2. Dans ce contexte de baisse globale des moyens de l'action extérieure, les coûts de gestion se sont sensiblement alourdis
Près du quart de ce montant (22,5 %), soit 1,68 milliard d'euros (11,02 milliards de francs), correspond en 2002 à ce qui est qualifié -mot d'enfant, en quelque sorte... - de « coût d'animation des services » 1 ( * ) .
Or, en 1996, ils n'en représentaient que 16,4 % 2 ( * ) .
En d'autres termes, si, au cours de la législature, les crédits globalement consacrés à l'action extérieure de la France ont régressé, en valeur absolue comme en pourcentage du PIB, leur coût administratif de gestion s'est sensiblement alourdi.
De fait, en 2002, au titre de sa « présence dans le monde », la France compte, outre les 273 postes diplomatiques évoqués, 255 postes dépendant du ministère de l'Economie et des finances (dont 157 postes d'expansion économique), 17 bureaux de la Datar et 277 postes dépendant d'autres ministères techniques (attachés de défense, personnels du SCTIP, réseau des Anciens combattants, attachés agricoles, conseillers des affaires sociales, magistrats de liaison, conseillers maritimes, agents de l'aviation civile). Ceci représente un total de 14 535 agents, hors recrutement local, et compte non tenu des réseaux parallèles de l'Agence française de développement, de l'Agence pour l'enseignement du français à l'étranger, des centres et instituts culturels, des alliances françaises et des chambres de commerce et d'industrie...
3. Multiforme, la « grande réforme » du ministère s'est clairement arrêtée au recalibrage du réseau
Des efforts de rationalisation ont été menés depuis cinq ans. Ils se traduisent par une évolution qui peut être qualifiée de « mesurée ». Entre 1997 et 2001, le nombre total des ambassades est passé de 154 à 151, et le nombre de postes consulaires de 109 à 104.
Il reste que l'ampleur du réseau français n'est pas dénuée d'effets pervers, qu'il convient de mesurer.
Sous l'impulsion déterminée et constante du Ministre, le ministère a entrepris une profonde réforme de sa gestion, portant notamment sur la déconcentration des crédits, la globalisation des moyens de fonctionnement, la réforme des instruments comptables, et la gestion des moyens immobiliers. Cet effort considérable mérite d'être salué.
Parce qu'il était justifié par les dysfonctionnements et les inefficacités liées à l'étendue du réseau, cet effort trouve ses limites dans le fait qu'il n'a pas été précédé, comme il aurait pu l'être en début de législature, par un recalibrage du réseau auquel il s'appliquait. Il est vrai qu'est intervenue l'absorption de l'ancien ministère de la coopération, qui a considérablement contribué à compliquer l'exercice, et ne paraît d'ailleurs toujours pas pleinement digérée.
* 1 In : Etat récapitulatif des crédits concourant à l'action extérieure de la France - PLF 2002.
* 2 9 271,85 milliards de francs 1997 sur un total de 56 405,6 milliards de francs 1996
Source : Etat récapitulatif des crédits de toute nature qui concourent à l'action extérieure de la France -PLF 1997