D. LES ACTIONS EN FAVEUR DE LA JEUNESSE ET DE LA VIE ASSOCIATIVE ABOUTISSENT À DES RÉSULTATS INÉGAUX

Les actions menées au profit de la jeunesse sont de nature très diverses, et cette multiplicité est inhérente à ce domaine d'intervention.

L'action du ministère est essentiellement éducative : elle s'inscrit dans les temps de loisirs et de vacances des jeunes mais aussi dans ces périodes sensibles où ceux qui ont quitté le système scolaire et se trouvent sans activités doivent faire l'objet d'interventions spécifiques pour éviter marginalisation et déviance. Les activités culturelles et sportives inscrites dans ces démarches constituent un moyen d'insertion et de socialisation .

Le ministère de la jeunesse et des sports intervient majoritairement sur un mode contractualisé ; en 1994, ont été mis en place les PLAJS (projet locaux d'animation de jeunesse et de sports) puis, en 1995, les contrats LASER.

En 1997, pour prendre en compte les difficultés du milieu rural défavorisé, des contrats d'animation rurale (CAR) ont été mis en place dans des zones de revitalisation rurale (ZRR) selon les mêmes modalités et objectifs que les contrats LASER, et pour trois ans.

1. Les contrats éducatifs locaux (CEL)

Défini par une circulaire interministérielle signée le 9 juillet 1998, par le ministre chargé de l'enseignement scolaire, le ministre de la culture et de la communication, le ministre de la jeunesse et des sports et le ministre délégué à la ville, le contrat éducatif local (CEL) devrait mobiliser tous les partenaires responsables, à titres divers, de l'éducation et des jeunes : collectivités territoriales, associations sportives, culturelles et éducatives, organismes à vocation sociale.

L'élaboration du CEL doit aboutir à un projet éducatif respectant la diversité des rythmes de vie et d'apprentissage des enfants et des adolescents, favorisant leur accès, à la diversité des connaissances en dehors des heures scolaires. Ce contrat doit, à terme, intégrer les contrats d'aménagement des rythmes de vie des enfants et des jeunes (ARVEJ) et les sites pilotes ARS.

A partir de 1999, l'ensemble des contrats locaux devaient progressivement regrouper les différents intervenants dans un dispositif unique : les contrats jeunesse et sports, qui prennent en compte les besoins des jeunes depuis la petite enfance jusqu'à 25 ans.

En 2000, il est proposé d'attribuer 264,5 millions de francs à ces projets, comprenant une mesure nouvelle de 30 millions de francs.

Cependant, la traduction concrète de cette initiative, très opportune dans son principe, tarde à s'effectuer sur le terrain, notamment du fait des vives réticences des cadres et des personnels de l'éducation nationale à voir l'espace scolaire " envahi " par les projets venant d'autres ministères que le leur.

Les élus sont impuissants à lever ces blocages, les préfets s'en désintéressent trop souvent.

Les services de l'Etat doivent impérativement abandonner ces rigidités improductives, qui s'opèrent au détriment des enfants et des adolescents qui devraient être bénéficiaires des actions menées en leur faveur.

2. Le programme " défi-jeunes "

Créé en 1987 et animé par un groupement d'intérêt public (GIP) le programme défi-jeunes encourage et soutient la capacité d'initiative des jeunes de 15 à 18 ans dans tous les domaines.

L'aide apportée aux jeunes est double et tient en un accompagnement pédagogique et technique et un accompagnement financier par l'attribution de chèques, conseils de formation et l'attribution de bourses décernées par des jurys régionaux d'un montant pouvant atteindre jusqu'à 50 000 F.

L'action de " Défi-jeunes " est mise en oeuvre sur le terrain par les directions régionales et départementales de la jeunesse et des sports et leur réseau d'appuis locaux tels que associations, entreprises, missions locales, boutiques de gestion, chambres consulaires. L'utilité sociale et l'impact local des projets sont les critères déterminants pris en compte par les jurys régionaux. Ce nouveau cadre de référence, mis en place en 1998 pour la recevabilité des projets et le fonctionnement des jurys, a porté ses fruits quant à la qualité des projets soutenus : leur faisabilité financière est mieux assurée dans l'ensemble ainsi que leurs qualités artistiques ou d'utilité sociale.

Outre les partenariats nationaux avec la Poste et des réseaux associatifs, des partenariats techniques ont été développés pour apporter conseils, expertise et formation aux candidats et aux lauréats Défi-jeunes avec les boutiques de gestion et le réseau initiative locale pour l'emploi des foyers de jeunes travailleurs.

En 1998, 22 millions de francs ont été attribués par le ministère de la jeunesse et des sports au GIP, 4,9 millions de francs ont été attribués par les collectivités territoriales et les services locaux de l'Etat, 16,1 millions de francs sont venus des banques et entreprises, 775 projets ont été primés, bénéficiant à 2 200 jeunes ; 70 % des projets étaient à finalité professionnelle et 300 emplois ont été créés .

En 1999, une subvention du ministère de la jeunesse et des sports de 20 millions de francs a été inscrite au budget pour le GIP ; une mesure nouvelle de 0,5 million de francs inscrite au projet de loi de finances pour 2000 permettra de porter la subvention du GIP à 20,5 millions de francs.

3. La " carte-jeunes "

L'exploitation de la marque " Carte-jeunes ", propriété de l'Etat, est assurée par la société Carte-jeunes SA, dans le cadre d'un contrat de concession conclu en avril 1995 pour une durée de 10 ans.

Mais ce décalage croissant a été constaté entre les objectifs initiaux définis par le contrat de concession, son cahier des charges et les réalisations mises en oeuvre.

Ainsi, le volet technologique de la carte est jugé insuffisant ; les partenariats conclus avec le groupe Banque populaire, la Poste, le Syndicat des transporteurs parisiens (carte Imagine " R ") fonctionnent cependant toujours.

L'objectif de 600 000 cartes Imagine " R " a été fixé pour l'année scolaire 1999-2000.

Une évaluation globale du dispositif Carte-jeunes est en cours afin de déterminer des propositions concrètes visant à réviser en profondeur le cadre juridique et économique de gestion de la Carte-jeunes.

4. Les actions de lutte contre l'exclusion

Le ministère de la jeunesse et des sports, dans le cadre de ses compétences éducatives, tend à favoriser pour l'ensemble des jeunes, et notamment les publics défavorisés ou en voie de précarisation, l'accès aux structures et dispositifs de droit commun qui visent à développer l'autonomie, la responsabilité et la citoyenneté dans la perspective d'une meilleure intégration.

Il s'appuie pour cela sur les politiques territorialisées (contrats éducatifs locaux : CEL, contrats jeunesse et sports : CJS) associant les services de l'Etat, les caisses d'allocations familiales, les collectivités territoriales, les établissements scolaires, les associations et les familles, ou sur des dispositifs spécifiques (réseau information-jeunesse, Défi-jeunes, ticket-sport) ouverts à tous les publics jeunes.

Le ministère participe également avec le secrétariat d'Etat au tourisme, le ministère de l'emploi et de la solidarité, les associations et les opérateurs du tourisme au groupement d'intérêt public " bourse solidarité vacances " dont la convention constitutive a été signée le 21 septembre 1999. Cette structure favorisera le départ en vacances de personnes défavorisées et d'exclus .

Plus largement, l'ensemble des crédits d'intervention du ministère de la jeunesse et des sports participent à la lutte contre l'exclusion susceptible de menacer des publics jeunes. Plusieurs mesures, dont la mise en oeuvre est de la responsabilité du ministère de la jeunesse des sports, figurent en outre dans le programme gouvernemental de lutte contre les exclusions.

Le plan Sport-emploi (PSE) est un programme de soutien financier dégressif apporté aux associations créant des emplois dans le secteur de l'animation sportive. Depuis 1998, avec le plan emplois-jeunes, le PSE est désormais réservé au recrutement de personnes âgées de plus de 26 ans.

Les crédits du Ticket sport , opération lancée à l'initiative du ministère de la jeunesse et des sports qui associe les directions départementales de la jeunesse et des sports, les collectivités locales et les associations dans l'organisation d'activités sportives proposées aux publics jeunes qui ne partent pas en vacances, ont bénéficié en 1999 d'une mesure nouvelle de 10 millions de francs.

Pour 2000, 20 millions de francs sont prévus.

Le Coupon sport , évoqué précédemment, contribue également à la lutte contre l'exclusion.

Enfin, l'aide à la formation conduisant à la délivrance du brevet d'aptitude aux fonctions d'animateurs (BAFA) pour laquelle le ministère de la jeunesse et des sports a obtenu un financement de 20 millions de francs en 1999 facilite et démocratise l'accès des jeunes les plus défavorisés à ce diplôme.

Ces crédits ont été déconcentrés auprès des directions régionales de la jeunesse et des sports chargées de passer une convention avec les organismes de formation.

Des bourses d'environ 2000 F sont attribuées aux jeunes par les directions départementales de la jeunesse et des sports associées au conseil départemental de la jeunesse.

Cette action bénéficie d'une mesure nouvelle de 3 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 2000.

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