PJL loi de finances pour 1999

BELLANGER (Jacques)

AVIS 68 (98-99), Tome XV - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES

Table des matières




N° 68

SÉNAT

SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999

Annexe au procès-verbal de la séance du 19 novembre 1998.

AVIS

PRÉSENTÉ

au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,

TOME XV

URBANISME

Par M. Jacques BELLANGER,

Sénateur.

(1) Cette commission est composée de : MM. Jean François-Poncet, président ; Philippe François, Jean Huchon, Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Pastor, Pierre Lefebvre, vice-présidents ; Georges Berchet, Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, Louis Moinard, secrétaires ; Louis Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM. Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland Courtaud, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard Dussaut , Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis Mercier, Bernard Murat, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.

Voir les numéros :

Assemblée nationale ( 11 ème législ.) : 1078 , 1111 à 1116 et T.A. 193 .

Sénat : 65 et 66 (annexe n° 22 ) (1998-1999).


Lois de finances.

AVANT-PROPOS

Mesdames, Messieurs,

Les crédits destinés à financer la politique de l'urbanisme inscrits au titre du ministère du logement dans le projet de loi de finances pour 1998 s'élèvent à environ 290 millions de francs. Ils sont stables par rapport au précédent budget. Votre rapporteur juge souhaitable d'en clarifier la présentation, actuellement éclatée entre plusieurs agrégats.

Les services du ministère de l'Equipement chargés de l'urbanisme ont connu, au cours de ces trois dernières années, plusieurs réformes importantes. Le transfert des compétences relatives aux espaces protégés au ministère de l'environnement, puis celui des compétences en matière d'architecture au ministère de la culture ont entraîné une réforme profonde de l'organigramme de l'administration centrale. Cette réforme s'est conclue, en 1998, par la fusion de la direction de l'habitat et de la construction (DHC) et de la direction de l'aménagement de l'urbanisme (DAU) en une seule entité, la direction générale de l'urbanisme, de l'habitat et de la construction (DGUHC).

Parallèlement à ces réformes administratives, les services ont travaillé à l'édiction de nombreux textes dont le présent rapport rappellera les principaux. Comme son prédécesseur, Madame Josette Durrieu, au travail de qui il rend hommage, votre rapporteur pour avis estime que le droit de l'urbanisme mérite d'être clarifié. Il se réjouit, en conséquence, de la préparation d'une loi de modernisation de l'urbanisme. Enfin votre rapporteur pour avis s'avoue préoccupé par la permanence d'un important contentieux de l'urbanisme. Il estime que les efforts du gouvernement doivent tendre à améliorer la qualité des instruments juridiques dont disposent les collectivités locales. La sécurité de leur situation juridique et de celle de nos concitoyens est à ce prix.

CHAPITRE IER -

ORIENTATIONS ET MOYENS
DE LA POLITIQUE DE L'URBANISME

I. LES ORIENTATIONS BUDGÉTAIRES DE LA POLITIQUE DE L'URBANISME

Selon les informations communiquées à votre rapporteur pour avis, le soutien aux agences d'urbanisme, la réalisation de grandes opérations d'urbanisme, la politique foncière et la poursuite des études menées à l'échelon local constituent les grands axes de la politique de l'urbanisme dans le projet de loi de finances pour 1999.

Les agences d'urbanisme

Les 38 agences d'urbanisme qui réalisent des travaux prospectifs et des projets d'équipement ou d'aménagement urbain constituent un espace de concertation entre l'Etat, les collectivités locales, les chambres de commerce et les professionnels. L'Etat, qui leur accorde une subvention de 53 millions de francs (chapitre 65-23 article 40) leur donne pour objectif de :

- renforcer la planification territoriale en améliorant la cohérence des schémas directeurs et des documents de planification sectorielle tels que les plans de déplacement urbains, les programmes locaux de l'habitat ou les schémas d'aménagement et de gestion des eaux ;

- prendre en compte l'incidence de la mobilité urbaine sur le devenir des villes ;

- préparer les contrats de plan 2000-2006 et participer aux projets d'agglomération qui serviront de support aux " contrats d'agglomération " et aux " contrats de pays " ;

- préparer les contrats de villes pilotes dans les conditions prévues par le comité interministériel des villes du 30 juin 1998.

Les grandes opérations d'urbanisme

L'Etat verse également des subventions ou des dotations en capital à des établissements publics d'aménagement ou à des sociétés d'économie mixte au titre de grandes opérations nationales (chapitre 65-23 article 50). Les 50 millions de francs figurant, à ce titre, dans le projet de loi de finances pour 1999, sont essentiellement destinés à participer au financement de l'opération Euroméditerranée qui tend à requalifier un site au centre de Marseille. Ces crédits sont en hausse de près de 14 % par rapport à 1998, en 1999.

La politique foncière

Quinze millions de francs d'autorisations de programme (inscrits au chapitre 55-21 article 20) sont consacrés aux dépenses de gestion et d'entretien du patrimoine de l'Etat.

Désormais, le Gouvernement entend mettre en oeuvre une politique plus active de gestion du patrimoine foncier de l'Etat, notamment dans les villes nouvelles et sur des sites stratégiques. Dans ces zones, il est envisagé de " clarifier les règles de portage du foncier, l'Etat assurant le portage du foncier urbanisable à long terme, les établissements publics d'aménagement des villes nouvelles prenant en charge le foncier urbanisable à court et moyen terme ".

Les moyens des services déconcentrés

Les crédits destinés aux études locales (chapitre 57-30 article 40) -qui ne figurent pas dans l'agrégat urbanisme et aménagement foncier- s'élèvent à 33,804 millions de francs d'autorisations de programme pour 1999. Ils sont destinés à financer  :

- les " porter à connaissance " dans lesquels " la responsabilité de l'Etat est partagée avec celle des collectivités locales, notamment en matière de mobilité urbaine et les procédures de planification locale, en particulier dans les agglomérations où se manifeste un développement des schémas directeurs " ;

- la poursuite des études préalables à l'élaboration de six directives territoriales d'aménagement (DTA) ;

- la mise en oeuvre des lois " littoral " et " montagne " " qui requièrent le maintien d'une présence forte de l'Etat auprès des collectivités locales, en particulier en raison des risques contentieux ".

Votre rapporteur souhaiterait que les crédits figurant au chapitre 57-30, article 40 soient, à l'avenir, inclus dans l'agrégat consacré à l'urbanisme afin d'accroître la lisibilité du " bleu budgétaire " .

II. LA CRÉATION DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DE L'URBANISME, DE L'HABITAT ET DE LA CONSTRUCTION

Suivant les conclusions du rapport Santel, le Gouvernement a créé par décret du 6 mars 1998 une nouvelle direction générale dotée d'une organisation spécifique.

A. LES CONCLUSIONS DU RAPPORT SANTEL

En juillet 1997, M. Gilbert Santel a reçu du ministre de l'équipement, de la ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement et du secrétaire d'Etat chargé du logement une mission d'expertise visant notamment à créer, au sein du ministère de l'Equipement, " une direction générale regroupant les attributions actuelles de la direction de l'aménagement foncier et de l'urbanisme et celles de la direction de l'habitat et de la construction " 1( * ) . Dans son rapport, présenté à la fin de l'été 1997, M. Santel préconisait la création d'une direction générale de l'urbanisme et de la construction, chargée de :

- développer les synergies entre les politiques de l'habitat et les politiques urbaines ;

- renforcer les compétences du ministère, notamment en matière de politique foncière , de politique de la ville et de financement de l'aménagement ;

- favoriser une approche globale des problèmes urbains (articulation transports-développement urbain, écologie urbaine, logement et cadre de vie).

Le même document préconisait de faire figurer le terme d'urbanisme dans le nom même de la nouvelle direction générale en notant qu'il convenait d'entendre ce terme comme un synonyme de " culture, science et technique de la construction, de l'aménagement et du fonctionnement des agglomérations " et comme un concept qui " recouvre aussi bien les questions d'investissement, de fonctionnement, les infrastructures et les équipements, les services, l'habitat ou les transports et la gouvernance urbaine ". Les conclusions du rapport Santel ont été approuvées par le Gouvernement à l'automne 1997. Elles ont servi de base de travail aux rédacteurs du décret qui a fusionné, au printemps 1998, la Direction de l'habitat et de la construction (DHC) et la Direction de l'aménagement foncier et de l'urbanisme (DAFU), afin de créer la Direction générale de l'urbanisme, de l'habitat et de la construction (DGUHC).

B. LE DÉCRET DU 6 MARS 1998 FIXANT LES MISSIONS DE LA DGUHC

Le décret n° 98-141 du 6 mars 1998 modifiant le décret n° 85-659 du 2 juillet 1985 fixant l'organisation de l'administration centrale du ministère de l'équipement a déterminé les compétences de la Direction générale de l'urbanisme, de l'habitat et de la construction, qui est notamment chargée d'élaborer :

- les politiques de l'urbanisme, du logement et de la construction ;

- la politique de mise en valeur et d'aménagement des espaces notamment urbains, et les politiques urbaines et de l'habitat ;

- les règles relatives à l'occupation des sols ;

- les politiques relatives aux financements, aux aides publiques, à la fiscalité du logement et à la mise en oeuvre du droit au logement ;

- la politique technique de la construction ;

- la réglementation applicable aux organismes constructeurs de logements sociaux et à leur contrôle ;

- les interventions de l'Etat dans les opérations d'aménagement urbain et de politique foncière ;

- la tutelle des établissements publics relevant du code de l'urbanisme ;

- la mise en oeuvre de la politique de la ville en matière d'aménagement urbain et d'habitat ;

- les études prospectives d'aménagement de l'habitat.

C. L'ORGANISATION DE LA DGUHC

L'organisation interne de la DGUHC s'articule autour de trois services, de trois missions et de deux secrétariats prévus par plusieurs arrêtés du 23 avril 1998.

Les services

Le service du développement urbain et de l'habitat pilote " l'ensemble des politiques opérationnelles communes à l'urbanisme et au logement, depuis les financements, jusqu'au suivi des organismes constructeurs " 2( * ) , avec l'appui des services extérieurs.

Le service de la stratégie et de la législation " définit les politiques de moyen et de long termes " et " développe les instruments et les méthodes de la planification urbaine " pour contribuer à moderniser le droit de l'urbanisme et de l'habitat.

Le service de la qualité et des professions " pilote les politiques de qualité de la construction, d'ingénierie publique du ministère et les relations avec les professionnels de l'aménagement ".

Les missions

La mission de la mobilité urbaine constitue une " passerelle " avec les politiques de transport.

La mission de l'aménagement durable établit un lien avec le ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement afin de prendre en compte les problèmes d'environnement et l'objectif de développement durable.

La mission territoriale, constituée de neuf chargés de mission, constitue l'interface entre l'administration centrale et les services déconcentrés du ministère de l'équipement.

Les secrétariats

Le secrétariat général des grandes opérations d'urbanisme pilote et anime ces opérations d'aménagement en liaison avec les équipes des villes nouvelles.

Le secrétariat permanent du plan urbanisme et architecture travaille sur des programmes de recherche à vocation interministérielle.

L'effectif total de la nouvelle direction générale s'élève à 500 personnes, dont plus de la moitié appartiennent au cadre A de la fonction publique.

III. PRÉSENTATION DES CRÉDITS

A. POUR UNE PRÉSENTATION PLUS CLAIRE

A l'occasion de l'examen du projet de loi de finances pour 1996, Madame Josette Durrieu, avait, en sa qualité de rapporteur pour avis de votre commission des Affaires économiques, souligné le manque de clarté des documents budgétaires relatifs à l'urbanisme. Trois ans plus tard, son successeur constate que cette remarque est toujours d'actualité.

Le fascicule " urbanisme et services communs " qui existait jusqu'au projet de loi de finances pour 1998 a été scindé en deux nouveaux " bleus " : l'un est consacré aux " services communs " tandis que l'autre est intitulé " urbanisme et logement ". Cependant, certains crédits destinés à la politique de l'urbanisme figurent encore au fascicule " services communs ", ce qui constitue une première source de confusion, comme on le verra ci-dessous.

Au sein du fascicule " urbanisme et logement " lui même, existe un agrégat n° 5 intitulé " urbanisme et aménagement foncier " dont on pourrait croire qu'il regroupe l'ensemble des crédits de l'urbanisme figurant dans ce document. Tel n'est pas le cas puisque ces crédits sont, à cause de l'application de la nomenclature du budget civil de la Recherche et du développement (BCRD), répartis entre l'agrégat n° 5 précité et un agrégat n° 4, intitulé " recherche ". Ceci constitue une seconde source d'obscurité comptable.

Si l'on ajoute à cette présentation les modifications qui affectent l'ordonnancement des lignes budgétaires d'une année sur l'autre, (telles que des regroupements et des éclatements de chapitres), il s'avère très difficile d'apprécier un budget caractérisé par ce que votre rapporteur pour avis qualifiait, voici trois ans, de " mouvement perpétuel " des lignes comptables. Certes, les transformations du budget de l'urbanisme s'expliquent, pour partie, par l'évolution des compétences du ministère de l'équipement et notamment par le transfert de certaines d'entre elles au ministère de l'environnement (espaces protégés) puis au ministère de la culture (architecture) en 1995 et en 1996. Cependant, votre Commission des Affaires économiques souhaite vivement que le Gouvernement s'emploie à remédier à cette situation qui, en portant atteinte à la clarté des évolutions budgétaires, limite la portée de l'autorisation de dépenses que délivre le parlement à l'occasion du vote de la loi de finances .

B. ANALYSE DÉTAILLÉE

1. Crédits figurant au fascicule " services communs "

Le montant de ces crédits figure dans le tableau ci-après.

CRÉDITS DESTINÉS À L'URBANISME
FIGURANT AU FASCICULE " SERVICES COMMUNS "

 

Crédits de paiement (en francs)

 

Dotations 1998

Services votés

Mesures nouvelles

Total 1999

Titre III - Moyens des services

 
 
 
 

31-95-51

Architectes et paysagistes conseils

13.285.903

13.285.903

871.447

14.157.800

34-98-72

Architectes et paysagistes conseils (nouveau)

-

-

7.184.553

7.184.553

44-10-20

Villes nouvelles

15.846.890

15.846.890

+ 182.812

16.029.702

Les chapitres 31-95 et 34-98, dont le total s'élève à 21 millions de francs en crédits de paiement, permettent essentiellement de rémunérer les vacations effectuées dans les directions départementales de l'équipement par des architectes et des urbanistes-conseils . Chacune de ces vacations bimensuelles est facturée environ 2062 francs par jour. Leur coût total s'élève à 14 millions de francs au titre du chapitre 31-95, article 51, d'une part, et à 7 millions de francs au titre du chapitre 34-98, article 72 (nouveau), d'autre part.

Ils enregistrent, en apparence, une forte hausse qui s'explique par deux raisons. La première est technique. Jusqu'en 1998, les architectes et urbanistes conseils étaient en partie payés sur des crédits du titre V pour 4,196 millions de francs. Afin de donner à ces crédits une imputation comptable plus conforme à leur destination, ils ont été reversés dans le titre III (chapitre 34-98-72 nouveau précité). La seconde raison tient aux conséquences financières d'une décision juridictionnelle aux termes de laquelle les architectes et urbanistes conseils n'étant pas des prestataires de services, l'Etat doit acquitter les cotisations URSSAF correspondant à leur rémunération. Un surcoût de 3,86 millions de francs s'en est suivi pour l'Etat. Il explique l'augmentation de la dotation du chapitre 34-98 article 72 précité.

Enfin, les crédits de fonctionnement du secrétariat général des villes nouvelles (SGVN), organisme interministériel, enregistrent une légère hausse, atteignant 16 millions de francs. Votre rapporteur pour avis note que le secrétaire général des grandes opérations est également secrétaire général des villes nouvelles. Il s'interroge, dans ces conditions, sur la possibilité de rapprocher ces deux entités.

2. Crédits figurant dans l'agrégat n° 4 " Recherche "

A compter de 1999, le secrétariat du plan urbanisme et architecture, qui emploie environ 45 personnes exercera les compétences et disposera des moyens de financement de l'ancien plan urbanisme (704.618 francs) et de l'ancien plan architecture (2.217.251 francs). La dotation qui lui est consacrée (soit 2.921.869 francs) figure au chapitre 34-30 article 20. Elle ne varie pas par rapport à 1998.

Les crédits d'études de la DGUHC s'élèvent en 1998 à 49,6 millions de francs en crédits de paiement et à 52,8 millions de francs en autorisations de programme. En apparence, ces crédits enregistrent une forte hausse. En réalité, ils connaissent une légère décrue. La hausse, purement " optique ", provient de l'ajout aux crédits d'études de l'ancienne direction de l'habitat et de la construction des crédits d'études de l'ancienne direction de l'aménagement et de l'urbanisme.

PRESENTATION DES CREDITS DE L'AGREGAT "RECHERCHE" ( 04 ) EN RAPPORT AVEC L'URBANISME

en francs

Autorisations de programme

Crédits de paiement

Chapitre, article

Dotation 1998

Demandées pour 1999

Dotation 1998

Services votés

Mesures nouvelles

Total pour 1999

Titre III Moyens des services

 
 
 
 
 
 

34-30-20 Moyens spécifiques de fonctionnement et d'information, Secrétariat du plan urbanisme

 
 

2 217 251

2 217 251

704 618

2 921 869

Titre V Investissements exécutés par l'Etat

 
 
 
 
 
 

57-30-40 Construction, logement, habitat et urbanisme, études locales

19 000 000

52 804 000

20 850 000

23 272 000

26 402 000

49 674 000

57-30-10 Etudes générales

10 000 000

14 704 000

11 150 000

6 919 000

7 675 000

14 594 000

57-30-20 Plan urbanisme construction et architecture (recherche)

16 500 000

25 400 000

15 100 000

13 338 000

10 160 000

23 498 000

Titre VI Subventions d'investissement accordées par l'Etat

 
 
 
 
 
 

65-30-10 Plan urbanisme construction et architecture (recherche)

5 800 000

6 400 000

5 400 000

3 727 000

3 200 000

6 927 000

TOTAL GENERAL

51 300 000

99 308 000

52 500 000

47 256 000

48 141 618

97 614 869

source : " bleu " budgétaire

L'accroissement -évoqué plus haut- de 4,196 millions de francs des crédits destinés à payer les architectes et urbanistes conseils a été en partie gagé sur ces crédits d'étude qui enregistrent donc une légère baisse. La même remarque vaut pour les crédits d'étude visés à l'article 10 du même chapitre intitulé " études générales ", qui proviennent de la fusion des moyens de la DAU et de ceux de la DHC dont la réduction a, en partie, servi de gage au paiement des charges sociales des architectes et urbanistes conseils.

L'accroissement apparent des crédits de recherche du plan urbanisme construction et architecture (PUCA) à l'article 10 du même chapitre, qui atteignent 6,9 millions de francs, provient également de la fusion entre le plan urbanisme et le plan architecture. Le PUCA octroie des subventions à des organismes de recherche afin de réaliser des études (par exemple sur le logement de qualité à coût modéré, sur le stationnement résidentiel, sur les quartiers de gare ou sur le sport en ville).

3. Crédits figurant dans l'agrégat n° 5 " urbanisme "

Les crédits relatifs à l'aménagement foncier et à l'urbanisme (agrégat 05) figurant au fascicule budgétaire " urbanisme et logement " au titre du ministère de l'équipement, des transports et du logement s'élèvent à 155,2 millions de francs .

Ils se composent pour 150 millions de francs (soit 97 %) de dépenses en capital , et pour 5,2 millions de francs de dépenses ordinaires . Ces crédits se répartissent en quelques masses principales : 53 millions de francs sont destinés au financement des agences d'urbanisme, environ 42 millions de francs sont consacrés tant aux subventions aux opérations exceptionnelles qu'à la dotation globale d'équipement des villes nouvelles ; enfin, douze millions de francs sont alloués aux acquisitions foncières.

PRESENTATION DES CREDITS DESTINES A L'AMENAGEMENT FONCIER ET A L'URBANISME (Agrégat n° 5)

 

Autorisations de programme (en F)

Crédits de paiement (en F)

Chapitre, article

Dotation 1998

Demandées pour 1999

Dotation 1998

Services votés

Mesures nouvelles

Total pour 1999

Titre III Moyens des services

 
 
 
 
 
 

34-30-30 Fonctionnement spécifique (nouveau)

 
 
 
 

1 077 036

1 077 036

34-30-40 Edition et publication (nouveau)

 
 
 
 

3 738 402

3 738 402

Titre IV Interventions publiques, action économique,encouragements et intervention

 
 
 
 
 
 

44-30-40 Etablissements d'enseignement et de formation

 
 
 
 

428 568

428 568

Titre V Investissements exécutés par l'Etat

 
 
 
 
 
 

55-21-20 Acquisitions foncières

14 951 000

15 000 000

 

7 500 000

4 500 000

12 000 000

Titre VI Subventions d'investissement accordées par l'Etat

 
 
 
 
 
 

65-06 Dotation globale d'équipement des agglomérations nouvelles(nouveau)

 
 
 
 
 
 

10 Agglomérations nouvelles

35 000 000

 

42 171 000

26 550 000

 

26 550 000

20 Dotation de construction des collèges

10 000 000

 

18 885 000

9 600 000

 

9 600 000

30 Dotation de construction des lycées

7 000 000

 

13 944 000

5 960 000

 

5 960 000

65-23-20 Expérimentations et innovations urbaines et architecturales

1 064 000

1 000 000

1 157 000

700 000

300 000

1 000 000

65-23-40 Agences d'urbanisme

53 000 000

53 000 000

53 000 000

 

53 000 000

53 000 000

65-23-50 Action foncière et aménagement urbain, opérations exceptionnelles

43 936 000

50 000 000

37 203 000

26 910 000

15 000 000

41 910 000

 
 
 
 
 
 
 

TOTAL GENERAL

164 951 000

119 000 000

166 360 000

77 220 000

78 044 006

155 264 006

source : " bleu " budgétaire

Les crédits de fonctionnement du chapitre 34-30, article 30 sont destinés à payer des actions de formation des agents de l'Etat et de professionnels. A l'instar des autres moyens de fonctionnement du ministère de l'équipement, ils diminuent de 2 % environ. Quant aux crédits de l'article 40 du même chapitre, qui sont destinés à des dépenses d'édition, ils restent stables en francs courants, ce qui implique une légère baisse en francs constants.

La baisse enregistrée par la dotation globale des agglomérations nouvelles se traduit au chapitre 65-06, articles 10 à 30, tant en autorisations de programme (qui sont supprimées) qu'en crédits de paiement. Cette réduction était prévue depuis 1993. En effet, la DGE des agglomérations nouvelles, qui a été créée en 1983, pour cinq ans, a été reconduite en 1988 et 1993. Cette dotation n'étant pas renouvelée après 1998, les agglomérations nouvelles seront désormais régies par le droit commun de la DGE. Celui-ci ne prévoit pas que les communes reçoivent de dotation spécifique au titre des collèges et des lycées. Afin d'atténuer l'incidence de cette suppression pour les agglomérations nouvelles, le chapitre 65-01 a été ouvert au titre des charges communes du ministère de l'économie et des Finances. Il permet de verser des aides spécifiques aux syndicats d'agglomérations nouvelles les plus endettés, tant au titre de leur budget de fonctionnement qu'en ce qui concerne le remboursement du différé d'amortissement des emprunts souscrits.

Les crédits consacrés aux expérimentations pré-opérationnelles du plan urbanisme 3( * ) (chapitre 65-23 article 20) subissent une réduction de près de 14 %), ils atteignent 1 million de francs en autorisations de programme et en crédits de paiement.

En revanche, les crédits consacrés aux agences d'urbanismes sont maintenus au niveau de 53 millions de francs en autorisations de programme comme en crédits de paiement, ce qui tranche avec le mouvement continu de baisse qu'ils avaient enregistré au cours des derniers exercices.

Les crédits du chapitre 65-23, article 5 sont destinés à octroyer des subventions à des opérations exceptionnelles. Ils croissent de 13 % environ en autorisations de programme et en crédits de paiement et atteignent respectivement 50 et 42 millions de francs. L'essentiel de ces crédits est mobilisé au titre de l'opération " Euroméditerrannée " qui est menée à Marseille.

CHAPITRE II -

BILAN LÉGISLATIF RÉGLEMENTAIRE ET CONTENTIEUX

I. LES TEXTES LÉGISLATIFS

A. LES TEXTES PUBLIÉS

La loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 d'orientation relative à la lutte contre les exclusions a modifié de façon substantielle le code de l'urbanisme.

Elle prévoit que la réalisation de plus d'une aire de stationnement par logement lors de la construction de logements locatifs financés avec un prêt aidé de l'Etat ne peut être exigée, malgré les dispositions contraires du Plan d'occupation des sols (article L.123-2-1 du code de l'urbanisme). Elle dispose également que le versement pour dépassement du plafond légal de densité ne s'applique pas aux permis de construire délivrés entre la date de publication de cette loi et le 31 décembre 2002 si les travaux portent sur les logements à usage locatif construits avec le concours financier de l'Etat (article L.112-2 du code de l'urbanisme). Elle prévoit enfin que le conseil municipal peut exonérer de la participation pour dépassement du coefficient d'occupation des sols les travaux portant sur des logements à usage locatif construits avec le concours financier de l'Etat (article L.332-1 du même code).

B. LES TEXTES EN PRÉPARATION

Le projet de loi pour l'aménagement et le développement durable du territoire

Déposé sur le bureau de l'Assemblée nationale le 29 juillet 1998, le projet de loi pour l'aménagement durable du territoire prévoit plusieurs dispositions ayant une incidence sur le droit de l'urbanisme.

Son article 5 , qui modifie l'article 34 de la loi n° 83-8 du 7 janvier 1983, dispose que les schémas régionaux d'aménagement et de développement du territoire pourront recommander l'élaboration d'instruments d'aménagement ou d'urbanisme tels que les schémas directeurs ou les directives territoriales d'aménagement .

Ses articles 9 à 18 prévoient 8 schémas de services collectifs respectivement consacrés à l'enseignement supérieur et à la recherche ; aux services culturels ; aux services sanitaires ; à l'information et à la communication ; au transport de marchandises ; au transport de voyageurs ; à l'énergie ; aux espaces naturels et ruraux ;

Son article 20 prévoit l'élaboration de " projets d'agglomération " par les établissements publics de coopération intercommunale compétents en matière d'aménagement et de développement économique et les communes qui souhaitent s'y associer. Ces projets détermineront notamment, outre les orientations en matière de développement économique et de cohésion sociale, les principes relatifs à l'aménagement et à l'urbanisme .

Enfin, l'article 35 et dernier du projet de loi prévoit de modifier l'article 141-1 du code de l'urbanisme en y ajoutant que : " Le schéma directeur de la région d'Ile-de-France vise à maîtriser la croissance démographique et l'utilisation de l'espace tout en assurant le rayonnement international de cette région. Il précise les moyens cohérents à mettre en oeuvre pour corriger les déséquilibres internes de la région, limiter les nécessités de déplacement et préserver les zones rurales et naturelles afin d'assurer les conditions d'un développement durable de la région ".

Le projet de loi relatif à l'organisation urbaine et à la simplification de la coopération intercommunale

Déposé devant l'Assemblée nationale le 28 octobre dernier, ce projet de loi prévoit de confier aux agglomérations, de plein droit, des compétences obligatoires en matière :

- de développement économique (aménagement, entretien et gestion de zones d'activité industrielle, commerciale, tertiaire, artisanale, touristique, portuaire ou aéroportuaire ; actions de développement économique) ;

- d'aménagement de l'espace communautaire (schéma directeur et schéma de secteur, création et réalisation de zones d'aménagement concerté ; organisation des transports urbains) ;

- d'équilibre social de l'habitat sur le territoire communautaire (programme local de l'habitat ; politique du logement, notamment du logement social d'intérêt communautaire et action en faveur du logement des personnes défavorisées ; amélioration du parc immobilier bâti) ;

- de politique de la ville dans la communauté (dispositifs contractuels de développement urbain, de développement local et d'insertion économique et sociale d'intérêt communautaire ; dispositifs locaux d'intérêt communautaire, de prévention de la délinquance) ;

La communauté d'agglomération exercera, en outre, au moins deux compétences parmi les quatre suivantes :

- création ou aménagement et entretien de voirie d'intérêt communautaire ;

- assainissement et eau ;

- collecte et traitement des déchets des ménages et déchets assimilés ;

- construction, aménagement, entretien et gestion d'équipements culturels et sportifs d'intérêt communautaire et équipements scolaires publics, élémentaires et préélémentaires.

Enfin, selon les informations communiquées à votre rapporteur pour avis, une réflexion serait en cours dans les services du ministère de l'équipement, des transports et du logement, en vue d'élaborer un projet de loi de modernisation de l'urbanisme . Ce projet, préparé au premier semestre 1999, serait susceptible d'être présenté au Parlement à l'automne suivant. Votre Commission des Affaires économiques souhaiterait connaître l'état d'avancement des travaux du Gouvernement sur cet important sujet, ainsi que le calendrier qui y est associé.

II. LES TEXTES RÉGLEMENTAIRES

A. LES TEXTES PUBLIÉS

Depuis le vote du budget pour 1998, plusieurs importants décrets relatifs au droit de l'urbanisme, sont parus. Sans entrer dans le détail d'une liste fastidieuse, votre rapporteur pour avis rappellera les principaux d'entre eux. Trois de ces textes approuvent des plans de sauvegarde et des secteurs sauvegardés à Richelieu, Montferrand , et Nantes . Quatre autres décrets n°s 97-1184, 97-1198, 97-1204 et 97-1205, ont été pris pour application au ministère de l'équipement, des transports et du logement, du 1° de l'article 2 du décret n° 97-34 du 15 janvier 1997 relatif à la déconcentration des décisions administratives individuelles . Le décret n° 98-622 du 20 juillet 1998 relatif à l' établissement des listes d'aptitude aux fonctions de commissaire-enquêteur modifie, quant à lui, le code de l'expropriation.

B. LES TEXTES EN PRÉPARATION

Selon les informations communiquées à votre rapporteur pour avis, des décrets seraient actuellement en préparation ou en voie de publication afin de :

- modifier certaines dispositions du Livre Ier du code de l'urbanisme relatif aux règles générales d'aménagement et d'urbanisme ;

- modifier la réglementation sur les zones d'aménagement concerté afin de la simplifier et de la clarifier ;

- renforcer la protection de l'environnement dans les espaces naturels sensibles des départements ;

- créer un établissement public de l'Ouest-Rhône-Alpes ;

- appliquer l'article 46 de la loi n° 98-657 du 29 juillet d'orientation relative à la lutte contre les exclusions ;

- porter extension et adaptation de la partie réglementaire du code de l'urbanisme à la collectivité territoriale de Mayotte ;

- adapter la procédure de révision du schéma directeur de la région Ile-de-France ;

- approuver les schémas d'aménagement régionaux de Martinique , de Guyane et de Guadeloupe ;

- fixer les modalités de recours des ministres chargés de l'urbanisme et de l'habitat à des architectes et des paysagistes conseils et les conditions de leur indemnisation ;

- régir la cession de biens expropriés par l'établissement public national d'aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux ;

- modifier le décret n° 68-376 du 26 avril 1968 portant création de l'Etablissement Public de la Basse-Seine ;

- fixer les missions , la composition , le mode de désignation et le fonctionnement des Commissions départementales des sites perspectives et paysages et de la Commission supérieure des sites , (ce décret modifierait les compétences, le fonctionnement et la composition des Commissions départementales des sites, qui comportent, entre autres, le directeur départemental de l'équipement, et celle de la Commission supérieure des sites, composée notamment d'un représentant du ministère chargé de l'urbanisme) ;

- appliquer la loi n° 95-73 du 21 janvier 1995 d'orientation et de programmation relative à la sécurité applicables à l'étude de sécurité publique à joindre aux études préalables à la réalisation des projets d'aménagement des équipements collectifs et des programmes de construction ;

- modifier les articles 3, 11 et 12 de la loi du 16 octobre 1919 relative à l'utilisation de l'énergie hydraulique et le décret n° 94-894 du 13 octobre 1994 relatif à la concession et à la déclaration d'utilité publique des ouvrages utilisant l'énergie hydraulique (ce décret organiserait la déconcentration au préfet de la concession des ouvrages utilisant l'énergie hydraulique dont la puissance maximale brute est inférieure à 100.000 kW et adapterait la procédure d'instruction de cette concession. Il modifierait également l'article R.11-2 (2°) du code de l'expropriation pour cause d'utilité publique, en vue de déconcentrer la déclaration d'utilité publique des aménagements hydrauliques ainsi que des usines utilisant l'énergie des mers et des centrales thermiques) ;

- modifier le décret du 11 juin 1970 pris pour application de l'article 5 modifié de la loi du 8 avril 1946 concernant la procédure de déclaration d'utilité publique des travaux d'électricité et de gaz qui ne nécessitent que l'établissement de servitudes ainsi que des conditions d'établissement desdites servitudes (ce décret prévoirait notamment le contreseing du ministre chargé de l'urbanisme lorsqu'il est fait application des dispositions des articles L.123-8 et R.123-35-3 du code de l'urbanisme, c'est-à-dire dans le cas où la déclaration d'utilité publique n'est pas compatible avec un plan d'occupation des sols).

Votre rapporteur pour avis souhaite enfin insister sur la nécessité de publier, dès que possible, les décrets d'application de la loi n° 97-179 du 28 février 1997 relative à l'instruction des autorisations de travaux dans le champ de visibilité des édifices classés ou inscrits et dans les secteurs sauvegardés. Ces décrets permettront, en effet, aux représentants des communes d'exercer le droit de former un recours contre l'avis de l'architecte des bâtiments de France, devant une commission désignée par le préfet de région.

C. LE CAS PARTICULIER DE LA LOI DU 30 DÉCEMBRE 1996 RELATIVE AUX CINQUANTE PAS GÉOMÉTRIQUES

Comme l'a relevé, à plusieurs reprises, notre collègue Jean Huchon, qui fut le rapporteur de ce texte devant votre Commission des Affaires économiques, la loi n°96-1241 relative à l'aménagement de la zone des cinquante pas géométriques dans les départements d'outre-mer n'est toujours pas entrée en vigueur, deux ans après sa promulgation . Or, elle édicte des dispositions essentielles pour assurer la sécurité juridique des habitants de cette zone qui entoure la Guadeloupe et la Martinique . Elle prévoit, en pratique :

- la délimitation de la zone littorale ;

- la création d'une commission de validation des titres de propriété des personnes qui y résident ;

- l' octroi d'une aide à l'acquisition des terrains occupés sans titre ;

- enfin, la création d'une agence pour la mise en valeur de la zone en Guadeloupe et en Martinique.

En principe, la procédure de délimitation par arrêté préfectoral aurait dû se dérouler avant le 30 décembre 1997 . Or, si l'on a achevé de délimiter le rivage de la Martinique en 1998, celui de la Guadeloupe ne l'est pas encore totalement. Il est nécessaire d'attendre les hautes eaux (octobre/novembre) pour procéder à cette opération. En outre, il est possible que les arrêtés préfectoraux portant délimitation fassent l'objet de recours pour excès de pouvoir, ce qui pourrait accroître encore le délai d'application de la loi. L'achèvement de la procédure de délimitation est donc plus que jamais urgent, car il conditionne la mise en oeuvre de l'ensemble du texte. Même si des difficultés matérielles (notamment l'obligation de procéder à la délimitation du rivage en période de hautes eaux) expliquent pour partie le retard pris, il est urgent de remédier à la situation actuelle.

Votre Commission des Affaires économiques souhaite que les services du ministère de l'équipement remédient, pour ce qui relève de leur compétence et en collaborant avec ceux du secrétariat d'Etat à l'outre-mer, à cet état de fait.

III. LE CONTENTIEUX DE L'URBANISME

Depuis trois ans, votre Commission des Affaires économiques observe avec préoccupation l'évolution du contentieux de l'urbanisme. L'accroissement des recours contre les décisions des collectivités locales en la matière (Plans d'occupation des sols, certificats d'urbanisme, permis de construire) s'inscrit dans le cadre général de l'augmentation du volume du contentieux administratif. Le nombre de requêtes déposées devant les tribunaux administratifs était de 70.000 en 1990. Il a augmenté de moitié depuis lors et s'élève à 107.000 recours en 1997. Le contentieux de l'urbanisme représente 8 % des affaires jugées par les tribunaux administratifs.

En matière de contentieux, les statistiques disponibles au ministère de l'Equipement des transports et du logement permettent de connaître les recours contre les décisions prises au nom de l'Etat et les recours formés par le représentant de l'Etat dans le cadre du contrôle de légalité. Les données qui en résultent pour l'année 1996, dernier exercice connu, figurent ci-dessous. Tout en notant que, pour des raisons techniques, l'administration n'a pas établi de statistiques pour l'année 1995, on constate que le contentieux de l'urbanisme reste, malgré une légère baisse, à un niveau comparable à celui des années 1994 à 1996.

EVOLUTION DU NOMBRE DES RECOURS CONTRE LES DÉCISIONS PRISES AU NOM DE L'ETAT

 

1994

1996

Recours en annulation

937

881

dont :

- Permis de construire

- Certificats d'urbanisme

- Demandes de sursis à exécution

393

153

163

375

167

139

Décisions prononcées :

930

721

- Portant sur le fond

- Annulations

- Sursis à exécution ordonnés

-

164

107

513

107

81

EVOLUTION DU NOMBRE DE RECOURS EXERCÉS PAR LES REPRÉSENTANTS DE L'ETAT DANS LE CADRE DU CONTRÔLE DE LÉGALITÉ

 

1994

1996

Nombre d'actes déférés

341

319

dont demandes de sursis à exécution

164

204

Nombre de jugements rendus

293

309

dont :

- désistement ou non-lieu à statuer

- décisions rendues au fond

- annulations

- demandes de sursis à exécution

- sursis à exécution prononcés

95

110

92

88

58

109

151

121

50

28

Votre rapporteur pour avis se réjouit de la création d'un nouvel outil statistique, plus performant, qui permettra aux services compétents de la DGUHC de collecter les éléments relatifs au contentieux. Elaboré avec les DDE, ce logiciel permettra un suivi individualisé des dossiers. Il sera mis en service lorsque la Commission nationale de l'informatique et des libertés aura donné son autorisation, en 1999.

CHAPITRE III -

L'ACTUALITÉ DE L'URBANISME

I. L'AIDE DE L'ÉTAT AUX COLLECTIVITÉS LOCALES AU TITRE DE L'URBANISME

L'Etat apporte son concours financier aux collectivités locales en leur versant, d'une part, des dotations destinées à l' élaboration et à l' adaptation des documents d'urbanisme , et, d'autre part, des crédits destinés à financer l'assurance des communes pour les risques contentieux liés à la délivrance des autorisations du sol .

Les dotations destinées à l'élaboration et à l'adaptation des documents d'urbanisme

Deux lignes budgétaires figurant respectivement au titre des crédits du ministère de l'intérieur et au titre de ceux du ministère de l'équipement récapitulent ces dotations.

La première d'entre elles (chapitre 41-56 article 10 du ministère de l'intérieur), destinée à compenser les dépenses prises en charge par les communes compétentes en matière d'urbanisme s'élevait à 93,459 millions de francs en 1998 , en hausse de 1,38 % par rapport à 1997. Ces crédits constituent l'un des concours particuliers créés au sein de la dotation générale de décentralisation (DGD). Leur taux de progression est analogue à celui de la dotation globale de fonctionnement. Il est donc connu a posteriori. Les dernières données disponibles sont celles de 1998.

La deuxième dotation (chapitre 57-58 article 40 du budget du ministère de l'équipement) s'élève à 33,804 millions de francs en autorisations de programme et 35,41 millions de francs en crédits de paiement, contre respectivement 38 et 32,127 millions de francs en 1998. Ces crédits sont, selon les informations communiquées à votre rapporteur pour avis, " destinés à assurer l'exercice par l'Etat de ses responsabilités dans la planification et les politiques urbaines, notamment à l'occasion de l'établissement et de la révision des documents d'urbanisme communaux et intercommunaux, mais également en matière de protection de territoires sensibles tels que le littoral et la montagne, et de prise en compte des risques naturels et des études paysagères ".

La dotation budgétaire destinée à l'assurance des communes pour les risques contentieux liés à la délivrance des autorisations d'utilisation des sols .

Versée conformément aux dispositions des articles 17 et 94 de la loi n° 83-8 du 7 janvier 1983 relative à la répartition des compétences entre les communes, les départements, les régions et l'Etat cette dotation s'élèvera à 24,501 millions de francs en 1999 contre 24,459 en 1998.

II. L'ÉLABORATION DES DOCUMENTS D'URBANISME

A. LES DIRECTIVES TERRITORIALES D'AMÉNAGEMENT

Le régime juridique des directives territoriales d'aménagement (DTA) résulte de la loi n° 95-115 du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire. Ces directives remplacent les " prescriptions particulières " qui, prévues à l'article L.111-1-1 du code de l'urbanisme, n'avaient jamais vu le jour.

Les DTA, sont élaborées par l'Etat et approuvées par un décret en Conseil d'Etat. Elles " fixent, sur certaines parties du territoire, les orientations fondamentales de l'Etat en matière d'aménagement et d'équilibre entre les perspectives de développement, de protection et de mise en valeur des territoires. Elles fixent les principaux objectifs de l'Etat en matière de localisation des grandes infrastructures de transport et de grands équipements, ainsi qu'en matière de préservation des espaces naturels, des sites et des paysages ".

Six DTA sont en cours d'élaboration : la première a été lancée en novembre 1995 dans les Alpes Maritimes. Quatre autres, qui concernent l'aire métropolitaine marseillaise, l'estuaire de la Loire, l'estuaire de la Seine et les Alpes du Nord ont été engagées en février 1996. Enfin, le comité interministériel d'aménagement du territoire (CIAT), d'avril 1997 a décidé d'entamer l'élaboration d'une DTA couvrant l'aire urbaine de Lyon.

Le Gouvernement a été saisi de huit demandes tendant au lancement de nouvelles DTA. Les premières, qui lui ont été adressées avant le lancement de l'expérimentation sur les cinq sites initialement choisis concernaient : la façade méditerranéenne PACA et Languedoc-Roussillon ; l'agglomération d'Avignon ; la région Midi-Pyrénées ; le littoral Nord-Pas-de-Calais et la Somme ; le littoral Aquitain. Ces cinq premières demandes n'ont pas été retenues parce que le Gouvernement souhaitait conduire l'expérimentation sur un petit nombre de sites.

Les trois autres, plus récentes, sont relatives : au bassin minier Nord-Pas-de-Calais ; à la côte landaise ; aux bassins frontaliers du Nord de la Lorraine. Elles ne recevront de réponse qu'à l'issue de l'expérimentation en cours.

L'article 20 du projet de loi relatif à l'aménagement durable du territoire, qui ouvre aux régions le droit de demander l'élaboration de DTA permettra de mettre en oeuvre ces nouveaux documents en recueillant les fruits de l'expérience acquise.

Pour élaborer les six premières DTA, les préfets coordinateurs se sont appuyés sur les Secrétariats généraux aux affaires régionales (SGAR), sur les directions régionales et les directions départementales de l'équipement (DRE et DDE) ainsi que sur les directions régionales de l'environnement. Après une phase d'études préalables, chaque préfet coordinateur a reçu des ministres compétents un mandat détaillant les objectifs de la directive.

Au niveau national, le pilotage des DTA relève de la DATAR et de la DGUHC en liaison avec la direction de la nature et des paysages (DNP). Le comité interministériel de pilotage est relayé, sur le terrain, par un correspondant qui assure les relations avec le préfet coordinateur et les directions d'administration centrale.

Le coût exact des projets de DTA est assez difficile à cerner car certaines des études qu'elles nécessitent auraient, de toute façon, été réalisées. La DGUHC a décidé de consacrer 1 million de francs pour chaque site sur ses crédits de catégories 1. Si la DATAR et la DNP financent chaque projet dans les mêmes proportions qu'elle, le coût total de l'élaboration des DTA s'élèverait à environ 18 millions de francs.

Les lettres de mission adressées aux préfets coordinateurs en juillet 1996 prévoyaient que les études préalables durent environ 6 mois et que l'élaboration du document lui-même s'étale sur un an et demi. Ces délais n'ont pas été respectés, notamment parce que les études ont donné lieu à une consultation publique.

Seule la DTA des Alpes-Maritimes est actuellement en phase d'élaboration, les autres étant au stade des études. La rapidité avec laquelle les études préalables à l'élaboration de ce document ont été conduites s'explique par l'existence d'un " schéma de cohérence des enjeux de l'Etat sur la Côte d'Azur " que le CIAT du 12 juillet 1993 avait entériné. Des travaux antérieurs ont également été utilisés pour l'aire urbaine marseillaise, les deux estuaires, et l'aire urbaine de Lyon. En revanche, un diagnostic préalable a dû être réalisé pour les Alpes-du-nord.

Les projets de DTA ont identifié quatre questions principales pour chacun des territoires qu'elles concernent puisqu'elles tendent :

- à afficher et à mettre en cohérence les fonctions économiques majeures ;

- à positionner les territoires à l'échelle interrégionale et européenne ;

- à protéger les espaces les plus sensibles ;

- à organiser leur fonctionnement, en particulier au plan urbain.

Bien que l'article L.111-1-1 du code de l'urbanisme ne prévoie de concertation qu'avec les régions, les départements, les chefs lieux d'arrondissement et les communes de plus de 20.000 habitants, et les groupements intercommunaux compétents en matière d'aménagement de l'espace et d'urbanisme, le Gouvernement a souhaité élargir le champ de la concertation préalable à l'élaboration des DTA. Ceux-ci devront associer les conférences régionales d'aménagement et de développement du territoire, les chambres consulaires, les organismes socio-professionnels, les conseils départementaux et les comités régionaux de l'environnement ainsi que les associations de défense de l'environnement agréées.

Votre Commission des Affaires économiques souhaite que les collectivités territoriales soient associées à la préparation des projets de DTA.

Elle note, en particulier, que dans les régions où s'appliquent la loi " Montagne " et la loi " Littoral ", les élus rencontrent des difficultés spécifiques lors de l'établissement des documents d'urbanisme. Elle souhaite, en conséquence, que les DTA permettent de clarifier une situation qui se traduit par un nombre élevé de contentieux.

B. LES SCHÉMAS D'AMÉNAGEMENT DE PORTÉE RÉGIONALE

Le schéma directeur de la Région Ile-de-France (SDRIF) a été approuvé le 26 avril 1994.

Sur les quatre schémas d'aménagement régionaux (SAR) d'Outre-mer, un seul est actuellement approuvé. Il s'agit du SAR de la Réunion (6 novembre 1995). L'état d'avancement des trois autres schémas est le suivant :

- le Conseil d'Etat ayant émis un avis défavorable au SAR de la Martinique, adopté par le conseil régional le 24 janvier 1995, ce document a fait l'objet d'une nouvelle décision de l'assemblée délibérante en janvier 1998. Il sera ré-examiné prochainement par le Conseil d'Etat ;

- le SAR de la Guyane, adopté par le conseil régional en juin 1995, est en cours d'instruction par les services de l'Etat avant sa transmission au Conseil d'Etat ;

- le SAR de Guadeloupe est préparé sous l'autorité du Préfet car le conseil régional de l'île n'est légalement plus compétent pour l'élaborer, depuis le 1er juillet 1995.

Enfin, le schéma régional de la collectivité territoriale de Corse devrait être prochainement arrêté par le Président du Conseil exécutif de l'Assemblée de Corse, avant son adoption par cette assemblée et son approbation par décret en Conseil d'Etat.

C. L'ÉLABORATION DES SCHÉMAS DIRECTEURS

Aux termes de l'article L.122-1 du code de l'urbanisme, les schémas directeurs " fixent les orientations fondamentales de l'aménagement des territoires intéressés, compte tenu de l'équilibre qu'il convient de préserver entre l'extension urbaine, l'exercice des activités agricoles, des autres activités économiques et la préservation de la qualité de l'air, des milieux, sites et paysages naturels ou urbains ".

Ces schémas constituent, par excellence, l'instrument de gestion intercommunale de l'urbanisme dont les collectivités locales ont besoin.

Selon les informations communiquées à votre rapporteur pour avis, le nombre des schémas directeurs approuvés s'élevait à 210 au 1er juillet 1997, soit 18 de plus qu'au 1er juillet 1991 et six de plus qu'au 1er juillet 1996. De ce fait, 12 % de la superficie du territoire national qui correspondent à 19 % des communes et à 40 % de la population sont couverts par un schéma directeur. Les services du ministère de l'équipement enregistrent un relatif renouveau du recours à ces schémas. Ils attribuent ce phénomène :

- au besoin de donner une solution intercommunale aux projets d'implantation de grands équipements ou d'aménagement notamment à des fins touristiques ou pour développer les activités de loisir, mais aussi pour gérer le développement d'agglomérations moyennes,

- à la nécessité d'adapter les schémas existants aux aires urbaines où le contexte socio-économique s'est transformé depuis l'édiction de schémas directeurs d'aménagement et d'urbanisme dans les années 1970, et dans lesquelles de grands équipements doivent trouver leur place.

Votre rapporteur pour avis rappelle que votre Commission des Affaires économiques a, en adoptant les conclusions du rapport de M. Gérard Larcher sur les espaces périurbains, souscrit pleinement à l'idée d'une relance de la planification opérée grâce aux schémas directeurs cantonaux ou d'agglomération qui constituent le seul moyen d'assurer une gestion intercommunale de l'extension urbaine. Le rapport précité suggérait d'ailleurs que les modifications et les révisions des plans d'occupation des sols ne soient autorisées que dans les communes dont le territoire est inclus dans le périmètre d'un schéma directeur 4( * ) .

Votre rapporteur pour avis estime que cette proposition mérite d'être étudiée.

Il constate que nombre de communes rurales n'ont pas les moyens financiers d'établir un POS. C'est pourquoi, afin de concilier l'autonomie des collectivités locales et la nécessité d'élaborer des documents d'urbanisme, il serait souhaitable de favoriser la réalisation de documents d'urbanisme analogues aux cartes communales dans ces communes. Il estime souhaitable, à terme, de dégager une aide spécifique de l'Etat en faveur des communes rurales, à cette fin.

D. LES PLANS D'OCCUPATION DES SOLS

La loi n° 83-8 du 7 janvier 1983 relative à la répartition des compétences entre les communes, les départements, les régions et l'Etat a transféré aux communes pourvues d'un POS approuvé la compétence en matière de délivrance des permis de construire.

Au cours des années 1980, le nombre des POS s'est progressivement accru. Alors que 6.231 communes disposaient d'un POS approuvé ou en cours d'élaboration en 1983, leur nombre s'élevait à 18.313 en 1991.

Les années 1990 ont marqué un ralentissement du mouvement d'élaboration des POS. Beaucoup d'entre eux n'ont pas été menés à terme, si bien que le ministère de l'équipement évalue à 15.360 le nombre des communes disposant d'un POS approuvés en 1998. Ce chiffre correspond à une superficie du territoire peuplée par une population d'environ 52,1 millions d'habitants (en comptant les DOM et la métropole). Désormais, l'essentiel des procédures en cours consiste en une révision des POS. Au 1er janvier 1996, 27,6 % des communes étaient concernées par une telle opération.

Votre Commission des Affaires économiques exprime sa vive inquiétude face au nombre excessif de révisions des documents d'urbanisme, qui devraient, en principe, constituer des instruments de planification spatiale et temporelle.

Votre Commission des Affaires économiques est particulièrement préoccupée par l'application que font certaines communes de la procédure " d'application anticipée du POS ". Le Conseil d'Etat avait déjà, dans un rapport publié en 1992, fortement critiqué les effets d'une procédure qui, initialement limitée à six mois, peut être prolongée pendant plusieurs années, sans que le POS ne soit soumis à l'enquête publique ni approuvé.

Comme l'a observé Monsieur Bernard Dussaut devant Votre Commission des Affaires économiques, la généralisation des plans d'exposition aux risques qui, en soi, n'a rien de critiquable, tout au contraire, pose cependant de graves problèmes à certaines collectivités locales. Les services de l'Etat sont parfois tentés d'accroître plus que nécessaire les espaces couverts par ces zones, qui deviennent inconstructibles.

Aussi votre Commission souhaite-t-elle qu'une réflexion soit engagée afin d'appliquer avec discernement la législation relative aux plans d'exposition aux risques.

Votre Commission des Affaires économiques souhaite vivement que ces questions graves et importantes pour l'équilibre urbanistique de nombreuses communes trouve une solution dans la réforme du droit de l'urbanisme que prépare la DGUHC.

III. BILAN DE LA MISE EN OEUVRE DES PROPOSITIONS DU RAPPORT DU CONSEIL D'ETAT SUR L'URBANISME DE 1992

Voici six ans, un rapport du Conseil d'Etat intitulé " L'urbanisme, pour un droit plus efficace " , avait formulé d'importantes propositions tendant à clarifier une législation trop complexe.

Votre rapporteur note que plusieurs de ces propositions sont d'ores et déjà intégrées dans le droit positif, comme le montre le tableau ci-dessous.


NATURE DE LA PROPOSITION

MISE EN OEUVRE

Réforme de la procédure de modification des schémas directeurs

Décret du 5 septembre 1995

Elaboration de DTA

Loi du 4 février 1995 modifiant l'article L.111-1

Limitation des possibilités d'invoquer l'exception d'illégalité pour vice de forme d'un plan d'occupation des sols

Article L.600-1 du code de l'urbanisme, loi du 9 février 1994

Notification des recours contentieux

Article L.600-3 du code de l'urbanisme

En cas d'annulation de refus illégal de permis de construire, application de la règlementation en vigueur lors du refus

Article L.600-2 du code de l'urbanisme

Détermination d'un juge unique compétent pour statuer sur les requêtes tendant au sursis à exécution d'un permis de construire

Article L.600-5 du code de l'urbanisme

Effet suspensif du déféré préfectoral assorti d'une demande de sursis à exécution

Article 27 de la loi du 4 février 1995

Donner au jugement ordonnant le sursis à exécution ou l'annulation de permis de construire les mêmes effets qu'un arrêté interruptif de travaux

L'autorité administrative dispose déjà d'une compétence liée, pour prendre l'arrêté interruptif de travaux

Multiplier par 10 le montant des amendes prévues

Montants des amendes multiplié par quatre, loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992, article 322.

IV. LA SITUATION PRÉOCCUPANTE DES CAUE

Comme l'a relevé madame Josette Durrieu dans les différents rapports pour avis qu'elle a présentés à votre commission des affaires économiques au cours des trois dernières années, la situation des Conseils d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (CAUE) est particulièrement préoccupante. Même si les crédits d'Etat qui sont destinés à leur venir en aide ont été transférés, voici trois ans, au ministère de la culture, ces associations continuent de jouer un rôle en matière d'urbanisme notamment par les conseils qu'elles délivrent aux collectivités locales. A ce titre, votre commission des affaires économiques ne peut se désintéresser de leur sort

Conformément aux dispositions de la loi de 1977 sur l'architecture, les CAUE développent l'information et la participation du public, la formation des intervenants dans le domaine de la construction, le conseil aux candidats qui désirent bâtir, l'aide aux collectivités locales et aux administrations publiques. Ils jouent un rôle très précieux dans l'assistance aux maîtres d'ouvrages publics pour la préparation d'opérations d'urbanisme et l'amélioration de la qualité architecturale des constructions publiques.

Or, le montant de la taxe départementale destinée à leur financement ne permet pas de faire face à leurs besoins. Voici trois ans, un rapport rédigé par M. Vigouroux, conseiller d'Etat, qui avait préconisé une révision du régime juridique des CAUE concluait : " les CAUE ne sont pas conçus pour survivre, ils doivent disposer des moyens de leur indépendance ou mieux vaut les dissoudre. L'Etat a tout à perdre en laissant vivoter des structures en assistance de survie artificielle ". Cette réflexion est toujours d'actualité.

Aussi votre rapporteur pour avis souhaite-t-il que le ministère de l'équipement contribue à la modernisation du statut juridique des CAUE qui pourrait s'inscrire dans une loi portant réforme de la loi de 1977.

Suivant les conclusions de son rapporteur pour avis, votre Commission des affaires économiques a émis un avis favorable à l'adoption des crédits inscrits au titre de l'urbanisme dans le projet de loi de finances pour 1999.


1 Lettre de mission du 15 juillet 1997.

2 Dossier de présentation de la DGUHC publié en mai 1998, pages 8 et suivantes.

3 Il s'agit d'études préalables à des opérations de restructuration urbaine.

4 Cf Gérard Larcher, les terroirs urbains et paysagers, rapport, Sénat n° 415, session 1997-1998, 156 pages



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