboursés.
Cette " aide personnelle " s'analyse donc aussi comme une subvention
indirecte aux fédérations sportives, dont on doit se demander si
elles ne devraient pas, elles aussi, consentir un effort pour faciliter
l'accès à la pratique sportive des jeunes
défavorisés.
*
Le coupon-sport
a déjà connu en 1998 un
début de mise en place grâce à des financements du FNDS.
Il représente une aide financière aux familles
défavorisées pour réduire le coût d'adhésion
à une association sportive. Le projet de loi de finances de 1999
prévoit une mesure nouvelle de 20 millions de francs pour
élargir la catégorie d'âge des bénéficiaires
aux 8-18 ans (contre 14-18 ans jusqu'à présent) sous conditions
de ressources. Cette somme devrait permettre à 100 000 jeunes
d'être bénéficiaires de la mesure.
*
Le " coupon-loisirs "
, qui s'adresse aux mêmes
publics, doit permettre de faciliter l'accès des jeunes aux structures
de loisirs de proximité. Un mesure nouvelle de 20 millions de
francs est également prévue dans le budget 1999 pour la mise en
place de cette opération.
* Enfin, des crédits de 20 millions de francs sont également
prévus pour faciliter
l'accès des jeunes aux formations
conduisant au BAFA
, qui leur sont souvent inaccessibles en raison de
leur coût. Une allocation de 2 000 francs pourra ainsi
être attribuée sous conditions de ressources aux jeunes se
destinant à cette formation par les services déconcentrés
du ministère de la jeunesse et des sports. Dans le même esprit, la
délégation à la formation et à l'emploi a par
ailleurs entamé une réflexion générale sur la
diminution du coût des formations conduisant aux diplômes de la
jeunesse et des sports.
Une telle initiative, en effet très souhaitable, devrait être
complétée par une simplification des cursus et une
amélioration de leur lisibilité, indispensables pour faciliter
l'orientation des jeunes qui souhaitent se former à une profession
sportive, et pour leur éviter déceptions et pertes de
temps.
c) L'information des jeunes
•
Le réseau " information-jeunesse "
Le réseau " information-jeunesse " a pour objet de fournir aux
jeunes les informations dont ils ont besoin pour exercer concrètement
tous leurs droits.
Depuis 1995, et compte tenu de la priorité accordée à
l'emploi des jeunes, l'effort d'information a plus particulièrement
porté sur les métiers, les travaux saisonniers et l'emploi :
70 % des demandes des utilisateurs ont en effet trait à la
formation et à l'emploi.
Afin de faciliter l'accès à l'emploi et aux stages, deux services
télématiques nationaux ont été créés
en 1997 (3615 INFOSTAGES et 3615 INFOJOBS). Conformément au plan
d'action gouvernemental pour la société de l'information, ces
services migreront progressivement sur internet sous la forme de services
gratuits.
Par ailleurs, le Centre d'information et de documentation jeunesse ouvrira son
site national en décembre 1998. Du matériel a été
implanté dans de nombreux centres d'information jeunesse pour permettre
aux jeunes d'accéder librement au réseau internet.
Les crédits nouveaux prévus pour 1999 -10 millions de francs
de mesures nouvelles- permettront de poursuivre le développement des
services d'information offerts aux jeunes dans les domaines de la formation et
de l'insertion professionnelle. Cela devrait se traduire par :
- la mise en place d'une base de données nationale et l'accès au
multimédia ;
- la création de kiosques information jeunesse, structures fixes ou
mobiles où les jeunes pourront bénéficier de conseils
personnalisés assurés par un animateur recruté sur
emploi-jeune ;
- l'augmentation de la subvention globale de fonctionnement des CIJ.
*
Le guide des droits des jeunes
A la suite des rencontres nationales de la jeunesse, a été
prévue l'édition d'un " guide des droits des jeunes "
qui fera la synthèse des droits et procédures en matière
d'exercice de la citoyenneté, de formation, d'emplois, de logement, de
santé. Ce guide gratuit sera conçu avec les jeunes du conseil
permanent de la jeunesse.
Son financement sera assuré par une mesure nouvelle de 6,5 millions
de francs inscrite au projet de loi de finances pour 1999.
La formule du " guide " soulève quelques interrogations. En
effet, un tel recueil d'informations sera rapidement périmé, ce
qui pourra avoir pour conséquences d'induire en erreur ses jeunes
utilisateurs, et ce qui nécessitera par ailleurs d'en prévoir de
fréquentes rééditions.
On peut donc se demander s'il n'aurait pas été plus utile -et
moins coûteux- de prévoir la réalisation de fiches
thématiques plus faciles à actualiser et qui auraient
été mises à la disposition des jeunes dans l'ensemble du
réseau information jeunesse et par l'intermédiaire des
associations, mais aussi sur le futur site internet du Centre national
d'information et de documentation jeunesse.
3. Le soutien à la vie associative
Par delà les moyens budgétaires qui leur sont consacrés, des mesures ont été prises ou sont en préparation pour faciliter la gestion et le fonctionnement des associations.
a) Les moyens budgétaires
Outre la
création, que l'on a déjà évoquée, de 132
nouveaux postes FONJEP, financés par une mesure nouvelle de
6,5 millions de francs, le projet de budget pour 1999 prévoit :
- un accroissement des aides aux associations nationales signataires d'une
convention d'objectifs (+ 4,5 millions de francs) ;
- un relèvement de 10 à 17,5 millions de francs des
subventions d'investissement aux opérations de rénovation du
patrimoine associatif.
b) Les mesures juridiques
•
Le régime juridique des bénévoles
Le ministère de la jeunesse et des sports avait annoncé l'an
dernier la mise en chantier d'une réflexion sur le statut du
bénévolat, qui devait déboucher sur le dépôt
en 1999 d'un projet de loi.
Bien que, de toute évidence, la reconnaissance et le soutien du
bénévolat appellent l'intervention de mesures destinées
à résoudre les problèmes concrets et parfois
sérieux auxquels sont souvent confrontés les
bénévoles, votre rapporteur s'était inquiété
de cette approche, qui risquait d'aboutir à une peu souhaitable
" fonctionnarisation " des bénévoles.
Il se félicite donc de constater que, sur ce point, la position du
ministère a évolué, et que l'on s'oriente plutôt,
désormais, vers l'intervention de mesures ponctuelles,
législatives ou réglementaires, qui, pour certaines d'entre elles
pourraient trouver leur place au sein du futur projet de loi d'orientation du
sport. Ces mesures pourraient porter par exemple sur la validation -pour
l'accès à des diplômes ou des qualifications
professionnelles, pour le calcul des droits à la retraite- des services
accomplis par les bénévoles. Elles pourraient aussi, dans
certains cas, leur accorder des droits à congés ou à
crédits d'heures pour l'accomplissement de leurs fonctions. Elles
devraient, enfin et sans doute surtout, régler les problèmes de
responsabilité et d'assurance auxquels se heurte souvent le travail
bénévole.
Il convient toutefois de souligner que le bénévolat ne concerne
pas uniquement le secteur de la jeunesse et des sports, et que les mesures
envisagées ne sont pas de la seule compétence de ce
ministère, elles devront donc être définies et
approuvées au niveau interministériel.
•
La réforme de la fiscalité des associations
La pratique administrative et la jurisprudence relatives aux conditions
d'exonération fiscale des associations étaient, pour ces
dernières, source d'une grande incertitude juridique. A la suite de la
mission confiée sur ce sujet par le Premier ministre à M.
Guillaume Goulard, une instruction fiscale du 15 septembre 1998
précise les critères d'appréciation du caractère
" non lucratif " des associations. La mise en place du nouveau
régime fiscal des associations s'accompagne de mesures destinées
à apurer le passé et à faciliter le dialogue entre
l'administration fiscale et les associations : ces mesures transitoires et
complémentaires pourront bénéficier, entre autres, aux
associations intervenant dans le domaine de la jeunesse et des sports.
*
Les dispositions de l'instruction du 15 septembre 1998
L'instruction du 15 septembre 1998 réaffirme le principe selon lequel
les organismes non lucratifs ne sont pas soumis aux impôts commerciaux et
précise les conditions dans lesquelles sera apprécié le
caractère non lucratif de leur activité.
- La méthode d'analyse
Le caractère non lucratif doit être apprécié
à travers :
- la gestion " désintéressée " de
l'organisme ;
- son activité, qui ne doit pas concurrencer celle d'entreprises
commerciales. Si l'association intervient dans un domaine où existent
des entreprises commerciales, le caractère non lucratif de son
activité sera apprécié au regard du produit
proposé, du public visé, des prix pratiqués et des moyens
de publicité utilisés : on notera que ces critères,
surtout le dernier, sont définis de manière assez stricte.
- Enfin, il est précisé qu'une association exerçant
son activité au profit d'entreprises sera nécessairement soumise
aux impôts commerciaux.
- Les précisions apportées par l'instruction du 16
septembre 1998
L'instruction contient un certain nombre de précisions relatives aux
conditions de son application. Par exemple :
- la " gestion désintéressée " de
l'association ne sera pas remise en cause si ses dirigeants perçoivent
une rémunération, à condition que le montant brut de
celle-ci n'excède pas les trois quarts du SMIC ;
- il est précisé qu'une association peut légitimement
dégager des excédents, à condition que ceux-ci soient
affectés à des besoins ultérieurs ou à des projets
correspondant à son objet ;
- il est également précisé que lorsqu'une association
exerce une activité lucrative accessoire, celle-ci pourra être
seule soumise aux impôts commerciaux à condition d'être
sectorisée ou filialisée.
*
Les mesures d'accompagnement
Elles contribueront sans doute autant que l'instruction elle-même
à améliorer la sécurité juridique des associations.
Il a en effet été décidé que :
- les redressements en cours seraient abandonnés, à
condition que les impositions non payées ne soient pas devenues
définitives et que les associations concernées soient de bonne
foi ;
- les associations existantes auraient jusqu'au 31 mars 1999 pour se
conformer aux dispositions de la nouvelle instruction : elles pourront
consulter à cette fin le " correspondant associations " des
services fiscaux départementaux sans craindre de voir leur statut remis
en cause pour la période antérieure au 1er avril 1999 ;
- pour les associations " de bonne foi " créées
après le 1er avril 1999 et qui interrogeront l'administration,
l'assujettissement éventuel aux impôts commerciaux ne prendrait
effet qu'à la date de réponse de l'administration : la crainte de
redressements ne devrait donc plus empêcher les associations de consulter
les " correspondants associations " ;
Enfin, l'article 72 du projet de loi de finances pour 1999 prévoit une
représentation des associations au sein des commissions
départementales des impôts directs et des taxes sur le chiffre
d'affaires.
B. LES ACTIONS EN FAVEUR DU SPORT
En 1999,
la politique du sport continuera de privilégier certaines
priorités déjà dégagées les années
précédentes, comme l'emploi sportif et la lutte contre le dopage,
la promotion du sport pour tous. Mais, elle mettra aussi l'accent, dans le
prolongement de la Coupe du monde, sur la fonction citoyenne du sport.
Votre rapporteur complétera l'analyse de ces différentes actions
par le rappel des actions en faveur du sport de haut niveau, et des aides
à la reconversion et à l'insertion des sportifs de haut niveau,
dont il convient de rappeler que la plupart ne tire guère de
bénéfices financiers de leur brève carrière
sportive.
1. Le développement de la fonction citoyenne du sport
Comme elle l'a souligné devant votre commission, la ministre de la jeunesse et des sports entend, dans le prolongement de l'enthousiasme et de l'élan d'unité qui ont accompagné la Coupe du monde de football, mettre en place en 1999 une opération nationale d'animation -l'opération " 1, 2, 3... à vous de jouer "- mais aussi développer le sport féminin et de soutenir le sport en entreprise. Votre rapporteur souhaite pour sa part que cet ensemble d'actions sympathiques mais un peu disparates s'accompagne d'un effort accru en faveur de l'accès à la pratique sportive des personnes handicapées.
a) L'opération " 1, 2, 3... à vous de jouer "
Cette
opération d'animation, lancée avec le ministère
délégué à la ville, doit se dérouler en
trois temps :
Elle a été lancée à l'automne 1998 par un appel
à projets d'animation d'ordre sportif ou culturel.
Les projets qui seront sélectionnés, à la fin de janvier
1999, par un comité national composé de personnalités du
sport et de la culture, pourront bénéficier d'aides d'un montant
total de 15 millions de francs environ, dégagés par
redéploiement.
Ces projets seront réalisés sur tout le territoire national, aux
niveaux local, départemental ou régional, entre février et
septembre. Ils déboucheront, à la fin de septembre 1999, sur une
grande " fête du sport " nationale pour l'organisation de
laquelle a été prévu un financement de 2 millions de
francs.
Cette opération correspond certainement à une inspiration
généreuse. On peut cependant se demander si elle ne sacrifie pas
un peu à une volonté d'affichage, et si les importants moyens
dégagés n'auraient pas pu être mieux employés, par
exemple pour soutenir des projets ou des manifestations moins ambitieux -mais
plus nombreux- proposés par des jeunes ou des petits clubs.
b) La place des femmes dans le sport
Outre
l'organisation d'assises nationales sur la place des femmes dans le sport, pour
laquelle est prévue un crédit de 4 millions de francs
-opération certes symbolique, mais dont les retombées peuvent
être envisagées avec un certain scepticisme- le ministère
s'attachera, à travers les conventions d'objectifs conclus avec les
fédérations, à promouvoir le sport féminin, et le
développement de la place des femmes dans le mouvement sportif.
Il convient à cet égard d'observer que de nombreuses championnes
ont illustré et illustrent le sport féminin français dans
de nombreuses disciplines, et que, pour promouvoir le sport féminin, le
moyen le plus efficace est sans doute d'aider les clubs.
c) Le sport en entreprise
Le ministère de la jeunesse et des sports entend porter un nouvel intérêt au sport en entreprise, qui intéresse, à travers les actions des comités d'entreprises, un grand nombre de pratiquants. Cet intérêt pourrait prendre la forme de conventions passées avec les fédérations multisports qui regroupent les associations sportives d'entreprise.
d) La pratique sportive des personnes handicapées
Le
ministère accorde un soutien financier et en personnel à trois
fédérations agréées multisports regroupant les
sportifs handicapés : la fédération handisport, la
fédération du sport adapté et la fédération
des sourds de France, et participe également à l'organisation de
grandes compétitions internationales telles les Paralympiques ou les
Jeux mondiaux des sourds.
Cette action mériterait d'être développée et
diversifiée, et votre rapporteur se félicite que la ministre de
la jeunesse et des sports ait annoncé, lors de son audition devant votre
commission, son intention de susciter une réflexion
interministérielle sur ce sujet, afin en particulier de définir
des mesures permettant de faciliter l'accès des personnes
handicapées aux installations et à la pratique
sportive.
2. Le développement de l'emploi sportif
Il repose principalement sur deux instruments : au plan sport-emploi, lancé depuis 1996, s'est ajouté depuis l'an dernier la mise en place des emplois-jeunes.
a) Le plan sport-emploi
Le plan
sport-emploi a pour objet de favoriser le recrutement d'éducateurs
sportifs et d'agents d'animation et de permettre de développer les
conditions d'accueil offertes par les clubs. Rappelons pour mémoire
qu'il s'articule autour de neuf mesures, dont :
- le " passe-sport-emploi ", permettant de simplifier les
formalités d'embauche et de gestion auxquelles sont soumises les
associations ;
- la mesure " un club - un emploi ", abaissant le coût des
emplois grâce à un cofinancement direct des emplois
d'éducateurs sportifs et d'animateurs (par des conventions sport-emploi)
;
- l'implication des fédérations sportives, par le biais de
conventions d'objectifs emploi avec le CNOSF.
Finalement, le plan a permis la création en deux ans (1996 et 1997) de
4 425 emplois, pour un coût de 54 millions de francs en 1996 et
82 millions de francs en 1997. En 1998, 117 millions de francs ont
été consacrés au plan sport-emploi (dont 49 millions
de francs issus de la part régionale du FNDS et 68 millions de
francs de crédits budgétaires) pour 1 000 emplois
créés.
Pour 1999, l'augmentation de crédits proposée (20 millions
de francs en mesures nouvelles) devrait permettre la création de 300
nouveaux emplois (hors FNDS), l'objectif étant de porter à
6 000 le nombre cumulé des emplois créés.
Votre commission s'était interrogée l'an dernier sur le risque de
concurrence entre le plan sport-emploi et les emplois-jeunes, correspondant
à une aide de 92 000 francs sur 5 ans, qui pouvait donc
paraître plus intéressante que les aides dégressives de
100 000 francs sur trois ans accordées dans le cadre du
sport-emploi.
Pour tenter de prévenir ce risque, deux solutions ont été
retenues :
- une revalorisation des aides prévues par le plan sport-emploi, dont le
montant et la durée ont été augmentés :
65 000 francs la première année,
50 000 francs la seconde, 30 000 francs la
troisième, 20 000 francs la quatrième et
10 000 francs la cinquième (soit au total
175 000 francs sur cinq ans au lieu de 100 000 francs sur
trois ans auparavant) ;
- une différenciation des publics concernés : le plan
sport-emploi doit être réservé à l'emploi de jeunes
de plus de 26 ans, les emplois-jeunes étant au contraire destinés
à des jeunes de moins de 26 ans.
b) Les emplois-jeunes
Le
ministère de la jeunesse est au troisième rang pour le nombre
d'emplois-jeunes créés.
Le ministère a conclu 12 accords-cadres avec des
fédérations sportives et 11 accords-cadres avec des
associations nationales de jeunesse et d'éducation populaire : le
nombre d'emplois-jeunes mis en place dans le cadre de ces accords devrait
atteindre, selon les documents budgétaires, 10 500 en 1998 et
14 000 en 1999. Le ministère escompte que ces prévisions
seront dépassées, et que 15 000 emplois-jeunes pourraient
être créés début 1999.
Le financement des aides aux emplois-jeunes est imputé sur le budget du
ministère de l'emploi et de la solidarité : votre rapporteur
souligne à ce sujet la nécessité que ce financement soit
rapidement mis en place, les associations ou les clubs sportifs qui souhaitent
créer des emplois-jeunes étant rarement dans le cas de pouvoir
faire l'avance pendant plusieurs mois de leur rémunération.
Pour sa part, la ministre de la jeunesse et des sports consent un effort
très important pour la formation des bénéficiaires
d'emplois-jeunes.
En 1999, cet effort représentera 26,5 millions de francs,
dont :
- 6,6 millions de francs pour des actions de professionnalisation des
emplois-jeunes,
- 5,7 millions de francs pour des formations de
pré-qualification ;
- 11,2 millions de francs pour la formation des emplois-jeunes,
- 3 millions de francs pour la formation des formateurs.
Cet effort mérite d'être salué. Il ne peut cependant
permettre de garantir que les jeunes bénéficiant d'emplois-jeunes
pourront trouver à l'issue de leur contrat un emploi durable, compte
tenu des moyens souvent très restreints des organismes intervenant dans
le secteur de la jeunesse et des sports.
Il faut aussi souligner qu'une véritable politique de soutien à
l'emploi sportif doit aussi passer par une politique de soutien à
l'investissement sportif.
3. Les actions en faveur du sport pour tous
Le
soutien au sport de masse bénéficiera en 1999 du renforcement
déjà évoqué de la politique contractuelle avec les
collectivités territoriales, dans le cadre de l'animation locale et des
contrats de plan Etat-régions, et des moyens accordés aux
dispositifs anciens ou nouveaux favorisant l'accès des jeunes aux
activités sportives.
Mais il résultera aussi de l'augmentation de 7 % des ressources du
FNDS consacrées au sport de masse, qui devraient être
portées à 611 millions de francs en 1999.
Enfin, on a déjà souligné, dans la première partie
du présent rapport, l'augmentation bienvenue des subventions
d'équipements consacrées à la conservation du patrimoine
sportif des collectivités territoriales et des associations.
Il convient en effet de rappeler que le total des dépenses auxquelles
devront faire face les collectivités territoriales pour la
rénovation de leur patrimoine sportif a été
évalué à quelque 40 milliards de francs.
4. La lutte contre le dopage
Le
renforcement des moyens juridiques de la lutte contre le dopage attendu du
projet de loi actuellement soumis au Parlement ne serait à lui seul
guère efficace s'il ne s'accompagnait pas d'un renforcement des moyens
budgétaires consacrés aussi bien au suivi médical des
sportifs qu'au développement des contrôles.
•
En 1998,
un premier et important effort avait
été consenti pour augmenter les moyens de lutte contre le dopage
qui avaient souffert, les années précédentes, de la
rigueur rendue nécessaire par la dégradation de la situation des
finances publiques.
Les crédits affectés à la lutte contre le dopage avaient
doublé par rapport à 1997.
Les crédits de fonctionnement atteignaient 14,3 millions de francs,
complétés par une contribution de 2,5 millions de francs du
FNDS destinée à augmenter les contrôles et la
prévention dans le cadre des conventions d'objectifs conclues entre
l'Etat et les fédérations sportives. Ces crédits devraient
être affectés au renforcement des contrôles inopinés
hors compétition et au suivi médical des sportifs de haut niveau.
Les dépenses d'investissement, financées sur le FNDS,
s'élevaient à 6 millions de francs, et étaient
destinées à la restructuration du laboratoire national de lutte
contre le dopage de Chatenay-Malabry.
•
Pour 1999
, il est prévu une nouvelle augmentation
de 58 % de l'ensemble des moyens consacrés à la lutte contre
le dopage en crédits budgétaires et financements du FNDS.
Les nouvelles mesures budgétaires consacrées à la
santé des sportifs et à la lutte contre le dopage comprennent :
- un relèvement de 1,5 million de francs de crédits de vacation
et d'indemnité des médecins inspecteurs régionaux ;
- une augmentation de 1,5 million de francs des moyens des centres
médico-sportifs, dont le rôle est déterminant en
matière de développement du contrôle médical
préalable à l'activité physique et sportive ;
- des mesures nouvelles de 7,5 millions de francs affectées au
renforcement des contrôles anti-dopage et au suivi médical des
sportifs de haut niveau : le montant total des moyens consacrés au
suivi médical (13,5 millions de francs) permettra d'assurer le
suivi de 600 sportifs, sur les quelque 3 000 concernés.
Enfin, le projet de budget prévoit également 4 millions de
francs, inscrits à un chapitre nouveau du Titre III, pour le
fonctionnement du futur Conseil de prévention et de lutte contre le
dopage.
Il conviendrait que cet effort soit complété par un effort accru
d'information et de prévention, auquel doivent notamment participer le
CNOSF et les fédérations sportives : le programme
déjà mis en oeuvre par le CNOSF est à cet égard
très intéressant, mais cet effort devra être
prolongé et poursuivi en direction notamment des plus jeunes
pratiquants.
5. La politique en faveur du sport de haut niveau
a) La participation du ministère de la jeunesse et des sports à l'organisation des grandes manifestations sportives
Le
montant des dépenses consacrées par le ministère de la
jeunesse et des sports aux grandes manifestations sportives internationales
sera beaucoup moins élevé en 1999 qu'en 1998, année
marquée par la Coupe du monde de football mais aussi par les Jeux
olympiques et paralympiques d'hiver de Nagano et par les Jeux de l'Océan
indien.
Pour 1999, les dépenses prévues s'élèveront
à 4 millions de francs : elles permettront d'assurer la
participation du ministère à l'organisation des jeux du
Pacifique-sud, du championnat d'Europe de basket ball et de la
préparation des jeux de l'an 2000.
Il convient à cet égard de rappeler que la préparation des
équipes de France aux jeux olympiques est assurée depuis 1990
dans le cadre d'un groupement d'intérêt public
dénommé " sport d'élite et préparation
olympique " (GIP-SEPO) associant l'Etat, le CNOSF et l'INSEP, dont
l'existence -prévue, comme c'est la règle pour les GIP, pour une
durée déterminée renouvelable- a été
prolongée en 1997 jusqu'au 31 décembre 2000.
Le GIP reçoit une subvention annuelle de 3,2 millions de francs du
ministère de la jeunesse et des sports.
L'arrêté d'annulation du 16 janvier 1998 a
épargné les crédits consacrés à la
préparation des jeux olympiques.
Les actions spécifiques à la préparation des jeux
olympiques font également l'objet d'une ligne particulière dans
les conventions d'objectifs entre le ministère et les
fédérations.
b) Les aides aux sportifs de haut niveau
Un
certain nombre d'aides peuvent être consenties aux quelque
5 900 sportifs de haut niveau pour leur faciliter la conciliation
entre leur activité sportive et la poursuite d'études ou une
activité professionnelle. Ces aides peuvent revêtir des formes
diverses -aides financières directes ou aides indirectes à la
formation et à l'emploi, dérogation aux conditions d'accès
à certains emplois publics. Elles sont également financées
selon des modalités diverses.
•
Des aides personnalisées
peuvent être
versées aux sportifs de haut niveau : elles peuvent correspondre
à une aide sociale, à la compensation d'un manque à gagner
pour les sportifs engagés dans la vie active, à la prise en
charge de frais professionnels ou à des primes à la performance.
Les aides sont déléguées au CNOSF, qui les répartit
selon les propositions des fédérations.
Le nombre des sportifs aidés est de l'ordre de 2 500 par an, et le
montant moyen de l'aide de 20 500 francs par athlète :
ces aides devraient représenter en 1998 un montant total de
50 millions de francs.
•
Des bourses de formation
peuvent aussi
être
accordées aux sportifs de haut niveau pour les aider à
acquérir une formation professionnelle dans le cadre de leur plan de
reconversion. Ces aides sont gérées en collaboration avec le
ministère du travail et des affaires sociales, sous la forme d'une
dotation de " mois-stagiaire " répartie en concertation avec
les directions techniques nationales.
Elles représentent une enveloppe de 1,5 million de francs et ont
permis en 1998 à 60 sportifs de haut niveau de suivre une formation
en bénéficiant d'une aide mensuelle de 2 000 à
4 000 francs. En 1999, ces bourses de formation pourraient être
versées à 65 sportifs.
•
Les conventions d'insertion professionnelle
permettent
l'accueil des sportifs dans des entreprises publiques ou privées
acceptant de leur consentir des allégements d'horaires rendus
nécessaires par leur activité sportive.
Ces conventions, passées entre le ministère et les employeurs
-dont 85 % appartiennent au secteur public, permettent à ces
derniers de recevoir une susbvention annuelle de 10 000 ou
20 000 francs par sportif de haut niveau recruté. En 1998, 145
conventions ont permis l'emploi de 370 sportifs de haut niveau pour une
dépense totale de 10,5 millions de francs.
Enfin, dans le cadre du plan sport-emploi, le ministère, en liaison avec
le GIP-SEPO a décidé de se rapprocher de l'ANPE, l'APEC et
l'AGEFOS-PME afin de mettre en place un partenariat relatif à la
reconversion professionnelle des sportifs de haut niveau. Ce projet devrait
permettre de dégager un volume important de postes s'ajoutant aux
conventions déjà existantes.
EXAMEN EN COMMISSION
Au cours
de sa séance du
mardi 17 novembre 1998
, la commission a
examiné le rapport pour avis de
M. James Bordas sur les
crédits pour 1999 de la jeunesse et des sports.
Un débat a suivi l'exposé du rapporteur pour avis.
M. Jean-Louis Carrère
a souligné l'évolution
positive du budget de la jeunesse et des sports qui n'est plus
obéré par les dépenses exceptionnelles liées
à la préparation de la Coupe du monde. Il a rappelé qu'au
cours des années précédentes des coupes sombres avaient
été effectuées dans les moyens de fonctionnement du
ministère et que la progression pour 1999 des crédits
d'administration générale correspondait à un
nécessaire rattrapage. Il a également remarqué qu'il
était important de soutenir le sport féminin. Enfin, il a
noté que le budget de la jeunesse et des sports avait défini des
orientations nécessaires, en particulier dans le domaine de la lutte
contre le dopage. Il a donc jugé " timorées " les conclusions du
rapporteur et rappelé que la commission avait approuvé des
budgets beaucoup moins favorables.
Mme Hélène Luc
a félicité le nouveau
rapporteur pour avis, M. James Bordas, mais s'est étonnée
qu'il n'ait pas proposé à la commission de donner un avis
favorable à l'adoption du budget. Elle a souligné qu'elle
comprenait l'impression de foisonnement des initiatives ressentie par le
rapporteur, mais elle a estimé que ces initiatives étaient utiles
pour prolonger le climat de solidarité et d'enthousiasme
créé par la Coupe du monde. Revenant sur les critiques du
rapporteur à l'égard des dépenses d'administration
générale, elle a observé que ces dépenses
contribueraient à créer des emplois. Elle s'est
félicitée du soutien accru apporté au mouvement
associatif, indispensable au regard des difficultés que connaissent les
banlieues.
Elle a ensuite noté que les deux millions de francs destinés
à la fête qui devait conclure l'opération " 1, 2, 3, ...
à vous de jouer " seraient utilement employés s'ils permettaient
de renouveler l'élan issu de la Coupe du monde.
Elle a enfin souhaité que la commission donne un avis favorable à
l'adoption des crédits du ministère de la jeunesse et des sports.
M. Jean-Pierre Fourcade
, félicitant le rapporteur, a
approuvé ses conclusions. Il a indiqué qu'il n'était pas
favorable à l'augmentation des dépenses d'administration
générale, et qu'il aurait souhaité un budget permettant la
décentralisation des crédits et des pouvoirs décisionnels,
afin de mieux répondre aux attentes des jeunes, notamment dans les
banlieues, et privilégiant le soutien à des projets et à
des initiatives individuels plutôt que les dépenses de
fonctionnement.
M. André Maman
a interrogé le rapporteur pour avis sur les
mesures prévues pour les Français à l'étranger,
soulignant que les 440 écoles françaises à
l'étranger et les jeunes Français à l'étranger
avaient également besoin de soutien financier pour mettre en oeuvre
leurs projets.
Reprenant la parole,
M. Jean-Louis Carrère
a rappelé
à M. Jean-Pierre Fourcade qu'il avait déjà
approuvé des budgets qui ne renforçaient pas la
décentralisation. Il a jugé que le budget proposé
était novateur et lui a apporté son soutien.
M. Jean-Pierre Fourcade
a souligné que l'augmentation des
dépenses, et en particulier des dépenses de fonctionnement, ne
faisait pas un bon budget et que l'important était de veiller au
meilleur emploi des moyens. Il a souhaité, à cet égard,
que les crédits de la jeunesse et des sports soient consacrés au
développement de fonds d'intervention locaux, plutôt qu'à
la progression des dépenses de l'administration.
En réponse aux différents intervenants,
M. James Bordas,
rapporteur pour avis
, a apporté les précisions suivantes :
- les réserves que peut susciter le projet de budget ne tiennent pas au
montant des crédits, mais au risque de dispersion des efforts entrepris.
On peut notamment s'inquiéter de la croissance des dépenses de
fonctionnement, et s'interroger sur le nombre et l'efficacité des
mesures proposées ;
- le sport féminin français est de grande qualité et nos
championnes ont illustré le sport français dans de nombreuses
disciplines. S'il faut soutenir le sport féminin, on peut sans doute
envisager des actions plus efficaces que l'organisation d'assises nationales,
par exemple des aides aux clubs sportifs, notamment en milieu rural ;
- l'organisation de l'opération " 1, 2, 3... à vous de jouer " et
de la fête qui doit la conclure ne sont pas critiquables en
elles-mêmes. Mais elles nécessitent des moyens importants -15
millions de francs de crédits redéployés et 2 millions de
francs de mesures nouvelles- qui auraient pu être plus utilement
employés. Il faut par ailleurs observer que la fête populaire qui
a suivi la Coupe du monde et la victoire de la France était une
fête spontanée, non une fête organisée, et que
l'enthousiasme qu'elle exprimait ne devait rien au déploiement de moyens
budgétaires
A l'issue de ce débat, la commission, suivant les propositions de son
rapporteur pour avis, a décidé de s'en remettre à la
sagesse du Sénat pour l'adoption ou le rejet des crédits pour
1999 de la jeunesse et des sports
, les commissaires socialistes et
communistes ne prenant pas part au vote.