Projet de loi de finances pour 1999
GELARD (Patrice)
AVIS 71 (98-99), Tome VI - COMMISSION DES LOIS
Table des matières
- I. LES CRÉDITS DE LA PROTECTION JUDICIAIRE DE LA JEUNESSE (PJJ) POUR 1999
- II. CES MOYENS ACCRUS DOIVENT ETRE MIS EN REGARD DES BESOINS DE LA PROTECTION JUDICIAIRE DE LA JEUNESSE
- III. LA POLITIQUE DE LUTTE CONTRE LA DÉLINQUANCE JUVENILE
N° 71
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès-verbal de la séance du 19 novembre 1998.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME VI
JUSTICE :
PROTECTION JUDICIAIRE DE LA JEUNESSE
Par M. Patrice GÉLARD,
Sénateur.
(1)
Cette commission est composée de :
MM.
Jacques
Larché,
président
; René-Georges Laurin, Mme Dinah
Derycke, MM. Pierre Fauchon, Charles Jolibois, Georges Othily, Michel Duffour,
vice-présidents
; Patrice Gélard, Jean-Pierre Schosteck,
Jacques Mahéas, Jean-Jacques Hyest,
secrétaires
;
Nicolas About, Guy Allouche, Jean-Paul Amoudry, Robert Badinter, José
Balarello, Jean-Pierre Bel, Christian Bonnet, Robert Bret, Guy-Pierre Cabanel,
Charles Ceccaldi-Raynaud, Marcel Charmant, Raymond Courrière,
Jean-Patrick Courtois, Charles de Cuttoli, Luc Dejoie, Jean-Paul Delevoye,
Gérard Deriot, Gaston Flosse, Yves Fréville, René Garrec,
Paul Girod, Daniel Hoeffel, Jean-François Humbert, Pierre Jarlier,
Lucien Lanier, François Marc, Mme Lucette Michaux-Chevry, MM. Jacques
Peyrat, Jean-Claude Peyronnet, Henri de Richemont, Simon Sutour, Alex
Türk, Maurice Ulrich.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
et
66
(annexe n°
33
)
(1998-1999).
Lois de finances.
LES CONCLUSIONS DE LA COMMISSION DES LOIS
Après avoir entendu Mme Elisabeth Guigou, ministre de la
Justice, Garde des Sceaux, la commission des Lois, réunie le mercredi 2
décembre 1998, sous la présidence de M. Jacques
Larché, président, a procédé, sur le rapport pour
avis de M. Patrice Gélard, à l'examen des crédits
relatifs à la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), inscrits dans
le projet de loi de finances pour 1999.
La commission a décidé de donner un avis favorable à
l'adoption de ces crédits sous le bénéfice des
observations suivantes :
1/ Les crédits de la protection judiciaire de la jeunesse sont en hausse
substantielle, +6,4 % par rapport à la loi de finances initiales pour
1998. Toutefois cet effort budgétaire sans précédent
représente en partie un
rattrapage
par rapport aux années
antérieures, pendant lesquelles la justice des mineurs a pu être
qualifiée par certains de
" justice mineure "
en raison
de moyens tout-à-fait insuffisants.
"
Les effets particulièrement néfastes des
régulations budgétaires
sur cette administration de taille
modeste "
étaient déjà dénoncés par
M. Michel Rufin en 1996, au nom de votre commission des Lois. Votre commission
constate que les gels de crédits, même s'ils ne
représentent que 2% des crédits ouverts, doivent être
retranchés de l'augmentation annoncée de 6,4 %, ce qui nuance
l'appréciation très positive portée sur ce budget.
2/ La progression du nombre de décisions de justice en attente
d'exécution est préoccupante. Elle rappelle que
l'augmentation
des moyens de la protection judiciaire de la jeunesse ne se fait pas à
charge de travail constante, mais en parallèle avec des missions
renouvelées
, d'autant plus que 1998 est une année de relance
forte de la politique de lutte contre la délinquance juvénile.
3/ L'exécution de la loi de programme pour la justice du 6 janvier 1995
sera terminée en 1999, respectant ainsi le délai de cinq ans
initialement prévu. Comme le soulignait M. Michel Rufin,
" Au
niveau de la PJJ, des efforts budgétaires paraissent devoir être
consentis,
au-delà
des engagements du plan pluriannuel pour la
justice ".
En l'absence d'une programmation de moyens suffisants,
la Justice pourrait se trouver confrontée à des situations de
délinquance qu'elle serait incapable de maîtriser.
Une
réflexion élargie et une démarche prospective sont
nécessaires, en particulier par l'organisation d'auditions.
5/ Votre commission insiste sur la nécessité d'une
contractualisation entre l'État et le département
, pour
une meilleure cohérence entre la protection administrative et la
protection judiciaire de la jeunesse. Dans ce domaine, les
inégalités entre départements sont importantes, et la
modestie relative des moyens nouveaux ne permet d'envisager un
rééquilibrage entre départements
qu'à moyen
terme.
6/ Votre rapporteur souhaite que le ministère de la Justice
développe sur son
site internet
une information, destinée
aux jeunes, sur leurs responsabilités civiles et pénales et sur
les règles qui leur sont applicables.
Mesdames, Messieurs,
Le projet de loi de finances pour 1999 fixe à 26,3 milliards de
francs le budget du ministère de la justice, ce qui représente
une hausse de 5,6 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1998,
à comparer avec la hausse de 2,6 % des budgets civils de l'Etat.
L'amélioration de la prise en charge des jeunes confiés à
la protection judiciaire de la jeunesse fait partie des priorités de la
Chancellerie.
2,77 milliards de francs, soit 10,5 % du budget de
la justice seront consacrés à la protection judiciaire de la
jeunesse. Les crédits sont en hausse de 6,42 % par rapport à
la loi de finances initiale pour 1998.
Ces moyens nouveaux devront répondre à l'augmentation sensible
des infractions à caractère violent et du nombre de mineurs
interpellés par les services de police et de gendarmerie : 92.000
en 1993, 126.000 en 1995 et 154.000 en 1997 (+67 % en quatre ans). En comparant
les cinq premiers mois de 1998 à ceux de 1997, la part des mineurs mis
en cause est passée de 19,2 % à 22 % de la délinquance
générale. Toutefois les statistiques de criminalité
établies par la police et la gendarmerie traduisent aussi en partie
l'intensification de la surveillance des mineurs et le signalement plus
systématique au parquet (différence entre les faits commis, les
faits constatés, les faits élucidés et les personnes mises
en cause).
Le texte fondateur de la protection judiciaire de la jeunesse est
l'ordonnance n° 45-174 du 2 février 1945
relative à
l'enfance délinquante. Deux principes clé y sont
affirmés : la primauté de la mesure éducative sur la
répression et la spécialisation des magistrats et des
procédures applicables. La double compétence du juge des enfants,
qui intervient tant pour l'enfance délinquante que pour l'enfance en
danger, résulte de l'ordonnance n° 58-1301 du 23 décembre
1958 relative à la protection de l'enfance et de l'adolescence en danger.
Après avoir exposé les crédits de la protection judiciaire
de la jeunesse pour 1999, votre rapporteur les mettra en regard des besoins,
puis exposera les orientations d'une politique de lutte contre la
délinquance juvénile relancée en 1998.
I. LES CRÉDITS DE LA PROTECTION JUDICIAIRE DE LA JEUNESSE (PJJ) POUR 1999
A. PRESENTATION GENERALE
2,77
milliards de francs soit 10,5 % du budget de la Justice
sont
consacrés à la protection judiciaire de la jeunesse dans le
projet de loi de finances pour 1999. L'augmentation du budget de la PJJ de 6,42
% tient à la progression des mesures acquises (+70,4 MF), des mesures
nouvelles (+70,7 MF) et des équipements (+26 MF en CP).
Les crédits destinés à la rémunération des
prestations du secteur associatif habilité (1232,7 MF)
représentent 44,5 % du budget.
Les crédits destinés au
secteur public représentent 55,5 % du budget 1999
et augmentent de
106 MF (+7,4 % par rapport à la loi de finances initiale 98). Le budget
de la PJJ est dominé par les dépenses de fonctionnement, qui
augmentent de 6,8 %. Parmi elles, les crédits affectés aux
dépenses en personnel augmentent de 5,6 % et s'élèvent
à 1,13 milliard de francs.
STRUCTURE DU BUDGET DE LA PROTECTION JUDICIAIRE DE LA
JEUNESSE
(PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1999)
|
millions de francs |
Secteur public |
1.538,17 |
dont : Personnel (titre III) |
1.126,14 |
Matériel (titre III) |
299,29 |
Subventions (titre IV) |
15,74 |
Equipement en CP (titre V) |
97 |
Secteur associatif |
1.232,71 |
B. REPARTITION DES CREDITS SUPPLEMENTAIRES
1. Les dépenses ordinaires
Les
mesures nouvelles correspondant aux dépenses ordinaires (titres III et
IV) sont en augmentation de
70,7 millions de francs
soit +2,72 % par
rapport à 1998.
Ces moyens supplémentaires seront essentiellement consacrés
à la création de 150 emplois (+100 emplois en 1998 et +60 en
1997) dont 113 éducateurs et chefs de service éducatif. Il s'agit
du
plus fort taux annuel d'augmentation des effectifs de la PJJ depuis 1982.
Les 150 créations d'emplois
visent à renforcer les prises en
charge diversifiées des mineurs : développer la mesure de
réparation (10 éducateurs soit une capacité accrue de 900
mesures nouvelles) ; développer le milieu ouvert (35
éducateurs) ; développer l'accueil de jour (20
éducateurs) ; améliorer le suivi
médico-social (6 psychologues et 6 infirmiers) ; renforcer les
services éducatifs auprès des tribunaux et des centres d'action
éducative. 30 emplois sont créés pour réduire les
délais de prise en charge des mesures de suivi en milieu ouvert. Les
capacités d'accueil du milieu ouvert sont augmentées :
ouverture de 10 classes relais, développement d'activités de
formation et d'insertion. Les capacités d'hébergement
individualisé et collectif sont accrues par 75 places
supplémentaires en familles d'accueil, l'ouverture de 2 foyers de 18
places et la mise en place de 7 dispositifs éducatifs renforcés.
L'achèvement des mesures statutaires
concerne en particulier les
corps des directeurs, professeurs techniques et psychologues. La
création des emplois de directeurs régionaux et
départementaux, dont les nouveaux statuts résultent de deux
décrets du 17 juin 1998, se poursuit, l'emploi de directeur
départemental de la PJJ étant une innovation. Les autres mesures
concernent la création au 1
er
janvier 1998 du
quatrième grade du corps des agents techniques d'éducation, les
«pyramidages statutaires» (560.000 F) et les
transformations liées aux besoins des services (900.000 F).
Les rémunérations
seront mises en conformité avec
l'accord salarial dans la fonction publique en faveur des bas
salaires (750.000 F). Les
mesures indemnitaires
(5,2 MF)
consistent en la revalorisation de l'indemnité pour travaux des
dimanches et jours fériés, de l'indemnité de surveillance
de nuit et du régime indemnitaire des éducateurs, des chefs de
service éducatifs et des directeurs. Enfin les crédits
destinés à la formation s'élèvent à
28,9 MF.
Les moyens nouveaux affectés aux
subventions
(1,3 MF)
permettront le soutien aux associations qui développent des actions
d'insertion intéressant la PJJ.
2. Les dépenses en capital
En 1997,
les crédits d'équipement de l'ensemble du ministère de la
Justice ont été regroupés, mettant en oeuvre la
globalisation des crédits par services amorcée en 1987. Un
chapitre unique " Equipement " regroupe six articles de
prévision, dont un consacré à la PJJ. Cette modification
de la nomenclature budgétaire permet de simplifier le suivi de
l'exécution des travaux et de faciliter le redéploiement des
ressources.
Les crédits d'investissement représentent un montant
d'
autorisations de programme de
84 MF.
Les
crédits de
paiement de 97 MF
se répartissent en 55 MF pour les services
votés et 42 MF pour les mesures nouvelles.
Les autorisations de programme ouvertes en 1999 seront
consacrées à la création de
deux nouveaux
foyers
d'hébergement à Melun-Sénart et Mulhouse,
à la
rénovation d'hébergements existants
(Paris,
Nord, Pas-de-Calais, Rhône, Bouches-du-Rhône), à la
poursuite de la politique de mutualisation des directions
départementales et des directions régionales, à la
création et l'adaptation de centres de jour et de services de milieu
ouvert, aux mise en sécurité et entretien du
patrimoine.
3. Les autres lignes budgétaires mises à contribution.
D'autres lignes budgétaires des services judiciaires participent à la politique de la PJJ, principalement la création de maisons de justice et la mise en place du traitement en temps réel des affaires pénales. Dans le chapitre des frais de justice, une mesure nouvelle de 42 MF est destinée à accompagner la mise en oeuvre du plan de réforme de la justice, en particulier la loi relative à la prévention et à la répression des infractions sexuelles. Seront financés la création de nouvelles alternatives aux poursuites, les " administrateurs ad hoc " , et le recrutement et la formation de 200 délégués du procureur (6 MF financés sur les frais de justice), spécialisés en matière de mineurs, qui interviendront dans les maisons de justice.
II. CES MOYENS ACCRUS DOIVENT ETRE MIS EN REGARD DES BESOINS DE LA PROTECTION JUDICIAIRE DE LA JEUNESSE
A. L'EXECUTION DU BUDGET DE LA PROTECTION JUDICIAIRE DE LA JEUNESSE EST SATISFAISANTE.
1. L'exécution de la loi de programme pour la justice.
La loi
de programme n° 95-9 du 6 janvier 1995 relative à la justice
prévoyait l'attribution à la protection judiciaire de la jeunesse
de 400 MF d'autorisations de programme sur cinq ans et la création de
400 emplois budgétaires. La durée d'exécution en a
été majorée d'une année, mais la PJJ exécute
cette loi de programme sur les cinq ans initialement prévus. En effet,
de 1995 à 1998, 332 emplois ont été créés,
soit un
taux d'exécution de
83 %
en quatre ans. Le taux
d'exécution des créations d'emplois sera de
120 %
si les
150 emplois inscrits sont réellement créés.
Les autorisations de programme nettes après régulation
représentent 304 MF de 1995 à 1998. Le taux d'exécution
sur quatre ans est donc de 76 %. En y ajoutant les 84 MF d'AP prévues
pour 1999,
le taux d'exécution atteindrait
97 %
sur cinq
ans (le taux d'inscription sans tenir compte des régulations
budgétaires atteint 100 %). La loi de programme ne prévoit pas
d'échéancier des crédits de paiement correspondant aux
autorisations de programme qu'elle ouvre par ailleurs. Or, le gel puis les
annulations de crédits ralentissent le rythme de l'utilisation effective
des AP ouvertes en loi de finances initiale. C'est ainsi que de janvier 1995
à juin 1998, alors que 90 MF d'AP ont été prévues
pour la création de 219 places d'hébergement collectif, seulement
115 places ont été livrées au 30 juin 1998, soit un
taux de réalisation de 52,5 %
.
2. La gestion des autorisations budgétaires.
La situation définitive des crédits ouverts et des dépenses constatées pour l'année 1997 met en évidence des mesures de régulation budgétaire dommageables, concernant un budget jugé prioritaire, même si le taux de modification en cours de gestion reste faible. Les indemnités et allocations diverses allouées aux personnels de la PJJ ont donné lieu à 2,5 millions de francs d' annulations de crédits , soit 2,2 % des crédits ouverts. De même, 450.000 F de subventions et interventions diverses ont été annulées soit 2 % des crédits ouverts. Certains crédits n'ont pas été utilisés : 28 MF de crédits de remboursement des prestations effectuées par le secteur habilité ont été reportés à la gestion suivante , soit 2,4 % des crédits ouverts. Cependant, la régulation budgétaire reste modérée, et le taux de consommation des crédits augmente (l'augmentation de la dépense est supérieure à celle des crédits).
3. Le décalage entre emplois budgétaires et emplois réels.
Le taux de vacance des postes de magistrats est de 4% , les effectifs budgétaires de la fonction (juge des enfants, premier juge des enfants et vice-président de tribunal pour enfants) s'élevant à 330 et les effectifs réels à 317. Cette différence s'explique en partie par des délais incompressibles de recrutement. Le décret du 30 juin 1998 qui a procédé à la création de 16 postes budgétaires de juges des enfants et au redéploiement de 4 emplois de juges des enfants est encourageant.
B. L'EFFORT BUDGETAIRE EST D'AUTANT PLUS NECESSAIRE QUE LA PROTECTION JUDICIAIRE DE LA JEUNESSE A PARFOIS DU MAL A REMPLIR SES MISSIONS.
1. Personnel et organisation administrative.
Des
emplois-jeunes
en soutien de l'activité éducative peuvent
être recrutés dans les associations agissant en lien direct avec
les services. Dans ce cas, les projets sont élaborés localement
par les directeurs régionaux et départementaux de la PJJ. La mise
en commun des moyens avec l'Education nationale et le ministère de
l'Intérieur, qui recrutent respectivement les aides-éducateurs et
les adjoints de sécurité, est recherchée. Dans le secteur
associatif habilité, l'Association française de la sauvegarde de
l'enfance et de l'adolescence a signé en décembre 1997 un
accord-cadre avec les ministères de la Justice et de l'Emploi, visant au
recrutement de 1.000 jeunes en trois ans. Les recrutements effectifs sont
conditionnés par une formation préalable.
L'information statistique
sur l'activité des tribunaux pour
enfants n'est pas suffisamment précise, comme le soulevait
déjà le rapport de M. Michel Rufin en 1996, en raison
de
moyens informatiques insuffisants
. Le problème majeur est
celui de l'articulation entre les statistiques des services de police et les
statistiques judiciaires. Une dizaine de tribunaux pour enfants ont
expérimenté en 1997 les " tableaux de bord
statistiques " (logiciel
AROBASE
). Cette expérimentation
devrait être étendue à l'ensemble des tribunaux pour
enfants, sous réserve pour le quart d'entre eux d'une informatisation
préalable.
Les outils informatiques du parquet et des juges pour
enfants ne sont pas interconnectés
, ce qui crée des
difficultés sérieuses pour la consultation et surtout
l'échange de données.
De manière plus générale, votre rapporteur souhaite que le
ministère de la Justice développe sur son
site internet
,
déjà très performant, une information, destinée aux
jeunes, sur leurs responsabilités civiles et pénales et les
règles qui leur sont applicables.
2. L'ordonnance du 2 février 1945 est insuffisamment appliquée faute de moyens.
En 1997,
le retard d'exécution des décisions de justice touche
7.250 mesures
confiées aux services de la PJJ. 5.400 mesures en
milieu ouvert (
+46%
par rapport à 1996) et 1.850 mesures
d'investigation sont en attente d'exécution. Certaines décisions
de justice deviennent caduques en raison du délai trop long de mise en
oeuvre.
La loi n° 96-585 du 1
er
juillet 1996 modifiant l'ordonnance du
2 février 1945 (articles 5 et 8-2) a introduit la procédure de
comparution à délai rapproché
. Cette
procédure est
peu employée
, car les conditions en sont
rarement réunies (nature correctionnelle des faits reprochés, pas
de nécessité d'investigation, connaissance de la
personnalité et de l'environnement du mineur). Pourtant, il ne semble
pas que la majorité des tribunaux pour enfants présentent
actuellement des délais d'audiencement inférieurs à trois
mois.
La spécialisation
de la police et de la gendarmerie
est en
cours de réalisation. La gendarmerie développe ses brigades de
prévention de la délinquance juvénile (BPDJ) qui passent
de 10 à 20 en 1998. Les brigades des mineurs de la police nationale, qui
sont compétentes pour les mineurs victimes, verront leurs
compétences étendues au traitement de certains actes commis par
les mineurs notamment en milieu scolaire. La désignation d'un
" référent police-jeunes " devrait permettre de
centraliser les informations départementales sur la délinquance
des mineurs.
La
spécialisation du parquet
des mineurs est elle aussi à
confirmer. Aussi la circulaire de politique pénale du 15 juillet 1998
rappelle-t-elle la nécessité d'une spécialisation d'un ou
plusieurs magistrats du parquet à l'égard des mineurs dans chaque
tribunal de grande instance.
La
spécialisation des avocats
en droit des mineurs est
insuffisante à l'heure actuelle ; pourtant l'article 4-1 de
l'ordonnance de 1945 fait de la présence de l'avocat auprès
du mineur poursuivi une obligation légale, depuis la loi n° 93-2 du
4 janvier 1993 modifiant le code de procédure pénale. La prise en
charge financière de l'avocat par l'aide juridique mérite
d'être revue à la hausse. En ce sens, proposée par votre
commission des Lois, l'extension aux mineurs de l'aide à l'intervention
de l'avocat en matière de médiation pénale a
été adoptée par le Sénat, lors de l'examen en
première lecture du projet de loi relatif à l'accès au
droit et à la résolution amiable des conflits.
3. L'accroissement sensible de la charge de travail.
Les
parquets et les juges pour enfants sont de plus en plus sollicités.
En 1996, les requêtes du parquet en matière pénale
s'élevaient à 42.600, soit une progression de
14,2 %
par
rapport à 1995 ; le nombre de jugements était de 41.500
(+9,3 %) et le nombre d'ordonnances de 15.100 (+28,6 %).
Cet accroissement de la charge de travail est en partie dû aux
modifications législatives sur
la réparation et le traitement
en temps réel des affaires de mineurs
. La réparation
pénale, issue de la loi n° 93-2 du 4 janvier 1993 portant
réforme du code de procédure pénale, constitue une
nouvelle forme de traitement des affaires pénales en milieu ouvert
(article 12-1 de l'ordonnance du 2 février 1945). Celle-ci peut
être proposée au mineur par le procureur de la République,
la juridiction chargée de l'instruction ou la juridiction de jugement.
En 1997,
6.050 mesures de réparation
ont été
ordonnées par les magistrats soit une progression de
20,3 %
par
rapport à 1996. La réparation est matérielle (par exemple
le jeune envoie une lettre d'excuse et nettoie le mur qu'il a
«taggé») ou financière. Le traitement en temps
réel par les parquets
a connu un fort développement depuis
la loi n° 95- 125 du 8 février 1995 qui organise la
convocation
du mineur par officier de police judiciaire
(COPJ)
devant le juge
des enfants en vue de sa mise en examen (articles 5 et 8-1 de l'ordonnance du 2
février 1945).
Le service éducatif auprès du tribunal
(SEAT) est
obligatoirement consulté avant toute décision du juge des enfants
au titre de la COPJ, et toute réquisition du parquet en vue de la
comparution du mineur à délai rapproché. Or ces nouvelles
missions s'ajoutent à celles traditionnellement dévolues au SEAT,
lequel établit un rapport écrit sur la situation du mineur et
fait une proposition éducative, est consulté avant toute
réquisition ou décision de placement en détention
provisoire, ou sa prolongation.
L'augmentation des moyens de la PJJ ne se fait pas à travail constant
mais en parallèle avec des missions renouvelées.
Tous secteurs confondus, environ
140.000
jeunes sont pris en
charge
en permanence dans le cadre de la protection judiciaire de la
jeunesse. Le secteur associatif assure près des trois quarts des prises
en charge et 90 % des mesures de placement. Tandis que le secteur public
intervient en priorité pour les jeunes délinquants et les jeunes
majeurs, le secteur associatif réalise l'essentiel de son
activité en assistance éducative. La prédominance du
milieu ouvert dans le secteur public est en partie la conséquence du
grand nombre de mesures en milieu ouvert au pénal, lesquelles
relèvent de la compétence exclusive du secteur public, hormis la
réparation.
L'ampleur de la tâche fait que
le secteur public rencontre des
difficultés à remplir sa fonction d'hébergement
, comme
le souligne, concernant les aspects strictement sanitaires, l'étude
épidémiologique sur l'état de santé des jeunes
suivis par la PJJ, rendue publique par l'Institut national de la recherche et
de la santé médicale (INSERM) en octobre 1998.
III. LA POLITIQUE DE LUTTE CONTRE LA DÉLINQUANCE JUVENILE
A. LA RELANCE DE LA PROTECTION DES MINEURS ET DE LA LUTTE CONTRE LA DELINQUANCE JUVENILE.
1. Une modification législative.
La loi
n° 98-468 du 17 juin 1998 relative à la prévention et
à la
répression des infractions sexuelles
ainsi
qu'à la protection des mineurs prévoit que le juge des enfants
peut confier au secteur public de la PJJ la surveillance des mineurs
condamnés à la peine de suivi socio-judiciaire. En matière
d'enfance en danger, pour la première fois sont introduites des
dispositions relatives à
l'enfant victime
, en particulier pour
lui garantir le droit d'être entendu et prévoir que son
audition soit enregistrée.
La principale innovation consiste en la désignation, par le procureur de
la République ou le juge d'instruction, d'un
" administrateur
ad hoc
"
, lorsque la protection des intérêts du
mineur n'est pas complètement assurée par ses
représentants légaux ou par l'un d'entre eux. Cet administrateur
peut être désigné au stade de l'enquête comme
à celui de l'instruction.
2. Le plan gouvernemental de lutte contre la délinquance juvénile.
En avril
1998, la mission interministérielle sur la prévention de la
délinquance des mineurs, conduite par les députés
Christine Lazerges et Jean-Pierre Balduyck, a remis son rapport au Premier
ministre, en formulant 135 propositions. Celles-ci ont été en
partie reprises par le
Conseil de Sécurité
Intérieure
du 8 juin 1998 qui a arrêté les orientations
du Gouvernement en matière de lutte contre la délinquance
juvénile, en parallèle avec la relance de la politique de la
ville (30 juin 1998) et celle du plan de lutte contre la violence en milieu
scolaire (novembre 1997).
La
circulaire de politique pénale du 15 juillet 1998
adressée aux parquets a fixé le cadre de l'action publique pour
lutter contre la délinquance des mineurs. Il s'agit en priorité
d'apporter une réponse rapide aux faits de délinquance commis par
des mineurs, au moyen du traitement en temps réel avec convocation
rapide et systématique des mineurs et de leurs parents, et en utilisant
toutes mesures et peines adaptées aux mineurs, par exemple le classement
sous conditions et les mesures de réparation. La responsabilité
des parents est affirmée, y compris par la vérification de
l'utilisation conforme à l'intérêt des mineurs des
prestations familiales. Une meilleure coordination entre les différents
acteurs judiciaires est souhaitée.
La prise en charge des mineurs sera réorganisée en tenant compte
de deux objectifs : assurer la continuité de l'action
éducative, diversifier les dispositifs d'hébergement et
d'éloignement. Une cellule de coordination de l'accueil d'urgence,
associant le secteur public, le secteur associatif habilité et
éventuellement l'aide sociale à l'enfance, en concertation avec
les juridictions, sera créée dans chaque département
prioritaire.
De manière générale, le renforcement des moyens se
concentrera dans les
26 départements prioritaires
, qui
présentent un fort taux de délinquance (Voir liste en annexe).
B. LES PRIORITES A PRENDRE EN COMPTE DANS LE BUDGET PJJ POUR 1999.
1. La politique carcérale.
Les
conditions dans lesquelles peuvent être incarcérés les
mineurs sont définies à l'article 20-2 de l'ordonnance de 1945.
Les mineurs de plus de treize ans encourent une peine privative de
liberté qui ne peut excéder la moitié de la peine encourue
par un majeur, soit un maximum de vingt ans de réclusion criminelle. Sur
décision spécialement motivée du tribunal pour enfants,
cette restriction peut être écartée pour les mineurs de
plus de seize ans.
Au 1
er
janvier 1998,
645 jeunes étaient en prison
(576
au 1
er
janvier 1997) dont 76 de moins de 16 ans (12 %). En termes de
flux,
3.600 jeunes étaient passés par la prison en 1997
.
En 1998, la totalité des 50 postes de surveillants
supplémentaires créés ont été
affectés aux centres de jeunes détenus. Les mineurs restent en
prison en moyenne deux mois et demi ; en 1996, 76 % des mineurs
incarcérés étaient restés moins de 3 mois en
prison. Le décalage entre le nombre de places dans les quartiers des
mineurs, environ 350, et le nombre de mineurs incarcérés à
un moment donné (700 à 750), a pour conséquence que, dans
certains quartiers pour mineurs, la sécurité des jeunes
détenus n'est pas assurée.
L'amélioration des conditions de détention des
mineurs
est une des priorités du ministère de la Justice
qui entend : réexaminer la carte pénitentiaire et aménager
des quartiers réservés aux mineurs, de 20 à 25 places, en
priorité en Ile de France ; renforcer les interventions
médico-psychologiques, pédagogiques et
socio-éducatives en prison ; organiser des formations conjointes
entre l'administration pénitentiaire et la protection judiciaire de la
jeunesse pour les surveillants des quartiers de mineurs ; mettre en place
un " tutorat éducatif " afin d'assurer la continuité du
suivi du mineur incarcéré, y compris à sa sortie de prison.
La circulaire de politique pénale du 15 juillet 1998 invite les parquets
à créer des
commissions de suivi de l'incarcération des
mineurs
. Ces commissions peuvent s'attacher à définir les
conditions favorisant les
mesures d'aménagement des peines
au
bénéfice des mineurs condamnés à une peine
privative de liberté, lesquelles sont à ce jour
quasiment
inexistantes
.
2. La déconcentration des moyens de la PJJ.
La
direction de la PJJ a connu d'importantes évolutions depuis le
décret du 14 janvier 1988 créant les services extérieurs
de l'Education surveillée. Aujourd'hui elle a pratiquement achevé
son implantation territoriale, avec 15 directions régionales et 100
directions départementales.
Le taux de
déconcentration des crédits
progresse (rapport
entre les délégations d'autorisations d'engagement et les
crédits disponibles, en excluant les crédits centralisés
par nature, comme les crédits de personnel) : depuis 1992, la
déconcentration prévaut pour l'essentiel des opérations
immobilières de la PJJ.
En revanche, la
déconcentration de la gestion administrative des
effectifs
n'en est qu'au stade de la réflexion, puisqu'un groupe de
travail de la direction de la PJJ doit remettre ses conclusions en avril 1999.
Des
schémas départementaux
permettent déjà
de mieux prévoir la répartition géographique des
personnels. Votre rapporteur souhaite que l'idée d'
affecter du
personnel
, en particulier des éducateurs,
à une direction
régionale, qui pourrait ensuite les affecter au gré des
besoins
et des vacances constatées dans les différents
établissements, soit étudiée. Cette solution est
déjà à l'étude au ministère de l'Education
nationale, pour répondre aux absences imprévues de professeurs.
Enfin, si la formation professionnelle continue du personnel est
déconcentrée au niveau des centres régionaux de
formation, il est à noter que la délocalisation du Centre
national de formation et d'études de la protection judiciaire de la
jeunesse (CNFEPJJ) est interrompue pour des raisons financières.
La déconcentration paraît d'autant plus nécessaire que
certains départements manquent de moyens par rapport à leurs
besoins, comme la Seine-Saint-Denis. A l'heure actuelle,
55 % des moyens de
fonctionnement sont déjà affectés aux 26
départements prioritaires
, et la proportion atteint les deux tiers
pour les moyens nouveaux.
Mais la modestie relative des moyens nouveaux
(150 créations d'emplois sur un stock de 5.891 emplois soit 2,5%)
ne
permet d'envisager un rééquilibrage entre départements
qu'à moyen terme.
3. La contractualisation entre l'Etat et les collectivités locales.
Le
département
est responsable, depuis la loi de
décentralisation du 6 janvier 1986, de la protection administrative de
l'enfance en danger, au titre de
l'Aide Sociale à l'Enfance
(ASE), et de la
prévention de la délinquance
. Une
meilleure complémentarité entre protection administrative et
protection judiciaire de la jeunesse doit être recherchée, afin
d'éviter la saisine judiciaire pour une situation qui relèverait
de la compétence de l'autorité administrative, sachant que le
département et les services de la PJJ font une utilisation conjointe des
structures du secteur associatif habilité. Tous deux participent
à l'élaboration des
schémas départementaux de
prévention et de traitement de la délinquance
, conjointement
avec les juridictions pour mineurs.
La Chancellerie et
l'Assemblée des Présidents de Conseils
Généraux
travaillent au développement de la
collaboration à l'échelon local en vue du diagnostic de la
délinquance et de la réforme des dispositifs locaux de protection
de l'enfance. Une étude sera menée dans dix départements
sur les relations entre justice et département dans la prise en charge
des jeunes, selon un cahier des charges établi en octobre 1998.
Les municipalités
élaborent les
Contrats Locaux de
Sécurité (CLS)
avec les parquets et la PJJ ; il s'agit
de définir des actions conjointes de prévention et de traitement
de la délinquance des mineurs à partir d'un diagnostic local, en
tenant compte des décisions prises au sein des conseils communaux de
prévention de la délinquance (CCPD) et en incluant les actions
des éventuels groupes locaux de traitement de la délinquance
(GLTD). Les mesures de réparation et les travaux d'intérêt
général, qui nécessitent la collaboration des
collectivités locales, sont organisés dans le cadre des contrats
locaux de sécurité.
C. LES DISPOSITIFS ÉDUCATIFS RENFORCÉS.
1. Le bilan des Unités à Encadrement Educatif Renforcé.
Les
unités à encadrement éducatif renforcé
représentent une possibilité pour les mineurs les plus
ancrés dans la délinquance et la récidive de faire l'objet
d'une prise en charge éducative individualisée, continue, en
rupture avec leur mode de vie habituel, dans une structure de cinq mineurs et
cinq éducateurs. Elles ont été mises en place en 1996 par
le ministère de la Justice dans le cadre du Pacte de relance pour la
Ville, avec un objectif de création de 50 UEER. Une pause a
été décidée en septembre 1997 pour faire le bilan
de ces unités.
Le
rapport des Inspections Générales
de l'Administration,
des Affaires sociales et des Services judiciaires a été remis en
janvier 1998. Il souligne le caractère novateur des UEER et leur
bilan qualitatif positif
, remarquant que cette expérience avait
confirmé la pertinence des formules de prise en charge intensive et
individualisée pour les jeunes les plus déstructurés.
Cependant les Inspections générales mettent aussi en
évidence les difficultés d'installation de ces unités
contestées et leur coût assez élevé. En raison
d'investissements réalisés par voie d'acquisition, le coût
annuel moyen d'une place en UEER s'est élevé pour la
première année à environ 305.000 francs, soit en moyenne
un
prix de journée de 1.700 francs par place
(en comptant le
nombre de journées effectives). De septembre 1996 à septembre
1997,
17 UEER
ont été ouvertes (dont 7 dans le secteur
public) et ont accueilli 167 jeunes, mais quatre ont suspendu leur
activité depuis ou sont en sommeil.
2. La poursuite de l'expérience : les dispositifs éducatifs renforcés.
Le
Gouvernement a décidé la poursuite de l'expérience des
UEER sous le nouveau nom de dispositifs éducatifs renforcés, et
envisage de porter leur nombre à
20 d'ici fin 1999
. Selon le
rapport des inspections générales, une douzaine de projets du
secteur associatif seraient prêts à démarrer à
brève échéance. En revanche les projets du secteur public
ne pourront être mis en oeuvre qu'au cours du deuxième semestre
1999. Le coût budgétaire moyen de fonctionnement est de 400.000
francs par dispositif éducatif renforcé. Les moyens
budgétaires seront dégagés par le redéploiement des
crédits de fonctionnement et de formation, pour le secteur public, et
des crédits de remboursement de leurs prestations, pour les associations
habilitées.
Le Gouvernement souhaite que l'accent soit davantage mis sur le projet que sur
la structure. En particulier,
le passage aux DER ne signifie pas l'abandon
des UEER
, puisqu'on pourra trouver une unité à encadrement
éducatif renforcé au sein d'un dispositif éducatif
renforcé. Les deux répondent au même principe, à
savoir la présence d'adultes en permanence auprès du jeune, dans
une structure de taille très réduite, permettant la rupture avec
son mode de vie habituel. Votre rapporteur, ainsi que son
prédécesseur, M. Michel RUFIN, sont attachés à
cette forme particulière de prise en charge des mineurs, regroupant des
actions diversifiées.
*
Votre
commission rappelle la nécessité d'une étude prospective
sur la délinquance des mineurs, afin de programmer les moyens
nécessaires à moyen ou long terme. Elle souligne
l'intérêt des mesures qui favorisent la responsabilisation des
mineurs, comme la réparation, notamment la réparation
matérielle des dommages causés, lorsque celle-ci est possible.
Sous le bénéfice de l'ensemble des observations qu'elle a
formulées, votre commission des Lois a émis un avis favorable
à l'adoption des crédits du ministère de la Justice
consacrés à la protection judiciaire de la jeunesse.
Annexe : chiffres-clé de la PJJ.
1031
établissements
dans le secteur associatif habilité.
376
établissements
et services dans le secteur public au 1
er
janvier 1998 : 98 services éducatifs auprès des tribunaux,
239 centres d'action éducative, 39 foyers d'action éducative.
6.245 emplois budgétaires et
5.891 emplois réels
(94,3%)
en 1998, dont 494 directeurs (8,3%), 3.105 éducateurs, chefs de service
éducatif et enseignants (49%), 456 psychologues, personnels de service
social et infirmiers (7,7%), 935 attachés, secrétaires
administratifs et personnels de bureau (16%), 278 agents techniques
d'éducation.
140.320
jeunes
étaient sous protection judiciaire de la
jeunesse au 31 décembre 1996, dont 75,4% dans le secteur associatif
habilité. 80,5% étaient en milieu ouvert, 14,7% en
établissement, 3,6% en placement familial et 1% en centre de jour. Au
cours de l'année 1996,
238.870 jeunes
ont été
suivis par la PJJ dont 68,4% dans le secteur associatif habilité.
En 1997, les juges des enfants ont rendu 150.000 décisions d'assistance
éducative et mené 62.000 procédures au fond en
matière pénale.
23.022 investigations
concernant des
jeunes délinquants ont été menées, avec les
conséquences suivantes :
Liste des
26 départements jugés prioritaires
: 06 Alpes
Maritimes. 13 Bouches du Rhône. 26 Drôme. 28 Eure et Loir. 31 Haute
Garonne. 33 Gironde. 34 Hérault. 38 Isère. 42 Loire. 44 Loire
Atlantique. 59 Nord. 60 Oise. 62 Pas de Calais. 67 Bas Rhin. 68 Haut Rhin. 69
Rhône. 76 Seine Maritime. 77 Seine et Marne. 78 Yvelines. 83 Var. 84
Vaucluse. 91 Essonne. 92 hauts de Seine. 93 Seine-Saint-Denis. 94 Val de Marne.
95 Val d'Oise.